Des philosophes croyaient en l’existence d’un destin, sans forcément juger que ce pourrait être un obstacle. Pour les stoïciens, l’accepter était même nécessaire pour être libre.
Dans quelle mesure sommes-nous responsables de nos actes ? Peut-on s’émanciper de notre destin ? Ce type d’interrogation apparaît principalement dans le cadre de la philosophie dite hellénistique, à partir du 4e siècle avant notre ère, dont les écoles les plus connues sont le stoïcisme, l’épicurisme ou encore le scepticisme. Pour cause, beaucoup de ces penseurs postaristotéliciens défendaient une conception matérialiste de la physique : la formation du monde, la croissance comme la disparition des êtres s’expliquaient exclusivement par l’action de la matière, des corps et des atomes les uns sur les autres, action elle-même déterminée par des mouvements antérieurs… Dès lors, la question de la liberté engageait celle de sa compatibilité avec le déterminisme : sommes-nous libres et responsables si des causes physiques, matérielles et indépendantes de notre volonté