La Marine
Le 17 octobre 2021 à 23:59:00 :
Les débats sont une perte de temps, la majorité de la population à un égo surdimensionné
Je peux te répondre le contraire de ce que tu dis
Le 17 octobre 2021 à 23:52:10 :
À en devenir zinzin
Il vaut mieux rester dans l'ignorance, mais l'ignorance fait souffrir
Sur tout sujet il y a toujours deux opinions opposées
Sur chaque question il y a toujours deux pensées opposées
Il y a toujours une confrontation :
- bien/ pas bien
- il faut/ il ne faut pas
- oui/ non
Le plus difficile c'est de trancher
Même si Paul a deux fois plus d'arguments que Jack, les arguments de Jack peuvent être plus forts
Et même si on ne tranche pas, on peut tout à fait faire cohabiter dans le même monde deux visions différentes
La vie est une perpétuelle confrontation entre nos idées et les idées d'autrui
Le 17 octobre 2021 à 21:39:13 :
Bah il dessine un mec décapité avec des emojis.
Caricature ?
Comment peut-on dire le "meilleur" ?
La littérature (narrative, théâtrale, poétique, argumentative, épistolaire) c'est trop technique, vous avez vraiment les bagages intellectuels pour trancher de vous-même ?
Le 29 septembre 2021 à 19:34:27 :
Contre la créolisation dont se gargarise Mélenchon, je me réfère à Claude Lévi-Strausshttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/29/5/1500590743-maurras.jpg La fusion progressive de populations jusqu'alors séparées par la distance géographique, ainsi que par des barrières linguistiques et culturelles, marquait la fin d'un monde qui fut celui des hommes pendant des centaines de millénaires, quand ils vivaient en petits groupes durablement séparés les uns des autres et qui évoluaient chacun de façon différente, tant sur le plan biologique que sur le plan culturel.
Il déplorait ce "mouvement qui entraîne l'humanité vers une civilisation mondiale, destructrice de ces vieux particularismes auxquels revient l'honneur d'avoir créé les valeurs esthétiques et spirituelles qui donnent son prix à la vie et que nous recueillons précieusement dans les bibliothèques et dans les musées parce que nous nous sentons de moins en moins certains d'être capables d'en produire d'aussi évidentes". Pour l'anthropologue, "toute création véritable implique une certaine surdité à l'appel d'autres valeurs, pouvant aller jusqu'à leur refus, sinon même leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l'autre, s'identifier à lui, et se maintenir différent".
«On doit reconnaître», conclut Lévi-Strauss, «que cette diversité [du monde] résulte pour une grande part du désir de chaque culture de s'opposer à celles qui l'environnent, de se distinguer d'elles, en un mot d'être soi: elles ne s'ignorent pas, s'empruntent à l'occasion, mais pour ne pas périr, il faut que persiste entre elles une certaine imperméabilité».
Par conséquent, « des cultures attachées chacune à un style de vie, à un système de valeurs, veillent sur leurs particularismes, est une disposition saine, nullement – comme on voudrait nous le faire croire – pathologique ».
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/08/4/1519332818-26907355-175965566493888-2975931372356649796-n.png Si rien ne se perpétue, aucun commencement n’est possible. Et si tout se mélange, non plus. L’ancien et le moderne risquent de sombrer ensemble dans l’océan de l’indifférenciation. Le monde humain et terrestre a besoin de frontières.
Une lecture audio de Race et culture (texte de sa seconde conférence à l'UNESCO qui a fait scandale, où il renie sa première conférence dans laquelle il n'a dit que ce qu'on attendait de lui) et de sa préface savoureuse du Regard éloigné qui revient sur cette provocation est disponible ici
Régalez-voushttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/10/1/1551728847-img-20190304-204512-removebg-1.png
Oui, il a raison, c'est comme aujourd'hui être tolérant et ouvert aux autres identités et cultures, sauf que ces identités et cultures n'existent que parce qu'elles étaient intolérantes et fermées
Claude Lévi-Strauss est un ethno-différencialiste on peut dire.
Le 29 septembre 2021 à 19:29:29 :
Dans nos exemple de sociétés créoles ( Antilles + iles de l'Ocean Indien )Les blancs sont minoritaires à chaque fois
Donc ça ne produit pas de l'"inattendu" comme il le dit
Les blancs vont se faire remplaced à chaque mise en application de créolisation
"La racine unique tue tout ce qu’il y a autour d’elle. Elle est sectaire et intolérante. Il faut remplacer l’idée de la racine unique par l’idée de l’identité-Relation ou rhizome. Or, c’est notre expérience à nous, Antillais."
"La créolisation pour moi, c’est le métissage des cultures qui produit de l’inattendu. L’oppresseur, le dominateur blanc va s’accommoder de toutes les résistances, disons ethniques, etc. La seule chose dont il a peur fondamentalement, c’est du métissage. Il a peur d’être mélangé. L’objectif à atteindre, ce n'est pas d’être plus noir que noir pour être plus libre. Pourquoi une nation ne pourrait pas être constituée d’ensembles de cultures qui sont en relation, sans s’éteindre ni se diluer ? C’est pour ça que je suis contre le mot “intégration”."
"Le rhizome, la racine qui s’étend, qui va vers d’autres racines. Qui prolifère, sans les tuer. Mais sans renoncer à être elle-même. Ce n’est pas une dilution, ce n’est pas une perte. Et ce que je tiens à dire, c’est que cette idée de la racine unique, c’est une création de l’Occident. Et malheureusement, souvent, les décolonisations se sont faites avec cette arme. Peut-être qu’on ne pouvait pas faire autrement. Mais enfin, avec cette arme que l’Occident nous a enseignée. Il est temps de renverser la vapeur poétique."
"C’est dans des régions archipéliques, des archipels, qui n’ont pas la densité et la masse des pensées continentales que l’on peut le mieux essayer de voir ce vers quoi les humanités d’aujourd’hui tendent. Elles tendent vers une perception fragile, ambigüe, menacée, mais féconde et précieuse, des contacts, des cultures dans le monde contemporain." Et plus tard, à la télévision en 1994 : "Si l’Europe se fait, elle se fera avec des Basques, des Alsaciens, des Catalans… Il y aura une archipélisation de l’Europe."
Je viens de lire plusieurs trucs à son sujet, et j'en conclu que ce n'est qu'un métissage 2.0.
Édouard Glissant est un intellectuel (romancier, poète, philosophe), son concept est à prendre au sérieux.
Le problème c'est qu'on est noyé sous son charabia, je pense qu'il veut reproduire une exception à l'échelle mondiale, sauf que, l'histoire des peuples n'est pas la même partout.
Voici ce qu'il dit sur la "créolisation" :
"La créolisation est la mise en contact de plusieurs cultures ou au moins de plusieurs éléments de cultures distinctes, dans un endroit du monde, avec pour résultante une donnée nouvelle, totalement imprévisible par rapport à la somme ou à la simple synthèse de ces éléments. On prévoirait ce que donnera un métissage, mais non pas une créolisation. Celle-ci et celui-là, dans l’univers de l’atavique, étaient réputés produire une dilution de l’être, un abâtardissement. Un autre imprévu est que ce préjugé s’efface lentement, même s’il s’obstine dans des lieux immobiles et barricadés."
"La créolisation en acte qui s’exerce dans le ventre de la plantation – l’univers le plus inique, le plus sinistre qui soit – se fait quand même, elle laisse l’ « être » battre d’une seule aile. Parce que l’ « être » est déstabilisé par la diminution qu’il porte en soi et qu’il affecte lui-même de considérer comme telle, diminution qui est par exemple celle de sa valeur proprement africaine. Ceci se passe aussi aux Antilles et dans la Caraïbe pour d’autres constituants. L’élément hindou entre autres quand, après 1848, les pays de la Caraïbe sont partiellement peuplés de ces migrants hindous à qui on a fait croire qu’ils y trouveraient du travail et qui ont été purement et simplement traités comme des esclaves. Il y a eu, là aussi, une déconsidération des valeurs venues de l’Inde et il a fallu longtemps pour qu’on reconnaisse, aujourd’hui, que les populations de descendance hindoue sont une part importante du phénomène de créolisation dans la Caraïbe. A Trinidad, la descendance indoue et la descendance africaine se partagent à peu de choses près le peuplement de l’île.
La créolisation exige que les éléments hétérogènes mis en relation « s’intervalorisent », c’est-à-dire qu’il n’y ait pas de dégradation ou de diminution de l’être, soit de l’intérieur, soit de l’extérieur, dans ce contact et dans ce mélange. Et pourquoi la créolisation et pas le métissage ? Parce que la créolisation est imprévisible alors que l’on pourrait calculer les effets d’un métissage. On peut calculer les effets d’un métissage de plantes par boutures ou d’animaux par croisements, on peut calculer que des pois rouges et des pois blancs mélangés par greffe vous donneront à telle génération ceci, à telle génération cela. Mais la créolisation, c’est le métissage avec une valeur ajoutée qui est l’imprévisibilité. De même est-il absolument imprévisible que les pensées de la trace inclinent des populations dans les Amériques à la création de langues ou de formes d’art tellement inédites. La créolisation régit l’imprévisible par rapport au métissage ; elle crée dans les Amériques des microclimats culturels et linguistiques absolument inattendus, des endroits où les répercussions des langues les unes sur les autres ou des cultures les unes sur les autres sont abruptes."