« Cette fois, avec la guerre, cela permet de délimiter notre territoire », explique Charbel, le gérant d’une galerie d’art du quartier. « Cette guerre est la leur, pas la nôtre ». Il pointe du doigt la place des Martyrs, sur laquelle des réfugiés du sud du Liban se sont installés sommairement. « Nous ne voulons pas de réfugiés, ils peuvent être infiltrés par des combattants du Hezbollah », explique à son tour un client de la galerie, riche habitant du quartier.
« Nous ne voulons pas connaître la même chose ici », explique Charbel, qui assure tenir à portée de main un pistolet Glock pour se défendre contre d’éventuels réfugiés intrusifs. Il évoque aussi le village chrétien d’Aitou dans le nord du pays, qui a été touché le 14 octobre par une frappe qui visait un immeuble abritant des réfugiés, tuant 22 personnes dont 12 femmes et 2 enfants.
Député d’une circonscription d’Achrafié et membre du parti Kataëb allié des Forces libanaises, Nadim Gemayel s’emporte : « on n’a pas été capable de se libérer du Hezbollah. Si les Israéliens s’en chargent, tant mieux ! » Le fils de Bachir Gemayel précise néanmoins ne pas vouloir faire connaître à la communauté chiite l’humiliation connue par les chrétiens après avoir perdu la guerre civile.