Juste après ça je suis rentré chez moi, et je ne suis plus sorti depuis. Je ne sais plus quoi faire, et je n'ai personne pour parler de tout ça.
Aussi, mon chat a disparu, je ne l'ai pas revu depuis le Mardi matin.
Je fais quoi bordel?
Bon, je reprend malgré votre scepticisme, après j'avoue que si un inconnu m'avait raconté ça dans un parc, j'aurai gentiment changé de banc, et j'aurai appelé les hommes en blanc.
Je vais quand même préciser 3 choses :
- Je n'ai aucun passif psychiatrique
- Je ne suis pas un jean-paranormal option ouija
- Je ne me drogue pas
Sur ce, j'avance sur les événements sinon j'y serai encore demain et je n'aurai toujours pas de solution
Le lendemain, je n'avais qu'une seule chose à faire, c'etait attendre le Bus à l’arrêt qui se trouve à 500 mètres de chez moi. Techniquement, si le bus était bien celui de la ligne 4, il devait arriver vers 8h30.
Le matin, j'ai fais mine d'aller à nouveau chercher des clopes sauf que cette fois ci, j'ai pris mon vélo et j'ai tracé jusqu'à l’arrêt de bus. J'avais fait attention à remettre les mêmes vêtements que la veille, pour que le chauffeur puisse se souvenir de moi. Si il m'a renversé, mon bombers bleu électrique devrait lui dire quelque chose quand même. J'ai pédalé trop vite, je suis arrivé en avance, et une attente interminable a commencé. J'ai eu bien plus que le temps de repenser à tout ça. C’était étrange, mais depuis l'épisode du bus je me sentais comme un peu plus léger. Comme si j'y avais laissé une partie de moi que je trainais comme un boulet depuis des années.
Il n'y avait personne d'autre que moi à cet arrêt et ça m'arrangeait un peu, j’étais bien content d'éviter le malaise d'avoir une discussion avec le chauffeur pendant que d'autres gens rentrent. Je regardais l'heure chaque minute, et 3 minutes avant l'arrivée présumée du bus j’étais déjà debout.
C'est à 8h30 que je l'ai vu, au loin, remonter la rue. Au fur et à mesure qu'il s'approchait, je réfléchissais à tous les scénarios de discussions possibles. Dans tous, j'allais bégayer, c’était sur. Je me disais que j'allais juste passer un fou et que mon nouveau surnom serait le " taré de la ligne 4" pour les 10 années à venir. Le bus se rapprochait encore un peu plus, je me suis mis en évidence au bord du trottoir. J'ai commencé à apercevoir la silhouette du chauffeur, un homme, noir. Quelques mètres plus loin j'ai pu distinguer qu'il était plutôt gros. Et c'est encore quelques mètres plus loin que j'ai vu ses yeux.
Il avait les yeux d'un homme terrorisé. Le contraste entre le blanc de ses yeux exorbités et la couleur de son visage défiguré par la peur me faisait froid dans le dos. Son regard était fixé sur moi Il hurlait de terreur comme je n'avais encore jamais vu quelqu'un faire.. D'un coup il a tourné la tête comme le ferait un enfant qui ne veut pas voir un monstre dans un cauchemars. J'ai entendu un énorme bruit de moteur et le bus m'a dépassé à une vitesse folle. Il a disparu dans la rue adjacente.
Je n'oublierai jamais ce visage
Je ne suis sorti de ma chambre que lorsque ma mère m'a appelé pour le déjeuner. Je me suis habillé, mis un peu d'eau sur le visage et j'ai rejoins ma famille à table.
Je vais clarifier parce que je vous vois venir. J'ai 23 ans et je vis toujours avec ma mère et ma petite soeur. Je fais un peu fait du "sur place" depuis la mort de mon père, je vivote avec ce qu'il m'a laissé et des petits boulots en interim. Bref, je préfère assumer avant que vous ne me traitiez de céléstin.
A peine installé à table, ma mère a remarqué mon teint livide. Cette fois au lieu de me sortir l'habituel "tu devrais sortir prendre le soleil plus souvent" (certains d'entre vous connaissent) elle a eu l'air de s'inquieter, certainement parce que je ne loupe jamais le petit déjeuner d'habitude. Elle m'a fait promettre de prendre un rendez-vous chez le médecin une fois sorti de table, ce que j'ai fait. En réalité ça m'arrangeait pas mal, je voulais mettre à l’épreuve ma théorie du traumatisme crânien. J'ai réussi à avoir un rendez-vous dans l'après midi.
Vers 16h ma mère m'a déposé devant le cabinet qui est sur le chemin de ses courses.
J'ai attendu 5 minutes dans la salle d'attente déserte avant qu'il n'ouvre et m'invite à rentrer. Lorsqu'il m'a demandé la raison de ma présence, je lui ai dit m’être cogné la tête le matin et avoir perdu connaissance. Après m'avoir ausculté (et éclaté les yeux avec sa lampe) il m'a assuré que si traumatisme crânien il y avait eu, ce n’était que très léger, et s’étonnait même que j'ai pu perdre connaissance avec un choc aussi léger. En même temps, je n'avais pas l'ombre d'une bosse... Au final, il m'a fait une ordonance pour un test anticorps afin de savoir si j'ai déjà eu le Covid ou pas, donc je ne me suis pas déplacé pour rien.
L'hypothèse devenait un peu branlante, mais il me restait la piste du bus. J'ai passé une partie de la soirée à regarder les lignes de bus et les différents horaires pour identifier celui qui avait déclenché tout ça.
Mon chat n'est pas rentré ce soir là.
Le 27 août 2021 à 06:24:17 :
Le 27 août 2021 à 06:23:25 :
Lorsque j'ai vu l'heure de la notification, un frisson m'a parcouru tout le corps. J'avais les mains qui tremblaient, les jambes en coton et des sueurs froides. Je me suis déshabillé et observé dans le miroir de ma chambre pour vérifier à nouveau si je n'avais aucune blessure. Mis à part le fait que j’étais blanc comme un linge, je n'avais pas une égratignure. Là, j'ai craqué. Je me suis écroulé sur mon lit, et j'ai chialé comme une merde...J'avais beau refaire le film des événements dans ma tête, rien n'avait de sens!
Comment ce bus, que j'avais vu lancé à pleine vitesse dans ma direction, ne m'avais pas éclaté???
Et surtout comment j'avais pu parcourir la distance entre le tabac et mon jardin en moins de 15 minutes???
Ma mère m'a appelé pour le petit déjeuner, et je lui ai dit que je me sentais pas bien, que j'allais rester dans mon lit ce matin, ce que j'ai fait.Je suis resté sur mon lit à réfléchir à toutes les explications possibles. Les hypothèses se bousculaient. Je me disais que le bus avait peut-être réussi à m'éviter, et que j'etais rentré chez moi "normalement". J'avais déjà entendu parler de gens qui oublient des jours entiers après un traumatisme, ils refoulent tout un "bloc" de souvenirs plutôt que de garder les 5 minutes traumatisantes dans leur disque dur. Donc bon, je ne pense pas être à l’abri d'une amnésie post-traumatique (D'ailleurs, si des lecteurs sont calés sur le sujet n'hésitez pas à me dire si j'ai mal compris le principe, j'y connais rien en psycho, je suis juste allé sur doctissimo pour me renseigner sur le sujet).
Maintenant il me fallait expliquer l'heure à laquelle je m’étais retrouvé dans mon jardin. Et si j'avais tout simplement couru? Une rapide inspection de mes pompes en daim a vite éclipsé cette hypothèse, à part des traces de gazon, elles étaient immaculées...
Et là j'ai repensé au Bus. En y réfléchissant, il était aussi possible qu'il m'ait heurté légèrement, après avoir pillé. Je n'ai jamais conduit un bus, mais rien qu'à voir la façon dont les roues tournent dans des angles pas possibles, je me disais qu'il était probable qu'ils aient aussi des supers freins, optimisés pour les freinages d'urgence... Et puis, un léger traumatisme crânien pouvait tout aussi bien expliquer l'amnésie. De plus, le chauffeur serait forcement descendu du bus pour s'assurer que je ne sois pas blessé, et m'aurait peut être fait monter pour me ramener chez moi ce qui expliquerai le problème de mon heure de "réveil".
Voilà l'explication qui me paraissait logique, elle répondait à toutes les problématiques, j’étais un peu plus rassuré maintenant.
J'avais tord.
G REPALU MDR
Je me doutais bien que vu l'heure, et la taille des pavés, je n'aurais pas de réponse tout de suite...
Et puis j'ai encore beaucoup d’événements à raconter avant que vous aillez une réelle idée de ce qui m'arrive, et que vous puissiez m'aider à comprendre
Lorsque j'ai vu l'heure de la notification, un frisson m'a parcouru tout le corps. J'avais les mains qui tremblaient, les jambes en coton et des sueurs froides. Je me suis déshabillé et observé dans le miroir de ma chambre pour vérifier à nouveau si je n'avais aucune blessure. Mis à part le fait que j’étais blanc comme un linge, je n'avais pas une égratignure. Là, j'ai craqué. Je me suis écroulé sur mon lit, et j'ai chialé comme une merde...
J'avais beau refaire le film des événements dans ma tête, rien n'avait de sens!
Comment ce bus, que j'avais vu lancé à pleine vitesse dans ma direction, ne m'avais pas éclaté???
Et surtout comment j'avais pu parcourir la distance entre le tabac et mon jardin en moins de 15 minutes???
Ma mère m'a appelé pour le petit déjeuner, et je lui ai dit que je me sentais pas bien, que j'allais rester dans mon lit ce matin, ce que j'ai fait.
Je suis resté sur mon lit à réfléchir à toutes les explications possibles. Les hypothèses se bousculaient. Je me disais que le bus avait peut-être réussi à m'éviter, et que j'etais rentré chez moi "normalement". J'avais déjà entendu parler de gens qui oublient des jours entiers après un traumatisme, ils refoulent tout un "bloc" de souvenirs plutôt que de garder les 5 minutes traumatisantes dans leur disque dur. Donc bon, je ne pense pas être à l’abri d'une amnésie post-traumatique (D'ailleurs, si des lecteurs sont calés sur le sujet n'hésitez pas à me dire si j'ai mal compris le principe, j'y connais rien en psycho, je suis juste allé sur doctissimo pour me renseigner sur le sujet).
Maintenant il me fallait expliquer l'heure à laquelle je m’étais retrouvé dans mon jardin. Et si j'avais tout simplement couru? Une rapide inspection de mes pompes en daim a vite éclipsé cette hypothèse, à part des traces de gazon, elles étaient immaculées...
Et là j'ai repensé au Bus. En y réfléchissant, il était aussi possible qu'il m'ait heurté légèrement, après avoir pillé. Je n'ai jamais conduit un bus, mais rien qu'à voir la façon dont les roues tournent dans des angles pas possibles, je me disais qu'il était probable qu'ils aient aussi des supers freins, optimisés pour les freinages d'urgence... Et puis, un léger traumatisme crânien pouvait tout aussi bien expliquer l'amnésie. De plus, le chauffeur serait forcement descendu du bus pour s'assurer que je ne sois pas blessé, et m'aurait peut être fait monter pour me ramener chez moi ce qui expliquerai le problème de mon heure de "réveil".
Voilà l'explication qui me paraissait logique, elle répondait à toutes les problématiques, j’étais un peu plus rassuré maintenant.
J'avais tord.
Le 27 août 2021 à 05:13:30 :
il est 5 heures du matin et tu crois qu'on vas lire ton pavé ?
Désolé du pavé mais je ne peux pas passer à coté de tout les détails, j'essaierai d'être un peu plus concis pour la suite
Le 27 août 2021 à 05:09:45 :
Donc tu es mort.
Non, sinon je ne ferais pas ce topic à 5h du matin
Le 27 août 2021 à 05:10:35 :
Arrête la drogue dure.
Jamais pris de drogue dure, j'ai du fumer sur un joint au collège c'est tout
Il m'est arrivé quelque chose mardi matin, et depuis je n'arrive plus à dormir. Je vais essayer de tout vous raconter en détail, ce sera un peu long, mais sachez que ça a été la semaine la plus angoissante de ma vie et que, ne serait-ce que de vous décrire et ressasser ces événements me terrifie...
Comme tout les matins je suis allé cherché mes cigarettes au bar tabac le plus proche de chez moi. En sortant avec mes cigarettes, j'ai reçu une notification sur mon téléphone. Rien de bien important, un pote qui publie une merde sur mon mur Facebook. Me faisant un peu chier sur le chemin du retour, j'ai continué à scroller tout en rentrant chez moi et je suis tombé sur une photo de mon ex, avec un groupe d'amis que l'on a en commun. Ça m'a fait tout drôle vu que je n'avais pas vu son visage depuis au moins un an. Pris dans un élan nostalgique je suis allé sur notre ancienne conversation messenger, pour regarder les photos que l'on s’était envoyé quand on ne se détestait pas encore.
Je me suis particulièrement attardé sur une série de photos que nous avions fait dans mon jardin un été. Il faisait un temps magnifique et j'avais sorti l'appareil photo, elle était magnifique dans une robe blanche assise dans la pelouse, sous un arbre. On avait beaucoup ri cet après-midi, puis on avait fait l'amour dans l'herbe. C'est le plus beau souvenir que j'ai avec elle, et dès que je passe dans ce coin du jardin j'y repense. Cet arbre, il est gravé dans ma mémoire...
J’étais donc là, à marcher le nez dans mon téléphone, à me repasser les moindres détails de cet après-midi magique et c'est machinalement que je suis rapidement descendu du trottoir pour traverser la route. J'ai eu le temps de faire 3-4 pas avant d'entendre un énorme bruit de klaxon sur ma gauche. Et la seule chose que j'ai eu le temps d’apercevoir c'est un bus foncer droit sur moi. Et c'est à partir de ce moment que je n'ai plus d'explication logique...
D'un coup, tout est devenu noir, comme si un brouillard noir m'avait entourait. J'avais la sensation de tomber dans le vide, avec le cœur serré. Mis à part ces sensations, je ne sentais plus du tout mon corps. Ça m'a semblé durer une éternité. Petit à petit, la pression sur mon cœur s'est relâchée et je pouvais à nouveau ressentir tout mon corps, mais il me faisait souffrir le martyr, un peu la même chose que lorsque l'on s'assied mal, que l'on se relève avec une jambe "morte", et que les fourmis arrivent petit à petit et engourdissent le membre. Cette fois imaginez ça dans tout le corps et puissance Mille.
Au bout d'un moment, le brouillard noir s'est un peu estompé et j'ai pu distinguer le ciel. J'ai compris que j’étais allongé sur le dos et, dans un effort hyper douloureux, j'ai essayé de me mettre sur le coté. C'est là, que j'ai entraperçu à travers le brouillard noir presque dissipé maintenant, l'ombre d'un arbre. Pas n'importe lequel, un arbre bien trop familier pour que je ne le reconnaisse pas tout de suite. C’était mon arbre, celui de la photo. J'ai réussi, non sans efforts à me mettre sur les genoux, et, en plissant les yeux, en observant autour de moi, j'ai compris que je me trouvais bel et bien dans le fameux coin de mon jardin.
Alors que je récupérais petit à petit mes sens, j'ai commencé à me toucher partout pour vérifier que j’étais encore en un seul morceau. Pas une égratignure... J'ai du rester à genou comme cela au moins 2 minutes, avant de revenir totalement à moi. J'ai regardé dans mes poches, j'avais tout, clopes, briquet, téléphone. J'ai ouvert mon téléphone, il était 08h32.
Je me suis levé, pour rentrer dans la maison et d'un coup, j'ai entendu un hurlement. J’étais déjà au bord de la crise de panique donc je vous laisse imaginer comment j'ai sursauté. J'ai vite compris que ça venait de mon chat, il était recroquevillé sur une large branche du fameux arbre, les oreilles tirées en arrière, il continuait à cracher et hurler à la mort dans ma direction. Quand j'ai fais un pas vers lui, pour essayer de le calmer, il a poussé un dernier hurlement strident, et sauté de la branche à la clôture pour enfin disparaitre dans le jardin du voisin.
Je suis rentré dans ma maison, en prenant soin d'éviter ma mère, et je me suis enfermé dans ma chambre, encore trembant. J'ai ouvert mon portable à nouveau pour regarder l'heure à laquelle mon pote avait posté sur mon mur, 8h24. J’étais donc sorti du bureau de tabac à 8h24, et je me suis retrouvé dans mon jardin un peu avant 8h32.
Je connais cet itinéraire par cœur. A pied, le bureau de tabac se trouve à 15 minutes de chez moi...