[INTERESSANT] Typologie des patients se présentant aux urgences

mecsolitaire75
2024-07-15 19:00:21

A l’heure actuelle, les chiffres indiquent que :

10% des patients consultent aux urgences pour… rien, c.-à-d. un motif ne requérant d’aucune expertise médicale urgente, aucun bilan complémentaire, qu’il soit biologique ou d’imagerie.[1] C’est typiquement le bouton sur le nez, l’aphte dans la bouche, la petite plaie qui nécessite un pansement simple.

60 à 70% des patients ont un état de santé stable et consultent à défaut d’avoir trouvé un praticien de médecine de ville (médecin traitant, remplaçant, SOS médecins), pour lesquels un bilan biologique et / ou d’imagerie peuvent être prescrits.

Enfin, 10 à 30% des patients consultent dans le cadre d’une urgence réelle, d’état de santé précaire pouvant s’aggraver sans soins, de pronostic vital engagé, de soins de réanimation.

:d) https://francais.medscape.com/voirarticle/3607483?form=fpf

mecsolitaire75
2024-07-15 19:00:36

Cette évolution de la médecine d’urgence peut être expliquée par trois phénomènes :

Tout d’abord, une difficulté d'accès aux soins médicaux de ville. Je ne m’épancherai pas sur le sujet mais il existe une raréfaction du nombre de médecins généraliste sur le territoire : des médecins qui rencontrent des difficultés à se faire remplacer lors de leurs départs en retraite ou même lors de leurs départs en vacances ; une activité libérale qui séduit de moins en moins les jeunes médecins, qui se tournent davantage vers des pratiques mixtes, des mi-temps hospitaliers ou vers une sur-spécialisation avec la multiplication des diplômes universitaires (activité de gynécologie, médecine du sport et l’essor de la médecine esthétique, très attrayante depuis quelques années) ; et puis, clairement, l’image ancestrale du MG qui bossait de 7h à 22h entrecoupés de visites à domicile, n’existe plus.

Deuxième phénomène : des voies de recours de moins en moins utilisées par les patients ou dont le fonctionnement n’est pas adapté. Je m’explique : Un patient qui n’a pas de médecin traitant (ou si celui-ci est en congés) et qui souhaite une consultation le jour même ira chercher une fois sur Doctolib, se verra confronté à un refus et ne prendra pas forcément la peine de tenter d’appeler d’autres praticiens ou d’appeler SOS médecins. Il se dirigera vers les urgences ; Un patient qui cherche à joindre son médecin traitant hors horaires d’ouvertures : la messagerie indique que « pour toute urgence, adressez-vous aux urgences, appelez le 15 ». Que fait le patient ? Il écoute les consignes de son médecin et se dirige vers les urgences; Un patient qui appelle SOS médecins : la secrétaire lui répond que le médecin passera dans 2 à 4 heures, c’est trop long, il se dirige vers les urgences ; Un patient qui téléconsulte un médeci : les délais étant plus favorables, le seul hic est que dans une grande partie des cas, la médecine par écran interposé sans examiner le patient a clairement ses limites et devant l’absence de diagnostic, le médecin l’adresse aux urgences ; Le patient qui appelle le 15 et le 15 qui réoriente facilement vers les urgences. Là encore, la médecine téléphonique a ses limites, au moindre doute, on sécurise, on envoie aux urgences.

Enfin, la praticité et facilité d’accès aux urgences : horaires illimités, pas besoin de chercher un praticien, pas besoin d’attendre SOS médecins. Souvent, un appel des pompiers et hop, direction les urgences. Le patient aura la certitude d’être vu par un médecin, quel que soit le motif de recours, après qu’il ait été enregistré à l’accueil des urgences.

Et je ne parle pas du vieillissement de la population et de sa résultante, la hausse de la population gériatrique qui compte pour près de 25% des passages aux urgences.

Sartorin
2024-07-15 19:00:53

On est plus proche des 10% vraies urgences que des 30% :hap:

mecsolitaire75
2024-07-15 19:01:40

Le 15 juillet 2024 à 19:00:53 :
On est plus proche des 10% vraies urgences que des 30% :hap:

t'es soignant ? Tu peux témoigner ? :(

mecsolitaire75
2024-07-15 19:03:20

:up:

Sartorin
2024-07-15 19:03:44

Le 15 juillet 2024 à 19:01:40 :

Le 15 juillet 2024 à 19:00:53 :
On est plus proche des 10% vraies urgences que des 30% :hap:

t'es soignant ? Tu peux témoigner ? :(

Oui, et des vraies urgences il y en a très peu
Rien que tout ce qui est entorses etc. ça prend une place folle alors que bien souvent il n'y a rien à faire à part paracétamol + glaçage

dumbdelor
2024-07-15 19:04:24

Origines des patients ?https://image.noelshack.com/fichiers/2020/09/4/1582801038-depardieu-scooter.png

Guest_a_Pau
2024-07-15 19:05:04

J'ai bosser aux urgences entre 2020 et 2023, 20 - 30 % de vrai urgences c'est le max

minette30years
2024-07-15 19:05:12

Et donc pourquoi on fait pas des files d'attente pour patients urgents et non urgents?

Fin quand je suis brulé au 3eme degré c'est pas normal d'attendre 4h.

mecsolitaire75
2024-07-15 19:05:14

Le 15 juillet 2024 à 19:03:44 :

Le 15 juillet 2024 à 19:01:40 :

Le 15 juillet 2024 à 19:00:53 :
On est plus proche des 10% vraies urgences que des 30% :hap:

t'es soignant ? Tu peux témoigner ? :(

Oui, et des vraies urgences il y en a très peu
Rien que tout ce qui est entorses etc. ça prend une place folle alors que bien souvent il n'y a rien à faire à part paracétamol + glaçage

Et juste pour savoir : une difficulté à respirer, néanmoins sous contrôle, est-ce une urgence selon ? :(

mecsolitaire75
2024-07-15 19:05:56

Le 15 juillet 2024 à 19:05:12 :
Et donc pourquoi on fait pas des files d'attente pour patients urgents et non urgents?

Fin quand je suis brulé au 3eme degré c'est pas normal d'attendre 4h.

C'est déjà fait, ils priorisent :ok:

mecsolitaire75
2024-07-15 19:06:53

:up:

FRAGlLUXENTrei
2024-07-15 19:07:01

Le 15 juillet 2024 à 19:00:36 :
Cette évolution de la médecine d’urgence peut être expliquée par trois phénomènes :

Tout d’abord, une difficulté d'accès aux soins médicaux de ville. Je ne m’épancherai pas sur le sujet mais il existe une raréfaction du nombre de médecins généraliste sur le territoire : des médecins qui rencontrent des difficultés à se faire remplacer lors de leurs départs en retraite ou même lors de leurs départs en vacances ; une activité libérale qui séduit de moins en moins les jeunes médecins, qui se tournent davantage vers des pratiques mixtes, des mi-temps hospitaliers ou vers une sur-spécialisation avec la multiplication des diplômes universitaires (activité de gynécologie, médecine du sport et l’essor de la médecine esthétique, très attrayante depuis quelques années) ; et puis, clairement, l’image ancestrale du MG qui bossait de 7h à 22h entrecoupés de visites à domicile, n’existe plus.

Deuxième phénomène : des voies de recours de moins en moins utilisées par les patients ou dont le fonctionnement n’est pas adapté. Je m’explique : Un patient qui n’a pas de médecin traitant (ou si celui-ci est en congés) et qui souhaite une consultation le jour même ira chercher une fois sur Doctolib, se verra confronté à un refus et ne prendra pas forcément la peine de tenter d’appeler d’autres praticiens ou d’appeler SOS médecins. Il se dirigera vers les urgences ; Un patient qui cherche à joindre son médecin traitant hors horaires d’ouvertures : la messagerie indique que « pour toute urgence, adressez-vous aux urgences, appelez le 15 ». Que fait le patient ? Il écoute les consignes de son médecin et se dirige vers les urgences; Un patient qui appelle SOS médecins : la secrétaire lui répond que le médecin passera dans 2 à 4 heures, c’est trop long, il se dirige vers les urgences ; Un patient qui téléconsulte un médeci : les délais étant plus favorables, le seul hic est que dans une grande partie des cas, la médecine par écran interposé sans examiner le patient a clairement ses limites et devant l’absence de diagnostic, le médecin l’adresse aux urgences ; Le patient qui appelle le 15 et le 15 qui réoriente facilement vers les urgences. Là encore, la médecine téléphonique a ses limites, au moindre doute, on sécurise, on envoie aux urgences.

Enfin, la praticité et facilité d’accès aux urgences : horaires illimités, pas besoin de chercher un praticien, pas besoin d’attendre SOS médecins. Souvent, un appel des pompiers et hop, direction les urgences. Le patient aura la certitude d’être vu par un médecin, quel que soit le motif de recours, après qu’il ait été enregistré à l’accueil des urgences.

Et je ne parle pas du vieillissement de la population et de sa résultante, la hausse de la population gériatrique qui compte pour près de 25% des passages aux urgences.

et 4ème point : les cassos qui s'ennuienthttps://image.noelshack.com/fichiers/2024/29/1/1721063218-1611764799-1598640227-ahiahi.png

mecsolitaire75
2024-07-15 19:08:08

Quelques exemples afin d’illustrer mes propos, qui sont, là encore, je vous l’assure, véridiques :

L’œil qui gratte depuis 3 semaines, c’est pour les urgences.

Le cor au pied et la verrue plantaire, c’est pour les urgences.

Le traumatisme de cheville il y a 15 jours en vacances d’un patient qui marche sans douleur et qui veut simplement une radio pour s’assurer que rien n’est cassé, c'est pour les urgences.

Le patient qui a consulté la veille, l’avant-veille, l’avant avant-veille dans trois services d’accueil des urgences différents, pour qui toutes les explorations ont été menées, sans argument en faveur d’une prise en charge urgente et d’un diagnostic grave mais qui reconsulte pour avoir un 4e avis, c'est pour les urgences (et souvent tard le soir).

L'otalgie évoluant depuis 4 jours, au retour de ses vacances (il n'a évidemment pas consulté en vacances) et qui, à 4h du matin, ne tolère plus la douleur (il n'a pris cependant aucun anti douleur) appelle le SAMU. Arrêt sur image, je répète "QUI APPELLE LE SAMU". C'est pour les urgences. A aucun moment on ne va réanimer son oreille, ni pratiquer une intervention à "oreille ouverte", non, on va lui prescrire des gouttes pour les oreilles. On se prendra quand même une réflexion si on ne peut pas lui fournir les gouttes sur place (parce que nous ne sommes pas une pharmacie).

Le patient qui a mal au dos depuis 2 mois, qui n’a consulté aucun médecin et qui voudrait une infiltration un samedi à 2h du matin, parce que Google a dit que cela faisait partie de l’arsenal thérapeutique quand on avait mal au dos et qui se plaint d’avoir attendu autant de temps pour qu’on lui dise que l’on ne fait pas cela aux urgence, c'est pour les urgences.

Sartorin
2024-07-15 19:08:22

Le 15 juillet 2024 à 19:05:14 :

Le 15 juillet 2024 à 19:03:44 :

Le 15 juillet 2024 à 19:01:40 :

Le 15 juillet 2024 à 19:00:53 :
On est plus proche des 10% vraies urgences que des 30% :hap:

t'es soignant ? Tu peux témoigner ? :(

Oui, et des vraies urgences il y en a très peu
Rien que tout ce qui est entorses etc. ça prend une place folle alors que bien souvent il n'y a rien à faire à part paracétamol + glaçage

Et juste pour savoir : une difficulté à respirer, néanmoins sous contrôle, est-ce une urgence selon ? :(

Tout dépend du terrain de la personne, de la rapidité d'installation et de ce qu'on entend par "difficulté à respirer"

BloodyBan
2024-07-15 19:10:01

Le 15 juillet 2024 à 19:07:01 :

Le 15 juillet 2024 à 19:00:36 :
Cette évolution de la médecine d’urgence peut être expliquée par trois phénomènes :

Tout d’abord, une difficulté d'accès aux soins médicaux de ville. Je ne m’épancherai pas sur le sujet mais il existe une raréfaction du nombre de médecins généraliste sur le territoire : des médecins qui rencontrent des difficultés à se faire remplacer lors de leurs départs en retraite ou même lors de leurs départs en vacances ; une activité libérale qui séduit de moins en moins les jeunes médecins, qui se tournent davantage vers des pratiques mixtes, des mi-temps hospitaliers ou vers une sur-spécialisation avec la multiplication des diplômes universitaires (activité de gynécologie, médecine du sport et l’essor de la médecine esthétique, très attrayante depuis quelques années) ; et puis, clairement, l’image ancestrale du MG qui bossait de 7h à 22h entrecoupés de visites à domicile, n’existe plus.

Deuxième phénomène : des voies de recours de moins en moins utilisées par les patients ou dont le fonctionnement n’est pas adapté. Je m’explique : Un patient qui n’a pas de médecin traitant (ou si celui-ci est en congés) et qui souhaite une consultation le jour même ira chercher une fois sur Doctolib, se verra confronté à un refus et ne prendra pas forcément la peine de tenter d’appeler d’autres praticiens ou d’appeler SOS médecins. Il se dirigera vers les urgences ; Un patient qui cherche à joindre son médecin traitant hors horaires d’ouvertures : la messagerie indique que « pour toute urgence, adressez-vous aux urgences, appelez le 15 ». Que fait le patient ? Il écoute les consignes de son médecin et se dirige vers les urgences; Un patient qui appelle SOS médecins : la secrétaire lui répond que le médecin passera dans 2 à 4 heures, c’est trop long, il se dirige vers les urgences ; Un patient qui téléconsulte un médeci : les délais étant plus favorables, le seul hic est que dans une grande partie des cas, la médecine par écran interposé sans examiner le patient a clairement ses limites et devant l’absence de diagnostic, le médecin l’adresse aux urgences ; Le patient qui appelle le 15 et le 15 qui réoriente facilement vers les urgences. Là encore, la médecine téléphonique a ses limites, au moindre doute, on sécurise, on envoie aux urgences.

Enfin, la praticité et facilité d’accès aux urgences : horaires illimités, pas besoin de chercher un praticien, pas besoin d’attendre SOS médecins. Souvent, un appel des pompiers et hop, direction les urgences. Le patient aura la certitude d’être vu par un médecin, quel que soit le motif de recours, après qu’il ait été enregistré à l’accueil des urgences.

Et je ne parle pas du vieillissement de la population et de sa résultante, la hausse de la population gériatrique qui compte pour près de 25% des passages aux urgences.

et 4ème point : les cassos qui s'ennuienthttps://image.noelshack.com/fichiers/2024/29/1/1721063218-1611764799-1598640227-ahiahi.png

This (une autre catégorie aussi, mais j'ai signé la chartehttps://image.noelshack.com/fichiers/2017/18/1494048058-pppppppppppppppppppp.png)

ouicmoii
2024-07-15 19:11:38

perso une fois ça m'est arrivé d'aller aux urgences parce que j'avais une attaque de panique mais je ne comprenais pas ce qui m'arrivait donc j'étais persuadé que j'allais mourir.
N'étant pas très expressif je pense que tout le monde m'a vraiment pris pour le malade imaginaire, et pourtant on m'a assez bien traité.
Je me sentais un peu mal en partant

Ifits
2024-07-15 19:11:52

C'est ceux qui ont la CMU qui y vont :)

dosafi4829
2024-07-15 19:12:23

Le 15 juillet 2024 à 19:04:24 :
Origines des patients ?https://image.noelshack.com/fichiers/2020/09/4/1582801038-depardieu-scooter.png

https://image.noelshack.com/fichiers/2023/12/2/1679402319-1.png

Solipsist
2024-07-15 19:13:48

j'arrive même pas à imaginer un service d'urgences avec que des urgences :hap:
des fossiles qui ont connu ça sur le topic ?

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