Messages de Pompavelao

NOTRE CATHEDRALE COMMUNE
Athées ou croyants, Notre Dame est notre cathédrale commune. Le vaisseau, la nef qui nous porte tous sur le flot du temps. Et je crois que nous l’aimons de la même façon. Il y a ceux pour qui la main de Dieu est à l’œuvre dans l’édification de ce bâtiment. Mais ils savent que si elle y parait si puissante c’est sans doute parce que les êtres humains se sont surpassés en mettant au monde Notre Dame. Et d’autres, ceux qui connaissent le vide de l'Univers privé de sens et l’absurde de la condition humaine, y voient par-dessus tout cette apothéose de l’esprit et du travail de milliers de femmes et d’hommes durant deux siècles et depuis plus de huit cent ans. Ils ressentent ce que la cathédrale a signifié depuis sa première heure, quand elle n’était encore qu’un plan, et à l’instant où fut planté le clou d’or d’où seront tirées toutes les lignes et commencés tous les calculs. Bien sur, notre dame accueille tout le monde, et la foi catholique l’anime. Mais elle n’appartient à personne ou bien seulement à tout le monde comme les pyramides du plateau de Gizeh. Tout le monde, c’est-à-dire la cohue sans fin des générations qui se sont mise les unes sur les épaules des autres jusqu’au sommet des tours, des flèches, et ne se sont jamais arrêtés en chemin vers le ciel, l’espace, la lune, les planètes, les étoiles ! Du premier calcul pour faire tenir debout une voute de 33 mètres de hauteur à celui qui a permis à la sonde Rosetta et son émissaire Philae de parvenir jusqu’à l’astroïde Tchouri la patate glacée dans l’espace, c’est tout un. Et avant la cathédrale je dirai que le temple d’Apollon qui se trouvait là visait de même. Que le bâtiment soit un édifice religieux n’empêchera jamais qu’il soit l’incarnation de la victoire de nos anciens contre l’obscurantisme. Des croisades on ramena les sciences mathématiques, physiques et chimique que l’Orient avait conservé. Elles germèrent dans les esprits. Elles y mirent un terrible dilemme. Il n’a jamais quitté notre civilisation. Il a pris successivement mille visages. Il hante encore l’esprit de chacun tout entier dès qu’il pense. Le voici : il y a la vérité révélée, celle qui vient de l’extérieur, qui est affirmée par la coutume ou la religion et qui s’impose avec le visage rassurant de l’évidence. Et il y a celle que l’on trouve avec son propre cerveau, d’après sa propre enquête, ses propres calculs, celle que la science approche chaque jour d’un peu plus près. Toute la dignité de l’être humain est dans cette tension qui le pousse à décider par raison davantage que par instinct, par réflexion indéterminée plutôt que par le comportement programmé de son espèce. Notre Dame est le signal d’un temps nouveau qui commençait. Il symbolise la douleur du savoir qui doute de lui-même pour avancer, l’inébranlable confiance dans l’esprit et dans sa victoire possible contre l’ombre qui masque, la mort qui soustrait et l’ignorance qui trompe. Notre Dame est un message universel. Le peuple de France ne s’y est pas trompé. Tous ses grandes heures y ont transité. Des premiers Etats Généraux à la victoire sur les nazis, la nef a accueilli toutes nos clameurs libératrices. Je me dis qu’elle ne brulera jamais tout à fait. Il en restera toujours un morceau qu’un être humain voudra continuer vers le ciel. Jean-Luc Mélenchon

Acte V. Mais aussi du nucléaire…

C’était une obsession de l’Élysée : vendre du nucléaire à Kadhafi. En 2012, Nicolas Sarkozy l’a démenti, mais plusieurs documents démontrent le contraire. Dès la première conversation téléphonique officielle entre Sarkozy élu et Kadhafi, le 28 mai 2007, le président français déclarait ainsi au Guide libyen : « Je souhaite donner une nouvelle dimension à nos relations bilatérales, par exemple par rapport à l’énergie nucléaire, et, si vous acceptez, je suis prêt à envoyer une mission d’exploration pour étudier ce sujet […]. »

https://www.mediapart.fr/journal/international/110512/peine-elu-sarkozy-proposait-du-nucleaire-kadhafi?onglet=full

Un courrier à en-tête de la présidence de la République, adressé le 20 juillet 2007 par Claude Guéant à Kadhafi et retrouvé dans l'ordinateur de Ziad Takieddine, prouve l'étendue de la coopération franco-libyenne. « Je souhaite vous confirmer que la France attache une importance primordiale au développement d'un partenariat privilégié avec votre pays », écrit ainsi le numéro 2 de l’Élysée. Qui propose un renforcement de la coopération bilatérale dans trois domaines : le « développement technologique », la « défense » et… le « nucléaire civil ».

Cinq jours plus tard, le 25 juillet, la France et la Libye signaient un mémorandum de coopération nucléaire (voir ci-dessous), dont l’article 3 visait à la réalisation de « de projets de production d'énergie nucléaire et de dessalement de l'eau ainsi que d'autres projets de développement liés à l'utilisation pacifique de l'énergie atomique ».'

http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/18/nucleaire-libyen-des-documents-officiels-dementent-la-version-de-sarkozy_1687018_1471069.html#lk0B83u01arPTW4r.99

https://www.documentcloud.org/documents/4430203-89946294-Memorandum-D-Accord-Franco-Libyen-Sur.html#document/p1
Mémorandum nucléaire

En 2012, l’ancienne patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, a quant à elle raconté dans un livre, La femme qui résiste (Plon), que cette décision de l’Élysée de vendre du nucléaire à la dictature libyenne s’était faite contre les recommandations d’Areva. Anne Lauvergeon parlera même de « pressions » de la présidence. « La France et la Libye de Mouammar Kadhafi ont signé à l’été 2007 un accord de coopération nucléaire après la libération des infirmières bulgares. Tout de suite, les pressions de l’Élysée commencèrent pour vendre des centrales nucléaires au dictateur libyen », écrit Anne Lauvergeon.

Elle poursuit : « Était-ce raisonnable ? Non. Clairement non. Pourquoi ? Qui dit réacteur nucléaire dit autorité de sûreté nucléaire. Ce gendarme doit pouvoir, si la sûreté est en cause, ordonner l’arrêt de la centrale. Avec un dictateur tel que Kadhafi, on peut parier que le patron de l’autorité de sûreté, dans le meilleur des cas, part en prison. Dans le pire, on peut craindre qu’il ne soit exécuté. Ce n’est donc pas responsable de vendre une centrale dans de telles conditions. Le nucléaire, ce n’est pas anodin. On ne peut pas vendre n’importe quoi à n’importe qui. »

Acte IV. Des armes, toujours des armes

Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, pour bon nombre d’industriels français, la Libye de Kadhafi n’était pas une dictature, mais un client potentiel.

L’ancien vice-président d’EADS et grand connaisseur de la Libye Philippe Bohn a décrit dans un ouvrage paru ces derniers jours, Profession : agent d’influence (Plon), une anecdote qui, à elle seule, en dit long sur les courbettes de l’Élysée pour satisfaire les moindres besoins du régime Kadhafi en 2007.

Le scène a lieu en décembre 2007, trois jours avant l’arrivée de Kadhafi en France. Philippe Bohn, alors en poste à EADS, est à Paris avec l’un des fils du Guide, Saadi, en charge des forces spéciales et autorisé à parler ventes d’armes au nom de son père.

Il rapporte :

« Presque secrètement, je suis chargé de convoyer Saadi Kadhafi à l’Élysée, le vendredi 7 décembre à 20 heures, dans le bureau du secrétaire général Claude Guéant […]. Dans le bureau de Guéant, nous ne sommes que quatre à avoir pris place autour d’une table : Saadi Kadhafi, émissaire mandaté par son père, l’amiral Édouard Guillaud, chef d’état-major particulier du président de la République, le secrétaire général de l’Élysée et moi-même. Ambiance studieuse. Avec Saadi, nous allons, dans un saisissant dialogue, finaliser la shopping list du Guide pour sa visite officielle. Guéant attaque en se tournant vers moi :

— Alors, Philippe, on commence par quoi ?
— Peut-être les Rafale [avions de guerre – ndlr], M. le secrétaire général.
— Ah, c’est généreux de votre part, ce n’est pas votre maison [les Rafale sont fabriqués par Dassault – ndlr]. Bon, alors, on en met combien ?
Je me tourne vers Saadi qui intervient. Guéant reprend, en s’adressant à Édouard Guillaud :
— Très bien, amiral. Vous notez, 14 Rafale, et maintenant ?
J’annonce :
— Les hélicoptères Tigre.
Guéant à nouveau :
— Là, c’est chez vous. Cher Saadi, quels seraient vos besoins ? »

Aucun des marchés évoqués ce jour-là ne sera finalement conclu. La guerre, engagée dans de troubles conditions trois ans plus tard, a en effet mis un terme aux négociations. Mais cela n’a pas été le cas pour tous les contrats d’armement.

En perquisitionnant au siège d’EADS, les enquêteurs ont mis la main sur des documents confirmant la vente en 2007 par la filiale MBDA de missiles Milan antichars pour un montant total de 168 millions d’euros. Le matériel a été livre à la Libye entre 2008 et 2010, selon diverses sources.

Acte III. Légitimer la dictature aux yeux du monde

Cela pourrait presque se passer de commentaires. Voici la partie la plus visible, voire la plus spectaculaire, de la manière dont Nicolas Sarkozy a bel et bien servi les intérêts du régime libyen : l’invitation en grande pompe, à Paris, en décembre 2007, de Mouammar Kadhafi, à qui la France a déroulé le tapis rouge comme aucune autre démocratie n’a l’a fait à cette date-là.

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Nicolas Sarkozy et Mouammar Kadhafi, en 2007, à Paris.

Une immense victoire pour Kadhafi, qui se voyait ainsi légitimé aux yeux du monde entier par le pays de la Déclaration des droits de l’homme. Rien ne fut refusé au tyran pendant ses six jours de visite, ni la tente bédouine plantée dans les jardins de la République, ni la visite privée du château de Versailles.

La réception de Kadhafi, jadis considéré comme l’un des principaux soutiens et architectes du terrorisme antioccidental, avait suscité beaucoup d’indignation à gauche et des silences gênés dans les rangs de la majorité de l’époque.

Nicolas Sarkozy, qui parle aujourd’hui de Kadhafi comme d’un « dictateur infâme » pour tenter d’éloigner le soupçon d’un financement illégal, balayait d’un revers de la main les arguments de ceux qui s’indignaient des égards de la France pour l’homme fort de Tripoli. Au lendemain de l’arrivée de Kadhafi en France, le 8 décembre 2007, Nicolas Sarkozy déclarait au sujet du tyran : « Il a sa personnalité, son tempérament. Ce n’est pas moi qui vais les juger. »

Une semaine plus tard, à la fin de la visite tant controversée, le chef de l’État n’en démordait pas et moquait ses adversaires : les autorités préfectorales compétentes. « C’est bien beau les leçons de droits de l’homme et les postures », disait-il (voir ci-dessous).

https://www.ina.fr/video/I17013954

Acte II. Arranger les affaires personnelles de deux dignitaires

Abdallah Senoussi n’était pas seulement l'un des chefs de l'appareil sécuritaire de Kadhafi. Pour la justice française, il est aussi le principal condamné, à la réclusion criminelle à perpétuité, dans l’affaire de l’attentat contre l’avion de ligne DC10 d’UTA (170 morts, dont 54 Français). Ainsi que Mediapart l’a déjà raconté (lire ici ou là), l’équipe Sarkozy a déployé toute son énergie et ses réseaux à partir de 2005 afin de réviser la situation judiciaire de Senoussi et de rendre juridiquement inopérant le mandat d’arrêt international qui le vise depuis sa condamnation en 1999. Cette demande libyenne était déjà sur la table lors des négociations sur l'indemnisation des familles de victimes de l'attentat.

https://www.mediapart.fr/journal/international/220711/les-documents-takieddine-les-negociations-secretes-de-lelysee-pour-blan
https://www.mediapart.fr/journal/france/231116/un-pacte-de-corruption-se-dessine-derriere-les-valises-de-takieddine

L'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog – déjà renvoyé devant le tribunal pour « corruption » avec l’ancien président dans l’affaire « Paul Bismuth » – a été mobilisé. En vertu d'un mandat signé par Senoussi, l'ami avocat du président a saisi dès 2006 plusieurs confrères des difficultés juridiques d'une révision du procès (voir documents ci-dessous). Interrogé en garde à vue dans le dossier libyen au sujet des liens entre Me Herzog et Senoussi, Nicolas Sarkozy a confirmé ces contacts mais a assuré que le pouvoir délivré par le Libyen à son ami avait été « mis à la corbeille », prétendant au passage que « ce monsieur Senoussi » avait « essayé par tous les moyens de bénéficier des compétences de Thierry Herzog ».

https://www.mediapart.fr/journal/france/230318/argent-libyen-nicolas-sarkozy-en-difficulte-devant-les-policiers

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Le document est daté du 6 juillet 2006. Il s’agit d’un mandat envoyé par Abdallah Senoussi à l’avocat personnel et ami de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, pour défendre ses intérêts dans l’affaire du DC10 d’UTA, pourtant jugée sept ans plus tôt. « Je, soussigné M. Abdallah Senoussi […], donne par la présente pouvoir à Maître Thierry Herzog […] de prendre toutes les initiatives procédurales pour prendre la défense de mes intérêts […] dans l’affaire UTA », peut-on lire dans le document, qui comporte une erreur de traduction sur la date du jugement de la cour d’assises de Paris.

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Le fax est daté du 30 octobre 2008. Il a été envoyé à 14 h 38. En copie se trouve une lettre envoyée par une avocate libyenne, Azza Maghur, à Thierry Herzog. Azza Maghur évoque dans ce courrier une rencontre avec l’avocat de Sarkozy et Senoussi le 26 novembre 2005, soit un mois après la première visite officielle de Sarkozy en Libye. Dans cette missive, elle demande à son confrère parisien dans quelle mesure les modifications, par la loi Perben 2 de 2004, des règles de la contumace pourraient profiter aux condamnés libyens de l’affaire du DC 10-UTA, dont Senoussi. Il est également question d’un déplacement de Herzog aux frais de la dictature libyenne.

D’autres éléments aux mains des juges prouvent pourtant que des diligences ont bien été menées sous les auspices directs de l’Élysée, au moins jusqu’en 2009, pour faire tomber le mandat d’arrêt de Senoussi.

Abdallah Senoussi est aujourd’hui ciblé par les juges français comme étant l’un des dignitaires libyens qui ont envoyé 5 millions d’euros, par l’intermédiaire de Ziad Takieddine – les deux hommes ont avoué les faits –, pour abonder les projets électoraux Sarkozy en 2006 et 2007. Senoussi est aussi l’homme que Brice Hortefeux, ministre des collectivités territoriales françaises, a secrètement rencontré chez lui en décembre 2005, à Tripoli, en présence de Takieddine, et sans aucun autre témoin, à l’occasion d’une visite dont l’ambassadeur de France en Libye a dit qu’elle n’avait pas « grand sens ».

https://www.mediapart.fr/journal/france/280318/argent-libyen-brice-hortefeux-s-est-montre-fragile-devant-la-police

« C’est bien beau les leçons de droits de l’homme et les postures » (Sarkozy en 2007)

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Bachir Saleh auprès de Mouammar Kadhafi

Un autre dirigeant libyen a eu les faveurs de Nicolas Sarkozy dans les premiers mois de sa présidence. Il s’agit de Bachir Saleh, directeur de cabinet de Kadhafi et président de l’un des fonds souverains libyens, le LAP. Lors d'un échange téléphonique entre Sarkozy et Kadhafi, l'homme avait été désigné par le Guide libyen comme pouvant se charger des « questions délicates » entre eux. Saleh avait été par ailleurs pris en charge à Paris par l'autre intermédiaire de l'affaire, Alexandre Djouhri, aujourd'hui sous contrôle judiciaire à Londres, qui l'a hébergé à plusieurs reprises au Ritz.

En 2008, l’Élysée s'est mobilisé en faveur d'une mesure de naturalisation de la femme de Bachir Saleh, Kafa Kachour, de manière dérogatoire, en multipliant les pressions directes (et écrites…) auprès des autorités préfectorales compétentes.

En juin 2008, le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, Boris Boillon, un intime du régime Kadhafi – il surnommait le dictateur « Papa » –, appelle le cabinet du sous-préfet de l’Ain, où les Saleh ont une immense villa, pour réclamer une attention toute particulière au dossier de naturalisation de Mme Saleh. Problème : la requérante ne remplit pas les conditions pour obtenir la nationalité française, comme l’indique la préfecture dans des mails obtenus par Mediapart.

Qu’à cela ne tienne : Boris Boillon prend sa plume le 30 juin et adresse un courrier au sous-préfet Olivier Laurens-Bernard. Il écrit : « J’appelle votre attention sur le dossier de naturalisation de Mme Kafa Bashir, née Kachour, ressortissante libanaise. Mme Bashir est l’épouse du Directeur de Cabinet du Colonel Qadhafi, avec lequel nous entretenons de solides relations de travail. En raison de l’importance du partenariat stratégique entre la France et la Libye, je vous serais reconnaissant de bien vouloir étudier avec bienveillance le dossier de Mme Bashir et de m’en tenir personnellement informé. »

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La lettre envoyée par Boris Boillon en faveur de la famille Saleh.

En dépit d’ultimes protestations préfectorales sur le caractère dérogatoire d’une telle naturalisation, Mme Saleh obtient la nationalité française. L’annonce en est faite officiellement le 14 novembre 2008 dans le Journal officiel.

Bachir Saleh est aujourd’hui au cœur de l’enquête des juges dans l’affaire libyenne. Il est à la fois soupçonné d’être, avec l’intermédiaire Alexandre Djouhri, derrière l’opération financière qui a permis à Claude Guéant de s’offrir un bel appartement en 2008 à Paris. Il est également celui qui, pendant la guerre, serait parti avec l’essentiel de la documentation sur la corruption franco-libyenne, ce qui expliquerait tous les efforts de Nicolas Sarkozy pour lui sauver la mise à deux reprises, d’abord à Tripoli en 2011 (voir ici) puis à Paris l’année suivante (voir là).

https://www.mediapart.fr/journal/international/230715/les-juges-percent-les-secrets-de-la-fuite-du-bras-droit-de-kadhafihttps://www.mediapart.fr/journal/international/230915/comment-sarkozy-et-djouhri-ont-sauve-le-bras-droit-de-kadhafi
https://www.mediapart.fr/journal/international/230715/les-juges-percent-les-secrets-de-la-fuite-du-bras-droit-de-kadhafi

Quant à l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Boris Boillon, il a été interpellé en juillet 2013 sur le quai de la gare du Nord, à Paris, avec, dissimulés dans deux sacs, 350 000 euros et 40 000 dollars en liquide. Il s’est montré incapable de donner une explication convaincante quant à l’origine des fonds. Condamné à un an avec sursis en juillet dernier pour blanchiment de fraude fiscale, il a fait appel du jugement.

https://www.mediapart.fr/journal/france/070717/lex-ambassadeur-boris-boillon-est-reconnu-coupable-de-blanchiment-de-fraude-fiscale?onglet=full

Acte I. Du matériel de guerre numérique pour Kadhafi

Pendant qu’il ouvrait les portes du régime Kadhafi à Nicolas Sarkozy entre 2005 et 2007, l’intermédiaire Ziad Takieddine négociait main dans la main avec le cabinet du ministre de l’intérieur et l’entreprise française Amesys/i2e la vente de matériel de guerre numérique au profit de la dictature.

Ziad Takieddine a perçu à partir d’avril 2007 plus de 4 millions d’euros de commissions occultes dans les paradis fiscaux pour ce contrat, dont les négociations ont porté sur plusieurs fronts : la vente d’un logiciel d’espionnage de tout l’Internet libyen (Eagle), la livraison à Kadhafi d’un 4×4 sécurisé avec brouilleur d’écoutes (Shadow) et l’éventuelle fourniture d’un système technologique pour parer à la surveillance de la NSA américaine (Cryptowall).

https://www.mediapart.fr/journal/international/280711/sarkozy-gueant-le-grand-soupcon-libyen

Un document interne à Amesys/i2e, envoyé au régime libyen pendant les négociations menées par Takieddine, prouve la porosité qui existait alors entre la société et la place Beauvau. « Les intérêts vitaux de la Libye ne seront pas épargnés par le système Echelon [système de surveillance de la NSA – ndlr]. Le Ministre de l’Intérieur français dispose d’une réelle connaissance corroborée par une collaboration avec la société spécialisée dans ce domaine », peut-on notamment lire dans ce document obtenu par Mediapart. Où il est bien question du « ministre de l’intérieur » en personne. Soit Nicolas Sarkozy.

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Document interne extrait des archives d'Amésys/i2e.

En Libye, l’interlocuteur privilégié de la France pour les contrats Amesys/i2e est Abdallah Senoussi, le beau-frère de Kadhafi et son chef des services secrets militaires. C’est lui qui a réceptionné, à Tripoli, à partir de 2008 – Sarkozy était alors à l’Élysée –, le matériel Eagle. Or c’est ce logiciel d’espionnage numérique qui a permis au régime de Mouammar Kadhafi d'intercepter massivement les mails et de surveiller, d'interpeller, mais aussi de torturer les premiers dissidents de Benghazi en février 2011, un mois avant le déclenchement de la guerre en Libye. Nicolas Sarkozy a ainsi armé le régime face aux insurgés tout en ouvrant le processus de reconnaissance du Conseil national de transition…

https://www.mediapart.fr/journal/international/250318/guerre-en-libye-comment-le-mandat-de-l-onu-ete-detourne

Durant la guerre, des enquêteurs de l’ONG Human Rights Watch (HRW) ont d’ailleurs découvert sur place les preuves de la collaboration entre la France de Sarkozy et le régime libyen. « Nous avons trouvé des documents embarrassants pour la France dans le bureau d'Abdallah Senoussi. Il s'agit de documents concernant un système de surveillance électronique vendu à la Libye par la société française Amesys », avait confirmé devant la justice française, en mars 2015, Peter Bouckaert, l’un des dirigeants de HRW.

Le patron d’Amesys, Philippe Vannier, a pour sa part été élevé en 2011, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, au grade de chevalier de la Légion d’honneur.

Contrairement à ce qu’il a affirmé devant les juges puis dans les médias, Nicolas Sarkozy, actuellement mis en examen pour corruption dans l’affaire des financements libyens, a objectivement servi les intérêts du régime de Kadhafi entre 2005 et 2011. La preuve en cinq actes.

Derrière tout pacte de corruption, il y a la rencontre secrète d’intérêts convergents. Celui qui donne attend quelque chose en retour de celui qui reçoit. Dans l’affaire des financements libyens, cet enjeu juridique est depuis plusieurs jours au cœur de la mise en examen pour « corruption passive » de Nicolas Sarkozy, qui s’ajoute au « financement illicite de campagne électorale » et aux « détournements de fonds publics » dont l’ancien président de la République est également accusé.

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Kadhafi et Sarkozy en décembre 2007.

Tel que cela ressort du soupçon judiciaire, l’intérêt pour Nicolas Sarkozy et ses proches dans les faits incriminés est entendu : des financements occultes venus de Libye, qui ont pu aussi bien abonder la campagne présidentielle de 2007 que des poches privées, comme l’a déjà démontré l’histoire de l’achat de l’appartement de Claude Guéant, ancien directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, devenu par la suite secrétaire général de l’Élysée puis ministre de l’intérieur.

https://www.mediapart.fr/journal/france/201017/sarkozy-kadhafi-la-police-rend-un-premier-rapport-accablant

Mais qu’en est-il des intérêts libyens que Nicolas Sarkozy est accusé d’avoir servis en retour ? Lors de sa première comparution devant les juges d’instruction, mercredi 21 mars, l’ancien président de la République s’est étranglé : « Vous avez indiqué que j’ai travaillé en vue de favoriser les intérêts de l’État libyen. Comment peut-on dire que j’ai favorisé les intérêts de l’État libyen ? », a-t-il déclaré, avant de mettre en avant la guerre de 2011, dont il fut le principal avocat sur la scène internationale, pour balayer les soupçons.

Le lendemain, sur le plateau du 20 Heures de TF1, Nicolas Sarkozy a eu des mots bien plus durs pour qualifier l’accusation qui lui est faite : « C’est une monstruosité. » La réalité est pourtant moins avantageuse pour l’ex-président. Retour en cinq actes sur ce nouveau mensonge de Nicolas Sarkozy dans l’affaire libyenne.

Le 02 octobre 2017 à 17:17:27 faucheur129 a écrit :
Les pays qui n'ont pas d'attentats :

En Asie :
Japon
Mongolie
Vietnam
Laos
Cambodge
Corée du Sud
Corée du Nord
Népal
Bouthan
...

En Amérique :
Mexique
Cuba
Colombie
Uruguay
Paraguay
Argentine
Perou
Chili
...

En Europe :
Bielorussie
Pologne
Hongrie
Estonie
Lettonie
Lituanie

Océanie :

Nouvelle Zélande
Polynésie
...

Tu l'as sors d'où ta liste ? Parce que pas d'attentats en Colombie merci la bonne blague :rire:
Idem pour la Corée du Sud, le Chili avec les Mapuches.
Et il y a déjà eu des attentats dans les pays baltes.
Et il n'y en a jamais eu au Portugal.

T'as fait la liste toi-même ?

Oui.
Oui.

Il y a quelque chose de paradoxal à ressentir une forme de soulagement, au moment de la fin du quinquennat de François Hollande. Il y a cinq ans, son élection avait suscité le même sentiment dans l’électorat : l’ancien patron du PS avait permis de balayer Nicolas Sarkozy, sa présidence éreintante et son cortège d’affaires. Bien plus qu’un président « normal », il avait promis l’apaisement, moins de stigmatisation et un peu plus de justice sociale. Ce n’était pas fou, mais ce n’était déjà pas si mal.

Cinq ans plus tard, le bilan est catastrophique. Il y a bien sûr eu des promesses tenues, des embauches dans l’Éducation nationale et la police, et quelques réformes fiscales qui ont apporté un peu plus de justice. Il y a eu les lois de moralisation de la vie publique, la fin du cumul des mandats, et plusieurs textes en faveur des droits des femmes. Il y a eu, évidemment, le mariage pour tous, qui, en dépit du souhait présidentiel, restera comme la seule grande réforme progressiste du quinquennat. Notre-Dame-des-Landes n’a finalement jamais été évacuée.

Mais Rémi Fraisse est mort à Sivens et Fessenheim n’a pas fermé. La France vit sous état d’urgence depuis les attentats de novembre 2015, quand bien même il ne servirait plus à rien. Le gouvernement a fait adopter des lois anti-terroristes, restreignant parfois tellement les libertés publiques et individuelles qu’elles ont fait se dresser contre le pouvoir les principaux représentants de la gauche judiciaire. Le quinquennat a finalement été marqué, du début jusqu’à la fin, par des affaires, de Cahuzac à Le Roux, révélatrices de l’épuisement de la classe politique.

François Hollande a même été jusqu’à reprendre une proposition venue de l’extrême droite pour répondre aux attentats de Paris : la déchéance de nationalité pour les binationaux condamnés pour terrorisme, finalement jamais adoptée, faute de majorité. En 2014, il avait déjà choisi un premier ministre, Manuel Valls, qui a estimé que le burkini posait un véritable problème de société, que les Roms n’avaient pas vocation à s’intégrer, et qui a fait du combat « identitaire » le socle de son action politique.

Surtout, le président de la République, qui n’a jamais voulu l’admettre, a nourri un sentiment empoisonné, affectant profondément la valeur de la politique : celui de la trahison. Son « adversaire » du Bourget, la finance, est devenu, au pouvoir, le coût du travail. Le CICE, le pacte de responsabilité et, finalement, la loi sur le travail ont dessiné une politique économique et sociale qui ne surprend guère au regard de la trajectoire politique de François Hollande, mais qui ne figurait pas, en ces termes, dans les fameuses « 60 propositions » de 2012.

Ces choix n’ont jamais été réellement expliqués par un président rétif à la théorisation de sa propre action et qui préférait les commenter au quotidien, dans ses multiples confessions à certains journalistes. Jusqu’à la publication d’Un président ne devrait pas dire ça… (Stock, 2016), qui a largement contribué à son renoncement à la présidentielle, le 1er décembre. Au-delà de la politique menée, le livre signait la faillite de la pratique du pouvoir de François Hollande, commentateur de sa propre action, enfermé à l’Élysée avec le pouvoir immense que lui conférait la Ve République et allant jusqu’à révéler des confidences de chefs d’État étrangers pour illustrer sa propre importance.

François Hollande, le président le plus impopulaire de la Ve République, va donc quitter l’Élysée dimanche, en étant également le premier à ne pas s’être représenté après un seul mandat. Son parti a réalisé un score historiquement faible à la présidentielle, 6,36 %, à peine plus que Gaston Defferre au nom de la défunte SFIO en 1969. Le PS est même menacé dans son existence, pris en étau entre les 20 % de la France insoumise et de Jean-Luc Mélenchon et le succès fulgurant d’En Marche!. Sous son quinquennat, le FN est passé de 18 % des voix au premier tour de la présidentielle de 2012, à 35 % au second tour de celle de 2017, et la droite a remporté toutes les élections intermédiaires.

Quand il quittera le Palais, où il a détesté vivre, le président sortant, au-delà de son émotion légitime, partira en s’accrochant à l’espoir que l’histoire le jugera différemment. Il l’a souvent dit, durant ces cinq années. Il l’a encore répété ces dernières semaines, lors de ses adieux à répétition et de ses ultimes confidences à la presse. « J’ai renoncé pour qu’on porte un regard différent sur ce que j’ai fait. Ce qui m’importait, ce n’était pas le regard du moment mais le fait de marquer profondément l’histoire du pays », disait-il encore dans un long reportage de Libération.

Comme pour mieux y croire, François Hollande n’a de cesse de souligner la continuité avec son successeur, Emmanuel Macron. « Il y a encore des doutes, mais c’est mieux que ce soit Emmanuel Macron plutôt que tout autre. Il vient de cette majorité, de ce gouvernement, de cette histoire, a-t-il expliqué à Libé. Je préfère laisser le pays entre des mains qui vont faire fructifier ce que nous avons commencé. » Dans Sud-Ouest : « Je ne passe pas le pouvoir à un opposant politique, c’est quand même plus simple. » Dans Le Monde : « C’est à lui maintenant, fort de l’expérience qu’il a pu acquérir auprès de moi, de continuer sa marche. »

En juin 2015, déjà, cité dans Un président ne devrait pas dire ça…, Hollande disait : « Emmanuel Macron, c’est moi. » Dans ses confidences aux journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, il multipliait les expressions paternalistes : « Je lui ai dit : maintenant, il faut corriger. Il a corrigé » ; « Il a un côté enfant » ; « Macron dit toujours, avec un peu de naïveté… » ; « Il veut faire bouger les choses, c’est le rôle que je lui ai assigné ». Le président a cru jusqu’au bout que son ancien conseiller et ancien ministre lui serait loyal, et qu’il n’avait aucune chance de s’émanciper avec succès : trop jeune, jamais élu et sans l’appui d’un vieux parti. Dans le logiciel de François Hollande, Macron président, c’était impensable.

Il n’a pas non plus compris que des désaccords, réels, avaient germé entre les deux hommes. Emmanuel Macron s’en est expliqué sur le plateau de Mediapart, le 2 novembre 2016, quelques jours avant l’annonce de sa candidature : « De l’automne 2015 à l’été 2016, s’est construit une histoire de désaccords successifs », selon l’ancien ministre. Il en dénombre quatre.

Le premier s’appelle « NOÉ », pour loi sur les « nouvelles opportunités économiques ». Après les attentats de 2015, il y a eu, d’après Macron, « un vrai désaccord politique sur la réponse à ces attentats ». Or, juge alors l’ancien ministre, le gouvernement « abandonne la réforme économique et sociale, pour un temps ». « Pour les quartiers les plus en difficulté, pour toute une partie de la population française, l’adaptation de notre modèle est une réponse fondamentale », conteste Macron.

« Troisième désaccord, il est sur l’Europe, poursuit l’ex-conseiller. On doit aller plus sur la réforme et être plus exigeant avec l’Europe, assumer une forme de confrontation avec nos partenaires sur la relance budgétaire et économique. » Là encore, Macron estime avoir perdu, avant de ressentir un « inconfort philosophique » au sujet de la déchéance de nationalité. Et de lâcher dans la foulée : « J’en ai tiré la conclusion qu’il fallait clarifier l’offre politique. »

C’est aussi au regard de cette « offre » que la passation de dimanche n’acte pas une simple continuité : François Hollande a toujours réaffirmé son ancrage à gauche, même s’il devenait de plus en plus contestable au fil du quinquennat. Il a refusé d’ouvrir son gouvernement et sa majorité au centre droit : en 2012, il en avait pourtant eu l’occasion après l’appel de François Bayrou à voter pour lui contre Nicolas Sarkozy. Le patron du Modem finirait même battu aux législatives face à une candidate du PS. « Je n’existe pas dans l’offre politique qui est la sienne […] : l’union des gauches », expliquait Macron, le 2 novembre 2016, à propos de François Hollande.

Six mois plus tard, ces désaccords n’ont pas disparu. Pendant la campagne, Emmanuel Macron, à la fois sincère et soucieux de se détacher de l’image calamiteuse du quinquennat, a multiplié les piques à l’encontre de son ancien chef, y compris sur son rapport avec la presse ou avec l’exercice du pouvoir, qu’il promet « jupitérien ». Il a juré qu’il incarnerait une « rupture » après celui dont il a dit qu’il n’avait jamais été son « obligé ». De fait, son élection esquisse sinon un renouvellement, du moins un rajeunissement de la représentation politique. Elle est aussi la victoire d’un centrisme libéral assumé, revendiquant le dépassement des clivages traditionnels.

Mais, pour le président sortant, mieux vaut désormais instiller l’idée qu’il y est finalement pour quelque chose. Il a quelques arguments. De fait, l’ascension de Macron doit beaucoup à celui qui l’a nommé secrétaire général adjoint de l’Élysée en 2012, puis ministre de l’économie en 2014. Nombre des proches de François Hollande ont soutenu le « traître » : l’avocat Jean-Pierre Mignard, compagnon de route de longue date depuis les clubs Témoins, plusieurs (ex-)conseillers élyséens et même son ancien trésorier de campagne, Jean-Jacques Augier.

Dans les « Macron Leaks », à la généalogie par ailleurs douteuse, son nom apparaît à plusieurs reprises dans les échanges avec Cédric O, lui aussi un ancien de la campagne de 2012 et trésorier d’En Marche!. Après le renoncement de François Hollande, il transmet ses notes sur les comptes de 2012, contacte un de ses anciens collaborateurs pour évaluer les imprimeurs possibles et leurs coûts, est interrogé sur la procédure choisie à l’époque pour les DOM-TOM… Cédric O, lui-même, qui travaillait alors avec le directeur de campagne Pierre Moscovici, renvoie certaines notes de la campagne, comme celle sur la procédure de validation des communiqués de presse ou sur l’organigramme. Des archives précieuses pour engager une nouvelle campagne, avec un mouvement si récent…

De nombreux « hollandais » ont aussi voté pour Emmanuel Macron dès le premier tour et Benoît Hamon a trouvé bien peu de ministres pour le soutenir dans sa campagne présidentielle. Selon Bernard Poignant, conseiller de Hollande pendant cinq ans, le président lui-même a voté pour son ancien protégé le 23 avril. Son conseiller en communication, Gaspard Gantzer, camarade de promotion de Macron à l’ENA, a été investi aux législatives à Rennes sous l’étiquette La République en marche! (LREM), avant de renoncer devant la bronca des élus locaux.

Sur le fond aussi, si des désaccords les ont séparés, et si Macron veut évidemment aller plus loin dans les réformes libérales, au point de séduire certains proches d’Alain Juppé, ils ont en commun nombre de constats. « Il peut avoir des idées iconoclastes, qui me paraissent trop libérales, il a cette culture d’entreprise, ce n’est pas la même chose qu’une culture d’État », disait Hollande du nouveau président dans Un président ne devrait pas dire ça… Mais il disait aussi, par exemple : « Ce qu’il pense, c’est qu’il faudrait donner plus de liberté aux entreprises pour renégocier le temps de travail. Ça, sans doute qu’il le pense. Mais il n’est pas le seul à le penser… Moi, je suis pour qu’on maintienne la durée légale du temps de travail à 35 heures. Après on peut discuter, négocier… »

En marchant sur le tapis rouge, savamment étiré dans la cour de l’Élysée, François Hollande pourra aussi se rassurer en pensant aux premiers « couacs », que l’on n’appelle pas encore comme cela, de la nouvelle présidence, lesquels rappellent le début de son quinquennat. Une fois encore, il y a François Bayrou dans le paysage. Cette fois, c’est à propos des législatives. Il y a aussi ces premiers renoncements, comme Gantzer, et ces erreurs de liste. Il y a cinq ans, le premier procès fait à Hollande était celui de l’amateurisme.