C’est une ville dans la ville. 2 204 logements, sept immeubles dont quatre immenses barres de vingt étages chacune et une tour de trente niveaux construits sur 28 hectares, la Rouvière surplombe la baie de Marseille, dans le 9e arrondissement de la ville. Cette immense copropriété de 8 800 habitants, construite en 1962 pour héberger les rapatriés d’Algérie, est devenue au fil des années un village très protégé. Où, à deux pas des calanques et de la fac de Luminy, l’entre-soi est devenu la règle. Et le rejet de l’étranger arabe ou noir une consigne non écrite.
A première vue, la résidence ressemble à bon nombre de grands ensembles. Les immeubles offrent un aspect défraîchi avec leurs stores d’un bayadère orange et blanc passé, des rambardes rouillées, et au dos, ces petites fenêtres avec moucharabiehs en pierre monotones. Une galerie commerciale basse vieillotte, une voirie intérieure mal en point, des escaliers à la peinture fatiguée. Et surtout ces barres immenses, aux fenêtres innombrables, semblables à celles de bien des cités. Pourtant, on ne voit pas un papier traîner par terre, ni un graffiti sur les murs. Les jardins sont entretenus, les halls d’entrée nickel. On voit beaucoup de petits vieux, à l’accent pied noir marqué, et quelques dames au look un peu tape-à-l’œil.
Pourtant, on ne voit pas un papier traîner par terre, ni un graffiti sur les murs. Les jardins sont entretenus, les halls d’entrée nickel. On voit beaucoup de petits vieux, à l’accent pied noir marqué, et quelques dames au look un peu tape-à-l’œil.
« On se sent bien à la Rouvière. Les gens sont polis et il n’y a pas de délinquance », remarque d’emblée Jacqueline Tournier.
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