Mi_Homme_Michel
Il y a Jean-Paul Dubois qui me fait penser à Houellebecq dans sa manière d'écrire. En moins cynique ceci dit.
Son meilleur livre étant "Une vie francaise" qui se lit comme du petit lait.
Dans Sérotonine, il fait le fin connaisseur du marché des abricots. Etant moi-même également ingénieur agronome et, manque de bol pour lui, spécialisé dans l'arboriculture des fruits à noyaux, je tiens à rétablir certaines vérités.
L'abricot du Roussillon n'a pas et n'a jamais eu à craindre de la concurrence de la production argentine.
Il s'agit là d'un fruit très fragile et il n'existe à ce jour aucune variété suffisamment aboutie tant du point de vue organoleptique que sur le potentiel de conservation pour rejoindre l'Europe à prix compétitif. L'abricot argentin a besoin d'être transporté par voie maritime dans des compartiments réfrigérés. Les trajets durent plusieurs dizaines de jours. Quand bien même il s'agit d'un fruit climactérique qui peut voyager vert pour être amené à maturité sur les étals, le résultat qualitatif n'est en rien comparable aux abricots produits en France, récoltés aussi un peu verts mais pas autant que ceux des argentins. Une maturation sur arbre rend un fruit nettement meilleur qu'une maturation forcée d'un point de vue gustatif.
En revanche, on observe une très forte concurrence de l'Espagne et l'Italie qui arrivent à nous vendre des abricots pas chers (parfois bons mais souvent moyens) pour nos consommateurs les moins aisés.
Pour l'anecdote, le marché de l'abricot (et pêches/nectarines) était suffisamment porteur il y a de ça 10 ans que les Espagnols ont reçu des aides gouvernementales pour planter en masse. Le marché s'est aujourd'hui résorber et leurs arboriculteurs sont nombreux à devoir se résoudre de vendre en deçà de leur prix de revient.
A bon entendeur Michel...