Emmanuel regardait avec tristesse les arbres en fleurs du jardin.
Le variant indien se propageait, et il fallait agir. Cependant ce n’était pas pour ce problème-là que , la veille au soir, il avait réuni le conseil sanitaire. Une menace bien plus grave menaçait l’avenir du pays. La situation était d’autant plus épineuse que le Conseil des ministres de ce jour-ci ne pouvait pas avoir lieu le matin comme à l’accoutumée, mais à 13 heures, juste après le déjeuner. En pleine digestion.
Lentement, Emmanuel tourna la tête et il posa son regard sur ses ministres. Tous étaient présents. Tous étaient cois, pressentant et sentant le cataclysme qui arrivait. En vérité, tous étaient présents sauf un.
Le Maître arriva en retard comme à son habitude. Le personnel de l’Élysée se prosternait devant Lui, non par respect mais par crainte.
Dupond-Moretti s’assît en bout de table, à la place d’honneur, en face d’Emmanuel. Le silence pesant n’était perturbé que par un léger bruit diffus d’une vesse qui s’échappait continuellement des entrailles d’Acquittator. Les masques FFP2 étaient de bien peu d’aide face à l’infection qui peu à peu emplissait la vaste salle de réunion, pourtant bien ventilée.
Emmanuel inspira pour prendre la parole, mais cette velléité fut balayée par un grognement du Maître qui, du haut de son trône, exigea qu’on lui apporta céans son pot-au-feu favori, agrémenté d’un demi-poulet et d’un gratin Dauphinois pour se mettre en appétit. Il est vrai que l’ogre de la Vème n’avait pu que trois petits-déjeuners ce matin, et était donc d’humeur bougonne. Un garde républicain en combinaison HAZMAT
La situation devenait hors de contrôle.
Les dorures du plafond de l’Élysée s’oxydaient sous l’effet de Ses pets huileux. La machine infernale avait été lancée. Plus aucun homme ne pouvait l’arrêter. Emmanuel, à travers son masque à gaz, scruta le regard de son chef d’état major, qui, d’un air résigné, acquiesça.
Dans un dernier élan de lucidité républicaine, Emmanuel comprit que la Bête ne pouvait être renvoyée d’où elle venait que par un sacrifice christique.
Alors que ses conseillers et ses ministres tombaient comme des mouches sous l’effet des effluves brûlantes de l’Ogre, qui, dans une extase suprême, attaquait son gratin, Emmanuel se précipita au PC Jupiter.
Avec ses dernières forces, il ordonna au sous-marin nucléaire Le Téméraire de frapper Paris.
L’atome contre la merde.
C’est vrai que les questions de morales sont assez subjectives, même si on peut imaginer que la loi veuille la morale.
On voit bien que traiter le corps et la sexualité comme de simples biens de consommation, avec la pornographie, les onlyfans, ou même Tinder dans une certaine mesure, déséquilibre les rapports hommes femmes (Paréto) en plus de niquer le cerveau par des pics d’endorphine.
C’est vrai que légaliser la prostitution réduirait la misère sexuelle, mais ça ne réduirait pas la misère affective, ça contribuerait à accroître la monétisation du corps. Or c’est cette monétisation qui, je pense, est à l’origine de la misère affective.
Je ne pesne pas qu’il soit moral que l’État perçoive des impôts sur l’accès à l’intimité de certaines femmes.
Un des gros problèmes de notre époque est la monétisation de l’intimité et de l’affection, ce n’est pas en légalisant la prostitution que ça va s’arranger.
Quel courage
Un exemple pour nous tous dans ce monde conformiste