Kornis
2024-05-23 12:56:43
https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/bordeaux_33063/j-ai-perdu-7-000-euros-lisa-arnaquee-par-de-faux-coursiers-sur-le-pas-de-sa-porte-a-bordeaux_60832649.html
Le 7 janvier 2024, Lisa* a « perdu 7 000 euros » sans même quitter son appartement. La jeune femme de 25 ans, qui vit dans le centre de Bordeaux, a été victime d’un nouveau type de fraude bancaire : l’arnaque au faux coursier. Ces escroqueries, désormais répandues à Paris, sévissent depuis peu à Bordeaux.
Retour au 7 janvier. Lisa est chez seule chez elle. Vers 14 heures, elle reçoit un premier appel « d’un numéro en 09 », puis un second auquel elle décide de répondre. Au téléphone, un homme lui explique qu’il travaille pour le service des fraudes de la Société Générale et qu’il a observé des transactions suspectes sur son compte, « notamment un virement de 4 000 euros vers l’étranger ». C’est en fait du spoofing, un type d’arnaque bancaire répandue où l’escroc se fait passer pour un conseiller.
Lisa se méfie, mais « il a un très bon vocabulaire et il est très convaincant ». Quand la jeune femme demande à son interlocuteur de lui prouver qu’il travaille bien pour sa banque, il lui répond que son inquiétude est normale, « vu qu’il y a beaucoup de fraudes en ce moment ».
« Il me guide dans mon appli bancaire pour trouver le numéro d’urgence des fraudes : c’est celui avec lequel il m’appelle », se souvient la victime. Il a en fait usurpé l’identité téléphonique de sa banque. L’homme connait aussi son nom, son adresse, le nom de sa conseillère et de son ancien employeur. Convaincue, Lisa mord à l’hameçon.
L’arnaqueur presse Lisa, lui demande de confirmer son identité sur son appli car « les escrocs pourraient être en train d’effectuer d’autres transactions ». Il assure ensuite que sa carte est désormais bloquée et pour qu’elle en récupère rapidement une autre, elle doit donner l’ancienne à un coursier qui va venir la récupérer dix minutes plus tard, chez elle.
L’escroc va jusqu’à demander à Lisa d’écrire une lettre expliquant qu’elle a pris connaissance de la procédure et d’y joindre son numéro de dossier, qu’elle insère dans l’enveloppe.
Alors qu’elle est toujours au téléphone, le coursier arrive. Il est environ 15h30. La jeune femme descend et rencontre le chauffeur : « C’est un homme lambda, la cinquantaine, des lunettes, les cheveux poivre et sel. Je lui donne l’enveloppe, il s’en va. »
Tout s’effondre
Toujours au téléphone, prétextant commander une nouvelle carte bleue, l’escroc demande à Lisa de taper son code secret si elle souhaite conserver le même. Elle se méfie, il la rassure en lui disant qu’elle « n’a pas à le lui dire à l’oral, simplement à le taper sur le clavier ». Elle s’exécute.
Il est désormais temps de « réencoder l’application bancaire », prétexte l’arnaqueur : Lisa doit la réinstaller et tester son fonctionnement en se faisant un virement et en augmentant son plafond. Peu de temps après, son interlocuteur raccroche et ne la rappelle qu’en fin de soirée.
La ligne coupe, Lisa rappelle au même numéro… et tombe sur le véritable service des fraudes de la Société Générale, qui lui explique simplement « qu’ils n’appellent jamais leurs clients » et qu’elle a eu affaire à un escroc. Là, tout s’effondre.
7 000 euros se sont envolés, entre les transactions sur l’application et celles effectuées avec la carte directement récupérée par le coursier. Le (vrai) conseiller enjoint à la jeune femme de bloquer sa carte, de prévenir sa banque et d’aller porter plainte.