Aujourd'hui, j'ai quitté mon cours pour aller me balader (puis j'y suis retourné)

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A peine levé de mon lit que je me troublais d'avance à l'idée d'être bientôt en week-end. Enfin, la liberté! J'étais tellement absolu de vite en finir avec cette dernière journée d'activité de la semaine que j'en ai oublié de prendre mon petit-déjeuner... C'est donc avec le ventre vide que j'attaqua ce vendredi, synonyme d'ultime étape avant le graal de fin de semaine, récompensant ainsi tous les efforts fournis durant la semaine.https://image.noelshack.com/fichiers/2016/46/1479343542-risitasgomuscu2.png

6 heures de cours à supporter, et pas des plus tendres. Enfin, si, pour la matinée, passe encore. J'ai passé les trois premières heures de cours à naviguer sur le net, les conditions de la séance me le permettant. J'en ai profité pour préparer mon futur voyage à Paris, et me suis lancé sur le sudoku du site de France Info (j'ai pas réussi à le terminer en mode facile). Le plus difficile finalement a été de supporter les réclamations de mon estomac vide.https://image.noelshack.com/fichiers/2018/09/2/1519732802-anorexique.png

Après un repas libérateur et une pause lecture bien méritée à la BU ("Debout l'Humanité!" d'Osamu Tezuka), il fallut entreprendre les trois dernières heures de cours. Ennui mortel que cette première partie de cours, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai baillé, j'ai cru que j'allais encore m'endormir. J'étais tellement atone que je me suis levé de ma table lors de la pause, et dans une volonté de croquer le plus de temps possible pendant ce moment de répit, je quitta littéralement l'établissement où l'on se trouvait.https://image.noelshack.com/fichiers/2020/19/4/1588875202-partir.png

Il faisait très chaud, un grand soleil printanier posé dans un ciel azur et dégagé. Putain, je le sentais bien. L'appel de la nature m'entraînait à une brève promenade à l'arrière du bâtiment, là où personne ne s'y aventure. J'y voyais tout ce qui faisait mon plaisir: de l'herbe bien verte, des pins dégageant une certaine odeur aux forts accents nostalgiques, déclenchant toute une série de souvenirs de vacances au fond de ma mémoire, des feuilles, des trous de taupe, des fourmilières, des papillons, et surtout les fleurs, les fleurs... Des coquelicots notamment, et de gros pissenlits, je n'en avais jamais vu d'aussi gros! L'esprit enfantin qui était resté en moi me réclama d'y souffler dessus, mais j'y renonça. Des oiseaux nous prodiguaient de leurs meilleurs symphonies, m'offrant ainsi le cliché parfait de la nature rurale, cette même nature rurale qui me rappelait mon enfance à la campagne. Et pourtant, l'on était en pleine ville, et la vue au loin d'une multitude de HLM, en arrière-plan de ma vision, me rappela cette réalité. Et quand ce n'était pas la vue de l'urbanité qui s'imposait en arrière-plan, la rue s'en chargeait également de me rappeler où je me trouvais: ainsi l'on pouvait entendre depuis ma position le son d'un haut-parleur, faisant la promotion du prochain spectacle de cirque prévu pour ce week-end, sous fond de la célèbre marche militaire de Julius Fucik. Des rappels invasifs, d'accord, mais quel réconfort tout de même que cette petite bulle de verdure primitive, cachée à l'arrière d'un bâtiment scientifique au sein du grand univers urbain moderne. Je me revoyais marmot en train de passer des après-midi entiers dans les champs, dans la forêt, dans mon jardin...https://image.noelshack.com/fichiers/2017/11/1489818993-jesuspijfixfinal.png

J'en fus si ému de cette expérience que le soir même, en rentrant de cours, j'entrepris d'observer, pour la première fois, l'horizon depuis le balcon de mon étage d'habitation, profitant d'un magnifique crépuscule de printemps. Pour revenir à ma pause de cet après-midi, le temps avança, et je devais faire demi-tour pour rejoindre ma salle. Sur le retour, un bruit sec, comme une explosion sourde, brisa la mélodie de Mère Nature, ce qui me fit sursauter de terreur. Plus de peur que de mal, il s'agissait en fait d'un système de rejet de CO2 et d'hélium qui venait de s'activer. Un chien domestique, appartenant à la maison voisine, m'aboya dessus: je répliquais en l'insultant. Toujours sur le chemin du retour, je vis un panneau étalé au sol, sur l'herbe. Il paraissait assez ancien au vu de sa typographie, au moins 10 ans, peut-être même 20 ou 30 ans. De la rouille commençait à attaquer l'objet. On pouvait y lire "Terrain d'études écologiques - Cueillette de plantes et captures d'animaux interdites sans autorisation - Suivre impérativement les sentiers". Apparemment, les étudiants en "études écologiques" n'avaient plus trop l'air de se soucier de ce lieu pour leurs travaux, qui pourtant regorger encore d'un potentiel de biodiversité évident. Après avoir quitté les sentiers, je croisa un chat mignon et tout gris, qui m'évita bien évidemment. Je vis ceci comme une conclusion idéale à ma balade bucolique, et c'est avec un certain enthousiasme et le cœur en joie que j'entrepris la suite du cours.https://image.noelshack.com/fichiers/2016/38/1474490216-risitas392.png

Alors que je n'étais plus très loin de l'entrée de l'établissement, je croisa non pas cette fois-ci un félin, mais les deux filles pour lesquelles je fantasmais désormais depuis ma formation SST en début de semaine. Je perdis alors toute ma gaieté retrouvée en l'espace d'une seconde, et continua mon chemin en baissant les yeux. Je crois même qu'elles ne m'ont même pas calculé, ce qui était encore pire. Et c'est finalement avec l'esprit tourmenté par cette contrariété que je retourna en classe endurer ma dernière heure de cours. L'effet de ma balade de 30 minutes s'était totalement dissipé en 5 secondes.https://image.noelshack.com/fichiers/2019/31/6/1564794531-pink-miroir.png

Et évidemment https://image.noelshack.com/fichiers/2017/07/1487361349-nofake2.png