Starfoullah, ça fait deux jours que je ponce ce sujet, et je suis mort de rire. Tellement de malaise au mètre carré, c’est du bonheur. Alors je suis pas chien, je vais balancer mes histoires. Les premières ne sont pas à proprement parler des occasions ratées, parce que j’étais pas d’accord, mais la dernière, j’ai bien honte.
Anecdote 1
J’étais en cinquième, et je reçois une lettre. Je vous parle d’un temps où beaucoup de familles n’avaient pas Internet à la maison, fallait faire les choses sur du papier. C’est donc une fille qui me fait une déclaration d’amour, et veut savoir si c’est réciproque. Seul problème… je n’ai pas la moindre idée de qui c’est. Je la connais de nom, mais impossible de visualiser sa tête.
J’avais montré la lettre à ma mère, qui m’avait dit « Ah oui, sa grand-mère m’en avait parlé, un jour. », donc c’était pas du flan. Vient alors le grand moment de malaise pour lui mettre un râteau en douceur…
Pour la petite histoire, et par un hasard complètement fou, une des seules fois de ma vie où je suis passé sur GeekMeMore, son profil était dans la sélection sur la page de garde. Bon, je regrette rien.
Anecdote 2
En colonie de vacances entre ma quatrième et ma troisième, je me fais mettre une grosse pression par un groupe plus âgé que moi pour dire quelle fille me plaît. Je finis par donner le nom de Machine, une fille que je trouvais très jolie, mais sans avoir l’intention de faire quoi que ce soit : je savais qu’on se reverrait plus après la colo, ça ne m’intéressait pas. Et là un des mecs explose de rire et lance « Woh l’autre, il kiffe ma sœur !! ». Quelle était la probabilité sérieux ?? Se sont foutus de ma gueule un bon moment…
Une bonne semaine plus tard, un gars qui traînait souvent avec cette fille et moi me met la pression pour que je lui dise qu’elle me plaît, mais je veux pas, alors il finit par lui dire devant moi « Eh Machine, Antilope il a un truc à te dire. ». Plus vraiment le choix, je m'exécute, et la réponse tombe : « Ah. ». Gros blanc, gros malaise. Connard, va…
Anecdote 3
Colonie de vacances, toujours, entre ma seconde et ma première. Faut savoir que c’est une colonie de vacances où mes parents me forçaient à aller tous les étés (sauf, donc, l’été de l’anecdote 2), où y’avait un peu toujours les mêmes gens, et notamment un groupe de mecs qui me pourrissaient la vie depuis des années (lit en portefeuille, me cognaient dessus avec leurs traversins pendant que je dormais, humiliations diverses, z’ont même détruit un de mes T-shirts restés sur l’étendoir, le pied quoi…).
Et donc, à l’approche du repas avant la première boum, une fille qui était très pote avec ces gars-là vient me voir, commence à me dire qu’elle me trouve super mignon, et me demande si je veux sortir avec elle. Là, j’ai plein de pensées qui se bousculent dans ma tête.
Que je résume sobrement d’un « Non. » un peu fuyant. Elle s’en va, clairement déçue, et sa copine (un vrai cageot celle-là) m’arrive dessus et commence limite à m’engueuler, en me demandant pourquoi j’ai refusé. Et même problème, comment répondre ? J’ai fini par grommeler « J’ai pas envie, stout. ».
Et le pire, c’est que c’était sans doute pas du flan. Plus tard dans le séjour, à l’occasion d’une sortie catamaran, elle a essayé de venir voir ce qu’il y avait dans mon maillot, c’est une autre de ses potes qui lui a chopé la main avant le drame. Et l’année d’après, je ne suis pas retourné dans cette colo, mais ma petite sœur a été assez vieille pour y aller, et cette fille a passé tout le séjour à essayer de faire amie-amie avec elle…
Anecdote 4
Dernière colonie de vacances, et après j’arrête. Celle entre ma première et ma Terminale, cette fois. À la boum de fin de séjour, je vais voir une fille avec qui j’ai bien sympathisé parce que j’ai un truc à lui dire. Elle est assise contre un pilier, les yeux fermés, immobile, alors je me penche vers elle (la musique est forte) et je lui lance « Eh Machine ? ». Pas de réaction, comme si elle ne m’avait pas entendu.
J’attends quelques secondes, puis exactement au même volume, j’ajoute « J’ai pas l’intention de t’inviter à danser. ». Et là miracle, elle ouvre les yeux, se redresse et me dit « Ouiiii ? ». T’as de la chance d’être sympa, tcha…
Anecdote 5
La dernière se passe le jour de la JAPD. Pour le contexte, j’avais 17 ans comme tout le monde, mais j’étais déjà dans le supérieur, donc je connaissais personne, et j’y allais en mode bât les couilles, je parle à personne et j’attends juste que ça passe.
Vient le repas, je m’installe tout seul à une table, et je commence à manger. Puis survient le drame : une fille me demande si la place est libre et s’installe pile devant moi. Y’a personne d’autre, juste elle et moi. Dans ma tête, c’était « ALERTE ROUGE, pourquoi elle est là, qu’est-ce elle me veut, j’la connais pas, bordel POURQUOI ELLE FAIT ÇA. ».
Alors premier réflexe, les yeux qui plongent vers mon plateau et qui ressortent plus de là. Évidemment, je suis pas con, une fois la panique retombée, je me suis douté de ses motivations. Mais depuis plusieurs minutes que je prenais bien garde à ce que mon regard ne sorte pas des limites de mon plateau, et avec elle-même qui ne me décrochait pas un mot, j’avais trop honte et je me suis enferré dans mon mutisme fuyant.
On finit de manger à peu près en même temps, et je finis par relever les yeux pour prendre mon plateau et partir, ce qu’elle fait exactement au même moment. C’est comme ça que je sais qu’elle avait de beaux yeux, même si je serais parfaitement incapable de dire à quoi elle ressemblait par ailleurs.
Après un dernier moment de gêne ultime à la dépose des plateaux… elle est retournée rejoindre ses copines. Elle les avait larguées juste pour essayer de m’aborder et j’ai pas assuré. Je me suis senti très très con.