Et l'affaire de la Sierra Leone, où des ONG sont impliquées dans l'exploitation sexuelle de réfugiés?
Elle pose le problème de fond de la transparence et du suivi des missions. J'espère que ce scandale va obliger les organisations à s'interroger davantage sur leurs méthodes. Je souhaite que l'affaire de la Sierra Leone soit une exception, mais je n'en suis pas certaine.
Quelles dérives avez-vous constatées?
D'abord, j'ai découvert en devenant présidente des niveaux de rémunérations qui, sans être choquants en eux-mêmes, me paraissent incompatibles avec le fait d'être associatif et de solliciter la générosité publique. Dans de nombreuses ONG aujourd'hui, les salaires des cadres supérieurs dépassent 30 000 francs par mois. Ils semblent avoir explosé ces dernières années, et pas seulement à ACF. Les ONG répondent que si l'on veut des professionnels, il faut les payer. Je veux bien que ce raisonnement soit tenu, mais les donateurs doivent être informés. Aujourd'hui, le donateur moyen gagne entre trois et quatre fois moins que les responsables des ONG. Et il ne le sait pas parce que les organisations fonctionnent dans l'opacité. Je ne voulais pas qu'on me reproche un jour d'avoir trompé les donateurs, qui reçoivent en permanence des courriers dans lesquels on leur montre un gamin au Soudan ou ailleurs et où on leur dit: «Si vous ne donnez pas 100 francs, il mourra.» Les ONG, qui exigent la transparence de tout le monde et qui passent leur temps à donner des leçons aux autres, sont loin de se l'appliquer à elles-mêmes. Ces structures ont produit des nomenklaturas qui n'ont plus rien d'humanitaire, ni dans leurs rémunérations, ni dans leur mentalité. Le business tourne et il s'agit de ne pas le perturber. Il y a peu d'évaluations des actions et, lorsqu'elles existent, elles ne sont pas divulguées.
C'est-à-dire?
J'ai le sentiment très net que, à ACF, les critères d'ouverture et de fermeture des missions sont devenus purement financiers. Les critères qui conditionnent la vie des missions, ce n'est pas leur utilité pour les populations, mais: est-ce que des bailleurs de fonds institutionnels continuent ou non à financer ces missions? Est-ce que la marge que nous dégageons sur ces programmes est suffisante pour nous permettre de financer les frais de siège? Les ONG se disent indépendantes, elles prétendent aller là où il y a les besoins. Moi, j'ai surtout vu des conseils d'administration qui fonctionnaient selon une logique purement comptable. Se demander quelles sont «les missions rentables», terme utilisé en permanence, semble désormais la préoccupation principale. Nous sommes devenus les sous-traitants des grands bailleurs de fonds. Tout cela me choque, parce que nous avons un devoir à l'égard de nos donateurs et surtout des populations pour lesquelles ACF a été créée en 1979. Nous avons bien un «fonds d'urgence» mais il sert surtout à financer les frais de structure. L'urgence, nous sommes incapables d'y répondre en moins de trois semaines. Entretemps, les gens meurent de faim, mais nous collectons des fonds.
Pourquoi quittez-vous la présidence d'Action contre la faim, à peine huit mois après votre élection?
Je me suis vite rendu compte que j'étais confrontée à un business. Le fossé se creuse entre l'attente des citoyens, notamment les donateurs de l'humanitaire, et la réalité des ONG. J'ai malheureusement l'impression que ces organisations roulent davantage aujourd'hui pour elles-mêmes que pour leurs prétendus bénéficiaires. J'espérais pouvoir inverser la tendance, mais je n'ai pas les moyens de modifier cette situation. Je ne suis pas certaine que les donateurs soient bien informés de la dérive des structures qu'ils soutiennent.
Le 31 octobre 2021 à 00:36:31 olufsen99 a écrit :
Voilà pourquoi je donnerai pas un sous
https://www.dailymotion.com/video/x4aporg
https://youtu.be/aXVZhiwiX3A?t=1214
el famoso agent russe qui fait de la pub pour l'institut polaire Français
Le 30 octobre 2021 à 23:42:32 SamTurner1899 a écrit :
Le mec sort inlassablement des vidéos qui, sous couvert d'être instructives, prennent plus ou moins le parti de la Russie et de ses intérêtsRien que la dernière en date : &ab_channel=GouvHD "L'arctique russe, c'est pas cher et c'est l'avenir"
Et les seules sponsos qu'il semble accepter viennent d'entreprises russes/biélorusses (Gaijin et Wargaming.net).
Vous pensez que c'est un agent à la solde du kremlin ? Il a très bien pu être approché par les autorités russes pour amplifier le soft power du pays, y a déjà eu des précédents
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/42/1477132131-russe.png
pourtant sur la fin de la vidéo ll fait de la pub pour le programme Français en antarctique
Franchement osef il fait du bon contenu
ses vidéos sur la chute de l'urss sont master race
Paris - Dans le sillage du scandale Oxfam, visée par des accusations ... mission au Bangladesh pour le compte d'Action contre la faim (ACF).
Plusieurs employés d'Oxfam, puissante confédération d'une vingtaine d'ONG présentes dans plus de 90 pays, sont accusés de viols au cours de missions humanitaires au Soudan du Sud, d'abus sexuels au Liberia et d'avoir, entre autres, fait appel à des prostituées à Haïti, ainsi qu'au Tchad.
"C'est scandaleux. C'est détourner nos missions, les salir. Et c'est d'autant moins acceptable quand on est censé oeuvrer pour le respect des droits de l'Homme", lâche Joël Weiler, directeur général de Médecins du monde (MDM).
Le scandale portant sur des agressions sexuelles et des viols au sein de l’ONG britannique Oxfam pour le compte d'Action contre la faim (ACF) a pris une nouvelle dimension ce mardi. Le Times a déjà révélé, vendredi, que des humanitaires avaient eu recours à des prostituées alors qu’ils étaient en mission à Haïti après le tremblement de terre de janvier 2010. Désormais, une ancienne cadre de l’ONG rapporte que plusieurs employés ont été victimes de viols ou de tentatives de viol par un collègue. Elle cite également le cas d’un ancien humanitaire, accusé d’avoir forcé une femme à des relations sexuelles en échange de secours.
Des "comportements inappropriés" d'adultes sur des mineurs
Selon une enquête interne, sur 120 membres de l’organisation répartis dans trois pays, donc le Soudan du Sud, entre 11 et 14% d’entre eux ont été témoins ou victimes d’un viol ou d’une tentative de viol par un collègue, ou victimes d’une agression sexuelle, entre 2013 et 2014. Au Soudan du Sud, 7% des membres du personnel, soit quatre personnes, ont confié avoir été témoin ou victime d’un viol ou d’une tentative de viol.
Selon Channel 4, cinq cas de "comportements inappropriés" par des adultes sur des mineurs ont été relevés par Oxfam en 2012 et 2013, et sept l'année suivante. Dans un autre cas, une agression d'un mineur par un adulte commise dans un magasin a donné lieu à des poursuites, révèle Helen Evans.
Une "culture de l'abus sexuel"
Helen Evans dénonce une "culture de l’abus sexuel au sein de certains bureaux" d’Oxfam. Pire, elle affirme dans un entretien à la chaîne télévisée britannique Channel 4 que ces accusations de viol et d’agressions sexuelles ont été ignorées par l’ONG. "Cela concerne les agissements de salariés sur d’autres salariés, nous n’avions pas encore enquêté sur les bénéficiaires de nos programmes", a expliqué l’ancienne cadre.
Le 31 octobre 2021 à 00:00:57 Howzit a écrit :
Le 30 octobre 2021 à 23:57:34 :
Pourquoi quittez-vous la présidence d'Action contre la faim, à peine huit mois après votre élection?Je me suis vite rendu compte que j'étais confrontée à un business. Le fossé se creuse entre l'attente des citoyens, notamment les donateurs de l'humanitaire, et la réalité des ONG. J'ai malheureusement l'impression que ces organisations roulent davantage aujourd'hui pour elles-mêmes que pour leurs prétendus bénéficiaires. J'espérais pouvoir inverser la tendance, mais je n'ai pas les moyens de modifier cette situation. Je ne suis pas certaine que les donateurs soient bien informés de la dérive des structures qu'ils soutiennent.
un peu naïve elle, n'importe quel cours universitaire sur les ONG te laisse très vite entrevoir les dessous des ONG. évidemment qu'elles font du business, c'est normal
c'etait en 2002
L'armée nigériane a accusé Action contre la faim (ACF) d'aider les terroristes en leur fournissant nourriture et médicaments dans le nord-est du Nigeria, en proie à une insurrection jihadiste et où les militaires ont fermé les bureaux de l'ONG française.
"Les activités subversives de l'ONG Action contre la faim ont persisté malgré plusieurs avertissements pour qu'elle cesse d'aider et d'encourager les terroristes et leurs atrocités", a affirmé dans un communiqué jeudi soir le colonel Isa Ado.
Le porte-parole de l'opération Lafiya Dole, en charge la lutte contre les groupes jihadistes dans le Nord-Est, a dénoncé "les pratiques malsaines" de certaines ONG sur les théâtres d'opération.
ACF est "déclarée persona non grata pour avoir aidé les terroristes de Boko Haram/Iswap (Etat islamique en Afrique de l'Ouest) en leur fournissant nourriture et médicaments", a-t-il poursuivi. Sans préavis et sans donner de raison, des camions de l'armée ont obligé le personnel de l'ONG à évacuer et fermer leurs bureaux à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno ainsi qu'à Damaturu, dans l'Etat voisin de Yobe.
«Les organisations humanitaires sont devenues un business»
L'humanitaire semble fonctionner en roue libre...
J'ai le sentiment que certaines ONG tirent argument de la souffrance, réelle, des gens pour justifier leur existence et accroître leur «part de marché». Leur perpétuation devient leur principale raison d'être et leurs vrais «bénéficiaires» une nomenklatura. Beaucoup d'ONG ne sont des associations que par leur statut fiscal privilégié et l'absence de distribution de dividendes, mais leur démarche marketing et commerciale les éloigne de leur objet pour en faire de vraies entreprises. Leur situation va d'ailleurs devenir de plus en plus délicate parce que, jusqu'à présent, elles arrivaient à financer une partie de leurs frais grâce aux «marges sur mission», les donateurs fournissant le reste. Mais ces «marges» sont en train de décroître parce que les bailleurs de fonds institutionnels sont de plus en plus réticents à alimenter des machines qui grossissent de plus en plus sans forcément intervenir plus efficacement sur le terrain.
Et l'affaire de la Sierra Leone, où des ONG sont impliquées dans l'exploitation sexuelle de réfugiés?
Elle pose le problème de fond de la transparence et du suivi des missions. J'espère que ce scandale va obliger les organisations à s'interroger davantage sur leurs méthodes. Je souhaite que l'affaire de la Sierra Leone soit une exception, mais je n'en suis pas certaine.
Quelles dérives avez-vous constatées?
D'abord, j'ai découvert en devenant présidente des niveaux de rémunérations qui, sans être choquants en eux-mêmes, me paraissent incompatibles avec le fait d'être associatif et de solliciter la générosité publique. Dans de nombreuses ONG aujourd'hui, les salaires des cadres supérieurs dépassent 30 000 francs par mois. Ils semblent avoir explosé ces dernières années, et pas seulement à ACF. Les ONG répondent que si l'on veut des professionnels, il faut les payer. Je veux bien que ce raisonnement soit tenu, mais les donateurs doivent être informés. Aujourd'hui, le donateur moyen gagne entre trois et quatre fois moins que les responsables des ONG. Et il ne le sait pas parce que les organisations fonctionnent dans l'opacité. Je ne voulais pas qu'on me reproche un jour d'avoir trompé les donateurs, qui reçoivent en permanence des courriers dans lesquels on leur montre un gamin au Soudan ou ailleurs et où on leur dit: «Si vous ne donnez pas 100 francs, il mourra.» Les ONG, qui exigent la transparence de tout le monde et qui passent leur temps à donner des leçons aux autres, sont loin de se l'appliquer à elles-mêmes. Ces structures ont produit des nomenklaturas qui n'ont plus rien d'humanitaire, ni dans leurs rémunérations, ni dans leur mentalité. Le business tourne et il s'agit de ne pas le perturber. Il y a peu d'évaluations des actions et, lorsqu'elles existent, elles ne sont pas divulguées.
C'est-à-dire?
J'ai le sentiment très net que, à ACF, les critères d'ouverture et de fermeture des missions sont devenus purement financiers. Les critères qui conditionnent la vie des missions, ce n'est pas leur utilité pour les populations, mais: est-ce que des bailleurs de fonds institutionnels continuent ou non à financer ces missions? Est-ce que la marge que nous dégageons sur ces programmes est suffisante pour nous permettre de financer les frais de siège? Les ONG se disent indépendantes, elles prétendent aller là où il y a les besoins. Moi, j'ai surtout vu des conseils d'administration qui fonctionnaient selon une logique purement comptable. Se demander quelles sont «les missions rentables», terme utilisé en permanence, semble désormais la préoccupation principale. Nous sommes devenus les sous-traitants des grands bailleurs de fonds. Tout cela me choque, parce que nous avons un devoir à l'égard de nos donateurs et surtout des populations pour lesquelles ACF a été créée en 1979. Nous avons bien un «fonds d'urgence» mais il sert surtout à financer les frais de structure. L'urgence, nous sommes incapables d'y répondre en moins de trois semaines. Entretemps, les gens meurent de faim, mais nous collectons des fonds.