PseudoDuJour_
2024-03-04 01:07:31
Nullement et je le regrette.
Les grands mystiques cependant me vont droit au coeur.
Le grain de sénevé par exemple :
Au commencement,
au-delà du sens,
là est le Verbe.
Ô le trésor si riche
où commencement
fait naître commencement !
Ô le coeur du Père
d’où, à grande joie,
sans trêve, flue le Verbe !
Et pourtant ce sein-là
en lui garde le Verbe.
C’est vrai.
Des deux, un fleuve,
d’Amour le feu,
des deux le lien aux deux commun,
coule le Très-Suave Esprit
à mesure très égale,
inséparable.
Les trois sont Un.
Quoi ? Le sais-tu ?
Non.
Lui seul sait ce qu’il est.
Des trois la boucle est profonde et terrible,
ce contour-là jamais sens ne saisira :
là règne un fond sans fond.
Échec et mat
temps, formes et lieu !
L’anneau merveilleux
est jaillissement,
son point reste immobile.
Ce point est la montagne
à gravir sans agir
Intelligence !
Le chemin t’emmène
au merveilleux désert,
au large, au loin,
sans limite il s’étend.
Le désert n’a
ni lieu ni temps,
il a sa propre guise.
Ce désert est le Bien
par aucun pied foulé,
le sens créé
jamais n’y est allé :
cela est;
mais personne ne sait quoi.
C’est ici et c’est là,
c’est loin et c’est près,
c’est profond et c’est haut,
c’est donc ainsi,
que ce n’est çà ni ci.
C’est lumière, c’est clarté
c’est la ténèbre,
c’est innommé,
c’est ignoré,
libéré du début ainsi que de la fin.
Cela gît paisiblement,
tout nu, sans vêtement.
Qui connaît sa maison, ah ! qu’il en sorte !
et nous dise sa forme.
Deviens tel un enfant,
rends-toi sourd et aveugle !
Tout ton être
doit devenir néant,
dépasse tout être et tout néant !
Laisse le lieu, laisse le temps,
et les images également !
Si tu vas par aucune voie
sur le sentier étroit,
tu parviendras jusqu’à l’empreinte du désert.
Ô mon âme, sors !
Dieu, entre !
Sombre tout mon être
en Dieu qui est non-être,
sombre en ce fleuve sans fond !
Si je te fuis,
Tu viens à moi.
Si je me perds, Toi, je Te trouve,
Ô Bien suressentiel !