Ce matin, je monte dans un autre train, je trouve une place et je m’assois.
Peu de temps après, le contrôleur arrive pour voir les billets. Le garçon, sur les sièges à ma gauche, n’en a pas. Il dit qu’il est monté au dernier, qu’il va travailler, qu’il n’a pas pu. Il n’a pas d’argent, il n’a qu’un distributeur. Essayez de payer avec cela mais cela ne fonctionne pas. Le contrôleur est compréhensif mais doit lui donner une amende. 50 euros, que le gars peut payer dans une semaine. Il est peiné mais n’a pas d’autre choix et pendant que le contrôleur commence à rédiger l’amende je pense que le montant correspond à au moins un jour de travail du gars (bien qu’il aille).
Je demande : "Excusez-moi, combien coûte le billet". 15 euros. Aller-retour. "OK, je paie".
Le garçon me regarde et dit "Merci". Je réponds "Merci".
pratiquez la gentillesse au hasard" disait quelqu’un.
Je n’en ai rien à foutre de venir vous raconter mon geste. Le fait est que 15 euros ne changent pas ma vie, rien ne change. Et ce n’est pas parce que 15 euros pour moi sont peu nombreux, ils ont une valeur que je connais bien et qui ne changera jamais pour moi. En ce moment, il a besoin de beaucoup plus que moi. Et je me fiche de son travail, de sa vie, de son histoire. Je n’ai pas besoin de le connaître pour l’aider. J’ai senti que c’était juste et c’est ce que j’ai fait.
Peut-être qu’il aidera un étranger demain et qu’un étranger demain m’aidera si j’en ai besoin. Parce qu’à la fin, la vie est un peu comme un voyage en train. Aller-retour.
Matteo gracis
