Le déviant
Antoine (Pierre Niney) est un cadre moyen en Île-de-France. Il est Marié depuis 10 ans avec l'amour de sa vie, Marion (Angèle) rédactrice dans une petite boîte de communication. Le couple a deux jumeaux de 5 ans. C'est Antoine qui s'occupe d'eux la plupart du temps Marion étant obligée de rester aux afterworks de sa boîte si elle veut évoluer dans ce milieu macho.
Le jour de ses 30 ans, quand Antoine rentre chez lui, il tombe sur sa femme en plein ébat avec Mamadou (Omar Sy) un immigré congolais et nouveau collègue de Marion. Fou de rage il partira dormir à l'hôtel puis reviendra le lendemain constatant que Mamadou a dormis chez lui malgré la scène qu'il a fait à sa femme en partant.
Peu à peu Marion, Mamadou et Antoine commence à former un trouple plein de tendresse et de complicité. Chacun y trouve sa place : le mari travaille, ramène l'argent à la maison, emmène les enfants à l'école, prépare les repas et assiste aux ébats des deux autres, la femme quitte son job pour rester chez elle avec Mamadou qui lui apprendra à elle et ses enfants la culture de son pays.
Tout se passe pour le mieux. Cependant Antoine se rend compte que Mamadou bat les enfants et, de plus, ses collègues fachos et carnistes se moquent de lui au travail. Il confronte sa femme et le fringant congolais le soir même. Malgré les explications de Marion et de son amant il décide de partir et de s'éloigner de tout ça. Il tentera de récupérer ses enfants par le biais d'un divorce qui lui coûtera tout.
Dans la dernière partit du film, Antoine devra faire le bilan. La juge (Leïla Bekhti) ayant donné raison à Marion pour le divorce malgré son adultère avéré et aussi donné raison à Mamadou pour ses méthodes d'éducation épicées. On retrouve donc Antoine, dans un appartement HLM sale et mal éclairé, au moment où il reçoit une vidéo de ses enfants de la part de son ex Femme.
Ses deux garçons ont maintenant 16 ans portent tous les deux des boubous. Avec un accent africain ils insultent leur père une dernière fois et diront qu'ils ne cesseront jamais d'avoir honte d'être blanc.
Le dernier plan est un travelling lent sans musique qui montre Antoine pendu dans son appartement minable. Petit à petit la caméra se rapproche de sa bouche. Une musique tribale africaine se fait progressivement entendre. La caméra suit une goutte de bave qui tombe sur le sol. La musique devient assourdissante et on voit que la bave forme une tache en forme de l'Afrique. Terre pour qui Antoine n'a au final toujours eu que de la jalousie pour sa culture incroyable et pour ses peuples merveilleux.
4/5 Les Inrocks : Sublime fresque de la déchéance de l'homme blanc. On ne regrettera que le manque d'homohérotisme dans la relation d'Antoine et de Mamadou (seulement deux coït filmés en gros plan du puissant membre de ce dernier dans l'anus saignant de ce sale fasciste d'Antoine ne suffisent pas à convaincre des ambitions LGBTQ+ du long métrage).
5/5 Le monde : Poignant de A à Z on adore haïr le héros et on jubile de le voir se tuer. Un film qui fait du bien.