Tatawindy
2024-09-22 08:16:10
Qui a bien pu tuer aussi sauvagement la jeune Sophie Narme, 23 ans, lors de la visite d'un appartement à Paris ?https://image.noelshack.com/fichiers/2024/38/7/1726984147-67d6742b-4516-4fb6-acdd-a5eff3be0d2c.jpeghttps://image.noelshack.com/fichiers/2024/38/7/1726984156-c6a168e0-60a1-4b1e-b770-42871323df81.jpeg
Le 4 décembre, après un coup de fil inquiet des parents, c'est son patron qui découvre son cadavre, à demi nu, baignant dans une odeur médicamenteuse d'éther. Ce jour-là, Sophie devait faire visiter un petit deux pièces, entièrement remis à neuf, rue Manin (la même rue où la petite Lola sera tuée), à un certain Monsieur Duboste.
Voilà un mois qu’elle avait rejoint une agence immobilière parisienne, située à deux pas de l’Étoile. Son énergie et son élégance (elle aime les accessoires de luxe, comme cette ceinture Chanel qu'elle portait le jour du drame, et avec laquelle elle a été étranglée) sont appréciées dans l'agence, tout comme ses compétences linguistiques (elle est bilingue en anglais, à la suite d'un séjour d’un an aux États-Unis, comme jeune fille au pair).
La jeune Sophie, de son côté, s’est vite prise au jeu des visites et du contact commercial. Peu scolaire (elle a eu son bac à 21 ans), elle avait d’abord songé à une carrière d'esthéticienne, avant de pencher pour le secteur l’immobilier, plus lucratif et prometteur à ses yeux. Sophie est une fille bien élevée, sérieuse, qui aime sortir de temps à autre, notamment en compagnie de sa sœur Caroline, avec laquelle elle se rend parfois en boite de nuit. Elle habite avec sa mère et son beau père une belle maison dans les Yvelines.
En somme, une vie de jeune fille tout à fait normale (peut-être un peu plus gâtée que la moyenne, un peu mieux élevée aussi), mais sans problème en tout cas. Rien qui puisse à première vue expliquer son meurtre ce mercredi 4 décembre. Et son viol, puisqu'on retrouve son corps a moitié dénudé, ainsi que des traces très récentes de sperme : celles du meurtrier, qui de toute évidence est ce fameux Monsieur Duboste, dont on ne sait rien, puisqu'il a donné un faux nom et un faux numéro.
Hélas nous ne sommes qu'en 1991, et le fichier centralisé des ADN n'existe pas encore. Pire, la justice commet une faute irréparable : elle égare l'écouvillon contenant le sperme du violeur... laissant partir le seul indice matériel tangible de cette affaire. De quoi offrir au mystérieux Duboste de beaux jours devant lui, et lui permettre de commettre d’autres crimes ?
C’est en tout cas l’intuition du pôle “cold cases” du parquet de Nanterre, qui a fait récemment le lien avec une autre affaire survenue huit en plus tard, en mai 1999. En région parisienne aussi. Le profil des victimes et le mode opératoire se ressemblent :
Cette seconde victime, une certaine Estella âgée de 19 ans, travaille aussi dans l'immobilier. Elle aussi est sollicitée par un potentiel client, inconnu de l'agence jusque là, et qui s'est choisi un nom d'emprunt des plus banal : Monsieur Rigot. Et elle aussi va subir une agression particulièrement brutale lors de la visite, avec l'utilisation d'éther pour l'évanouir. Mais :
A la différence de Sophie, Estella va feindre de perdre connaissance et se défaire discrètement ses liens pour mieux attraper les testicules de son agresseur et les broyer dans sa main (et ce, alors que ce dernier s'apprêtait manifestement à la violer, puisqu'il avait pris soin de retirer son pantalon et avait commencé à la caresser).
La suite : Estella s'enferme dans un cagibi dans l'appartement et prie pour que la serrure du placard tienne bon. L'autre, après avoir hurlé de douleur, tambourine pour la faire sortir. L'idée de voir sa proie lui échapper le met dans une colère froide. Au bout d'un certain temps, il décide néanmoins de foutre le camp vite fait. Quatre heures plus tard, après une éternité silencieuse, Estella se décide de son côté à sortir du placard et à prévenir la police.
Coup de bol : du sang est retrouvé sur une chaussure de la jeune femme, contenant l'ADN de son agresseur. Mais, là encore, nous ne sommes qu’en 1999, et le fichier des ADN n’est pas encore disponible. Et, là encore, la justice va commettre des erreurs :
Lorsqu’une première fois, en 2010, l’ADN concorde avec une autre affaire (celui d'un homme qui vient de filmer sous les jupes de femmes dans un supermarché), le courrier du laboratoire se perd et le parquet de Meaux, qui allait enfin recevoir par ce courrier l’identité de l’agresseur d’Estella, n’en saura rien.
Il faut attendre 2020 pour qu’enfin la connexion se fasse véritablement :
L’agresseur d’Estella, et probablement de Sophie, est à nouveau interpellé dans un supermarché de Carpentras où il filmait sous les jupes des clientes. Il a un nom,Dominique Pélicotet bientôt un surnomle monstre de Mazan.