Dans la salle, les chaises sont disposées en cercle. L'ambiance est détendue, avec des bouteilles de vin et des apéritifs disposés au milieu. "En 17 ans, moi, j'ai essayé tous les sites", raconte une participante. "Tindr a perdu 6% de ses membres payants l'année dernière, ce n'est pas un hasard. Il commence à y avoir une prise de conscience, un ras-le-bol", explique Arnaud Poissonnier. L'entrepreneur parisien a eu l'idée de ces rendez-vous après dix ans de "dating" et c'est lui qui anime les débats.
Julien a 30 ans, il est le seul homme du groupe et est peu loquace, mais il raconte que lors des discussions sur les applications de rencontres, il ressentait la même pression que pour un entretien d'embauche. "Pour les hommes, il y a des critères physiques, de statut social, financiers…", estime-t-il. À ce propos, Louisa Amara, animatrice depuis quatre ans du podcast Single Jungle, sur le célibat assumé, raconte cette anecdote : "Un jeune homme m'a lancé : 'Ça ne te dérange pas, je suis allé manger avant. Comme ça, il n'y a pas de risque que tu me demandes à manger'."
Des goujateries, des infidélités "assez faciles à repérer", disent certaines. Mais aussi des micro-agressions plus violentes : "On m'a déjà dit : 'Tu es charmante mais il faudrait que tu perdes une ou deux tailles avant le premier rendez-vous' ou 'Que fais-tu sur cette appli ? Perds 20 kilos et reviens'. Ça me peinait vraiment."
"J'ai fini par aller consulter une psy et je lui ai dit : 'Je veux juste parler des rencontres pourries que je fais. Ma famille, ça va !'", raconte-t-elle. Aujourd'hui, elle confie avoir renoncé au couple et à la maternité, et dit s'épanouir avec des amants réguliers… rencontrés dans la vraie vie.