Le 04 juillet 2021 à 22:21:18 :
J'ai pas lu mais des nouveaux auteurs qui font de la fantasy on en trouve par milliers ... Bonne chance pour te demarquer
Je pense que le premier tome va être un chemin de croix.
Mais je sais que ceux qui ont lu l'ensemble y ont décelé quelque chose de marquant.
Certains, dès le premier tome. Certains, au deuxième.
Ce qui en ressort juste, c'est que chaque tome est apparemment meilleur que le précédent (ce qui veut dire, selon cette logique, que le premier reste le moins bien...).
Le premier souffre encore parfois de ses références. Là où l'écriture du reste m'a permis de trouver mes marques.
Mais oui, j'en suis conscient. J'étudie ce marché depuis quelques années. Ça relève de la persévérance, de la chance et du petit truc en plus.
Mais si beaucoup ont écrit, j'ai l'avantage d'avoir tout écrit. Les tomes sont là.
Le 04 juillet 2021 à 22:23:30 :
jyfu.
je lirai plus tard, peut-être.
Comme tu le sens.
Le 04 juillet 2021 à 22:19:05 :
Étonnement surpris.J'ai tout lu, et ma curiosité est piquée.
C'est pas du Victor Hugo, mais c'est pas du Twilight non plus.
Plutôt qualitatif, pour un premier manuscrit, bien qu'on décèle encore quelques errances stylistiques, par-ci, par-là.
Ce qui ressort tout de suite, c'est qu'il y a tout un univers derrière, est qu'il est vaste.
Après tout, pourquoi pas.
Merci de ton retour détaillé !
En effet, et encore, tu n'as pas vu les premières versions... les phrases faisaient 15km de long.
Le 04 juillet 2021 à 22:19:21 :
J'ai tout luhttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/28/5/1500035954-antoinejdcv6.png
Verdict ?
Le 04 juillet 2021 à 22:10:19 :
J'y fus
Khey qui deviendra le futur JK Rowling
N'empêche, si ça va loin, et que tout aura débuté avec des petits pdfs et un topoc JVC...
Alors peut-être
Le 04 juillet 2021 à 22:03:23 :
Beau boulot
Merci Maxou
Le 04 juillet 2021 à 21:52:25 :
Intéressant gg kheyou
Merci !
Le 04 juillet 2021 à 21:51:54 :
Cool, envoie des lignes. Je suis écrivain également (édité), et ça m'intéresse.
Oh trop bien ! Dans quel style ?
Ça m'intéresse aussi.
Le 04 juillet 2021 à 21:55:36 :
Ok Jean-Rowlinghttps://image.noelshack.com/fichiers/2021/11/1/1615833199-enormeculmanger.png
Bien ton BIDEhttps://image.noelshack.com/fichiers/2021/11/1/1615833199-enormeculmanger.png
Si seulement j'avais son compte en banque...
(Suite et fin du chapitre 1)
– Bien entendu, assura le dénommé Michel avec un hochement de tête.
– J'ai besoin d'un petit service.
– Je t'écoute.
– Un billet aller-retour Népal-France. Le moins d'escales possible. Je dois emmener cet enfant là-bas.
Le vieillard parut soucieux.
- Il n'a plus de parents et c'est là-bas que je les ai rencontrés. Je suis sûr qu'il a encore de la famille.
Michel fronça les sourcils.
– Pourquoi venir me le demander ?
– Parce qu'il n'y a que toi qui puisse me faire passer pour le grand-père de l'enfant. On est recherché par le Prince du Royaume.
Michel écarquilla les yeux.
– Il fallait le dire tout de suite, déclara-t-il. Bien entendu, je peux te trouver ça.
– J'ai déjà sa carte d'identité et son passeport, précisa le Visionnaire.
– Dans ce cas, ce sera prêt d'ici ce soir. Le temps de te faire enregistrer comme son grand-père. Tu peux m'attendre ici.
Le vieil homme parut rassuré.
– Et tu penses que tu pourrais... transmettre quelque chose à Allan pour moi ? Demanda-t-il d'une voix hésitante.
– Hélas, je reste au Népal pendant une année encore. Je n'ai pas terminé ma mission. Par ailleurs, je doute d'être d'une grande discrétion. Je connais la plupart des membres de la Cour Royale.
Le Visionnaire se pinça les lèvres.
– En tout cas, merci pour ton aide, dit-il. Ça m'enlève un poids.
Il reporta son regard sur l'enfant, qui avait cessé de pleurer. Il fallait le changer. Grâce à Michel, il parvint à prendre un vol pour la France avec une seule escale. Le voyage ne dura pas moins de quinze heures. Il dut changer et nourrir le bébé plusieurs fois, mais celui-ci demeura étrangement silencieux. Une fois arrivé à la capitale française, il prit un train en direction de la ville de Bordeaux.
C'était là que vivait autrefois le père de Jack Wayfort, qu'il avait connu des années auparavant, du temps où il y habitait aussi. Les faux passeports que lui avait fourni Michel s'étaient montrés convaincants, et personne ne l'avait questionné. Si le trajet en avion avait été paisible, voyager avec l'enfant en train ne fut pas une mince affaire. Il ne cessait de se réveiller en pleurant. Plus d'une fois, la patience du vieil homme fut mise à l'épreuve.
Une fois arrivé, il se mit donc en tête de retrouver des membres de la famille de Jack. Mais il apparut bien vite qu'il n'y avait plus le moindre Wayfort dans cette ville. Il n'avait plus aucune piste. Il ne savait même pas si, en dehors du père de Jack, un seul Wayfort avait vécu en France. C'était un nom à consonance anglophone. Après avoir acheté un landau et loué une chambre d'hôtel, il demanda à l'un des hôteliers d'effectuer des recherches sur internet, pour lui. Mais aucun Wayfort ne semblait séjourner à Bordeaux.
Le bébé retomba malade, et le vieillard savait qu'aucune soupe ne pourrait le guérir, si loin de la Montagne. Enfin, il se décida alors, un soir parfaitement dégagé qui ne laissait rien présager de spécial, à déposer le bébé devant un foyer qu'il connaissait bien, dans le petit landau. C'était là qu'il avait lui-même grandi, des décennies plus tôt. Il avait pris soin de déposer un sac dans le landau, avec l'enfant. Outre ce que Jack avait laissé pour son fils, le Visionnaire avait ajouté une lettre à l'intérieur, afin de renseigner les circonstances de son abandon et le nom de l'enfant : John Wayfort. Il sonna à la porte et attendit, l'estomac noué. Une femme finit par ouvrir. Lorsqu'elle vit le vieil homme à côté du landau, elle parut confuse.
– J'ai trouvé cet enfant dans la rue, dit-il.
Elle le regarda pendant plusieurs secondes.
– Attendez-moi un instant, dit-elle.
Elle s'éloigna vers le couloir, à l'intérieur du foyer. Ne souhaitant pas être questionné par la police, le Visionnaire profita de ce répit pour s'éloigner, la démarche rapide. Il quitta la rue éclairée par des lampadaires dorés, les mains vides mais le cœur rempli de doutes. Il disparut dans la nuit sans se retourner.
John Wayfort était réveillé mais ne pleurait pas. Lorsqu'une deuxième femme à l'air fatigué revint à la porte une minute plus tard, le profond soupir qu'elle poussa en le récupérant ne parvint même pas à lui arracher le moindre son. La première femme revint à côté du landau, cherchant des yeux le vieil homme. La deuxième n'avait pas vu le Visionnaire quitter la rue. Tandis qu'elle murmurait pour elle-même des « pauvre petit » ou « encore un qu'on n'assume pas », John finit par trouver le sommeil dans ses bras.
(Suite du chapitre 1)
– Il ne sait rien, dit-il à ses compagnons. Continuons !
Il remonta alors sur sa monture et ils reprirent leur route sans se retourner. Au bout de plusieurs minutes, le Visionnaire, haletant encore, retrouva ses esprits. Il se retourna et reprit la marche vers sa maison, boitant à moitié. Son cœur palpitait dangereusement tandis qu'il revenait dans la petite ruelle. Il finit par arriver sur le perron enneigé. Le silence qui régnait dans les environs n'était guère rassurant. Il ouvrit la porte et regarda à l'intérieur. La maison lui sembla vide. Il se pencha avec difficulté, afin de redresser son radiateur, puis s'approcha du salon. Après avoir franchi l'âtre, il vit le bébé paisiblement endormi sur la table, dans les couvertures. Il le prit dans ses bras avec délicatesse, non sans lui déclencher un mouvement nerveux dans son sommeil.
– Alors petit, dit-il. On dirait que je dois m'occuper de toi, maintenant.
Il se mit à réfléchir. Que faire désormais ? Allait-il être poursuivi par la garde Royale toute sa vie une fois qu'on se rendrait compte qu'il avait le bébé ? Il regarda l'enfant. Il n'y était pas préparé, il ne l'avait jamais été. Il ne pourrait pas élever cet enfant, il ne possédait tout simplement pas ça en lui. Il le déposa à nouveau sur la table.
– Dans quoi me voilà embarqué... dit-il pour lui-même.
Durant les jours qui suivirent, la question de savoir quoi faire de l'enfant hanta le Visionnaire. Il vieillissait à vue d'œil tant son sommeil était perturbé. Jack ne revenait pas. S'occuper de ce bébé, malgré les notes que lui avait laissées son père, était de loin la tâche la plus difficile qu'il n'ait jamais eu à accomplir. Le garçon pleurait tout le temps. Le vieil homme ne savait pas s'il avait mal ou faim, s'il réclamait de l'attention ou au contraire du calme. Il avait l'impression de mal le tenir.
Chaque jour, il devait acheter des soupes à Shirisha. Contrairement à ce qu'il avait dit au vendeur, il était au fait des propriétés surnaturelles des herbes de ses soupes, qui allaient bien au-delà de ce que Shirisha pensait. Elles permirent au Visionnaire d'alimenter le bébé et de lui prodiguer tous les nutriments sans attirer l'attention. Mais les pleurs et les soins usaient le vieillard. Peu à peu, le village s'était remis de l'attaque de la garde royale. Les rumeurs les plus invraisemblables se mirent à circuler quant à l'origine des assaillants.
Le Visionnaire restait cependant le seul à savoir que le jeune homme qui avait mené cette attaque était le prince d'un royaume lointain. Même si la préoccupation des habitants était ailleurs, tôt ou tard, les villageois finiraient par se rendre compte que le vieil homme tentait tant bien que mal de s'occuper d'un bébé qui n'avait rien à faire ici. Un soir, il prit peur en voyant l'enfant tomber malade. Le pouvoir incroyable des soupes lui permit de soigner le petit sans autre médication, mais il se dit que cela ne fonctionnerait pas à chaque fois. Il consentit alors à parler de l'enfant à une femme en qui il avait confiance, qui avait elle-même six enfants. Elle accepta de l'aider et vint allaiter le petit quatre fois par jour, monnayant soupes et tisanes qu'elle n'avait pas les moyens d'acheter. Le vieil homme avait confiance en elle, mais il culpabilisait à l'idée de l'impliquer dans toute cette histoire. Et puis, elle ne pouvait guère venir la nuit. Le Visionnaire devait alors utiliser les soupes de Shirisha, sans autre solution.
Très vite, le stock de couches que Jack avait apporté avec lui s'était épuisé. Les draps que le vieil homme possédait avaient pu les remplacer mais, à force d'utilisation, ils avaient fini par irriter la peau du bébé, très fragile. Il allait falloir faire des achats qui révéleraient à coup sûr ce que le Visionnaire cachait chez lui. Alors que ses nuits n'étaient plus que des fragments de répit entrecoupés par les pleurs du nourrisson, le vieil homme finit par fondre en larmes, deux semaines après la disparition de Jack.
À bout de forces et d'idées, il se mit à envisager de quitter son village. Il ne pouvait plus s'occuper de cet enfant au beau milieu des montagnes népalaises. Il lui fallait gagner son pays d'origine, où il pourrait s'occuper correctement du garçon. Dans les affaires laissées par le père de l'enfant figurait un passeport et une carte d'identité au nom du bébé. Il était étrange de constater que, même à un aussi jeune âge, la photo du nourrisson figurait sur les documents. Ces pièces d'identité avaient permis à Jack de voyager avec l'enfant, mais elles ne suffiraient pas à légitimer le vieil homme en tant que tuteur légal.
En revanche, celui-ci connaissait une personne qui avait ce pouvoir. Il s'arrangea avec la femme du village qui l'avait aidé à allaiter l'enfant afin de gagner Katmandou. Chaque semaine, elle et son mari conduisaient une vieille voiture jusqu'à la capitale, pour y vendre des produits locaux. Ainsi, le couple emmena le Visionnaire et l'enfant un lundi matin, ralliant la ville où les températures étaient plus clémentes.
Perdu au milieu des rues sinueuses et bondées de Katmandou, le dos de plus en plus douloureux à force de porter le bébé, le Visionnaire arpenta les longues avenues bondées, passant devant de somptueux temples et des bâtiments imposants. Il y avait bien un endroit où il pouvait aller, mais il devait faire vite. Depuis la voiture, le bébé avait pris chaud et ne cessait de pleurer à pleins poumons. Il lui fallait à tout prix éviter d'être remarqué. Si quelqu'un se rendait compte qu'il n'avait pas de parenté avec l'enfant, il y avait un risque que celui-ci soit placé dans un foyer, ou pire. Entre deux édifices religieux, le Visionnaire s'enfonça dans une petite ruelle et s'approcha d'un bâtiment grisâtre, perdu dans l'ombre. Il frappa à la porte et attendit. L'odeur qu'il sentait ne laissait guère d'équivoque sur l'état de la couche de l'enfant.
– John... tu abuses... dit-il avec une grimace.
Il toussa un instant, tandis que la porte s'ouvrait. Le visage d'un homme apparut dans l'encadrement. Il devait avoir la soixantaine, et ses cheveux étaient d'un blanc presque surnaturel.
– Quelle surprise ! S'exclama-t-il avec un sourire. Le Gardien de la Montagne.
– Je peux entrer ? Demanda le vieillard essoufflé.
– Bien sûr.
L'homme l'invita à entrer et ferma la porte derrière lui. La température était plus douce à l'intérieur. C'était une maison bien entretenue, malgré des fenêtres à moitié cassées. Le Visionnaire fut conduit dans le salon et s'assit sur une chaise, devant une grande table ronde sur laquelle il déposa le bébé.
– Qu'est-ce que tu fabriques avec cet enfant ? Demanda l'homme en s'asseyant en face.
– Je ne vais pas y aller par quatre chemins, Michel...
Le visionnaire avala sa salive, encore couvert de sueurs.
– Fais-tu toujours partie du Clan ?
Suite du chapitre 1
– S'il devait m'arriver quelque chose, coupa Jack, assurez-vous aussi que ceci soit récupéré par Allan Kellnack. Il y a déjà eu affaire. Il saura se montrer prudent.
Il attrapa alors un petit sac de toile qui était posé sur le sol.
– Oui, j'y veillerai, naturellement, assura le Visionnaire. Où diable l'avez-vous trouvé ?
Le vieil homme affichait une expression de franche stupeur, comme lorsque Jack était revenu avec ce sac à la tombée de la nuit.
– Nous l'avons trouvé avant Tanek, dit Jack. Il était furieux. C'est à partir de là qu'il nous a envoyé la cavalerie.
Il se tut alors, l'évocation de ce souvenir lui était insupportable.
– Triste histoire, commenta le Visionnaire, ne sachant comment réagir.
Il se leva alors et s'approcha de la table. Il prit dans ses mains deux des trois pots de soupe, et attrapa une pile de bols entassés au bord. Il versa les soupes dans deux bols qu'il tendit ensuite à Jack avec un sourire chaleureux.
– Vous en avez besoin, déclara-t-il.
Jack accepta les bols. Il en posa un sur le sol et entreprit de réveiller son fils pour lui faire boire l'autre. Le garçon se mit à pleurer bruyamment. Il tenta de l'apaiser tout en se penchant pour ramasser un biberon qui n'avait pas l'air neuf, à côté de la chaise. Il versa le contenu de la soupe à l'intérieur.
– Grand dieu, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu d'enfant pleurer, dit le Visionnaire, grimaçant à la voix perçante du petit garçon.
Jack tourna son visage taillé à la serpe vers le Visionnaire et sourit, d'un sourire qui paraissait surprenant. Cette expression généreuse venait d'illuminer son visage et il paraissait plus jeune, tout à coup.
– C'est la plus belle chose du monde, déclara-t-il avec sincérité.
– De quoi, un enfant qui pleure ? Ironisa le Visionnaire.
– Un enfant.
Le vieil homme eut un maigre sourire. Il se leva en poussant un soupir et, tout en jouant avec ses mains d'un geste nerveux, il se dirigea vers la fenêtre. Il glissa ses doigts entre les volets pour regarder au-dehors.
– C'est calme, commenta-t-il d'un ton neutre.
– C'est loin de poser un problème. C'est assez reposant, dit Jack dans son dos.
– Ouais, ouais, murmura le Visionnaire d'un air absent, tout en continuant de fixer la neige au-dehors. Je pense qu'ils ne sont pas tout à fait sûrs que vous soyez dans le village.
D'un coup, d'étranges pétarades retentirent. Le Visionnaire s'immobilisa un instant, puis se retourna brutalement vers Jack. Le père tendait l'oreille, aux aguets. Des échos de voix leurs parvinrent. Des cris de paniques, plusieurs pâtés de maisons plus loin. Le Visionnaire regarda de nouveau par la fenêtre et crut déceler un éclat lumineux au-dessus d'une maison, plusieurs dizaines de mètres plus loin. Un éclat qui n'était pas d'origine naturelle.
– Jack, il faut partir... dit-il la gorge serrée.
Jack se leva en un mouvement, le tas de couvertures dans les bras, avant de se diriger d'un pas rapide en direction d'une pièce voisine. Il revint quelques instants plus tard avec un sac à dos usé. Il le posa sur la même chaise en bois qu'il occupait précédemment, l'ouvrit à la hâte et fourra le petit sac de toile à l'intérieur. Il le referma brutalement, le mit sur son dos d'une main et regarda le Visionnaire avec une expression de détermination des plus froides.
– Aidez-nous, dit-il.
Le Visionnaire invita Jack à le suivre le long du couloir de l'entrée, tandis que les pétarades continuaient de se rapprocher. Jack tenait le tas de couvertures dans ses bras avec la plus grande fermeté. Essayant de ne pas imaginer ce qu'il se passait plus loin, le vieil homme ouvrit sa porte d'entrée et sortit sans prendre la peine de la refermer, Jack sur ses talons.Le froid lui fouetta le visage.
– De quel côté ? Demanda le père d'un ton calme, tandis que son fils braillait à pleins poumons.
L'air glacé du village devait l'indisposer. Le Visionnaire réfléchit quelques secondes, puis se décida.
– On va emprunter la sortie des itinérants.
Il se dirigèrent alors vers une ruelle qui s'éloignait davantage de l'avenue principale. Le froid leur martelait la peau à mesure qu'ils marchaient, s'enfonçant et trébuchant dans la neige. Le Visionnaire avait le cœur qui battait très vite. Il se dit que sans ses breuvages quotidiens, son cœur n'aurait jamais soutenu un tel stress, même vingt ans plus tôt. Il parvint cependant à rester debout et à continuer d'avancer. Jack le suivait toujours, le sac sur le dos et la couverture dans ses bras.
Son fils était à présent silencieux, comme s'il comprenait parfaitement la gravité de la situation. Ils trébuchaient à moitié, le visage endolori par le froid. Au bout d'interminables minutes, ils parvinrent à s'éloigner des habitations. Ils étaient à peine sortis de la ville, au pied d'un chemin enneigé qui montait en pente, qu'un bruit retentit derrière eux, plus fort que les autres. C'était une maison qui venait d'exploser. Jack se retourna alors et, sans réfléchir davantage, il fit bifurquer son sac à dos devant lui. Il l'ouvrit et récupéra le sac de toile, qu'il déposa dans le tas de couvertures. Il embrassa le front de son fils et remit le tas entre les mains du Visionnaire. Pris de court, celui-ci s'efforça de tenir correctement le bébé et le sac de toile dans les tissus. Devant son expression ahurie, Jack déclara :
– C'est le seul moyen. Je pars vers là-bas. S'il-vous-plaît, sauvez John. Il ne doit pas mourir ici.
Devant le regard déterminé de Jack Wayfort, le Visionnaire ne put se résoudre à refuser. Des cris lointains lui rappelèrent l'urgence de la situation et, après un dernier regard, les deux hommes partirent dans des directions opposées. Le Visionnaire revenait dans le village. Il passa devant des bâtisses colorées, desquelles s'enfuyaient des villageois apeurés. Il se rapprochait de sa maison. Il courait désormais, soufflant comme un buffle, les joues rouges et la sueur perlant de son front ridé.
Il ne savait pas s'il atteindrait sa maison vivant. Il arriva pourtant sur les marches de son perron. Il se remercia d'avoir laissé la porte ouverte, entra dans sa demeure et déposa le tas de couvertures sur la table du salon. Il ferma un instant les yeux, face à la table et à l'enfant qui pleurait dans les couvertures. Il fallait qu'il mette en pratique son entraînement mental. Le seul moyen de sauver l'enfant était d'être sondé par ses assaillants tant qu'il était à l'extérieur. Il se hâta donc de revenir dans l'entrée, faisant au passage tomber le chauffage qui émit un bruit sec, puis ressortit de sa maison en claquant la porte.
Cinq secondes après, il s'était mis en chemin vers l'avenue principale, suivant les cris et les bruits d'explosions. Alors qu'il tournait dans une rue un peu plus grande, une vingtaine de chevaux montés par d'étranges cavaliers casqués vinrent l'encercler. Les hommes et femmes qui les montaient étaient vêtus d'armures grises en fer et de drapés d'une couleur foncée, oscillant entre le bleu et le vert.
Le vieillard se rendit alors compte qu'il n'était pas en face de vrais chevaux, mais de créatures plus grandes et plus effrayantes. L'une d'entre elles, la plus impressionnante, se détacha du groupe. Elle avait une tête de plus qu'un cheval ordinaire et ses yeux rouges perçants fixaient le Visionnaire d'un regard effrayant. L'homme qui la montait ne possédait pas de casque. Il était jeune, peut-être à peine adulte, et avait de fins cheveux noirs qui lui tombaient aux épaules. Ses grands yeux marrons surmontés de sourcils fins et noirs fixaient le vieillard d'un regard si mauvais qu'on ne pouvait douter de ses intentions.
– Toi vieillard, tu as vu quelque chose, dit-il.
Le silence se fit parmi ses compagnons. Ils observaient tous la scène avec cérémonie, ce qui rendait oppressant le bruit du vent glacial. Le Visionnaire, tentant de reprendre son calme, essaya d'afficher un air surpris.
– Pardon ? Vu quoi ?
– L'homme qui s'est enfui.
Le cavalier descendit de sa monture et foula la neige. Il s'approcha lentement du vieillard, qui fit de son mieux pour paraître surpris. L'étranger leva ses mains et les plaça autour de la tête du Visionnaire. Tandis que le vieil homme commençait à trembler, il le força à le regarder droit dans les yeux. Aussitôt, le vieillard ressentit une douleur fulgurante à la tête. Il avait l'impression qu'on lui enfonçait des aiguilles de chaque côté. Mais il s'efforça de penser à tout sauf à Jack Wayfort et son fils. Il se concentrait sur le moment où il avait acheté des soupes à Shirisha, plus tôt dans la journée.
– Pourquoi trois soupes ? Demanda le jeune homme avec autorité.
– Je... je suis très vieux... ces soupes me permettent de continuer à vivre... s'il vous plaît...
Il avait rarement eu autant mal à la tête. Lutter contre les pouvoirs mentaux du jeune homme était une rude épreuve. Au bout d'une minute qui parût interminable, l'homme ôta ses mains en détournant le regard. La douleur cessa aussitôt.
suite au prochain post
Chapitre 1 : La Montagne Primordiale
C'était une belle matinée.
Le soleil pointait au-dessus de la grande montagne aux neiges éternelles, tandis que les habitants du petit village de la vallée s'affairaient à leurs activités quotidiennes. Un son de cloche résonnait, alors que des enfants s'amusaient à se poursuivre en se lançant de la neige, car c'était bien la seule chose qu'on pouvait voir à des kilomètres.
Dans ce petit village népalais, c'était l'heure du marché. Les vendeurs sortaient les articles de larges bâtisses en brique et les disposaient en étalages colorés, interpellant et incitant quiconque passait devant à goûter à la nouvelle recette ou à essayer les tissus les plus récents. Certains étalages proposaient des articles plus ésotériques, comme des pierres de la montagne aux propriétés sacrées, disait-on. Mais pour beaucoup, ce n'étaient que des rumeurs fantasques répandues par des commerçants aux intentions douteuses.
La longue avenue enneigée était bondée, car aucun ménage ne manquait le marché, unique source de nouvelles acquisitions. L'odeur du Dal Bhat, plat traditionnel du pays, emplissait les narines de quiconque passait à proximité des femmes qui s'affairaient à cuire le riz, avant d'y ajouter le curry. Certains vendeurs étaient assis à même le sol, proposant aux passants leurs épices ou leurs fruits, ainsi que leurs drapés aux motifs rouges, jaunes ou bleus.
L'un des étalages, abrité sous un toit fait de planches irrégulières, proposait des tisanes et des soupes confectionnées à partir d'herbes de la montagne. L'homme qui les vendait ne cessait de clamer qu'elles possédaient des vertus thérapeutiques exceptionnelles. Elles avaient pour effet, selon lui, de prévenir la plupart des maladies dégénératives. Une consommation quotidienne permettrait aux cellules du corps de vieillir moins vite, et préserverait l'énergie au-delà des âges les plus avancés. Mais peu l'écoutaient vraiment. Ses breuvages étaient surtout prisés pour l'arôme délicat dont le préparateur avait le secret.
Cet homme était mat de peau, comme la plupart des népalais, et les nombreux plis qui façonnaient son visage laissaient deviner un âge avancé. Quelques dents en moins et des cheveux gris en désordre, en faible quantité, lui donnaient un aspect oscillant entre un fou et un sage. Il s'appelait Shirisha Bishal.
– Namaste, disait-il aux passants.
Comme d'ordinaire, ses salutations étaient ignorées par la plupart des villageois matinaux qui, au mieux, lui jetaient un regard amusé avant de continuer leur chemin, attirés par un nouveau bijou ou un manteau. Seuls quelques hommes vêtus d'une étrange toge de couleur bleu-vert s'arrêtèrent un bref instant devant lui, avant de poursuivre leur chemin. Cependant, au bout de plusieurs minutes, un homme se détacha de la foule. Ils'avança à pas lents vers l'étalage de Shirisha. Il était très vieux, la peau blanche. Il possédait une fine moustache et des cheveux clairsemés de la même couleur que la neige sur un front presque dégarni. Il portait des lunettes noires qui ne laissaient pas apercevoir ses yeux. Shirisha sourit en le voyant approcher.
– Namaste mon ami, dit-il.
L'homme, vêtu d'un long manteau marron, sortit des pièces d'une poche intérieure. Il s'adressa à Shirisha d'une voix éraillée, comme un murmure.
– Trois rations de soupe s'il vous-plaît, celle au Yarsagumbu.
– La plante d'été ? Tout de suite.
Shirisha s'affaira alors à réunir dans trois pots différents des extraits de ses soupes aux propriétés curatives, pendant que le groupe des hommes en toge repassait devant l'étalage. Lorsqu'il tendit les pots au vieil homme, celui-ci lui mit l'argent dans samain, sans un sourire. Shirisha n'en fut pas vexé.
– Vous ne voulez toujours pas me dire votre nom ? Demanda le vendeur intrigué. Depuis le temps que vous habitez ici...
– Et vous, vous ne voulez toujours pas me dire pourquoi vous parlez aussi bien français ? Interrogea le vieillard avec un sourire.
Le vendeur regarda ses pieds en souriant à son tour à pleines dents. Du moins de toutes celles qu'il lui restait.
– Ah, vous savez, je ne suis pas né au Népal, expliqua-t-il. J'ai fait de longues études et je parle six langues. Mais j'ai fini par venir dans ce village, pour m'occuper de mes parents qui y habitent.
Shirisha fronça ses sourcils, comme s'il cherchait à jauger son interlocuteur.
– Et vous ? Je me demande pourquoi vous êtes venu habiter ici, ajouta-t-il. Vous n'êtes pas népalais.
– Pas le moins du monde.
Le vieillard souriait toujours. Shirisha, de plus en plus curieux comme à chaque fois qu'il parlait avec cet homme, ne se découragea pas aussi vite.
– Au moins un prénom ? Insista-t-il.
– Contentez-vous de m'appeler le Visionnaire. C'est comme ça qu'on m'appelle depuis vingt ans et je m'y suis habitué.
– Très bien, mon ami, dit Shirisha en inclinant sa tête. Je ne vais pas vous contrarier, vous êtes l'une des quelques personnes à m'acheter des soupes avant le midi. C'est grâce à ça que je vis.
Il jeta un regard à gauche et à droite, pour observer la rue du marché.
– Personne ne semble croire aux propriétés de la montagne, dit-il en reportant son attention sur le vieil homme. Ils pensent que j'affabule, ils pensent que je suis dans un délire ésotérique, mais ce n'est que de la médecine.
– Croyez-vous ?
Le Visionnaire baissa son visage, et laissa apparaître deux yeux bleus ciel par-dessus ses lunettes. Il fixait Shirisha avec une indéfinissable expression de mystère.
– Il est vrai qu'on trouve aux abords des grottes des plantes aux propriétés exceptionnelles, avoua le vendeur. Presque... surnaturelles.
– Oh, je ne suis pas du genre ésotérisme, désolé.
– Vous ne croyez pas que la montagne soit sacrée ?
– Pas vraiment.
– Vous ne croyez donc pas ceux qui parlent d'une porte infranchissable, derrière laquelle se cacherait un secret fabuleux ? Vous ne croyez pas aux légendes de la Montagne Primordiale ?
– Pourquoi les croirais-je ? Pouffa le Visionnaire.
Pour toute réponse, Shirisha se contenta d'un sourire poli. Ce fut à cet instant qu'un des hommes en toge s'approcha de l'étalage. Sans un regard pour le Visionnaire, il s'adressa à Shirisha.
– Auriez-vous aperçu un européen avec un bébé ?
– Quelle drôle de question ! S'exclama Shirisha avec un sourire. Je l'aurais remarqué, il est rare de rencontrer des voyageurs européens par ici. Ce sont des amis à vous ?
– Oui.
Sans un mot de plus, l'homme s'éloigna de l'étalage. Le Visionnaire était resté silencieux.
– Je vous souhaite une bonne journée Shirisha, conclut-il. Je reviendrai sûremen tla semaine prochaine.
- Une excellente journée à vous, Monsieur le Visionnaire, dit le vendeur en inclinant sa tête.
Le vieillard, sans attendre, se remit alors en marche vers l'avenue principale, ses achats en main. Il marchait, indifférent aux villageois qui se pressaient autour de lui pour avoir les meilleurs articles.La longue allée était étroite. Les gens de cette région du monde avaient pour habitude de construire des villages sinueux aux rues labyrinthiques. L'idée était, dans leurs croyances, de perdre les esprits les plus téméraires qui essaieraient de rendre visite aux vivants.Il avança ainsi cinq bonnes minutes, parmi les étalages, sans même tourner la tête vers les fumées qui s'échappaient des cuissons de lentilles et de riz. Une femme l'interpella pour lui vendre des fruits, mais le Visionnaire refusa.
Il aperçut alors un groupe de trois hommes en toge de couleur bleu-vert, et se figea sur place. Ils déambulaient le long du marché, scrutant chacun des étalages avec une attention dérangeante. Le vieil homme réfléchissait à toute vitesse. Cette couleur, il la connaissait. Elle signifiait que ces hommes, qui cherchaient un enfant et son père, n'étaient pas originaires du village, mais d'un endroit qu'il valait mieux ne pas visiter. Il devait absolument éviter d'être questionné par eux, sans quoi sa vie serait menacée. Se cachant les yeux d'un rayon solaire qui venait de percer au-dessus de la montagne, il pressa le pas en longeant les murs. Alors qu'il passait à quelques mètres d'eux, l'un des hommes, qui portait une barbe blanche, se mit à le fixer.
– Hé, dit celui-ci d'un ton bourru.
Le Visionnaire ne s'arrêta pas, et il avait bien raison. L'homme à la barbe ne s'était pas adressé à lui, mais à un jeune homme juste derrière. Le malheureux fut entraîné à l'écart par le groupe, voué à une séance d'interrogation peu souhaitable.Le vieil homme s'éloigna de l'affluence du marché et finit par arriver devant une petite ruelle enneigée sur la droite, entre deux bâtisses en pierre orange. Il l'emprunta, et parcourut ainsi trois pâtés de maisons, avant de s'arrêter devant une grande habitation boisée.
En dépit de la neige qui recouvrait le toit, on pouvait y déceler un revêtement de paille, sous la couche blanche et épaisse. Il fouilla dans sa poche intérieure à la recherche de ses clefs, et se mit à jurer de frustration. Malgré les années, il n'avait jamais cessé de les égarer au fond de ses poches. Mais en ce jour, le temps pressait. Il finit tout de même par en sortir une petite paire de clefs usées. Il monta les quelques marches enneigées de son perron, puis tourna la serrure d'une porte minuscule de la même couleur que les murs en bois. Il dut forcer un peu pour ouvrir, mais finit par entrer dans la maison en se courbant. À l'intérieur, il faisait plus chaud. Un petit chauffage poussiéreux était branché par un câble jaunâtre au milieu de l'entrée et diffusait sa chaleur jusque dans le salon, un peu plus loin. L'intérieur était humide, les murs en bois noircis avaient l'air très anciens. Le vieil homme entra dans le salon. Les rayons du soleil parvenaient à travers une fenêtre, dont les volets abaissés laissaient filtrer par lignes la blancheur du jour. Le Visionnaire posa ses clefs sur une table carrée en bois, avant d'y déposer aussi ses pots de soupe. Une voix retentit derrière son dos.
– Alors ? Il y en a bien trois ?
Sans se retourner, le vieillard répondit.
– Oui. Shirisha est toujours aussi curieux de savoir mon nom. Il a voulu me faire parler de la Montagne, mais j'ai fait celui qui n'y croit pas.
Il hésita à parler des hommes en toge, ne sachant comment aborder le sujet.
– Comment va le petit ? Demanda-t-il.
– Il dort.
Le Visionnaire se retourna et vit, assis sur une chaise en bois dans un coin du salon, un homme bien bâti. Ses cheveux châtains étaient coupés courts, et il tenait dans ses bras un petit tas de couvertures. L'homme fixait le Visionnaire avec un regard dur, il avait des yeux bleus et froids.
– Comment puis-je être sûr que ça fera effet ? Demanda-t-il avec raideur.
– Je prends ça depuis que j'ai cinquante ans, répondit le Visionnaire. J'en ai quatre-vingt-dix et je suis toujours en pleine forme. Ce n'est pas pour rien que j'ai choisi d'habiter ici.
– Et pour mon bébé ?
Le Visionnaire, agacé, s'approcha de l'homme avec lenteur.
– Monsieur Jack Wayfort, il va falloir commencer à me faire confiance. Ne vous ai-je pas donné l'emplacement exact de la grotte ? Je vous loge, je vous nourris, je vous aide à garder l'artefact et ce, sans la moindre arrière-pensée.
Il se pinça les lèvres.
– La seule chose que je demande en retour, c'est un peu de confiance.
Jack Wayfort fixa le vieillard, le visage insondable.
– Veuillez m'excuser, déclara-t-il de sa voix grave.
Le Visionnaire se détendit. Il soupira un instant et s'assit sur une autre chaise, à côté de Jack.
– Ce n'est pas grave, déclara-t-il.
Ils restèrent ainsi un instant à se regarder. Le Visionnaire posa alors ses yeux sur le tas de couvertures que Jack tenait dans ses bras. Il hésita, puis troubla le silence.
– Et vous êtes sûr que sa mère est...
– Oui.
Le silence retomba. Jack avait désormais une expression amère. Lorsqu'il posa le regard sur son enfant qu'il tenait dans ses bras, et qu'il regarda son visage endormi qui dépassait à peine des couvertures, une larme s'échappa de ses yeux et vint s'écraser sur le nez du petit garçon. Celui-ci bougea la tête en fronçant les sourcils dans son sommeil.
– Je suis désolé, je n'aurais pas dû en parler, dit le Visionnaire.
– C'est pas grave, vous n'y pouvez rien. On savait à quoi s'attendre.
Jack Wayfort croisa le regard du vieillard. On pouvait lire la colère sur le visage du père.
– Ce Monkadius, cette ordure du Royaume, nous a suivis jusque dans les hauteurs, ajouta-t-il. On a réussi à s'en débarrasser, mais elle n'a pas survécu.
Le Visionnaire acquiesça en silence, avant de regarder de nouveau l'enfant d'un air interdit. Il hésita un instant, avant de prendre la parole.
– J'ai croisé un groupe d'hommes à la couleur du Royaume. Ils scrutent le marché à la recherche d'indices. Ils ont interrogé Shirisha à propos d'un européen et de son bébé. Ils doivent soupçonner que vous êtes ici.
Il ne voulait pas inquiéter Jack, mais l'information était trop importante pour rester tue.
– Alors nous ne pourrons pas rester ici très longtemps, déclara le père.
Il posa les yeux sur son enfant.
– S'il devait m'arriver quelque chose, je peux compter sur vous pour le mettre à l'abri ? Demanda-t-il en reportant son regard sur le vieil homme.
– Je... oui bien sûr mais euh... je ne l'élèverai pas Jack, dit le vieil homme déconcerté.
Jack ne dit mot. Il se tourna de nouveau vers son fils, qu'un courant d'air froid avait fait remuer.
– Je vous ai laissé quelques informations, dit-il. Si je disparaissais, elles vous renseigneront sur la manière dont il faut s'occuper de lui, le temps que vous trouviez une solution.
Jack désigna un petit sac troué posé sur le sol, à côté de sa chaise.
– J'ai également laissé autre chose, pour lui, ajouta-t-il. Je l'ai écrite au cas où les choses se passeraient mal. Je veux qu'il puisse la consulter, où qu'il aille. Mais surtout ne le dites à personne. J'aimerais éviter de le mêler à ça avant qu'il ait développé son Don. Si je dois vous le laisser, tenez-le éloigné du Continent.
– Il faudra bien qu'il fasse son chemin jusqu'à Dayahl, comme tous les européens, dit le Visionnaire. Ils sauront lui apprendre à survivre. Nous vivons une époque où nous ne pouvons nous permettre de nous promener seuls dans le monde...
(suite au prochain post)
PROLOGUE
Dans les bras de son père, l'enfant gémissait. Par pur instinct, Jack Wayfort plaqua sa main contre la bouche du nourrisson. Au travers d'une petite fente du rocher derrière lequel ils étaient cachés, il vit que les quatre hommes en toges bleu-vert s'étaient arrêtés. Debout au milieu du chemin couvert de neige, ils guettaient, sous le Soleil levant.
- Tu as entendu ? Demanda l'un d'entre eux, nerveux.
- Oui, j'ai entendu, répondit un autre d'une voix grave.
Des gouttes de sueur perlaient du front de Jack. Son sac à dos pesait lourd. Son fils gigotait de plus en plus. Mais il était nécessaire qu'il reste silencieux. Le père tourna la tête vers la droite, et fixa les cinq autres rochers, plus gros, qui bordaient le chemin. Dans sa précipitation, il avait choisi le plus petit. Alors qu'il réfléchissait à la meilleure diversion qu'il pourrait entreprendre pour rallier l'un d'entre eux, le rocher le plus proche explosa dans un éclat bleu-vert. L'enfant poussa un bref cri de surprise, mais sa voix fut noyée par le vacarme de l'explosion. Quelques débris avaient frôlé la tête de Jack.
- Je ressens comme une présence... dit un troisième.
Jack se risqua à observer à travers la fente. Celui qui avait parlé arborait une barbe blanche, courte, ainsi que des cheveux fins. Il ne cessait de balayer son environnement du regard.
- Méfiez-vous, dit-il à ses comparses. Ils ont eu raison de Monkadius. Qui sait de quoi ils sont capables.
- Je crois que la femme a été tuée, précisa celui qui était nerveux.
Jack sentit son cœur se serrer. Le doux visage de son épouse, aux longs cheveux bruns, s'imposa à son esprit quelques instants. Mais pour l'heure, il n'était plus question des sanglots. Il fallait réfléchir à une solution. Il jeta un regard aux alentours, et ne put s'empêcher de constater à quel point ils étaient à court d'option. Des collines enneigées, à perte de vue. Ce n'était guère la zone la plus praticable du Népal.
S'ils souhaitaient rallier le village, comme prévu, il fallait suivre le chemin. Et il était crucial qu'ils y parviennent. Leur unique allié en ces régions, le "Visionnaire", les attendait. Ils avaient déjà pris un retard conséquent.
Jack se pencha tant bien que mal, et saisit un petit sac de toile posé dans la neige. Il se concentra alors sur le rocher contre lequel ils étaient, et fit un effort d'imagination. Il n'avait jamais été doué pour ce qu'il allait entreprendre, mais la vie de son fils comme la sienne était en jeu, désormais. Alors qu'il lui semblait entrevoir le meilleur axe, il tendit sa main. Aussitôt, le rocher se mit à rouler vers les quatre hommes en toges, comme s'il avait été propulsé par une force invisible. Deux d'entre eux réussirent à l'éviter, les autres virent leurs destins s'écourter.
Jack se rua vers les quatre rochers encore entiers, seuls obstacles aux rayons bleu-vert qui se mettaient à pleuvoir sur lui. Titubant à moitié dans la neige, indifférent aux pleurs de son fils, il parvint à se cacher derrière le premier, évitant ainsi les attaques lumineuses qui pleuvaient autour. D'un instant à l'autre, les ennemis restants auraient fait explosé le rocher. Jack devait à tout prix l'éviter. Même s'il parvenait à fuir avec son fils, il ne pouvait pas laisser le sac de toiles derrière lui. S'ils le récupéraient, ce serait la fin de trop nombreuses vies.
En un éclair, Jack quitta sa cachette et se concentra sur les deux opposants qui le visaient de leurs mains. En un battement de cil, le père matérialisa dans son esprit une tornade fantastique. Et sans qu'il eut besoin d'un effort supplémentaire, celle-ci devint réelle. Les ennemis se mirent à tournoyer dans un amas de vent et de neige. La manifestation était si dense qu'elle parvint à effriter le rocher que Jack avait envoyé plus tôt sur les infortunés adversaires. Il ne prit guère la peine de vérifier où est-ce qu'il les envoyait.
Lorsqu'ils retombèrent dans la neige, Jack les avait déjà distancés.
Salut à tous les kheys !
ALERTE PAVÉ
Je suis un inconscient venu partager sa création sur le doux forum de l'élite de la nation
En vrai, je suis ici depuis des années. Je sais que de nombreux kheys ont l'âme trollesque, mais je sais aussi que de magnifiques aventures ont été menées grâce l'entre-aide, la fraternité des foromeurs...
Qui suis-je ?
Quelqu'un qui aime créer des histoires, et de façon plus générale, tout type d'œuvre artistique. Je suis monteur vidéo de profession, et compositeurs de BO (orchestrales, parce que j'aime les violons qui pleurent),
Et j'écris depuis le lycée.
De longues incursions dans les terres obscures du RP, et des cours de narratologie ont fait naître en moi la base de mon univers. Dayahl.
Pour être tout à fait franc avec vous, ce qu'il s'est passé ces dernières années est complètement fou.
Dayahl
Dayahl est un univers de Low Fantasy (ça se passe dans le monde moderne, réel, mais avec tout un pan du monde très différent de celui qu'on connait).
Aujourd'hui, l'univers est très vaste. Il s'étend sur plus de 6000 ans d'histoire (et pas 6 millions
Mais s'il m'a fallu fort peu de temps pour accoucher de tout cela, l'édition est une voie longue, et rude. J'ai écrit un roman qui sera édité en 2022, mais concernant la saga, pour l'heure, je m'en remets à Wattpad, et à la diffusion des premiers chapitres, en espérant que cela attirera l'attention...
Ok, mais Dayahl, là, c'est quoi plus concrètement ?
Sans plus attendre, le Synopsis de ce premier tome :
"Et s'il existait un continent caché, sur lequel des gouvernements peuplés de Mages prospéraient depuis des siècles ?
C'est ce que John Wayfort s'apprête à découvrir. Des indices laissés par son père, disparu au Népal, le conduisent à fuguer du foyer d'accueil dans lequel il a été placé il y a bien des années. Un soir d'octobre, cet adolescent de quatorze ans s'embarque au cœur de la ville de Bordeaux, et part à la recherche de son passé. Son unique espoir s'incarne en un mot. Dayahl. Sa signification lui échappe. Est-ce en lien avec ces "Dons particuliers" dont il ignore la nature ?
Sa quête le conduira bien loin de la France, sur les traces de cet endroit mystérieux où l'attend un destin hors du commun."
L'histoire vous emmènera aux frontières de la fantasy, du merveilleux, de l'aventure. Mais aussi à celle des âges. Ne vous fiez pas aux apparences. Ce monde et sa stabilité ne dureront pas. La saga s'enfoncera dans le drame à mesure que les années passeront, et que les fanatismes se répandront.
Car en parallèle à la découverte de ce monde, nous observons, depuis les yeux du protagoniste, la montée de deux antagonistes majeurs.
L'un est un Mage, prônant un retour aux valeurs traditionnelles du Continent caché, et hostile au vent de changement qui se répand depuis la révolution industrielle... l'autre est un révolutionnaire, militant contre l'oppression de ceux qui n'ont pas de Magie, utilisant la technologie pour égaler les Dons spéciaux. Une lutte égalitariste qui s'approche dangereusement de l'hégémonie inversée...
Au milieu de tout cela, des amitiés naîtront, et deviendront inconciliables lorsque la guerre viendra...
Et des humains failliront en croyant faire ce qui est juste, car telle est la destinée qui attend bien souvent les idéalistes déçus.
Les inspirations sont diverses.
Au premier abord, la Magie et son instruction nous évoqueront volontiers Harry Potter et autres histoires d'apprentissage (fréquentes dans l'univers du Manga), bien que le prisme et le ton diffèrent. Mais autant d'influences telles que Jules Verne, Robert Louis Stevenson, Lewis ou Tolkien, ont contribué à la création de ce monde (et même des films de piraterie ou encore les premiers X-Men).
Le postulat d'une histoire peut nous en évoquer bien d'autres. Mais ce qui compte, est ce qui est fait par la suite. La direction que prendra l'aventure, et les horizons insoupçonnés vers lesquels elle nous conduira.
Les premiers chapitres que je vais vous partager ici ont été écrits en 2017, bien que recorrigés plusieurs fois. Même si nombre de phrases ont été restructurées, mon style actuel a depuis lors évolué. À chaque nouvelle lecture, j'améliore les points lacunaires en essayant de conserver le ton d'origine. Tant que le roman n'est pas édité, il évoluera encore.
Combien de romans ?
La saga principal est en huit tomes, et ils sont déjà tous écrits. Et je ne vous parle pas des trilogies dérivées et spin offs, qui attendent sagement sur mon PC.
Depuis des années, je les fais lire. Et j'ai été heureux de constater que la majorité des lecteurs à qui j'ai donné les suites, ont tout lu.
(Bien entendu, j'ai fait un dépôt légal pour me prémunir de toute tentative de filouterie
J'ai dit l'essentiel.
Vous aimerez, n'aimerez pas. Mais ne doutez jamais que j'ai fait tout cela avec toute mon âme.
Avec tous ces romans écrits, il n'y a plus de retour en arrière.
Le prologue arrive au deuxième post, suivi par le premier chapitre...
La fréquence des posts dépendra de si ça bide ou non, et d'autres facteurs extérieurs.