NagiAmano
2024-02-21 13:34:49
Par contre les exilés fiscaux ont la belle vie
https://www.ladepeche.fr/2024/02/20/on-ma-condamne-a-mort-une-mere-de-famille-qui-doit-plus-de-23-000-eur-a-la-caf-denonce-un-acharnement-11774782.php
"On m'a condamnée à mort" : une mère de famille qui doit plus de 22 000 € à la Caf dénonce un acharnement
Audrey, une mère de famille tarnaise, conteste les conclusions d'un contrôle de la caisse d'allocations familiales (Caf). Considérée comme fraudeuse, elle doit rembourser la somme de 22 500 euros. Prise à la gorge et menacée d'expulsion de son logement, elle dénonce un acharnement.
l'essentiel Audrey, une mère de famille tarnaise, conteste les conclusions d'un contrôle de la caisse d'allocations familiales (Caf). Considérée comme fraudeuse, elle doit rembourser la somme de 22 500 euros. Prise à la gorge et menacée d'expulsion de son logement, elle dénonce un acharnement.
Quand Audrey a quitté le Tarn et son mari violent pour refaire sa vie dans les Landes en 2019, elle croyait avoir tourné la page. Avec ses 7 enfants, âgés à l'époque de 10 à 21 ans, elle s'installe chez un ami d'enfance du côté d'Aire-sur-l'Adour. "Nous avons alors établi un contrat de colocation, je versai un loyer et j'ai passé des entretiens d'embauche pour du travail", explique-t-elle. Mais début 2020, le confinement met fin aux promesses d'embauche. Pire, un cancer est diagnostiqué à sa fille de 19 ans. Outre les diverses prestations auxquelles elle a droit en tant que mère isolée, Audrey fait alors une demande d'allocation journalière de présence parentale pour s'occuper de sa fille.
Et quelque mois plus tard, les choses s'enveniment. "Un agent de la Caf des Landes, Mme S. est venue faire un contrôle en décembre, raconte Audrey. Elle a alors affirmé que je vivais en concubinage avec mon ami et que je n'avais plus droit aux aides de la Caf." Mme S. lui aurait alors fait signer un papier reconnaissant la vie en concubinage : "Elle m'a dit que si je ne signais pas, ça n'allait pas être la même blague et que je m'exposais à de graves problèmes".
Considérée comme fraudeuse
Prise à la gorge, Audrey signe ce fameux papier. "L'agent m'a condamnée à mort, témoigne-t-elle au bord des larmes. Dans la foulée, j'ai reçu un courrier m'expliquant que je devais rembourser toutes les prestations que j'avais touchées depuis mon installation dans les Landes... soit 19 000 euros." Sûre de son bon droit, Audrey conteste avec des preuves à l'appui : quittances de loyer, factures d'essence quand elle empruntait le véhicule de son ami pour aller voir sa fille à l'hôpital... "Si j'avais été en couple, quel intérêt j'aurai eu à fournir des factures d'essence quand je prenais la voiture?" s'interroge-t-elle.
Le couperet tombe dans la foulée : les éléments fournis ne sont pas suffisants pour remettre en cause les conclusions du rapport de contrôle. Audrey est considérée comme une fraudeuse et se voit condamnée à payer une amende de 3500 euros en plus des 19 000 euros... Au fond du trou, avec une fille malade, la mère de famille multiplie les boulots et les saisies sur salaire. Une situation qui dure jusqu'à l'été 2022. "Entre-temps, le cancer de ma fille était en rémission, explique-t-elle. On a donc décidé de revenir vivre à Albi, c'était un souhait de ma fille."
"Pour nous, c'était une nouvelle vie, on repartait de zéro"
Audrey a déjà remboursé plus de 8000 euros quand la famille s'installe à nouveau dans le Tarn : "Pour nous, c'était une nouvelle vie, on repartait de zéro". Elle fait alors une nouvelle demande d'aides auprès de la Caf du Tarn et explique sa situation." Audrey trouve du travail dans une école de l'Albigeois et fait appel aux Ecureuils d'Albi, une association qui propose des hébergements sociaux pour adultes et familles en difficulté. "J'ai trouvé un logement et la Caf a recommencé à me verser des allocations au cours de l'année 2023 même si une partie était ponctionnée", relate-t-elle.
Mais le cauchemar reprend en 2024. Déjà, le logement qu'elle occupe est vendu à un bailleur privé. L'association qui l'aide ne peut donc plus rien faire en cas de contentieux. "En janvier dernier, la Caf a décidé que les remboursements de la dette passaient de 100 à 400 euros par mois, explique Audrey. Et depuis février, l'intégralité des aides, soit 800 euros, est retenue... Je n'ai plus rien." Contactée, la Caf indique que "les retenues pour recouvrer une fraude sont conformes au code de la sécurité sociale et ne laissent pas l'allocataire sans prestations" et précise "qu'une personne n'est pas considérée isolée si le contrôleur assermenté relève une communauté financière ou matérielle entre deux personnes".
En attendant, la mère de famille est aux aboies: "Aujourd'hui, je n'ai plus aucune solution, je ne peux plus payer mon loyer... J'ai peur de me retrouver dehors."
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