Arbogast-1984
2024-04-16 10:14:36
J'ai vécu quelque chose d'étrange quand j'avais 17 ans.
C'était lors d'une nuit d'été.
On revenait d'une soirée chez des amis de la famille qui vivaient dans la campagne alentour.
On était à bord d'un petit monospace.
Mes parents étaient, bien évidemment, assis à l'avant, ma petite sœur s'était assise sur la banquette du milieu (je n'avais pas fait attention sur quel siège), et j'étais assis sur le siège droit de la banquette arrière.
On empruntait une route où il y avait un certain virage en cuvette au creux duquel se trouvait une maison dont les façades étaient peintes de trois grandes croix blanches.
Je regardais le paysage éclairé par la pleine lune défiler derrière ma vitre.
Puis, au moment où notre voiture s'est engagée dans le virage en cuvette, j'ai tourné ma tête vers la gauche.
Et là, sur le siège droit de la banquette du milieu, j'ai vu une petite fille d'environ dix ans.
Elle était assise sagement, le visage tourné vers ma mère.
Elle portait une robe bouffante, comme une robe de communion, chargée de dentelles et de rubans.
Ses cheveux étaient attachés par un petit ruban.
Elle avait l'air normale, à l'exception de sa couleur.
Ses cheveux, sa peau et sa robe avaient la même couleur que le ciel autour de la lune : blanc bleuâtre ou bleu blanchâtre.
Comme j'avais longuement contemplé le paysage éclairé par la pleine lune, je me suis dit que ce devait être une persistance rétinienne que mes yeux posaient sur ma sœur.
Même si ma sœur ne ressemblait pas à cette fillette, qu'elle n'avait pas le même âge apparent et qu'elle n'avait jamais porté un tel accoutrement.
Pour m'en assurer, j'ai tourné ma tête vers la gauche.
Et là, sur le siège gauche de la banquette du milieu, j'ai vu ma petite sœur.
Elle faisait une bonne tête de plus que la fillette à ses côtés et je pouvais voir ses cheveux bruns, ses yeux noirs et sa peau blanche.
Nulle trace de persistance rétinienne sur elle, ni sur rien d'autre d'ailleurs.
Je ne savais plus quoi penser et mes regards allaient et venaient entre ma sœur et la petite fille fantomatique.
Je me demandais, pantois, ce que ce pouvait bien être jusqu'à ce que la fillette se soit comme évaporée à la sortie du virage.