CHAPITRE 5-6 – RETOUR A LA MAISON
26 novembre 2021 – 17h55 – NEMOURS
Dans l'ambulance, vous profitez du relatif calme de l'habitacle.
Votre ambulancier ne dit rien. Il regarde la route, même si vous sentez une tension désagréable dans son regard.
Dehors, il n'y a pas un chat.
Vous croisez par deux fois des véhicules de police, toutes sirenes hurlantes.
Vous arrivez très rapidement à la maison de maman.
L'ambulancier se gare en douceur, et coupe le moteur avant de vous regarder.
« Bon, bah… je vous souhaite bonne chance pour la suite. Je sens qu'on en aura tous besoin ! »
Vous approuvez en silence. Oui il vous fera beaucoup de courage…
Vous vous demandez si vous reverrez un jour cet homme. Sera t'il tué dans quelques semaines par une bombe ? Sera t'il mort de faim ?
A moins que ce soit vous…
Vous sortez tranquilement de l'ambulance. Vous arrivez à marcher sans trop de peine, mais votre douleur à l'épaule reste difficile.
La porte de la maison s'ouvre, et Célestine se rue sur vous.
« Mon coeur ! »
Elle vous serre doucement dans ses bras, faisant attention de ne pas amplifier la douleur de votre épaule.
Elle ne vous dit rien d'autre, mais son regard est très explicite : elle est soulagée et heureuse de vous voir. Elle vous prend la main, et vous conduit à l'intérieur de la maison.
Maman vous y acceuille, et vous demande de vous assoir sur une chaise, à la table du salon.
Très rapidement elle vous apporte une assiette contenant une crêpe au Nutella.
« Je me disais que ça te ferait du bien ! »
Vous ne dites rien. Ce silence vous fait du bien. Et Célestine et maman semblent le comprendre aussi.
Vous mangez doucement votre crêpe. Vous n'êtes pas un grand fan du Nutella, mais cette crêpe à un goût incomparable, celui du réconfort.
Après avoir remplit votre estomac, vous commencez à parler :
CELESTIN : Bon bah… voilà, la guerre va commencer à Taïwan…
Célestine prend la parole, en vous caressant doucement la main.
CELESTINE : Oui, mais on va affronter cela ensemble. Nous sommes prêts, et nous ferons de notre mieux pour nous en sortir !
MAMAN : oui ! Tout ne repose pas que sur toi. Nous allons prendre notre charge aussi Célestine et moi. On ne te laissera plus partir seul pour te faire tabasser.
Au même moment, un nouvel avion de chasse rompt le silence.
CELESTIN : Demain, on fera le point final sur tout ce qu'il nous reste à faire et sur les décisions que nous devrons prendre… au cas où.
Ce « cas où », c'est naturellement la venue de la guerre sur le sol français.
Vous y pensez… cela ne vous angoisse pas, mais vous vous demandez comment vous aller bien pouvoir y faire face en famille.
Il y a aussi un autre paramètre à prendre en compte… Et si il y avait une mobilisation générale ?
A VOUS DE CHOISIR :
Vous ne savez pas pour le moment de quoi l'avenir est fait. Mais il faut se rendre à l'évidence, le conflit actuel risque de s'étendre.
Vous devez définir votre ligne directrice et vous y tenir pour la suite : combattre, ou déserter.
Combattre signifie vous battre avec vos concitoyens avec les risques que cela implique. Déserter signifier survivre avec les risques que cela implique.
Si une mobilisation générale est ordonnée, Célestin sera le genre de personne à :
A : répondre présent, et se battre avec tout son courage, et avec joie de défendre sa patrie
B : répondre présent… par obligation. Face à la force de la loi, il se soumettra et combattra.
C : déserter en famille, si ils veulent vous faire battre, ils devront venir vous chercher.
D : déserter seul. Hors de question de laisser maman ou Célestine s'exposer à votre choix.
CHAPITRE 5-5 – PYGARGUE ET DRAGON
26 novembre 2021 – 17h39 – NEMOURS
Très rapidement, on vous enlève votre cathéter, on vous fournit les documents de sortie adéquat, ainsi qu'une prescription assez lourde à respecter (mêlant anti douleurs, pansements et autres médicaments utiles dans votre cas).
Vous vous retrouvez ainsi dans le hall de l'hôpital, assis dans une chaise roulante, en attente d'une ambulance qui est censée arriver pour vous.
Autour de vous, d'autres patients sont rassemblés. Certains plutôt en forme, d'autres encore allongés dans une civière.
Vous entendez une conversation animée au bout d'un couloir :
« Mais comment ça vous le laissez sortir ? Mais il vomit encore ! Il ne pourra rien avaler ! Je fais comment moi, je le nourris de force ? C'est une honte ! »
Selon toute évidence, même certains cas fragiles sont évacués de force.
Dans votre malheur, vous vous portez plutôt bien. Seule demeure la douleur à votre épaule, qui reste désagréable, mais supportable.
Finalement, un infirmier vous fais signe, et vous vous avancez avec votre chaise avant d'être pris en charge par un ambulancier.
« Alors Monsieur Célestin, on va vous ramener chez vous. Si vous avez des vertiges ou si vous ne vous sentez pas bien, vous me faites signe. »
L'ambulancier doit être a peine plus agé que vous. Il a le visage rassurant et vous devinez derrière le masque un sourire courtois.
Il vous sort de l'hôpital. L'air est frais mais sain. Cela fait du bien de sentir la douce caresse de la bise sur votre visage.
Après avoir confirmé votre adresse, l'ambulancier manœuvre son véhicule pour faciliter votre transfert. Il place son ambulance à quelques centimètres de votre chaise avec l'habileté d'un pilote.
Il éteint le moteur, sort, et au moment où il pose ses mains sur le manche de votre chaise, un son très étrange retentit :
Une sirène d'alerte !
C'est bien celle du premier mercredi du mois… sauf que nous ne sommes pas le mercredi, et que cette fois-ci, ce n'est pas un exercice.
Pendant la longue sirène, l'ambulancier ne bouge plus, et reste muet.
Vous êtes tous les deux saisis par la solennité du moment…
La guerre est déclarée. La population doit rentrer chez elle.
Au même moment, à des milliers de kilomètres, un navire américain coule, avec à son bord près de 200 marins, qui rencontreront presque tous la mort dans les eaux de la Mer de Chine orientale.
Dix neuf Rafales français volent à toute allure pour rejoindre la base militaire de Djibouti, devenu avant-poste des forces armées françaises de l'OTAN.
Un commando danois est parachuté à 10km de la Cité Interdite, avec une mission : tenter d'assassiner le président de la République Populaire de Chine.
Du côté de Xi Jinping, il s'agit d'accomplir le plan Marche Rouge.
Il faut refermer la gueule du dragon sur l'oeuf d'or Taïwanais.
Des milliers de navires franchissent le blocus de l'OTAN, et vont tenter par tous les moyens de ne pas céder au feu des ennemis occidentaux.
Au même moment, le virus XY2021 amorce son ultime attaque : le vol massif des données.
Paralyser internet, c'est bien. Capter les informations stratégiques mal protégées : c'est mieux !
Il sera temps de revendre le fruit de ce hold up, aux plus offrants.
Le wallet de Bitcoins est prêt, restera à trouver le bon client.
Dans l'esprit des Grands du monde, tout devra se jouer vite.
Si Taïwan tombe dans les mains de la Chine Continentale, l'OTAN aura perdu sa crédibilité.
Si Taïwan conserve son intégrité : c'est l'armée chinoise qui sera humiliée.
Chaque camp se donne 3 jours. Trois petits jours pour renverser l'échiquier, et renverser l'équilibre mondial.
Pendant que la pygargue américaine plonge sur l'ennemi, le dragon chinois s'éveille.
Et au fin fond des forêts sibériennes, dans un petit chalet au bord d'un lac calme, Piotr Bogdanov s'apprête à devenir l'homme le plus puissant de la Terre.
Le 26 janvier 2022 à 20:54:35 :
J'ai découvert ton récit hier, il est très bon même si un peu sombre.
Tu as du talent, il faut continuer.
Si un jour celestin monte une équipe de survivant ça pourrait être sympa que les kheys te propose des personnages +/- autobiographiques ou inspirés de kheys pour les intégrer à l'histoire. (avec des stats toussa en mode RPG)
Merci pour cette jolie proposition. Mais je dois la décliner, étant donner que cela ne correspond pas à mon genre d'écriture.
Le 29 janvier 2022 à 10:16:16 :
vivement la suite
Elle arrive
Le 27 janvier 2022 à 21:47:31 :
Sweet ou short attack
tu perds pas le nord toi !
Hello !
Merci à tous pour vos encouragements sur la fic, et pour mon nouveau taff !
Comme je m'y attendais, mon nouveau poste est chronophage, mais deux nouveaux chapitres seront publiés ce week end !
Le 26 janvier 2022 à 02:37:14 :
UpSweet or swat + AstraZeneca en perfusion.
Oui attention je t'ai à l'oeil mon ptit père
Autre info :
Je commence un nouvel emploi demain. Je vais désormais me contenter de 2 chapitres par semaine, au moins le temps de prendre en main mon nouveau poste.
Puis, je reprendrai un rythme plus soutenu par la suite.
Pour ceux qui me suivent depuis le début, j'ai toujours privilégié la qualité à la quantité, et je continuerai.
En contrepartie, je m'engage à poursuivre le récit jusqu'à son terme
Le 23 janvier 2022 à 12:41:36 :
Je suis pas du genre actif ici je suis plus un ghostfag mais vraiment quali la fic continue comme ça
Merci ! Quel honneur d'avoir un message de ghostfag
A tous, merci pour votre soutien !
Le 22 janvier 2022 à 21:09:38 :
T'as pas honte de me faire ban ?https://image.noelshack.com/fichiers/2017/18/1493758368-mpytb.png
Pour que tout soit clair mon kheyou :
Sur d'autres sujets, je me fiche des insultes... Mais il est hors de question de cautionner quelconque insulte ou autre "sweet ou ca*ncer" sur ce topic.
J'écris pour mon plaisir, et pour celui des autres. Je compte bien que ce topic reste un espace de détente, de culture et de partage.
J'ai déjà suffisamment de pression IRL pour devoir en supporter sur ce topic.
Je suis à l'écoute des critiques constructives, mais aucunement des insultes ou autres conner*es.
Et, je ne cherchais pas à te faire ban, juste à faire supprimer ton poste. Il n'y a rien de personnel donc.
Si ban il y a... il faut se référer aux modérateurs en cas de réclamations.
Pour répondre au message que tu avais écris, j'ai décidé d'arrêter les stickers, parce que je trouve que c'était de plus en plus chiant à gérer, et cela n'apportait rien à l'histoire.
Mais à l'occasion il y en aura si cela ce justifie.
Je comprends que ça puisse gêner certains... j'en suis navré... mais c'est moi l'auteur de la fic donc...
CHAPITRE 5-4 – LE CALME AVANT L'OURAGAN
26 novembre 2021 – 17h17 – NEMOURS
Le temps passant, et avec l'aide de votre perfusion, votre épaule semble moins douloureuse, et vous tentez pour la première fois de vous lever, pour aller aux toilettes (l'envie se fait pressante).
La tête tourne un peu, il y a quelques mouches dans le champ de vision, mais finalement vous arrivez à vos fins.
Une ravissante infirmière fini par vous ramener le repas du soir, un peu en avance par rapport aux autres malades.
La purée est froide, et fade.
Vous avez beaucoup de mal à manger le poulet sec, votre machoire étant encore douloureuse (et couper de la viande avec un seul bras, c 'est sportif).
Et la compote industrielle baigne dans du sucre.
Vous avez connu repas plus agréable, mais votre appétit est pour un temps comblé.
Une nouvelle série d'avions de chasse passe à toute allure dehors, facilement reconnaissable par son grondement assourdissant.
Il est temps d'allumer la lumière… mais l'interrupteur ne répond pas. L'électricité n'est toujours pas revenue. Seul reste présent l'éclairage de sécurité, alimenté par le groupe électrogène, donnant une lumière blafarde à votre chambre.
La fatigue se fait de nouveau sentir, et vous vous rendormez, cette fois-ci sans subir de paralysie du sommeil.
Après un temps bien trop court à votre goût, l'infirmier revient pour prendre vos constantes.
«12/7, 37,1°C, satu à 99 %… c'est parfait ! Demain vous sortez Célestin. On va prévenir votre maman… enfin on va essayer. »
Vous êtes soulagé, demain ce sera la liberté, et vous serez à la maison.
L'infirmier ressort, mais stoppe au niveau de la porte de votre chambre, où une femme assez agée l'interpelle. Sa voix est essouflée et alarmée.
FEMME : Ah ! Tu es là ! Bon, je t'explique en vitesse : tout ceux qui peuvent libérer leur chambre doivent le faire. On va devoir faire de la place. Seules les urgences absolues restent en place, et on les rassemble au rez de chaussée. On fait ça le plus vite possible s'il te plait !
INFIRMIER : Hein quoi ? Mais qu'est ce qui se passe ? Qu'est ce que ca veut dire on libère la chambre ?
FEMME : Ca veut dire que ton cadre de santé et ton interne vont venir dans 5 minutes de désigner qui sort de l'hopital dans l'heure.
Elle s'avance dans la chambre, vous l'avez dans le champ de vision. Une soixantenaire à lunettes au visage angoissé vous regarde avec un sourire nerveux.
FEMME : Tiens, le patient à l'épaule ! Bonsoir Monsieur, je suis désolé, vous allez devoir nous quitter plus tôt que prévu ! Cas de force majeure. On va vous laisser les prescriptions nécessaire, et un VSAB va vous raccompagner chez vous.
CELESTIN : Ah… heu, d'accord, mais qu'est ce qu'il se passe ?
FEMME : Quoi vous êtes pas au courant ??
La femme regarde l'infirmier et vous même étonnée et alarmée.
FEMME : La Chine vient d'attaquer Taïwan ! Et une frégate française qui escortait un navire américain a été attaquée et détruite ! Le président a déclaré l’État d'Urgence depuis le Fort de Brégançon. Tous les membres de l'OTAN vont riposter.
Tout se précipite dans votre tête, cela fait beaucoup d'un coup !
INFIRMIER : Mon dieu Mon dieu ! Mais on évacue pourquoi au juste ? Il y a des risques ici ?
FEMME : Je ne pense pas, mais c'est un ordre qui est venu de tout en haut. Les hopitaux sont réservés désormais aux urgences COVID, urgences vitales et relatives hautes. Tous les autres actes et séjours sont annulés ou déprogrammés. Ils veulent que tout le monde rentre chez soi en vitesse, le temps que les coupures électriques cessent.
Vous êtes en panique… c'est la guerre ? Tout le monde doit rentrer chez soi ?
CELESTIN : Mais attendez attendez, comment vous savez tout cela ?
FEMME : Sur les radio-secours, on a reçu les infos directement. Ils vont enclencher les alertes à la population sous peu. On a un peu d'avance, je vous conseille d'en profiter.
Elle fini par repartir dans le couloir.
INFIRMIER : Bon… heu… je vous déperfuse de suite, et je vais voir l'interne pour votre sortie. Ne bougez pas tout de suite.
Maladroitement, il retire votre cathéter. Le stress le fait trembler, et il vous fait mal et éclate un peu votre veine.
INFIRMIER : Je suis désolé ! Vous inquiétez pas, ça va cicatriser.
Il court et sort de votre chambre.
Vous rassemblez le peu d'affaires que vous avez.
Vous avez besoin d'air, et entrouvrez la fenêtre de votre chambre.
Dehors tout est extrèmement calme. Vous entendez un petit groupe de passant rire dans la rue.
« Personne ne sait dehors… »
Le calme avant l'ouragan.
Le 22 janvier 2022 à 01:43:38 :
Je me suis tout tapé, franchement c'est du lourd. Après c'est bien de s'intérésser à l'aspect survivaliste mais j'ai l'impression que tout est allé trop vite en seulement 3/4j ça parait irréaliste je dirais
Merci pour tes encouragements.
Je n'ai pas la prétention de dire que ce récit est hyper réaliste.
Et comme toute fiction, je le dois de déformer un peu la réalité pour rendre l'ensemble interessant.
Après... imagine toi un vrai blackout internet+electricité... en 3/4 jour ce serait vite la jungle.
Prochain chapitre avant dimanche soir 😊
CHAPITRE 5- 3 – A L'AUBE D'UNE GUERRE
26 novembre 2021 – 11H27 – NEMOURS
Maman fini par vous convaincre de rester à l’hôpital.
« Tu n'as rien à nous prouver mon fils. On sait déjà que tu fais de ton mieux pour passer le cap ensemble. Tu as risqué ta vie pour nous… le pire qu'il puisse arriver c'est que tu meurs. Si cela arrivait… je n'y survivrais pas moi même »
Cette phrase vous a marqué.
Maman a raison.
Maman est déjà partie depuis quelques minutes, vous laissant seul dans la chambre.
A vrai dire, vous êtes plutôt content de ne pas devoir bouger tout de suite.
Votre épaule est encore très douloureuse, et l'infirmier vous a fait une perfusion de sédatif, afin de vous éviter de trop bouger.
Peu à peu, vous sentez une douce fatigue vous bercer.
Soudainement, un son extrêmement perçant vous réveille : un avion de chasse passe à vive allure quelques mètres au dessus de l'hôpital.
Le son vous a fait sursauter. Votre coeur bat la chamade.
Vous ne l'aviez pas vu, mais une personne se tient devant vous : un homme habillé d'un manteau trempé.
A y regarder de plus près, vous remarquez que l'ensemble de ses vêtements sont mouillés, et ses cheveux dégoulinent d'une eau poisseuse.
Il vous regarde intensément, sans dire un mot.
Vous prenez peur, et vous rendez compte que vous ne pouvez plus bouger ! Vous êtes paralysé !
Vos réussissez à tourner les yeux vers votre droite, et remarquez une nouvelle perfusion.
« Et oui Célestin… la fin est proche »
L'homme trempé vient de parler.
Il s'approche de votre lit.
« Je viens d'abord te tuer, avant d'aller tuer ta maman, et ta copine. »
Vous essayez de crier, mais aucun son ne sort de votre bouche !
« Tu m'as vu, tu m'as vu… plonger dans la Marne et tu n'as rien fait ! Petit salaud ! »
Non, c'est impossible, il n'a pas pu survivre ni vous retrouver ! C'est l'agresseur de Célestine !
« Tu m'as laissé crever sans réagir. Maintenant tu vas me rejoindre. »
Il se rapproche encore de vous. Vous entendez une voix lointaine vous appeler. Mais il vous est toujours impossible de bouger. Vous êtes en panique totale ! Pourvu qu'un infirmier entre !
L'homme s'assoit sur votre ventre. Votre respiration est coupée.
Il vous regarde ne disant rien. Son visage se muant peu à peu en un crâne squeletique.
AHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Vous sursautez violemment, une douleur irradiant votre épaule.
En face de vous, personne. Personne d'assis sur le lit !
Aucune perfusion nouvelle.
Vous respirez à toute vitesse, de grosses goûtes de transpiration perlant sur votre front.
Très vite un infirmier ouvre la porte, et se précipite sur vous.
« Monsieur Célestin que se passe t'il ? »
Vous le regardez, encore essouflé, avant de murmurer.
CELESTIN : Je, je ne sais pas… je crois que j'ai rêvé, je ne pouvais plus bouger ! Il y avait un homme, qui a essayé de me tuer.
L'infirmier vous fait un grand sourire, avant de poser sa main délicatement sur la votre.
INFIRMIER : Oh, une jolie paralysie du sommeil ! Ca arrive avec le médicament que l'on vous injecte actuellement.
CELESTIN : Mais, mais… c'était tellement réel !
INFIRMIER: Oui, parfois ce genre de symptôme est très réaliste. Mais je vous confirme que personne n'est entré dans votre chambre à part moi.
Vous dormez depuis… je dirais… 5 heures. J'ai eu peur que l'avion de chasse vous réveille, mais quand je suis passé vous ronfliez tranquilement.
Donc l'avion de chasse était réel, lui.
CELESTIN : J'ai eu la peur de ma vie ! J'ai bien cru que j'allais mourir.
INFIRMIER : Ca ne sera pas pour aujourd'hui, ni pour les jours prochains ! C'est pas votre épaule qui va vous empêcher de vivre. D'ailleurs comment vous sentez vous ?
CELESTIN : J'ai mal…
INFIRMIER : Je vois. Je vais demander au médecin si on peut vous soulager encore une fois. Mais avant, tension, température… la routine quoi.
Il vous examine quelques minutes, avant d'annoncer :
« Tension 11/7 , température 36,7°C, respiration normale… satu à 99 %… tout cela est parfait ! »
Il termine par balayer vos yeux avec une lampe de poche.
« Pas de signe de trauma… les pupilles se rétractent normalement… Célestin, vous êtes en pleine forme ! »
Il vous salue, avant de partir il vous dit :
« Vous allez pouvoir enfin manger ! Malheureusement ca sera repas froid, parce qu'on a encore eu une coupure cet après midi. »
Vous intervenez avant qu'il ne parte :
CELESTIN : Merci ! Ca tombe bien j'ai très faim… mais… au fait, il y a des nouvelles de Macron ?
INFIRMIER : Non, pas que je sache. Mais la radio ne fonctionne plus depuis ce matin… et d'après les ambulanciers, Macron aurait quitté Paris. Mais essayez de ne pas vous en faire d'accord ? Vous avez besoin de repos physique… et psychologique !
CELESTIN : Merci.
L'infirmier part.
Comment ? Marcon aurait quitté Paris ?
Ca sent très mauvais ça !
Simultanément, un autre son strident fait trembler vos tympans. Cette fois ci vous les voyez à travers la fenêtre ! Une escouade de 5 avions de chasse !
Sommes nous à l'aube d'une guerre ?
C'était lors d'une randonnée en montagne.
5 mètres devant moi, une dizaine de pierres aussi grosses que des boules de pétanque, à pleine vitesse, tombent d'une falaise de plusieurs centaines de mètres au dessus de moi.
Je me souviens encore du son de ses pierres fendant l'air et s'éclatant sur le sentier.
A quelques secondes près ces pierres défonçaient ma tête...
Je me suis pelotonné contre le sol, les bras protégeant mon visage.
J'ai eu peur pour ma vie, j'ai eu la nausée pendant 1 heure tellement que ça m'a traumatisé sur le coup !
Je peux vous dire que j'ai tracé sur le sentier, les mains sur la tête, le cœur battant la chamade.
CHAPITRE 5-2 – PRONOSTIC
26 novembre 2021 – 11H05 – NEMOURS
« Bon alors mon lapin, comment tu te sens? »
C'est la quatrième fois que votre maman vous pose la même question.
Elle est assise sur la chaise de garde malade à vos côtés.
Hormis la douleur pulsatile de votre épaule, et votre difficulté à respirer par le nez, vous vous sentez de mieux en mieux.
Vous avez même faim.
Quelqu'un toque à la porte.
« Bonjour Monsieur Célestin, je suis le docteur Dedeix, votre interne du jour ! »
Il entre avec un grand sourire rassurant. Ce docteur ressemble à s'y méprendre à Alain Delon en plus jeune.
Il invite maman à sortir.
Votre maman vous fait un grand sourire avant de rejoindre le couloir en fermant derrière elle.
DOCTEUR : Comment vous vous sentez ? Soyez franc, dites moi vraiment tout ce que vous ressentez.
CELESTIN : J'ai mal à l'épaule, c'est le plus pénible. Et je n'arrive presque pas à respirer par le nez. Sinon je vais plutôt bien si on met de côté la douleur. J'ai un peu la nausée de temps en temps… et je tremble un peu des mains…
Le docteur vous osculte en douceur, et tente de mobiliser un peu votre épaule. C'est très douloureux, et les larmes sont difficiles à retenir.
DOCTEUR : D'après la radio et l'echographie musculaire que nous avons faite lorsque vous étiez sédaté, votre muscle de l'épaule est déchiré. Pas complètement, mais la blessure de votre muscle est suffisament étendue pour que cela l'empêche de le contracter correctement. C'est la blessure la plus sérieuse. Ne vous inquiétez pas, le corps humain est bien fait, et le muscle va se reconstruire avec le temps. Vous avez l'avantage de l'âge, vous ne devrez pas garder de séquelles a priori.
Toutefois, gardez bien en tête que votre muscle aura besoin d'un repos total, et probablement de rééducation pour bien fonctionner à l'avenir.
L'extrémité d'un des os de l'épaule est légèrement fendu. Il n'y a rien à faire… ça va se resouder naturellement, et ça ne vous handicapera pas.
Les hématomes sur le bras sonr très moches, mais vont peu à peu se résorber. Il seront verts et jaunes d'ici quelques jours, et c'est normal.
Pour le nez, je comprends vos difficultés à respirer, mais vous avez eu un gros traumatisme. Il va se dégonfler dans les jours à venir. Nous l'avons draîné et réaligné aux urgences… Il sera encore douloureux pendant quelques semaines, avant de guérir.
La lèvre, c'est rien… vous aurez une cicatrice très discrête (ça fera un peu blessure de guerre pour les filles), et pour votre dent, vous l'avez surement senti il y a un petit appareillage métallique. Il faudra le faire enlever dans 1 mois chez un stomatologue.
Je crois que j'ai fais le tour…
Dans l'ensemble, vous avez beaucoup de chance ! Le traumatisme crânien est quasi nul, et vous n'avez aucune blessure à mauvais pronotic ! Vous êtes un solide gaillard.
Vous accusez le coup une nouvelle fois… Vous ne pensiez pas avoir pris de coups aussi sérieux !
Solide gaillard, ça reste à voir.
CELESTIN : Merci pour vos précisions. Quand est-ce que je vais pouvoir sortir ?
Le médecin vous regarde toujours avec ce sourire de beau gosse, il réfléchit quelques instants.
DOCTEUR : Je comprends votre impatience. Mais j'aimerais bien vous garder en observation encore quelques heures, je temps que la codéïne soit évacuée par votre corps, et pour être sûr que vous n'allez pas vous écrouler en sortant de la chambre.
J'aimerais vous faire sortir demain matin.
Demain matin ?
Il peut se passer beaucoup de choses à l'extérieur en 1 journée…
La fin de l'ultimatum sera un évènement majeur.
CELESTIN : Je peux en parler avec maman ?
DOCTEUR : Bien sûr ! Je vous laisse quelques minutes, je repasse tout à l'heure et on parle de votre protocole de sortie. Je vous donnerai les prescriptions et tout le reste…
Le docteur vous salue et sort.
Quelques secondes plus tard, maman revient auprès de vous.
CELESTIN : Au fait, où est Célestine ?
MAMAN : Elle est restée à la maison. Elle essaye de monter la batterie sur ta radio. Elle a dit qu'elle veut essayer d'apprendre par elle même pour être aussi autonome que toi.
CELESTIN : Elle est trop choute…
MAMAN : Oui. J'ai de la chance de l'avoir comme belle fille.
Vous baissez d'un ton
CELESTIN : Elle est armée ?
MAMAN : Oui, bien sûr, j'allais pas la laisser sans défense.
CELESTIN : Ca me rassure.
Vous respirez doucement, et vous essayez de soulager votre épaule en changeant de position.
CELESTIN : Le médecin veut me faire sortir demain matin. Il a dit que tout va se réparer tout seul. J'aurai juste à enlever mon appareil à la dent dans un mois et faire de la rééducation pour l'épaule.
MAMAN : C'est encourageant tout ça, je suis contente !
CELESTIN : Mais vu les circonstances… je pense que je ferais mieux de revenir dès que possible à la maison ! Tu en penses quoi ?
A VOUS DE CHOISIR :
Mettez vous à la place de maman, et conseillez Célestin sur la posture à adopter :
A) Il faut tout de suite calmer les ardeurs de Célestin, il doit absolument se reposer et être surveillé à l'hôpital. La situation extérieure est ce qu'elle est, mais Célestin doit être en forme pour l'affronter
B) Laisser Célestin choisir, mais en le prévenant que toute impatience peut être dangereuse vu son état de santé
C) Vous êtes d'accord avec Célestin, il fait l'extirper de l'hôpital. Vous le soignerez à la maison.
Le 16 janvier 2022 à 20:37:26 :
Le 16 janvier 2022 à 16:12:58 :
l'op comment tu fais pour etre callé dans plein de domaines dans ton recit ? ca m'avait marqué au debut notament avec le fonctionement des radios, mais là encore plus avec les.notions medicalesEn s'intéressant à plein de choses, simplement ? :
Je suis naturellement très curieux. Et j'apprends vite quand je suis intéressé
Le 17 janvier 2022 à 20:51:51 :
Bonnz fic + l'OP poste un chapitre tous les combien de temps ?Toutes les révolutions spectrales des miroirs cosmiques
Non, à chaque cycle lunaire randomisé au variant quadratique.
En réalité, j'essaye de poster au moins 2 fois par semaine. Parfois plus
Sinon... merci pour tous vos encouragements !
Le 07 janvier 2022 à 01:00:51 :
Je garde le topic en favori
Dans 3 mois je vais pouvoir habiter dans la maison que j'ai acheté dans la Meuse, quand je serai la bas je vais m'y mettre aussi
Si tu as besoin de mon aide, hésite pas
CHAPITRE 5-2 – AB IRATO
25 novembre 2021 – 10H15 – NEMOURS
Clairement, vous avez très mal.
La douleur à votre épaule gauche vous fait transpirer, et vous lâchez le volant quelques instants pour soulager la tension de votre muscle.
Heureusement que vous êtes sur une boîte automatique…
La tête vous tourne très légèrement. Et le sang continue de couler depuis votre lèvre.
Après une dizaine de minutes de conduite, vous arrivez devant la maison de maman.
Célestine se rue sur la voiture, et ouvre la portière.
Maman la suit de près, et constate avec horreur votre visage tuméfié.
MAMAN : Qu'est ce qu'il t'ont fait !
CELESTINE : Ne bouge pas chéri. Il faut d'abord être sûr que tu n'as pas de traumatisme cérébral.
Vous peinez à répondre, vous ne vous sentez pas très bien. Vous constatez que Célestine bascule le siège conducteur vers l'arrière, de telle manière à ce que vous vous retrouviez quasi allongé.
Votre épaule vous fait souffrir de plus en plus à chaque minute.
Maman arrive avec des ciseaux, et découpe la manche gauche de votre t-shirt et pull.
Peu à peu elle découvre un bras constellé de tâches rouges et blanches. Une partie de votre épaule est gonflée.
Célestine change la fréquence de votre radio, et se cale sur le 9.
CELESTIN : qu'est ce que tu fais ?
CELESTINE : bah j'appelle les secours pardi !
CELESTIN : Mais ça sert à rien, je me suis juste pris des gros coups… c'est normal si j'ai mal !
MAMAN : Tu verrais ta tête tu prendrais peur… on appelle les pompiers et puis c'est tout !
Vous ne vous sentez pas capable de lutter. Votre épaule vous accapare votre esprit. La douleur devient difficilement supportable. Vous transpirez abondamment.
Vous entendez vaguement une conversation entre une femme et Célestine à la radio. Peu à peu la douleur s'atténue, et vous vous enfoncez dans le noir.
26 novembre 2021 – 09h12 – HÔPITAL DE NEMOURS
Les lumières tournent autour de vous.
Et subitement vous avez le sentiment de reprendre le souffle, violemment.
Vous vous réveillez, allongé dans un lit d’hôpital.
Vous êtes dans une chambre assez petite, mais seul. Une horloge devant vous indique 9h12.
Vous vous sentez un peu perdu, et vous tentez de vous lever.
Une douleur violente irradie votre épaule gauche, et vous vous rendez compte que vous êtes perfusé à la main droite.
Une poche vide indique que l'on vous a injecté de la codéïne, et une solution saline continue de couler dans le cathéter.
Votre bras gauche et votre épaule est enveloppé dans des bandages. Vous sentez rapidement également un pansement sur votre lèvre inférieur, et une sorte de boudin de tissus est placé sur votre nez.
Rapidement les choses commencent à vous revenir en tête.
Putain… vous avez pris cher !
Vous prenez la sonnette d'appel, pendant que vous tentez de vous assoir sur le lit, non sans grande difficulté.
Rapidement, un infirmier entre dans la chambre.
« Tiens, Monsieur Célestin s'est reveillé ! Bonjour ! »
Vous tentez de lui répondre, mais votre voix est cassée.
« Oh non non non, on reste allongé s'il vous plait. Je m'appelle Maxence, et le docteur ne va pas tarder à venir vous voir. »
L'infirmier retire la perfusion vide, et vous questionne :
« Votre douleur, sur une echelle de 1 à 10, quand vous restez tranquile ? »
Votre voix rauque tente de dire « 4 »
« Quatre ? Bon, il y a du mieux alors. On va passer au paracétamol. Une perfusion de 1000mg… ça va vous soulager. Et la tête elle tourne toujours ? »
Vous faites non de la tête.
« Bon ! Que de bonnes nouvelles. »
Vous réussissez enfin à articuler quelques mots :
CELESTIN : Je suis où ? Qu'est ce qu'il s'est passé ?
MAXENCE : Vous êtes à l’hôpital de Nemours. On est vendredi matin. Je ne connais pas tous les détails, mais visiblement vous avez échappé à un passage à tabac. Votre agresseur ne vous a pas loupé. Vous avez le Deltoïde de déchiré, et peut être l'acromion fêlé… le nez est cassé et le sous-labial est bien abimé. On vous a refixé la deuxième incisive inférieure droite, qui était en train de se déchausser.
Mais avec tous vos malheurs vous êtes chanceux ! Quelques commotions et hématomes qui vont se résorber rapidement, et tout le reste va se réparer tout seul si vous vous ménagez. Dans une quinzaine de jours l'essentiel de vos blessures seront rétablies ! A part le deltoïde… il faudra quelques semaines de plus, avec le bras en écharpe. Mais le médecin va vous reparler de tout ça.
CELESTIN: Et ma maman ? Ma copine ? Et je sors quand ?
MAXENCE : Détendez vous. Votre mère a été autorisée à rester dans la salle d'attente, malgré les mesures COVID, je vais la prévenir. Pour le reste, faudra voir avec le médecin.
Sur ce, je vous dis à plus tard. Tâchez de vous reposer. Vous êtes encore un peu codéïné dans le sang, ça va vous aider à dormir.
L'infirmier part rapidement, vous laissant seul.
Vous repensez à tout ce qu'il s'est passé.
Vous avez été blessé… juste parce que vous avez voulu faire justice par vous même.
Pourquoi voulez vous jouer au héro comme ça ?
Pourquoi vous vous mettez en danger ?
Soudainement, une pensée vous assaillit… le 26 novembre… c'est aujourd'hui la fin de l’ultimatum !
Le 15 janvier 2022 à 21:03:01 :
J'ai tout lu. C'est excellent.
Merci !
Maintenant tu sors la sweet ou cancer du pancréas fulgurant et incurable
https://image.noelshack.com/fichiers/2017/22/1496583962-risisingecigarette.png
Par contre, pas ce genre de commentaire stp. Je signale systématiquement !
Merci par avance
Surtout que je laisse jamais une fic sans sweet.
Le 15 janvier 2022 à 12:25:20 :
Le 15 janvier 2022 à 12:24:57 :
bah ca depend ou tu roules , tu vas pas rouler pareil si t es hors aglo , sur autoroute ou en agglo l ahuraT’es sur une nationale
retour à 80, sauf indication à 90.
CHAPITRE 5-1 – FAUBOURG SAINT HONORE
25 novembre 2021 – 10H15 – PALAIS DE L'ELYSEE, PARIS
« C'est absolument hors de question ! »
Le directeur de cabinet du président de la République tape sur la table.
« Il est hors de question de lui conseiller une évacuation immédiate d'un quart du pays, sous pretexte qu'il existe un risque parfaitement hypothétique, et d'une probabilité insignifiante. »
Il fouille dans la multitude de documents présents en face de lui, avant d'en retirer une fiche de couleur rouge.
« Tenez, ils disent bien que… bien que non nul, le risque de fragilisation de la cuve du réacteur suite à la fusion partielle du coeur, est un risque qui demeure très faible. Le robot d'inspection a relevé une simple fissure de 3m environ, et d'une profondeur de 3cm au plus profond, certainement dû au choc thermique de l'eau, du corium et de la cuve à température ambiante. Le corium s'étant refroidit, la fragilisation de la cuve est insuffisante a elle seule... »
Il tape son doigt sur la phrase qu'il vient de lire.
« C'est marqué noir sur blanc ! Risque très faible »
En face du directeur de cabinet, un jeune homme d'une trentaine d'année souffle d'agacement, avant d'ajouter :
« Un risque très faible dans le nucléaire, c'est déjà bien trop élevé ! Ce que vous ne comprenez pas, c'est qu'encore à l'heure actuelle, nous n'avons pas réussi à reprendre le contrôle sur la fusion ! Les taux de radioactivité sont démentiels, et on ne comprend pas pourquoi... Ce qui est en train de se passer, c'est normalement impossible ! Et pourtant ça a eu lieu.
Vous vous rendez compte qu'on a des pics de plusieurs Sieverts dans certaines zones de la centrale ?
C'est à dire que si la centrale était à la place de l'obélisque de la Concorde, nous serions déjà mortellement irradiés ! »
Le directeur de cabinet se lève, à bout de souffle :
« On a déjà évacué un tiers de la Seine Maritime, des milliers de personnes dorment dans les gymnases qui ne sont même pas chauffés à cause des coupures électriques ! J'ai Paluel qui est en panne, et j'ai la centrale du Blayais qui est à l'arrêt aussi. On a jamais importé autant d'électricité, et j'ai l'Allemagne et l'Espagne qui me disent qu'ils vont plus pouvoir assurer ! Si j'ordonne l'évacuation comme vous le voulez, comment je fais pour déplacer 20 millions de français moi ? Entre les coupures de courant, les coupures d'internet, et la guerre de Taïwan imminente...»
Il se rassoit, visiblement étourdit, avant de continuer sur un ton plus calme :
« Je comprends que vous cherchez à vous couvrir en cas de problème sérieux. Pour vous, le moindre risque est un risque de trop. Mais dire à Emmanuel que 1 quart du pays risque peut être une hypothétique radiation à la Tchernobyl… alors que je vais devoir lui dire que la Chine ne compte pas renoncer à son invasion, et que le variant Omicron a été détecté en France… et sans compter que nous ne réussissons pas à lutter contre XY2021... »
Il prends une grande inspiration avant de dire :
« Je ne peux pas. Le risque est trop faible pour évacuer autant de monde. Mais on ne va pas ne rien faire. Dites que la présidence préconise d'augmenter la taille de la zone d'évacuation, à toute la Seine Maritime. C'est le maximum que je peux faire avaler au président. Les habitants seront conduits plus loin vers le Sud. Surtout pas en Ile de France, car on va comme vous le savez verrouiller les grandes agglomérations. On évacue le département, sauf la métropole de Rouen. Les Rouennais sont assez éloignés. On ne prévient que la population concernée. Pas de panique sur France Inter. On évoque le principe de précaution, et on laisse le temps aux gens de s'organiser. On fera en sorte aussi que la Normandie ne soit pas coupée du réseau électrique. »
Le téléphone sonne. Le directeur de cabinet fait signe à son interlocuteur de sortir.
« Oui, allo ? Oui Claire... »
Le directeur de cabinet soupire à chaque phrase prononcée par son interlocutrice.
« Merci Claire... »
Il raccroche, puis compose un numéro à deux chiffres.
« Monsieur le Président ? Je viens d'avoir notre attachée diplomatique. C'est confirmé, le Pentagone confirme que les forces chinoises sont en mouvement. Ils vont attaquer avant la fin de l'ultimatum. Biden nous demande si on est de la partie. »
Après quelques secondes, le directeur ferme les yeux, et avant de raccrocher, dit :
« Bien Monsieur le Président. »
Le directeur compose un autre numéro, celui de sa secrétaire.
« Vous pouvez me mettre en relation avec Balard s'il vous plait ? Oui, l’État Major. Oh heu… attendez, aussi, essayez de prévenir ma femme, dites lui de partir à Solenzara, elle comprendra. Je l'y rejoindrait dès que possible. »
Dès que possible… si c'est possible.