Elle acquiert un grand renom au début de la Belle Époque en annonçant que l'Allemagne déclencherait une guerre mondiale qu'elle finirait par perdre, l'empereur Guillaume II finissant ses jours en exil. Cette annonce préfigurait la Première Guerre mondiale où l'Allemagne fut effectivement vaincue.
C'est lors de ce conflit que Madame Fraya est convoquée au ministère de la guerre. Devant Aristide Briand, Albert Sarraut et Théophile Delcassé, elle annonce que les Allemands qui se trouvaient à moins de 100 kilomètres de Paris n'investiraient pas la capitale, car ils seraient repoussés in extremis au-delà de l'Aisne. La première armée allemande occupait Compiègne, Senlis et Creil étaient en flammes, tandis que des milliers de Parisiens affolés fuyaient la capitale pour Bordeaux. À partir du 5 septembre 1914, à la suite des réquisitions de taxis dans Paris (les fameux taxis de la Marne), les batailles qui font rage donnent raison à la devineresse.
Contre toute attente, l'armée allemande est repoussée de cent kilomètres en six jours, ce qui met effectivement fin à son plan d'invasion rapide. Interrogée par Alexandre Millerand, alors ministre de la guerre, quant aux raisons de son optimisme naturel, madame Fraya déclare : « Sur un rêve que j'ai eu la nuit dernière, j'ai vu les Allemands reculer. Une date, en gros plan, s'imposait à moi. Le 10 septembre. Et j'entendis cette phrase : "À partir du 10 septembre, le vent va tourner... Dieu va sauver la France" ». Les généraux Joffre et Galliéni obligent la première armée allemande placée sous le commandement du général von Kluck à battre en retraite. Les troupes de Franchet d'Espérey en font autant avec la IIe armée allemande. Enfin, et au prix de nombreuses pertes, le général Joffre parvient également à obliger la IIIe armée allemande à se retrancher au-delà des limites prévues.