CompteBanni23
2024-08-28 11:04:18
il avait rédigé un texte où il exprimait sa fatigue, une partie du texte a été lue sur France Culturehttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
https://www.instagram.com/reel/C_KTCu0BK7q/https://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
sinon le texte entier est ci dessoushttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
résumé : n'allez JAMAIS travailler à l'usine, sauf à la limite pour un stage ou job d'été de 1 ou 2 mois si vous avez pas le choixhttps://image.noelshack.com/fichiers/2022/37/1/1663014384-ahi-pince-mais.png
"De l'acier au satin, des ouvriers aux assassins"
Dans l’émission ce matin, a été lu le texte suivant, écrit par Pierre Gwiazdzinski (1997-2024), ouvrier d'Audun-le-Tiche (Lorraine), disparu le 27 juillet 2024 à l'âge de 27 ans, avec l'accord de sa famille :
"De l’acier au satin, des ouvriers aux assassins
Un Américain célèbre nommé Henri Ford à créé un monstre à deux têtes. D’une part une révolution industrielle et de l’autre un asservissement ouvrier.
Une formule, résume très bien ce statut des ouvriers les fameux "Mozart assassinés". Ils portent leur peine au travail en serviles bras robotiques humanoïdes, alors qu’ils cachent souvent des talents insoupçonnés.
Et tout ça pour quoi ? Payer un loyer indécent, rembourser un crédit voiture qui leur sert principalement à se rendre à l’usine ou à faire quelques courses dans un magasin discount toujours trop cher pour leur budget ?
En ayant mis les pieds dans ce milieu, chaussures de sécurité comprises, j’ai eu l’occasion de rencontrer quelques-uns de ces Mozart.
Des gens humbles, travailleurs et malheureusement résignés. Ces hommes dissimulaient souvent des talents inexploités et pour leur plus grand malheur, ils n’en avaient même pas conscience.
Qu’est-ce qui est le pire, le mal de dos ? Les insomnies liées au travail posté de l’industrie ? Non ! Le pire, c’est la résignation !
Se contenter de ce qu’on a alors que l’on possède sans doute d’autres talents. Voilà le pire. Il y a une frustration indescriptible à faire un travail répétitif dénué de sens quand on a des idées plein la tête, mais le cerveau embrumé.
La question serait de savoir qui est fautif ? La société ? La brutalité parfois indécente de la vie ? L’éducation ? L’école ? Un mélange de tout cela sans doute. Je pense qu’il y a des gens qui ne sont tout simplement pas adaptés à cette société, des "handicapés sociaux" si l’on peut dire.
N’y aurait-il pas un travail à faire dès l’enfance, au-delà du simulacre d’orientation en vigueur ? Pourquoi pas des stages multiples, plusieurs à chaque âge, à chaque classe ? Tester des métiers, des idées diverses proposées aux enfants en construction, pour justement les aider à construire un avenir qui ne leur fera pas regretter leur passé. Et des méthodes différentes pour les enfants différents afin que chacun trouve sa place.
Zola, Hugo et d’autres ont déjà écrit à ce sujet. C’était il y a plus d’un siècle, mais rien n’a changé.
Bien sûr, il y eut les "35 h", les congés payés et autres poudres aux yeux.
Mais si l’on compte 10 heures au bas mot entre la préparation, la route aller-retour, les heures de travail (voir plus en fonction du bon vouloir de la pause repas décidée par la direction) et huit heures de sommeil (si toutefois on y parvient) que nous reste-t-il ? 6 h heures de vie ? Elles sont consacrées à la "vie de famille" si les horaires sont compatibles bien sûr, aux tâches ménagères et autres corvées. Pour finir, il nous reste 45 minutes pour nous abrutir devant Netflix avant de recommencer ce cycle infernal.
Force est de constater que pas grande chose n’a évolué depuis Marx. Si on a la "chance" d’œuvrer dans les hautes sphères, on travaille pour un capital et une reconnaissance certaine, mais pour ces ouvriers qu’en est-il ? Ils sont des "invisibles" de la société pour les plus "chanceux" et des "oubliés méprisés" pour les autres.
Avec ce système, on a créé des êtres malheureux, dépressifs, insomniaques, bourrés de cachetons en guise de Soma.
Système dystopique accepté par la plupart des citoyens soumis malgré eux.
Et loin de moi de propager des idées gauchistes. Je ne suis pas politisé, je suis simplement submergé dans ce système dégoûtant.
Monde ouvrier, Monde oublié"