J'entends la porte se refermer doucement. Le cliquetis des clefs, le sac à main déposé à terre, le soupir de contentement.
J'entends que l'on avance dans la pénombre, prudemment. La lumière jaillit, aveuglante. Tu es debout, juste devant le lit, vêtue d'une jupe noire, d'un chemisier de la même couleur et d'une paire de bottines, que tu tiens dans ta main.
Tu me fixes, un sourire aux lèvres et un éclat bien particulier dans le regard. Tu es resplendissante. Je me redresse doucement contre mon oreiller, la couverture glisse sur mon torse nu.
"Je m'étais inquiété, tu ne réponds plus depuis deux heures" dis je, un ton de reproche dans la voix.
Cela ne semble pas t'émouvoir. Au contraire.
"Parce que je dois te prévenir de tous mes faits et gestes ? Même quand je suis en soirée et que je passe un superbe moment ?"
Ton intonation, plus que ta réponse, me fige. J'ai dépassé une limite. D'un mouvement sec, tu expédies tes chaussures sur le lit, le talon vient heurter mon torse et m'arrache une grimace.
"Range les à leur place, vite !"
Je jaillis hors du lit, vêtu seulement d'un boxer et m'empresse d'obéir à ton ordre. Lorsque je reviens dans la chambre, tu t'es emparée de ma place, les jambes croisées et posées en travers de mon oreiller. Toujours cet éclat dans tes yeux.
"C'était sympa comme soirée, j'ai pas vu le temps passer. Luc était là aussi."
Je vois bien que tu es dans l'attente de ma réaction. Je tente de rester neutre : "Ah ? Et vous avez fait quoi du coup ? Soirée tranquille ?"
"Hum, je ne sais pas si on peut dire ça..."
Un frisson remonte le long de mon échine, comme chaque fois que tu joues avec moi.
"Allez, reste pas planté là, viens ! "
Ta main désigne le sol d'un air autoritaire. Je m'agenouille devant toi, confus, ébranlé. Lentement, tu te redresses en position assise, les jambes légèrement écartées... ta jupe remonte le long de tes cuisses, ainsi que mon regard. Je commence à grelotter comme chaque fois que mon excitation est extrême.
"Tu veux en voir plus ?"
Je hoche frénétiquement la tête. J'ai l'impression d'être un chien assoiffé. Ce qui correspond exactement à mon état.
"Tu penses le mériter ?"
"Je ne sais pas maîtresse... c'est un honneur bien au dessus de moi..."
"C'est vrai. Au moins tu en es conscient."
Ton sourire s'accentue alors que ta main retrousse ta jupe, dévoilant ton entrejambe nue. Ton sexe apparait totalement dévoilé à mon regard, si désirable, si attirant...
"J'ai chaud, chaud, chaud... je suis rentrée comme ça. J'ai dû perdre mon string pendant la soirée... J'imagine. Mais ne t'inquiète pas, Luc m'a raccompagnée, pour qu'il ne m'arrive rien en chemin. "
J'avale difficilement ma salive. J'ignore à quel point tu joues avec moi, à quel point tu griffes mes sentiments et à quel point tu dis la vérité.
"Qu'est ce que tu attends ? Ta langue devrait déjà être au travail..."
Sans un mot, je m'avance et dépose mes lèvres sur ton sexe brûlant. Je l'embrasse tendrement, avec amour et déjà je sens ton désir se répandre le long de mes joues et sur mon menton.
Ma bouche s'entrouvre, ma langue se glisse entre tes lèvres pour explorer ton intimité. Je suis appliqué à la tâche. De la pointe, je viens agacer ton clitoris, tournant autour très lentement avant de lui délivrer une caresse plus directe, qui t'arrache un premier gémissement.
Je te sens bouger, tes jambes viennent s'appuyer sur mes épaules, bloquant ma nuque dans une position soumise.
A mesure que tu te laisses gagner par le plaisir, je dirige mes caresses plus bas... ta respiration s'accélère encore, semble me donner son accord. D'abord timidement je lèche tes lèvres, savourant le goût de ton excitation contenue. Puis je glisse ma langue doucement en toi, et entame un long va et vient, interrompu par des coups de langue saccadés et imprévisibles. Ton corps se crispe par à coups, semble m'en demander encore.
Mes caresses s'intensifient, se concentrent en un point précis avant de changer brusquement de rythme et de s'éparpiller autour de ton clitoris, pour te surprendre. Quelques secondes passent, ma langue reste immobile en toi, le temps que tu retrouves ton souffle... et la danse reprend, toujours aussi sensuelle. Je sens des crampes saisir ma mâchoire mais je les ignore. Seul compte ton plaisir, seules comptent les ondulations de ton bassin contre ma bouche, ta main sur mon crâne, qui maintient mon visage plaqué entre tes jambes...
Ton odeur pénètre mes narines et les pores de ma peau, ton goût envahit ma bouche, la chaleur de ton corps me brûle, coule le long de mon cou et sur mon torse.
Tes gémissements me parviennent étouffés, je n'ai plus le contrôle. Ton emprise s'accentue et je me rends compte qu'il ne s'agit plus de te donner du plaisir avec ma bouche. Tes jambes m'immobilisent, à ta merci, alors que tu ondules contre mon visage. Tes mouvements se concentrent sur mon nez pour stimuler ton clitoris.
Après quelques minutes, tu ne parviens plus à réprimer tes gémissements ou à contrôler ta respiration affolée. Tes cuisses se resserrent, tes doigts se plantent dans ma chevelure... J'ouvre la bouche, couvre autant que possible ton sexe... Ton corps se tend comme une corde, un mélange de plaisir et de soulagement explosent et je sens un liquide chaud s'écouler dans ma gorge, par saccades ininterrompues, encore et encore...
Je m'applique à ne rien laisser échapper, avale docilement, conscient de l'honneur qui m'est fait de servir ma déesse dans cet instant de plénitude.
Ton étreinte se relâche, je glisse au sol, le souffle court. Ma queue est douloureusement tendue et gonflée, mais tu n'y prêtes pas attention. Tu gis sur le lit, les yeux fermés, plongée dans les sensations qui parcourent ton corps alanguie. Après un instant qui semble durer une éternité, tu murmures distraitement :
"Mes chaussures sont sales, j'aimerai que tu les nettoies. Ensuite va prendre une douche et quand tu reviens, masse moi les pieds. J'ai dansé toute la soirée."
"Oui déesse."