- Alors ça t'en bouche un coin pas vrai ?
- Bordel de merde ... t'as fait ça toute seule ?!
Léa et Amy apparurent directement sur place. Le soleil commençait à se coucher à l'horizon, étendant un voile orangé sur toute l'île. Un vent doux transportait l'air salé de la mer jusqu'à elles, une sensation nouvelle pour Amy qui n'avait connu jusqu'alors que les relents putrides de la Seine polluée de Néo-Paris. Ici, tout était si propre, si immaculé... parfait, trop parfait même. La sensation étrange du sable entre ses orteils, la température ambiante ni trop chaude ni trop froide, un parfait milieu qui n'existait plus dans la vraie vie...
Léa claqua des doigts, et sa tenue se changea en bikini coloré. Amy sentit le vent sur sa peau et remarqua qu'elle n'avait pas été épargnée par le changement de look. Elle était désormais vêtue d'un maillot de bain une pièce, bien moins flatteur que celui de son amie.
- Et dis donc j'te permet pas d'me déshabiller ! Et si déjà tu t'donnes la peine de faire ça, donne moi un bikini sexy !
- Crois moi il te va à merveille, ça met en valeur l'intégralité de ton corps et harmonise ta silhouette.
- Et en français ça donne quoi ?
- Ca compense ton manque de poitrine et ça la rééquilibre par rapport à tes fesses.
- Oh va t'faire enc*ler ...
...
Elles étaient maintenant assises l'une à côté de l'autre, Léa sur une serviette de plage satinée et Amy à même le sable, laissant les faibles vagues lui lécher les pieds. Elle n'arrivait pas à y croire, les sensations étaient si réalistes... et surtout, ce genre de sensations devait être un sacré casse-tête à coder. Il fallait soit les avoir vécues pour les coder, soit acheter des packs virtuels à intégrer dans le programme, et ça coûtait une blinde !
Amy se rendit compte que Léa lui parlait et reprit le fil de la conversation, espérant n'avoir pas raté grand-chose au cas où elle devait répondre à une question.
- J'ai pensé à aménager la plage, mais d'un autre côté, la laisser telle quelle permettrait de conserver un côté 'naturel' plus prononcé à côté des habitations. Après tout, il y a déjà suffisamment de constructions balnéaires au niveau des appartements, tu ne crois pas ?
- Hun quoi ? Ah euh ouais totalement ...
- Mh tu as l'air préoccupée, ça ne te plait pas ? On peut parler d'autre chose ou bien aller boire un coup ...
- Hé du calme tout baigne, justement c'est pour ça qu'j'ai la tète ailleurs ... tout est tellement parfait, c'est trop bizarre.
Amy caresse le sable blanc, elle en prit une poignée et le laisse couler entre ses doigts à la manière d'un sablier. Doux comme de la soie ...
- C'est juste que j'suis pas habituée à ce genre de conneries, j'suis pas trop du genre à visionner des danses sensorielles et tout ça ... encore moins m'retrouver dans une simulation paradisiaque.
- Dis voir ça m'intéresse, c'est quoi le genre de danses sensorielles que tu as déjà utilisée pour l'instant ?
Les joues d'Amy s'empourprent immédiatement, elle n'avait absolument pas envie d'en parler !
- O-oh tu sais, des trucs classiques, des séries ... des films tous ça tous ça ...
- C'était du porno pas vrai ?
- Oh bordel c'est pas vrai, tais toi ! J'-J't'en pose moi des questions sur ce genre de choses ?!
- Inutile de te mettre dans tous tes états, nous sommes seules ici, personne d'autre ne nous entend, hehe..
- Ouais bah quand même, ça s'fait pas d'poser ce genre de questions comme ça directe !
Amy fit la moue et détourna le regard, gênée.
- Je ne te juge pas, c'est normal de s'intéresser à ce genre de chose.
- T'es en train de me dire qu't'as déjà regardé ce genre de trucs ? TOI ?!
- Tout à fait, même si c'est plus par curiosité que par besoin charnel.
- J'm'en serais doutée, t'es pas du genre perverse toi hun ?
- Ca ne veut pas dire que je suis complétement fermée à ce genre de chose non plus tu sais. C'est juste que j'ai une approche plus logique, plus ... comment dire ... calculée en ce qui concerne chaque facette de ma vie.
Elle soulève la paire de lunettes de soleil qu'elle avait fait apparaitre en même temps que son maillot de bain, elle tourne son regarde vers Amy et lui dit :
- Je t'envie tu sais ?
- Hun? comment ça ?
- Tu es tellement spontanée, pour tout et n'importe quoi. Chacune de tes actions, que ce soit ce que tu vas manger à midi, comment te battre, ou en relations... Je t'envie pour ça. C'est fatigant de voir les gens comme des statistiques, de savoir ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas, et d'agir consciemment en conséquence...
Amy la regardait silencieusement avec le plus grand sérieux du monde, Léa qui s'ouvrait à quelqu'un ? C'était encore plus rare qu'une pluie d'étoiles filantes au beau milieu du ciel pollué de Néo Paris.
- Les premiers jours avec Célestin, j'ai vraiment crû que je n'allais pas m'entendre du tout avec lui tu sais ? Qu'il allait être aussi inconscient que Brick, désinvolte comme Armando et impulsif à outrance comme toi.
- Ouais bah pas touche, c'est chasse gardée.
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas ce genre de femme. Mais je dois te prévenir, si tu continues à t'entêter à ne pas lui avouer ce que tu ressens pour lui, je pense que je vais tenter ma chance.
- QUOI ?! T'oserais pas !
- Dans ce cas prends ton courage à deux mains, qu'est ce que tu attends au juste ? Qu'il tombe comme par magie dans tes bras ?
- J-j 'attends juste l'bon moment c'est tout !
Lea était plus sérieuse à présent, mais conservait une certaine bienveillance envers son amie.
- Et c'est quand au juste ce fameux bon moment, je te rappelle qu'il a failli mourir avant hier. Je sais bien que tu n'as pas l'habitude de gérer ce genre d'émotion mais tu ne peux pas juste te contenter d'attendre, tu ne sais pas ce qui peut arriver demain.
- Je sais ... c'est juste, j'sais bien qu'y'a quelque chose entre nous mais j'ai pas envie d'tout gâcher. C'est pas la même chose qu'se battre ou faire la fête, c'est pas quelque chose qu'je peux régler à coup de poings ou en me bourrant la gueule ...
Léa hoche de la tête, elle ne répond pas et se contente de poser un index sur son menton en réfléchissant. Puis elle se lève de sa serviette et vient s'asseoir à côté d'Amy, posant une main sur sa petite épaule.
- Tu sais quoi, je pense que j'ai une idée pour t'aider.
- H-hun ? Qu'est ce que tu veux dire ?
- Pour l'instant tu as besoin de te changer les idées, viens on va tester les stations thermales. ça te fera du bien tu verras.
...
Amy et Léa étaient toutes les deux en train de se prélasser dans des thermes au style moderne et épuré, la vapeur les enveloppant comme une couverture tandis qu'elles se délectaient de la sensation torride de l'eau sur leur peau. Bien que la perspective de se retrouver nue en face de sa nouvelle amie la gênât, elle devait avouer qu'elle n'avait jamais pu apprécier le confort d'une source chaude. Amy ressemblait à un petit alligator à présent, seulement la partie haute de sa tête hors de l'eau, les yeux mi-clos sous l'étourdissement que la chaleur opérait sur son esprit.
- Alors ? Qu'est ce que tu en penses ?
Amy tourne mollement ses yeux rubis vers Léa et dit :
- J'dois avouer qu'c'est pas mal ouais ... j'me suis jamais baignée dans c'genre de chose avant.
- Normal, les derniers sites balnéaires et thermales de la planète sont gardés par les corpos, tu ne pourras jamais te payer ce genre de luxe de sitôt.
- Justement j'voulais te demander, comment t'as codé ça ? Ca a dû t'couter une blinde non ?
- Pas tant que ça tu sais ...
Elle dit ceci à demi voix, se rendant compte de son erreur elle changea rapidement de sujet et dit :
- Bon et si on en revenait à des choses plus importantes ?
Amy plissa les yeux en redoutant ce que Léa allait bien pouvoir encore dire mais hocha la tête, toujours submergée à 90% dans l'eau chaude des bains.
- Je pense qu'il est temps de te lancer, je vais t'aider à organiser ton premier rendez-vous amoureux et tu auras enfin l'occasion parfaite pour lui dire ce que tu ressens.
- J'sais pas trop ... t'y connais quelque chose toi en rencard ?
- Pratiquement parlant ? Non, théoriquement ? Je pense que j'en sais assez pour savoir que je suis déjà en avance par apport à toi sur le sujet.
- T'as d'là chance que j'sois à moitié dans les vapes à cause de la chaleur ...
- Je te donne une semaine pour gérer ça à ta façon et si jamais ça ne marche pas, je vous laisserai Eden pour vous tous seuls. Je prétexterai devoir analyser le flux de données de deux participants qui ne sont pas administrateurs du programme pour conduire des tests.
- J'aime pas trop l'idée d'faire ça dans TA simulation. Qui m'dis que tu vas pas zieuter c'qu'on fait ?
- Ca tu ne peux pas le savoir, peut être même que j'enregistrerai le tout pour regarder plus tard.
- ...
- Je rigole voyons, la dernière chose que j'ai envie de voir c'est vous deux en train de vous bécoter, je laisserai juste mon IA, Yuri Night s'occuper de la simulation pendant que vous profitez de votre moment ici.
- Parfois j'me demande si tu rigoles vraiment ou pas tu sais ? Et si je refuse ton offre ?
- Si tu refuses alors tu me verras dans l'obligation de tenter ma chance avec Célestin. Si un plan solide comme le mien ne te permet pas de te lancer, alors peut être qu'une compétition pour son cœur saura te faire réagir ?
- Même pas en rêve ! J'accepte, mais crois moi qu'je t'ai à l'œil, j'vais faire ça a ma manière de toute façon, pas besoin d'l'amener ici.
- A la bonne heure, bon maintenant que c'est réglé. Qu'est ce que tu dis d'un petit smoothie aux fruits sur une terrasse en hauteur ?
- Alors ça t'en bouche un coin pas vrai ?
- Bordel de merde ... t'as fait ça toute seule ?!
Léa et Amy apparurent directement sur place. Le soleil commençait à se coucher à l'horizon, étendant un voile orangé sur toute l'île. Un vent doux transportait l'air salé de la mer jusqu'à elles, une sensation nouvelle pour Amy qui n'avait connu jusqu'alors que les relents putrides de la Seine polluée de Néo-Paris. Ici, tout était si propre, si immaculé... parfait, trop parfait même. La sensation étrange du sable entre ses orteils, la température ambiante ni trop chaude ni trop froide, un parfait milieu qui n'existait plus dans la vraie vie...
Léa claqua des doigts, et sa tenue se changea en bikini coloré. Amy sentit le vent sur sa peau et remarqua qu'elle n'avait pas été épargnée par le changement de look. Elle était désormais vêtue d'un maillot de bain une pièce, bien moins flatteur que celui de son amie.
- Et dis donc j'te permet pas d'me déshabiller ! Et si déjà tu t'donnes la peine de faire ça, donne moi un bikini sexy !
- Crois moi il te va à merveille, ça met en valeur l'intégralité de ton corps et harmonise ta silhouette.
- Et en français ça donne quoi ?
- Ca compense ton manque de poitrine et ça la rééquilibre par apport à tes fesses.
- Oh va t'faire enc*ler ...
...
Elles étaient maintenant assises l'une à côté de l'autre, Léa sur une serviette de plage satinée et Amy à même le sable, laissant les faibles vagues lui lécher les pieds. Elle n'arrivait pas à y croire, les sensations étaient si réalistes... et surtout, ce genre de sensations devait être un sacré casse-tête à coder. Il fallait soit les avoir vécues pour les coder, soit acheter des packs virtuels à intégrer dans le programme, et ça coûtait une blinde !
Amy se rendit compte que Léa lui parlait et reprit le fil de la conversation, espérant n'avoir pas raté grand-chose au cas où elle devait répondre à une question.
- J'ai pensé à aménager la plage, mais d'un autre côté, la laisser telle quelle permettrait de conserver un côté 'naturel' plus prononcé à côté des habitations. Après tout, il y a déjà suffisamment de constructions balnéaires au niveau des appartements, tu ne crois pas ?
- Hun quoi ? Ah euh ouais totalement ...
- Mh tu as l'air préoccupée, ça ne te plait pas ? On peut parler d'autre chose ou bien aller boire un coup ...
- Hé du calme tout baigne, justement c'est pour ça qu'j'ai la tète ailleurs ... tout est tellement parfait, c'est trop bizarre.
Amy caresse le sable blanc, elle en prit une poignée et le laisse couler entre ses doigts à la manière d'un sablier. Doux comme de la soie ...
- C'est juste que j'suis pas habituée à ce genre de conneries, j'suis pas trop du genre à visionner des danses sensorielles et tout ça ... encore moins m'retrouver dans une simulation paradisiaque.
- Dis voir ça m'intéresse, c'est quoi le genre de danses sensorielles que tu as déjà utilisée pour l'instant ?
Les joues d'Amy s'empourprent immédiatement, elle n'avait absolument pas envie d'en parler !
- O-oh tu sais, des trucs classiques, des séries ... des films tous ça tous ça ...
- C'était du porno pas vrai ?
- Oh bordel c'est pas vrai, tais toi ! J'-J't'en pose moi des questions sur ce genre de choses ?!
- Inutile de te mettre dans tous tes états, nous sommes seules ici, personne d'autre ne nous entend, hehe..
- Ouais bah quand même, ça s'fait pas d'poser ce genre de questions comme ça directe !
Amy fit la moue et détourna le regard, gênée.
- Je ne te juge pas, c'est normal de s'intéresser à ce genre de chose.
- T'es en train de me dire qu't'as déjà regardé ce genre de trucs ? TOI ?!
- Tout à fait, même si c'est plus par curiosité que par besoin charnel.
- J'm'en serais doutée, t'es pas du genre perverse toi hun ?
- Ca ne veut pas dire que je suis complétement fermée à ce genre de chose non plus tu sais. C'est juste que j'ai une approche plus logique, plus ... comment dire ... calculée en ce qui concerne chaque facette de ma vie.
Elle soulève la paire de lunettes de soleil qu'elle avait fait apparaitre en même temps que son maillot de bain, elle tourne son regarde vers Amy et lui dit :
- Je t'envie tu sais ?
- Hun? comment ça ?
- Tu es tellement spontanée, pour tout et n'importe quoi. Chacune de tes actions, que ce soit ce que tu vas manger à midi, comment te battre, ou en relations... Je t'envie pour ça. C'est fatigant de voir les gens comme des statistiques, de savoir ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas, et d'agir consciemment en conséquence...
Amy la regardait silencieusement avec le plus grand sérieux du monde, Léa qui s'ouvrait à quelqu'un ? C'était encore plus rare qu'une pluie d'étoiles filantes au beau milieu du ciel pollué de Néo Paris.
- Les premiers jours avec Célestin, j'ai vraiment crû que je n'allais pas m'entendre du tout avec lui tu sais ? Qu'il allait être aussi inconscient que Brick, désinvolte comme Armando et impulsif à outrance comme toi.
- Ouais bah pas touche, c'est chasse gardée.
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas ce genre de femme. Mais je dois te prévenir, si tu continues à t'entêter à ne pas lui avouer ce que tu ressens pour lui, je pense que je vais tenter ma chance.
- QUOI ?! T'oserais pas !
- Dans ce cas prends ton courage à deux mains, qu'est ce que tu attends au juste ? Qu'il tombe comme par magie dans tes bras ?
- J-j 'attends juste l'bon moment c'est tout !
Lea était plus sérieuse à présent, mais conservait une certaine bienveillance envers son amie.
- Et c'est quand au juste ce fameux bon moment, je te rappelle qu'il a failli mourir avant hier. Je sais bien que tu n'as pas l'habitude de gérer ce genre d'émotion mais tu ne peux pas juste te contenter d'attendre, tu ne sais pas ce qui peut arriver demain.
- Je sais ... c'est juste, j'sais bien qu'y'a quelque chose entre nous mais j'ai pas envie d'tout gâcher. C'est pas la même chose qu'se battre ou faire la fête, c'est pas quelque chose qu'je peux régler à coup de poings ou en me bourrant la gueule ...
Léa hoche de la tête, elle ne répond pas et se contente de poser un index sur son menton en réfléchissant. Puis elle se lève de sa serviette et vient s'asseoir à côté d'Amy, posant une main sur sa petite épaule.
- Tu sais quoi, je pense que j'ai une idée pour t'aider.
- H-hun ? Qu'est ce que tu veux dire ?
- Pour l'instant tu as besoin de te changer les idées, viens on va tester les stations thermales. ça te fera du bien tu verras.
...
Amy et Léa étaient toutes les deux en train de se prélasser dans des thermes au style moderne et épuré, la vapeur les enveloppant comme une couverture tandis qu'elles se délectaient de la sensation torride de l'eau sur leur peau. Bien que la perspective de se retrouver nue en face de sa nouvelle amie la gênât, elle devait avouer qu'elle n'avait jamais pu apprécier le confort d'une source chaude. Amy ressemblait à un petit alligator à présent, seulement la partie haute de sa tête hors de l'eau, les yeux mi-clos sous l'étourdissement que la chaleur opérait sur son esprit.
- Alors ? Qu'est ce que tu en penses ?
Amy tourne mollement ses yeux rubis vers Léa et dit :
- J'dois avouer qu'c'est pas mal ouais ... j'me suis jamais baignée dans c'genre de chose avant.
- Normal, les derniers sites balnéaires et thermales de la planète sont gardés par les corpos, tu ne pourras jamais te payer ce genre de luxe de sitôt.
- Justement j'voulais te demander, comment t'as codé ça ? Ca a dû t'couter une blinde non ?
- Pas tant que ça tu sais ...
Elle dit ceci à demi voix, se rendant compte de son erreur elle changea rapidement de sujet et dit :
- Bon et si on en revenait à des choses plus importantes ?
Amy plissa les yeux en redoutant ce que Léa allait bien pouvoir encore dire mais hocha la tête, toujours submergée à 90% dans l'eau chaude des bains.
- Je pense qu'il est temps de te lancer, je vais t'aider à organiser ton premier rendez-vous amoureux et tu auras enfin l'occasion parfaite pour lui dire ce que tu ressens.
- J'sais pas trop ... t'y connais quelque chose toi en rencard ?
- Pratiquement parlant ? Non, théoriquement ? Je pense que j'en sais assez pour savoir que je suis déjà en avance par apport à toi sur le sujet.
- T'as d'là chance que j'sois à moitié dans les vapes à cause de la chaleur ...
- Je te donne une semaine pour gérer ça à ta façon et si jamais ça ne marche pas, je vous laisserai Eden pour vous tous seuls. Je prétexterai devoir analyser le flux de données de deux participants qui ne sont pas administrateurs du programme pour conduire des tests.
- J'aime pas trop l'idée d'faire ça dans TA simulation. Qui m'dis que tu vas pas zieuter c'qu'on fait ?
- Ca tu ne peux pas le savoir, peut être même que j'enregistrerai le tout pour regarder plus tard.
- ...
- Je rigole voyons, la dernière chose que j'ai envie de voir c'est vous deux en train de vous bécoter, je laisserai juste mon IA, Yuri Night s'occuper de la simulation pendant que vous profitez de votre moment ici.
- Parfois j'me demande si tu rigoles vraiment ou pas tu sais ? Et si je refuse ton offre ?
- Si tu refuses alors tu me verras dans l'obligation de tenter ma chance avec Célestin. Si un plan solide comme le mien ne te permet pas de te lancer, alors peut être qu'une compétition pour son cœur saura te faire réagir ?
- Même pas en rêve ! J'accepte, mais crois moi qu'je t'ai à l'œil, j'vais faire ça a ma manière de toute façon, pas besoin d'l'amener ici.
- A la bonne heure, bon maintenant que c'est réglé. Qu'est ce que tu dis d'un petit smoothie aux fruits sur une terrasse en hauteur ?
- Alors ça t'en bouche un coin pas vrai ?
- Bordel de merde ... t'as fait ça toute seule ?!
Léa et Amy apparurent directement sur place. Le soleil commençait à se coucher à l'horizon, étendant un voile orangé sur toute l'île. Un vent doux transportait l'air salé de la mer jusqu'à elles, une sensation nouvelle pour Amy qui n'avait connu jusqu'alors que les relents putrides de la Seine polluée de Néo-Paris. Ici, tout était si propre, si immaculé... parfait, trop parfait même. La sensation étrange du sable entre ses orteils, la température ambiante ni trop chaude ni trop froide, un parfait milieu qui n'existait plus dans la vraie vie...
Léa claqua des doigts, et sa tenue se changea en bikini coloré. Amy sentit le vent sur sa peau et remarqua qu'elle n'avait pas été épargnée par le changement de look. Elle était désormais vêtue d'un maillot de bain une pièce, bien moins flatteur que celui de son amie.
- Et dis donc j'te permet pas d'me déshabiller ! Et si déjà tu t'donnes la peine de faire ça, donne moi un bikini sexy !
- Crois moi il te va à merveille, ça met en valeur l'intégralité de ton corps et harmonise ta silhouette.
- Et en français ça donne quoi ?
- Ca compense ton manque de poitrine et ça la rééquilibre par apport à tes fesses.
- Oh va t'faire enc*ler ...
...
Elles étaient maintenant assises l'une à côté de l'autre, Léa sur une serviette de plage satinée et Amy à même le sable, laissant les faibles vagues lui lécher les pieds. Elle n'arrivait pas à y croire, les sensations étaient si réalistes... et surtout, ce genre de sensations devait être un sacré casse-tête à coder. Il fallait soit les avoir vécues pour les coder, soit acheter des packs virtuels à intégrer dans le programme, et ça coûtait une blinde !
Amy se rendit compte que Léa lui parlait et reprit le fil de la conversation, espérant n'avoir pas raté grand-chose au cas où elle devait répondre à une question.
- J'ai pensé à aménager la plage, mais d'un autre côté, la laisser telle quelle permettrait de conserver un côté 'naturel' plus prononcé à côté des habitations. Après tout, il y a déjà suffisamment de constructions balnéaires au niveau des appartements, tu ne crois pas ?
- Hun quoi ? Ah euh ouais totalement ...
- Mh tu as l'air préoccupée, ça ne te plait pas ? On peut parler d'autre chose ou bien aller boire un coup ...
- Hé du calme tout baigne, justement c'est pour ça qu'j'ai la tète ailleurs ... tout est tellement parfait, c'est trop bizarre.
Amy caresse le sable blanc, elle en prit une poignée et le laisse couler entre ses doigts à la manière d'un sablier. Doux comme de la soie ...
- C'est juste que j'suis pas habituée à ce genre de conneries, j'suis pas trop du genre à visionner des danses sensorielles et tout ça ... encore moins m'retrouver dans une simulation paradisiaque.
- Dis voir ça m'intéresse, c'est quoi le genre de danses sensorielles que tu as déjà utilisée pour l'instant ?
Les joues d'Amy s'empourpre immédiatement, elle n'avait absolument pas envie d'en parler !
- O-oh tu sais, des trucs classiques, des séries ... des films tous ça tous ça ...
- C'était du porno pas vrai ?
- Oh bordel c'est pas vrai, tais toi ! J'-J't'en pose moi des questions sur ce genre de choses ?!
- Inutile de te mettre dans tous tes états, nous sommes seules ici, personne d'autre ne nous entend, hehe..
- Ouais bah quand même, ça s'fait pas d'poser ce genre de questions comme ça directe !
Amy fit la moue et détourna le regard, gênée.
- Je ne te juge pas, c'est normal de s'intéresser à ce genre de chose.
- T'es en train de me dire qu't'as déjà regardé ce genre de trucs ? TOI ?!
- Tout à fait, même si c'est plus par curiosité que par besoin charnel.
- J'm'en serais doutée, t'es pas du genre perverse toi hun ?
- Ca ne veut pas dire que je suis complétement fermée à ce genre de chose non plus tu sais. C'est juste que j'ai une approche plus logique, plus ... comment dire ... calculée en ce qui concerne chaque facette de ma vie.
Elle soulève la paire de lunettes de soleil qu'elle avait fait apparaitre en même temps que son maillot de bain, elle tourne son regarde vers Amy et lui dit :
- Je t'envie tu sais ?
- Hun? comment ça ?
- Tu es tellement spontanée, pour tout et n'importe quoi. Chacune de tes actions, que ce soit ce que tu vas manger à midi, comment te battre, ou en relations... Je t'envie pour ça. C'est fatigant de voir les gens comme des statistiques, de savoir ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas, et d'agir consciemment en conséquence...
Amy la regardait silencieusement avec le plus grand sérieux du monde, Léa qui s'ouvrait à quelqu'un ? C'était encore plus rare qu'une pluie d'étoiles filantes au beau milieu du ciel pollué de Néo Paris.
- Les premiers jours avec Célestin, j'ai vraiment crû que je n'allais pas m'entendre du tout avec lui tu sais ? Qu'il allait être aussi inconscient que Brick, désinvolte comme Armando et impulsif à outrance comme toi.
- Ouais bah pas touche, c'est chasse gardée.
- Ne t'inquiète pas, je ne suis pas ce genre de femme. Mais je dois te prévenir, si tu continues à t'entêter à ne pas lui avouer ce que tu ressens pour lui, je pense que je vais tenter ma chance.
- QUOI ?! T'oserais pas !
- Dans ce cas prends ton courage à deux mains, qu'est ce que tu attends au juste ? Qu'il tombe comme par magie dans tes bras ?
- J-j 'attends juste l'bon moment c'est tout !
Lea était plus sérieuse à présent, mais conservait une certaine bienveillance envers son amie.
- Et c'est quand au juste ce fameux bon moment, je te rappelle qu'il a failli mourir avant hier. Je sais bien que tu n'as pas l'habitude de gérer ce genre d'émotion mais tu ne peux pas juste te contenter d'attendre, tu ne sais pas ce qui peut arriver demain.
- Je sais ... c'est juste, j'sais bien qu'y'a quelque chose entre nous mais j'ai pas envie d'tout gâcher. C'est pas la même chose qu'se battre ou faire la fête, c'est pas quelque chose qu'je peux régler à coup de poings ou en me bourrant la gueule ...
Léa hoche de la tête, elle ne répond pas et se contente de poser un index sur son menton en réfléchissant. Puis elle se lève de sa serviette et vient s'asseoir à côté d'Amy, posant une main sur sa petite épaule.
- Tu sais quoi, je pense que j'ai une idée pour t'aider.
- H-hun ? Qu'est ce que tu veux dire ?
- Pour l'instant tu as besoin de te changer les idées, viens on va tester les stations thermales. ça te fera du bien tu verras.
...
Amy et Léa étaient toutes les deux en train de se prélasser dans des thermes au style moderne et épuré, la vapeur les enveloppant comme une couverture tandis qu'elles se délectaient de la sensation torride de l'eau sur leur peau. Bien que la perspective de se retrouver nue en face de sa nouvelle amie la gênât, elle devait avouer qu'elle n'avait jamais pu apprécier le confort d'une source chaude. Amy ressemblait à un petit alligator à présent, seulement la partie haute de sa tête hors de l'eau, les yeux mi-clos sous l'étourdissement que la chaleur opérait sur son esprit.
- Alors ? Qu'est ce que tu en penses ?
Amy tourne mollement ses yeux rubis vers Léa et dit :
- J'dois avouer qu'c'est pas mal ouais ... j'me suis jamais baignée dans c'genre de chose avant.
- Normal, les derniers sites balnéaires et thermales de la planète sont gardés par les corpos, tu ne pourras jamais te payer ce genre de luxe de sitôt.
- Justement j'voulais te demander, comment t'as codé ça ? Ca a dû t'couter une blinde non ?
- Pas tant que ça tu sais ...
Elle dit ceci à demi voix, se rendant compte de son erreur elle changea rapidement de sujet et dit :
- Bon et si on en revenait à des choses plus importantes ?
Amy plissa les yeux en redoutant ce que Léa allait bien pouvoir encore dire mais hocha la tête, toujours submergée à 90% dans l'eau chaude des bains.
- Je pense qu'il est temps de te lancer, je vais t'aider à organiser ton premier rendez-vous amoureux et tu auras enfin l'occasion parfaite pour lui dire ce que tu ressens.
- J'sais pas trop ... t'y connais quelque chose toi en rencard ?
- Pratiquement parlant ? Non, théoriquement ? Je pense que j'en sais assez pour savoir que je suis déjà en avance par apport à toi sur le sujet.
- T'as d'là chance que j'sois à moitié dans les vapes à cause de la chaleur ...
- Je te donne une semaine pour gérer ça à ta façon et si jamais ça ne marche pas, je vous laisserai Eden pour vous tous seuls. Je prétexterai devoir analyser le flux de données de deux participants qui ne sont pas administrateurs du programme pour conduire des tests.
- J'aime pas trop l'idée d'faire ça dans TA simulation. Qui m'dis que tu vas pas zieuter c'qu'on fait ?
- Ca tu ne peux pas le savoir, peut être même que j'enregistrerai le tout pour regarder plus tard.
- ...
- Je rigole voyons, la dernière chose que j'ai envie de voir c'est vous deux en train de vous bécoter, je laisserai juste mon IA, Yuri Night s'occuper de la simulation pendant que vous profitez de votre moment ici.
- Parfois j'me demande si tu rigoles vraiment ou pas tu sais ? Et si je refuse ton offre ?
- Si tu refuses alors tu me verras dans l'obligation de tenter ma chance avec Célestin. Si un plan solide comme le mien ne te permet pas de te lancer, alors peut être qu'une compétition pour son cœur saura te faire réagir ?
- Même pas en rêve ! J'accepte, mais crois moi qu'je t'ai à l'œil, j'vais faire ça a ma manière de toute façon, pas besoin d'l'amener ici.
- A la bonne heure, bon maintenant que c'est réglé. Qu'est ce que tu dis d'un petit smoothie aux fruits sur une terrasse en hauteur ?
Plage de sable blanc d'Eden, côté district résidentiel :
Heureusement pour vous, la nuit a été salvatrice pour votre blessure au ventre. Vous ressentez une gêne, mais plus vraiment de douleur à proprement parler. Vous devez cependant continuer à prendre vos médicaments et éviter toute activité physique. Autrement dit, cela ne vous laisse pas grand-chose à faire, à part vous entraîner au netrunning ou bien végéter devant la télévision.
- Bon bah quand faut y aller ...
Une douche et un regret de ne pas être resté au lit plus tard, vous vous risquez à prendre un petit déjeuner. Entre les céréales ultra transformées et sucrées d'Amy et les sandwichs à la nourriture reconstituée à base de soja, vous n'êtes vraiment pas aidé.
Un jus de "fruits" sera amplement suffisant. Vous vous dirigez vers le frigo et apercevez Amy, déjà à table, à moitié endormie, mâchant lentement son bol de céréales saturées de sucre. Les yeux mi-clos et voilés par plusieurs mèches de cheveux aigue-marine, elle tourne la tête vers vous et vous salue d'un léger hochement de tête.
- T'es réveillée tôt aujourd'hui, qu'est ce qui t'arrive ?
Elle tente de vous répondre la bouche pleine :
- Léa vfeu qu've fienne 'ans 'a fimulafion, t'rappelles plus ?...
- Ha oui merde, j'ai complétement oublié qu'elle avait annulé les cours de netrunning. Bordel mais je vais faire quoi de ma journée moi maintenant ?
- Rien ne t'empêche de pratiquer de ton côté tu sais, je peux te prêter un ordinateur portable.
Léa apparaît dans l'encadrure de la porte du salon, un sandwich en main et une bouteille de soda goût pastèque. Elle se dirige vers vous et s'assoit à côté d'Amy, laquelle roule des yeux, regrettant déjà d'avoir suggéré de visiter la simulation.
- On va te-lle-ment s'amuser aujourd'hui toi et moi, tu seras la deuxième personne à qui je vais faire visiter EDEN !
- Tu fais peur à être d'si bonne humeur dès le matin sérieux, j'ai pas l'habitude de t'voir comme ça ...
- Tu verras pourquoi quand tu seras à l'intérieur de la simulation, Léa a mis beaucoup d'amour dans ce qu'elle a fait à l'intérieur.
- Et puis je suis excitée de partager ça avec quelqu'un d'autre surtout, Eden être un lieu d'échange et d'expérimentations à plusieurs avant tout.
- J'l'ai compris, ça, mais s'teuplait j'viens juste de m'lever. Laisse moi au moins l'temps d'manger et d'me doucher. J'te jure Célestin, elle m'attendais à 7h du mat' dans le salon avec son sourire flippant là. A croire qu'elle était restée réveillée toute la nuit pour me capter dès l'réveil.
- Oh t'inquiètes pas, c'est seulement à moitié vrai. J'ai juste eu du mal à dormir et j'en ai profité pour peaufiner la simulation avant de me préparer et de t'attendre.
- Tu vois ?!
- Ah oui quand même.
- Bon dépêche toi je t'attends en bas, je vais m'assurer que tout est en ordre et on pourra profiter de notre journée entre amies !
Léa se dirige prestement vers la salle des machines, une hâte à peine dissimulée. Vous ne pouvez pas vous y faire, la voir si guillerette jure totalement avec tout ce que vous avez pu voir jusqu'ici. La Léa réservée et froide semblait être une tout autre personne quand elle agissait de la sorte. Amy, quant à elle, semblait vide de toute énergie et vous regardait d'un air abattu.
- Y'a aucun moyen que j'resquille pas vrai ?
- Ce serait vraiment vache de faire ça à Léa et puis je peux t'assurer que tu vas adorer. Au pire je te propose qu'après ça, si t'es pas satisfaite, on peut trainer un peu ensemble si je suis pas H.S.
- Mhhhh ... ok deal !
- Par contre on fera ça ici, je pense pas que je vais pouvoir me coltiner l'escalade de l'usine désaffectée avec mes blessures.
- T'inquiètes on fera un truc improvisé, bon c'est pas tout ça mais faut qu'je me dépêche. Elle s'rait capable de m'venir me chercher sous la douche si je mets trop d'temps à la rejoindre ...
Amy s'étire, pousse un bâillement et se dirige vers les bains. Vous n'avez cependant pas le temps de vous apitoyer sur votre manque de compagnie car Franky semble sortir du garage, ses bras recouverts de suie et d'huile de moteur. Vous le saluez et il fait de même. Il quittait rarement ses quartiers et le garage ces derniers temps, s'isolant pour s'adonner pleinement à ses schémas et ses inventions.
- Tiens ça fait un moment que je t'ai pas vu, tu faisais quoi ?
- Ah Célestin je pense que je me rapproche de plus en plus du but mais passons, c'est vrai ce qu'on dit ? Tu as failli y passer ?
- Ouais et maintenant que j'y pense je t'ai pas vu à mon chevet espèce d'ingrat. Tu t'inquiètes même pas pour ton sauveur ?
- Pour ma défense j'écumais Néo Paris pour trouver une pièce rarissime pour mes projets, crois moi que je serais venu si j'avais su !
- Bon ok ça va je te pardonne, t'as de la chance que je sois pas rancunier.
- Et puis t'as l'air plutôt en forme pour quelqu'un qui a failli passer l'arme à gauche.
- J'aimerai t'y voir toi avec un estomac perforé et des multiples traumatismes crâniens.
- Ca va, c'est un jour normal à Néo Paris ça faut t'y faire.
- En tout cas je vais bien me faire chier pendant une semaine à rien foutre, je peux pas faire de sport ni aller en mission.
- Oh bah si c'est que ça ça va, je dois livrer un truc en ville si jamais tu veux te dégourdir les jambes. Le médecin t'as pas dit non plus de trop forcer en chiant sur la cuvette des chiottes nan ? Tu peux au moins marcher quand même ?
- Tant que j'ai pas à me battre ou à porter quelque chose de lourd franchement tout est bon à prendre.
- Génial et après ça on ira un peu au Beehive si ça te dit.
Franky qui veut aller au BeeHive ? Après cette fameuse soirée ?
- Tu veux aller au BeeHive ? Toi ?
- Bah ... ouais pourquoi ?
- Si je me souviens bien la dernière fois qu'on y est allé t'es resté plusieurs jours dans un sale état.
Vous pouvez presque voir une goutte de sueur perler sur son front, est ce qu'il se pourrait qu'il ai le béguin pour Jessy ?
- Dis voir Franky, tu voudrais pas y retourner pour une autre raison que t'enfiler des pintes d'alcool pardi ?
- Je-je vois pas de quoi tu veux parler, c'est juste que c'est le bar où on va tout le temps non ?
- M'ouais on va dire ça, bon c'est à quelle heure ta livraison ?
Il avait l'air soulagé de changer de sujet.
- Je dois être au HUB à midi pétante, on a le temps de se préparer. Et c'est pas parce que t'es en convalescence que tu peux te pointer sans flingue, rappelle-toi. Il faudrait pas qu'il t'arrive la même chose qu'à la planque, pas vrai?
- Enfoiré tu vas le me rappeler à chaque fois c'est ça ?
- C'est toi qui a commencé d'abord !
...
Armando revient sur le balcon, deux verres à alcool entre les doigts et une bouteille de whisky ambré. Il verse le contenu jusqu'à ce que les verres soient pleins à ras bord. Il boit le sien cul sec avant de remarquer que vous n'avez pas touché au vôtre.
- Je peux pas, je suis sous médoc et en l'état c'est de l'acide de batterie pour mon estomac.
- Merde c'est vrai ...
l attrape votre verre et avale son contenu de la même façon, d'un seul coup et sans broncher.
- Pfiou ça fait du bien.
Vous restez silencieux, c'était déjà un miracle qu'il s'ouvre à vous de la sorte, autant ne pas le presser davantage. Il tapote légèrement le bord de son verre du bout des doigts, l'air songeur, puis vous demande :
- Est ce que tu penses que je suis un lâche ?
- Je vois pas pourquoi tu me donnerais une raison de penser ça, c'est pas si facile que ça de parler de ses problèmes.
- Non je veux dire en général, qu'est ce que tu penses de moi ?
- Honnêtement ? J'ai pas passé énormément de temps avec toi mais à part ton côté frivole en terme de relation amoureuse je pense que t'es quelqu'un qui a la tête sur les épaules.
- T'es juste jaloux de mon succès avec les femmes ...
Il reprend rapidement son sérieux en dépit de cette petite boutade, comme si de mauvais souvenirs lui revenaient en mémoire.
- Il faut que je t'avoue quelque chose, Célestin. Quand tu étais tout seul face à ce salopard dans l'avant-poste... je n'étais pas inconscient.
- Attends tu veux dire ...
- La vérité, c'est que j'ai repris mes esprits rapidement. J'aurais pu t'aider à lui exploser la gueule, mais...
Armando serrait si fort son verre d'alcool qu'une fissure apparu sur sa surface.
- La putain de vérité c'est que j'avais peur de mourir, sans Brick pour compenser mes faiblesses je suis juste qu'une fraude.
Vous restez là à le dévisager pendant ce qui semble être une éternité, tandis qu'il contemple le fond de son verre où stagne le reste de liquide ambré. Armando aurait pu vous épauler, vous empêcher de subir de multiples traumatismes crâniens et un estomac perforé... Cependant, quelque chose ne colle pas, car il était déjà bizarre avant ça.
- Ok je m'attendais vraiment pas à ça, par contre ce qui m'échappe c'est que tu broyais déjà du noir avant le combat.
- Justement j'allais y venir ...
Il porte la main à la poche de son veston et en retire un bout de papier rectangulaire qu'il vous tend avec délicatesse. Vous le prenez et l'examinez attentivement.
C'est une photo de deux personnes. L'une est une femme d'origine latine à la peau dorée, aux longs cheveux noirs épais et bouclés. Son visage est fin, ses lèvres parcourues d'un léger rouge à lèvres carmin, et ses yeux pétillant d'énergie sont de couleur noisette, surmontés de jolis sourcils épais mais harmonieux.
Elle tient dans ses bras un jeune garçon aux traits androgynes et à la chevelure mi-courte, un peu moins bouclée que celle de sa mère. Il a des sourcils épais mais bien taillés comme elle, et semble un peu gêné de poser dans ces conditions.
Cependant, ses yeux fatigués vous rappellent quelqu'un. Vous recollez les morceaux du puzzle les uns après les autres. Vous voulez en être sûr et demandez à Armando :
- C'est ton gosse sur la photo ?
Il acquiesce d'un mouvement de la tête sans dire un mot.
- Ca m'écœure bordel, cette génétique de tarée digne d'une statue grecque pendant que j'en chie pour avoir l'air à peu près présentable.
- Alejandro est le portrait craché de sa mère, je suis sûr qu'il fait déjà chavirer des cœurs ... 15 ans déjà, bientôt 16, le temps passe trop vite.
Il avait dit ces mots avec une tendresse qui lui était si étrangère, vous aviez presque du mal à reconnaitre sa voix.
- Brick est au courant que t'as un fils ?
- Evidemment qu'il le sait, c'est juste que je veux pas qu'il s'acharne à me dorloter à cause de mes problèmes de famille. Pas mon genre, pas envie d'être un poids pour qui que ce soit ...
Il s'allume une nouvelle clope et regarde de nouveau au loin, étrangement vous commencez à croie qu'il essayait de visualiser où pouvait bien se trouver son enfant et sa ... femme ?
- Je vais peut être me répéter mais si il fait ça c'est parce qu'il tient à toi, il a beau jouer les durs ça se voit qu'il à un cœur gros comme la main ... peut être même au sens littéral comme au sens figuré maintenant que j'y pense. Et sinon la femme là, c'est ton ex ou bien ?
- Olivia, c'est mon ex comme t'as pu t'en douter. Une nana comme on en fait plus, sexy, douce et hargneuse à le fois, qui n'a pas peur de se salir les mains et qui prend soin de ceux qu'elle aime.
- Qu'est ce qui a pas marché avec elle, tu passais trop de temps à voir ailleurs ?
Armando vous lance un regard acide, ok ... ne pas blaguer sur ce genre de sujet c'est compris.
- Pardon, je voulais pas dire ça comme ça ...
- Comme je te l'ai dit j'ai été lâche, j'ai toujours été fidèle avec elle mais c'est quand Alejandro est venu au monde que je suis parti en couille.
Il crache un nuage de fumée opaque avant de dire d'une voix enrayée :
- J'aime me dire que si j'ai quitté le nid familial pour partir "chercher des cigarettes," c'est pour leur épargner de vivre le fardeau d'avoir un mari et un père mercenaire. Me voir partir chaque soir, la boule au ventre, en ne sachant pas s'ils me retrouveraient mort, la gueule explosée dans le caniveau le lendemain, ou qu'un jour quelqu'un viendrait les tuer ou pire, par représailles de ce que j'ai fait...
- ...
- Je sais très bien que je n'ai juste pas ce qu'il faut pour être un père, ni un bon mari. Je ne vaux pas mieux que mon père, qui m'a abandonné, qui a abandonné ma mère, mes frères et mes sœurs. Le mieux que je puisse faire, c'est de continuer à tuer des gens et gagner ma vie comme mercenaire pour faire en sorte qu'ils ne manquent de rien de leur côté, et ça me suffit bien.
Il soupire un air de défaite sur le visage.
- Mais tous les ans, à la même date, celle de l'anniversaire de mon gamin, je sais juste que je deviens un peu plus vieux, et eux aussi. Je n'ai pas vu Alejandro grandir, je n'ai pas pu combler Olivia de bonheur. Je commence même à perdre mes réflexes au bout d'un mois et demi sans aller en mission, je ressens les symptômes de la vieillesse vu que je ne m'implante pas. J'ai du mal à suivre le reste du groupe...
- Tu déconnes j'espère, tu t'es farci tout un groupe de membres de Syndicat à toi tout seul, t'es aussi rapide qu'un mercenaire implanté au booster de réflexes.
- Je connais mes propres limites et mes capacités, je commence à avoir les yeux qui fatiguent et je dois porter des lentilles pour voir de loin. Mes reflexes s'engourdissent ... Le fait que j'ai pas été sur mes gardes pour ma première mission après le renforcement militaire c'est un signe, je me ramolli Célestin.
- Je comprends pas trop pourquoi tu veux pas te faire implanter, je te parle pas de te cyborguifier complétement non plus mais au moins corriger ce qui te fait défaut quoi. Implante toi des Kiroshi comme moi, un booster nerveux si t'es vraiment sûr que tu en as besoin.
- Non hors de question j'ai mes propres raisons de pas le faire.
Il vous regarde d'un air déterminé et dit :
- Et non je ne t'en parlerai pas ... pas maintenant du moins, ne pousse pas ta chance trop loin.
- Ok ok ça va j'ai compris, une autre fois peut être.
Pendant quelques secondes vous ne vous parlez pas, puis il demande :
- Tu as un père Célestin ? Enfin je veux dire, t'en avais un, avant d'arriver ici ?
- Nan je peux pas dire que j'en ai eu, il a toujours été absent.
Vous croisez le regard d'Armando, il devait sans doute croire que vous le jugiez à cause de cela, que vous le compariez au fait de ne pas avoir eu de père, cependant vous le rassurez instantanément en lui disant :
- Pour être franc, d'après ce que ma mère m'en a dit, il ne valait vraiment pas le coup de s'attarder sur son cas. C'est vrai que parfois je me suis demandé ce que ça aurait fait d'avoir un père, mais bon... j'ai fait avec, je n'en ai jamais eu et c'est tout. C'est la vie, je ne suis pas un cas isolé, tu sais.
Par contre, ce que je sais aussi, c'est que tu n'es pas quelqu'un de mauvais. Tu te rabaisses un peu trop, tu es un peu renfermé, mais au moins tu ne les as pas abandonnés complètement. Le mien n'a même pas daigné verser une pension à ma mère pour l'aider à m'élever, c'est te dire. Toi, tu risques ta vie et tu leur donnes de quoi subvenir à leurs besoins même si tu n'es pas à leur côté.
- Ouais mais j'ai quand même été un lâche ...
- Tu sais je te soupçonnes d'être maso là, tu cherches vraiment à te faire du mal j'ai l'impression. Pourquoi tu n'essayes pas de renouer avec eux ?
- Je peux juste pas m'imposer comme ça dans leur vie après plus de quinze ans bordel. Qu'est ce que je vais leur dire ?! Olivia est surement passée à autre chose depuis et Alejandro ... il m'a jamais vraiment connu.
- Je peux pas trop t'aider pour ton ex, désolé. Par contre tu t'es jamais demandé si ton fils voulait savoir qui était son père ?
- ...
- Penses-y un peu, je vois bien que ça te travailles. Tu m'as bien dit que c'est à chaque fois que l'anniversaire d'Alejandro approche que tu te mets dans tous ces états ?
- Mh mh.
- C'est quand au juste ?
- Dans deux semaines mais je sais à quoi tu penses, à mon avis c'est pas une bonne idée.
- Je te demande juste d'y réfléchir, si ça peut t'aider ... j'aurais aimé que mon père soit comme toi, tel que je te connais là tout de suite. Et je pense que ton fils aimerait aussi le savoir.
Armando écarquille les yeux, choqué par ce que vous venez de dire. Il ne tarde cependant pas à reprendre son sang-froid et se tourne une nouvelle fois vers la ville lumineuse au loin. Vous faites de même. Le silence entre vous deux n'est plus gênant maintenant qu'il s'est mis à nu. C'était déjà inespéré de sa part de se confier à vous de la sorte. Peut-être que cela l'aidera sur le long terme, peut-être pas, mais au moins il a pu vider son sac de vive voix, et c'est le plus important pour l'instant.
Vous continuez de contempler la vue avant de dire :
- Bon c'est pas tout ça mais moi je suis crevé, comme dit penses-y ... t'as deux semaines pour te décider et puis par pitié laisse Brick t'aider, tu le mérites crois moi.
- ...
Vous vous levez et vous dirigez vers votre chambre, mais vous vous arrêtez lorsque Armando vous interpelle et dit :
- Au fait ... merci Célestin. Désolé de m'être énervé .. avant, enfin bref tu vois ce que je veux dire.
- T'en fais pas, c'est déjà pardonné.
Pour la première fois depuis 15 ans, Armando n'était plus aussi rongé par la culpabilité. Il se versa une autre rasade d'alcool et porta un toast en direction de la ville avant de cette fois-ci consommer son verre petit à petit pour changer.
Maintenant que vous y pensez, vous commencez à comprendre ce qui vous dérange tant dans le comportement d'Armando. Ce n'est pas le fait qu'un homme de sa trempe montre des signes de faiblesse, mais bien la façon qu'il a de s'en occuper, une façon que vous connaissez trop bien...
Vous grognez et finissez par vous redresser, mais la douleur devient plus vive qu'à votre arrivée à la base. Vous jugez qu'il est temps de reprendre une dose d'anti-douleur. Vous sortez l'inhalateur de votre poche et inspirez un grand coup. La vaporisation froide envahit vos poumons et vous apporte un soulagement quasi instantané.
Vous restez assis sur le sofa, prenant le temps de réorganiser vos pensées avant de rejoindre Armando sur le balcon. La discussion risque d'être amère, mais c'est pour son bien après tout.
Cinq minutes plus tard, vous vous décidez enfin à ouvrir la porte menant à l'extérieur. Armando grogne sans se donner la peine de se retourner et dit :
- Je te l'ai dit, Brick, j'ai pas envie de discuter de ça ce soi ...
- Raté, mais tu y étais presque à quelques centaines de kilos près.
Il sursaute et se retourne enfin vers vous, les yeux grands ouverts.
- Célestin ? Je croyais que tu étais complètement assommé avec tes médocs
- Boaf mon estomac a commencé à faire des siennes et ça m'a réveillé.
À la mention de votre blessure, son regard devient plus fuyant. Il devait certainement encore s'en vouloir malgré le fait que ce ne soit pas vraiment de sa faute. Vous haussez les épaules d'un air penaud, comme pour lui signifier que ce n'était pas grand-chose et lui demandez :
- Je suppose que la place est libre ?
Il zieute la chaise d'un air las et dit :
- Ouais, mais je te préviens, je risque de ne pas être de bonne compagnie ce soir.
- Ça restera mieux que les habituels connards qui veulent me tuer à chaque mission, je pense que je vais y survivre.
Armando prend un petit paquet en carton, en tire un cylindre en papier qu'il allume rapidement à l'aide d'un briquet à clapet, puis vous demande :
- Cigarette ?
- Tu sais quoi vas-y, c'est clairement pas ça qui me tuera en l'état j'ai envie de dire.
Vous tirez maladroitement sur le petit cylindre et inspirez une bouffée de fumée blanche avant de tousser. Contrairement à votre médicament, la sensation dans votre œsophage est brûlante et hautement désagréable. Vous vous demandez vraiment comment on peut devenir accro à ce genre de chose. Peut-être que les cigarettes parfumées de Léa sont bien moins corsées que celles d'Armando ?
Vous lui rendez la cigarette à peine entamée. Armando en tire à son tour une longue bouffée, consommant la moitié de la cigarette en une seule inspiration, puis recrache des petits anneaux de fumée.
- Frimeur ...
Vous arrivez à lui arracher un léger sourire malgré le fait que son regard était toujours perdu dans le vide.
- Des années d'expérience en fumette post coït, gamin.
- J'avais pas forcément besoin de savoir le pourquoi du comment.
Armando vous tend de nouveau la cigarette et vous tirez dessus avec plus de précautions, crapotant plus que vous n'inspiriez réellement la fumée. La vue d'ici n'est pas aussi belle que depuis le squat d'Amy et la compagnie actuelle n'est pas aussi agréable, mais vous vous en contentez pour l'instant.
Vous vous retournez vers Armando pour constater qu'il est retombé dans son état morose et dénué d'énergie. Son regard semble cette fois-ci plus précis, comme s'il fixait quelque chose au loin, quelque chose dont il connaissait la position mais qui était trop éloigné pour discerner quoi que ce soit.
Vous décidez de crever l'abcès. Cela ne sert à rien de tourner autour du pot. Plus tôt vous connaîtrez les causes de son malaise, plus il sera facile de tenter quelque chose pour éviter que votre ami s'embourbe dans la mélancolie :
- Bon écoute, j'ai bien vu que ça n'allait pas. Tu veux vraiment pas en parler ?
Il soupire et ses traits se durcissent légèrement, était-ce de l'agacement ou bien autre chose ?
- Je te l'ai dit, je me sens vraiment mal d'avoir été aussi négligeant pendant la mission et ...
- Non je te parle d'avant la mission, avant d'aller chez Roland même. Ça se voyait à des kilomètres que tu ne te comportais pas comme d'habitude.
- Je t'arrête tout de suite Célestin j'ai pas envie de t'en parler, je te l'ai dit, je l'ai dit à Brick alors laissez moi gérer ma propre merde moi même.
- Bah tu vois c'est là que je suis pas d'accord.
Cette fois-ci Armando n'était plus calme où catatonique, il commençait à s'énerver, à se mettre sur la défensive. C'était à prévoir mais plus question de faire machine arrière.
- Oh monsieur n'est pas d'accord, c'est vraiment dommage parce que tu peux toujours attendre dans ce cas.
- Vraiment ? Tu ne penses pas que ce serait une bonne idée d'en parler, de te délester un peu ?
- T'es long à la détente, il faut parler quelle langue pour que tu comprennes ? Je n'ai rien à te dire. Ce n'est pas parce qu'on a fait une mission ensemble que tu peux jouer les amis avec moi ! Trois mois que t'es ici à te pavaner devant Amy et Léa, ne venant nous voir, Brick et moi, que lorsque tu veux quelque chose. Alors 'excuse-moi' si j'ai pas spécialement envie de m'ouvrir à toi !!
Vous ressentez la douleur de ses mots, mais vous ne pouvez pas nier leur vérité. Vos interactions avec Armando et Brick ont été rares, limitées à des moments où vous aviez besoin de quelque chose. Cependant, vous percevez également qu'Armando essaie de détourner le sujet, d'attaquer là où vous êtes vulnérable, comme un prédateur cherchant à affaiblir sa proie en ciblant ses angles morts.
Si c'est le jeu auquel il veut jouer...
- Très bien, en tout cas j'espère que t'auras pas la mort de quelqu'un sur la conscience à cause de tes conneries. Je me demande à quel point tu vas te morfondre si Brick meurt ...
Cette fois il voyait rouge, vous reculez instinctivement dans votre chaise.
- Tu crois que tu peux me parler comme ça ?!! TU TE PRENDS POUR QUI AU JUSTE !? ESPECE DE ...
Vous ne lui laissez pas le temps d'entamer sa tirade :
- Tu veux savoir pourquoi je me suis autant accroché à Amy et Léa ?! Amy a été la première à me tendre la main, perdu comme j'étais, bien sûr je n'oublie pas que c'est Brick qui m'a permis d'intégrer le groupe mais honnêtement je sais pas ce qui se serait passé si j'avais pas pu profiter se son optimisme à toute épreuve et de sa gentillesse.
La colère d'Armando fait bientôt place à de l'incertitude, ne semblant pas comprendre où vous vouliez en venir.
- Léa a peu être l'air renfermée et "coincée du cul" mais j'ai appris à mettre mes préjugés de côté et j'ai essayé de m'intéresser à elle et ce qu'elle fait. Elle m'a avoué qu'elle ne vous parlait pas parce que vous en foutez bien d'elle et de ses centres d'intérêts ! Tu te rends pas compte d'à quel point elle peut être enthousiaste et chaleureuse lorsqu'elle te considère comme un ami, mais ça aussi il faudrait que tu sortes de ta putain de zone de confort pour le reconnaitre !!
La confrontation le prend visiblement par surprise, ses yeux grands ouverts témoignant de son étonnement. Il ne se rappelle pas d'une dernière fois où quelqu'un lui a tenu tête de cette manière. Même Brick, parfois, faisait preuve de précaution dans de telles situations.
- Et ouais, t'as raison, on se connaît pas vraiment. Mais j'ai vraiment voulu corriger le tir en allant avec toi chercher mes nouvelles armes. J'ai vraiment envie de vous connaître, Brick et toi. Et je suis désolé de pas l'avoir fait plus tôt, mais putain, que c'est dur après tout ce qui m'est arrivé ! J'ai perdu ma famille, mes amis, tous ceux que je connaissais ! Je suis passé plus de fois entre la vie et la mort que ce qui est honnêtement raisonnable pour quelqu'un comme moi !
La moutarde vous monte au nez, et vos yeux commencent à piquer. Vous n'êtes plus seulement en train de lui dire ses quatre vérités, mais de déballer votre sac et de partager tout ce qui vous pèse depuis votre arrivée dans le futur.
- Tu sais ce que je vois quand tu te morfonds seul dans ton coin ? Exactement la merde que j'étais avant de vous connaitre, un petit con qui passait son temps à ruminer seul dans sa chambre alors qu'il avait des personnes en or qui étaient là pour lui ! Un meilleur ami que je considérais comme le frère que j'ai jamais eu, ma mère qui a toujours été aux petits soins avec moi alors que je ne le remarquais pas, ingrat que j'étais ...
Armando s'était à présent recroquevillé au fond de sa chaise, son regard n'était plus rivé sur le votre avec toute la colère du monde. Il semblait plutôt prendre conscience de ce qui l'entourait pour la première fois depuis un bon moment.
- La dernière chose que j'ai envie de voir c'est quelqu'un comme toi perdre ce qu'il a de plus précieux avant de se rendre compte qu'il est trop tard. Tu peux me dire une dernière fois que c'est pas mes oignons et je te laisserai tranquille, sois en sûr mais au moins j'aurais eu l'esprit tranquille en te disant le fond de ma pensée en espérant que tu te rendes compte par toi même que t'es pas seul, tu as juste à nous le demander et on sera la pour toi.
- ...
Vous finissez le mégot de cigarette qui commençait à s'éteindre doucement entre vos doigts avant de le jeter par dessus la rembarde du balcon à l'aide d'une pichenette. Armando s'était à nouveau renfermé dans un mutisme exaspérant. Vous soupirez et vous vous levez pour retourner dans votre chambre, résigné au fait qu'il n'allait sans doute plus rien dire de la soirée.
Mais contre attente il vous retiens par le poignet et dit :
- Assieds toi, tout de suite.
- Pourquoi ?
- Tu vas pas me dire que tu m'as sorti toutes ces conneries sur l'amitié pour quedal ? Assieds toi avant que je change d'avis.
...
Le 07 juin 2024 à 22:34:50 :
Putain c'est vachement bien écrit bordel.https://image.noelshack.com/fichiers/2016/39/1474977832-sadchanclaloop.gif Jusqu'à la toute fin je n'arrivais pas à savoir si l'on avait fait un choix complètement catastrophique ou au contraire un excellent choix.
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474488555-jesus24.png
Bordel sans rire mais j'étais scotché devant mon écran tout du long, bien joué l'op, sacré suspens.https://image.noelshack.com/fichiers/2018/27/4/1530827992-jesusreup.png Encore une fois, la maison UNO nous montre la voie.
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/42/2/1508245615-issouprie.png Bref, morale de l'histoire... Toujours y aller CASH.
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/10/3/1646815584-risidieu-zinzin.png (d'ailleurs le petit "sans vergogne" lâché discretos par Célestin...
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/11/4/1647551910-chauveahuri.png )
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487382298-risitasdepressif.png Tu as la chance d'avoir quelqu'un comme Brick pour te soutenir et tu le mets de côté sans vergogneahi
https://image.noelshack.com/fichiers/2020/31/4/1596129454-ahi-fondu.png SWEET MAINTENANT L'OP !
https://image.noelshack.com/fichiers/2018/02/6/1515829449-dumbledore.jpg
J'ai hésité à le laisser le sans vergogne
Maintenant que vous y pensez, vous commencez à comprendre ce qui vous dérange tant dans le comportement d'Armando. Ce n'est pas le fait qu'un homme de sa trempe montre des signes de faiblesse, mais bien la façon qu'il a de s'en occuper, une façon que vous connaissez trop bien...
Vous grognez et finissez par vous redresser, mais la douleur devient plus vive qu'à votre arrivée à la base. Vous jugez qu'il est temps de reprendre une dose d'anti-douleur. Vous sortez l'inhalateur de votre poche et inspirez un grand coup. La vaporisation froide envahit vos poumons et vous apporte un soulagement quasi instantané.
Vous restez assis sur le sofa, prenant le temps de réorganiser vos pensées avant de rejoindre Armando sur le balcon. La discussion risque d'être amère, mais c'est pour son bien après tout.
Cinq minutes plus tard, vous vous décidez enfin à ouvrir la porte menant à l'extérieur. Armando grogne sans se donner la peine de se retourner et dit :
- Je te l'ai dit, Brick, j'ai pas envie de discuter de ça ce soi ...
- Raté, mais tu y étais presque à quelques centaines de kilos près.
Il sursaute et se retourne enfin vers vous, les yeux grands ouverts.
- Célestin ? Je croyais que tu étais complètement assommé avec tes médocs
- Boaf mon estomac a commencé à faire des siennes et ça m'a réveillé.
À la mention de votre blessure, son regard devient plus fuyant. Il devait certainement encore s'en vouloir malgré le fait que ce ne soit pas vraiment de sa faute. Vous haussez les épaules d'un air penaud, comme pour lui signifier que ce n'était pas grand-chose et lui demandez :
- Je suppose que la place est libre ?
Il zieute la chaise d'un air las et dit :
- Ouais, mais je te préviens, je risque de ne pas être de bonne compagnie ce soir.
- Ça restera mieux que les habituels connards qui veulent me tuer à chaque mission, je pense que je vais y survivre.
Armando prend un petit paquet en carton, en tire un cylindre en papier qu'il allume rapidement à l'aide d'un briquet à clapet, puis vous demande :
- Cigarette ?
- Tu sais quoi vas-y, c'est clairement pas ça qui me tuera en l'état j'ai envie de dire.
Vous tirez maladroitement sur le petit cylindre et inspirez une bouffée de fumée blanche avant de tousser. Contrairement à votre médicament, la sensation dans votre œsophage est brûlante et hautement désagréable. Vous vous demandez vraiment comment on peut devenir accro à ce genre de chose. Peut-être que les cigarettes parfumées de Léa sont bien moins corsées que celles d'Armando ?
Vous lui rendez la cigarette à peine entamée. Armando en tire à son tour une longue bouffée, consommant la moitié de la cigarette en une seule inspiration, puis recrache des petits anneaux de fumée.
- Frimeur ...
Vous arrivez à lui arracher un léger sourire malgré le fait que son regard était toujours perdu dans le vide.
- Des années d'expérience en fumette post coït, gamin.
- J'avais pas forcément besoin de savoir le pourquoi du comment.
Armando vous tend de nouveau la cigarette et vous tirez dessus avec plus de précautions, crapotant plus que vous n'inspiriez réellement la fumée. La vue d'ici n'est pas aussi belle que depuis le squat d'Amy et la compagnie actuelle n'est pas aussi agréable, mais vous vous en contentez pour l'instant.
Vous vous retournez vers Armando pour constater qu'il est retombé dans son état morose et dénué d'énergie. Son regard semble cette fois-ci plus précis, comme s'il fixait quelque chose au loin, quelque chose dont il connaissait la position mais qui était trop éloigné pour discerner quoi que ce soit.
Vous décidez de crever l'abcès. Cela ne sert à rien de tourner autour du pot. Plus tôt vous connaîtrez les causes de son malaise, plus il sera facile de tenter quelque chose pour éviter que votre ami s'embourbe dans la mélancolie :
- Bon écoute, j'ai bien vu que ça n'allait pas. Tu veux vraiment pas en parler ?
Il soupire et ses traits se durcissent légèrement, était-ce de l'agacement ou bien autre chose ?
- Je te l'ai dit, je me sens vraiment mal d'avoir été aussi négligeant pendant la mission et ...
- Non je te parle d'avant la mission, avant d'aller chez Roland même. Ça se voyait à des kilomètres que tu ne te comportais pas comme d'habitude.
- Je t'arrête tout de suite Célestin j'ai pas envie de t'en parler, je te l'ai dit, je l'ai dit à Brick alors laissez moi gérer ma propre merde moi même.
- Bah tu vois c'est là que je suis pas d'accord.
Cette fois-ci Armando n'était plus calme où catatonique, il commençait à s'énerver, à se mettre sur la défensive. C'était à prévoir mais plus question de faire machine arrière.
- Oh monsieur n'est pas d'accord, c'est vraiment dommage parce que tu peux toujours attendre dans ce cas.
- Vraiment ? Tu ne penses pas que ce serait une bonne idée d'en parler, de te délester un peu ?
- T'es long à la détente, il faut parler quelle langue pour que tu comprennes ? Je n'ai rien à te dire. Ce n'est pas parce qu'on a fait une mission ensemble que tu peux jouer les amis avec moi ! Trois mois que t'es ici à te pavaner devant Amy et Léa, ne venant nous voir, Brick et moi, que lorsque tu veux quelque chose. Alors 'excuse-moi' si j'ai pas spécialement envie de m'ouvrir à toi !!
Vous ressentez la douleur de ses mots, mais vous ne pouvez pas nier leur vérité. Vos interactions avec Armando et Brick ont été rares, limitées à des moments où vous aviez besoin de quelque chose. Cependant, vous percevez également qu'Armando essaie de détourner le sujet, d'attaquer là où vous êtes vulnérable, comme un prédateur cherchant à affaiblir sa proie en ciblant ses angles morts.
Si c'est le jeu auquel il veut jouer...
- Très bien, en tout cas j'espère que t'auras pas la mort de quelqu'un sur la conscience à cause de tes conneries. Je me demande à quel point tu vas te morfondre si Brick meurt ...
Cette fois il voyait rouge, vous reculer instinctivement dans votre chaise.
- Tu crois que tu peux me parler comme ça ?!! TU TE PRENDS POUR QUI AU JUSTE !? ESPECE DE ...
Vous ne lui laissez pas le temps d'entamer sa tirade
- Tu veux savoir pourquoi je me suis autant accroché à Amy et Léa ?! Amy a été la première à me tendre la main, perdu comme j'étais, bien sûr je n'oublie pas que c'est Brick qui m'a permis d'intégrer le groupe mais honnêtement je sais pas ce qui se serait passé si j'avais pas pu profiter se son optimisme à toute épreuve et de sa gentillesse.
La colère d'Armando fait bientôt place à de l'incertitude, ne semblant pas comprendre où vous vouliez en venir.
- Léa a peu être l'air renfermée et "coincée du cul" mais j'ai appris à mettre mes préjugés de côté et j'ai essayé de m'intéresser à elle et ce qu'elle fait. Elle m'a avoué qu'elle ne vous parlait pas parce que vous en foutez bien d'elle et de ce qu'elle fait ! Tu te rends pas compte d'à quel point elle peut être enthousiaste et chaleureuse lorsqu'elle te considère comme un ami, mais ça aussi il faudrait que tu sortes de ta putain de zone de confort pour le reconnaitre !!
La confrontation le prend visiblement par surprise, ses yeux grands ouverts témoignant de son étonnement. Il ne se rappelle pas d'une dernière fois où quelqu'un lui a tenu tête de cette manière. Même Brick, parfois, faisait preuve de précaution dans de telles situations.
- Et ouais, t'as raison, on se connaît pas vraiment. Mais j'ai vraiment voulu corriger le tir en allant avec toi chercher mes nouvelles armes. J'ai vraiment envie de vous connaître, Brick et toi. Et je suis désolé de pas l'avoir fait plus tôt, mais putain, que c'est dur après tout ce qui m'est arrivé ! J'ai perdu ma famille, mes amis, tous ceux que je connaissais ! Je suis passé plus de fois entre la vie et la mort que ce qui est honnêtement raisonnable pour quelqu'un comme moi !
La moutarde vous monte au nez, et vos yeux commencent à piquer. Vous n'êtes plus seulement en train de lui dire ses quatre vérités, mais de déballer votre sac et de partager tout ce qui vous pèse depuis votre arrivée dans le futur.
- Tu sais ce que je vois quand tu te morfonds seul dans ton coin ? Exactement la merde que j'étais avant de vous connaitre, un petit con qui passait son temps à ruminer seul dans sa chambre alors qu'il avait des personnes en or qui étaient là pour lui ! Un meilleur ami que je considérais comme le frère que j'ai jamais eu, ma mère qui a toujours été aux petits soins avec moi alors que je ne le remarquais pas, ingrat que j'étais ...
Armando s'était à présent recroquevillé au fond de sa chaise, son regard n'était plus rivé sur le votre avec toute la colère du monde. Il semblait plutôt prendre conscience de ce qui l'entourait pour la première fois depuis un bon moment.
- La dernière chose que j'ai envie de voir c'est quelqu'un comme toi perdre ce qu'il a de plus précieux avant de se rendre compte qu'il est trop tard. Tu peux me dire une dernière fois que c'est pas mes oignons et je te laisserai tranquille, sois en sûr mais au moins j'aurais eu l'esprit tranquille en te disant le fond de ma pensée en espérant que tu te rendes compte par toi même que t'es pas seul, tu as juste à nous le demander et on sera la pour toi.
- ...
Vous finissez le mégot de cigarette qui commençait à s'éteindre doucement entre vos doigts avant de le jeter par dessus la rembarde du balcon à l'aide d'une pichenette. Armando s'était à nouveau renfermé dans un mutisme exaspérant. Vous soupirez et vous vous levez pour retourner dans votre chambre, résigné au fait qu'il n'allait sans doute plus rien dire de la soirée.
Mais contre attente il vous retiens par le poignet et dit :
- Assieds toi, tout de suite.
- Pourquoi ?
- Tu vas pas me dire que tu m'as sorti toutes ces conneries sur l'amitié pour quedal ? Assieds toi avant que je change d'avis.
...
Le 05 juin 2024 à 09:22:04 :
Le 04 juin 2024 à 22:52:49 :
Le 04 juin 2024 à 22:44:02 :
Je suis en train de regarder la série animé, on sent l'inspiration mais c'est pas pour me déplaireTu vas plus jamais entendre "I really want to stay at your house" de la même manière à la fin, je peux te l'assurer...
This Il est not ready
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Ouvrir la radio dans une voiture en jouant à Cyberpunk et cette musique qui se joue en pleine nuit dans la ville. Du même niveau qu'écouter la radio dans san andreas et avoir A horse with no name qui se joue en conduisant la nuit