EmperorClaudius
2024-02-11 07:29:20
Les figures noires qu'a traditionnellement retenues l'histoire, telles que Caligula, Néron, Commode ou Héliogabale, ne pèsent rien en comparaison du sinistre personnage qui allait déchaîner sur l'État Romain une pluie de malheurs aux conséquences funestes, laissant dans son sillage une tragédie indélébile et le poids du destin entre ses mains ensanglantées : Théodose.
Sans doute Gratien n'imaginait-il pas qu'en confiant à cet ombre lugubre la direction de la préfecture d'Orient, il signait en réalité la fin de l'antique bastion de la sagesse hellénistique, témoin des âges, pétri par le temps millénaire et auréolé d'une réputation inaltérable dont la seule renommée avait su charmer, par mille fois, une multitude d'âmes qui ne désiraient qu'offrir leur personne en hommage au nom de "Romain", tel un sacrifice vibrant à la majesté éternelle de l'empire.
EmperorClaudius
2024-02-11 08:05:36
Il est directement responsable de deux guerres civiles dévastatrices (Magnus Maximus & Eugène) et dont les conséquences seront désastreuses sur le long-terme, puisqu'elles déciment les unités militaires professionnelles de l'Occident ce qui, en retour, rendra cette région, particulièrement les Gaules, très vulnérables aux incursions germaniques (on l'a bien vu en 406/07).
Son armée repose en très grande partie sur l'incorporation d'éléments fédérés barbares (ses prédécesseurs l'avaient également fait, certes, mais lui a poussé ce délire à un tout autre niveau). En conséquence, il s'est crée un lien de dépendance à leur endroit, le rendant vulnérable à leurs demandes et exigences (les fédérés étaient davantage intéressés par le salaire qu'ils percevaient que par le sort de l'empire, je vous laisse donc deviner la suite).
Rompu à l'intolérance, il persécute les religions gréco-romaines ancestrales, et non chrétiennes en général (regroupées sous le qualificatif de "païens"), conduisant à la destruction d'un immense flot de littérature classique et d'art gréco-romain. Il abolit les jeux olympiques, refuse le retour de l'autel de la Victoire dans la salle où siège le Sénat, fait fermer les temples et interdit leur accès, et prohibe aux païens toute cérémonie religieuse. Il instaure même la peine de mort pour la vénération de tout culte autre que chrétien.
Incapable de défaire les bandes pillardes de Goths qui se déchaînaient en Thrace, en Mésie et en Macédoine, il essuie un revers militaire contre eux à Thessalonique et se résout à laisser les Tervinges piller la Macédoine et la Thessalie et y déverser la mort et le chagrin (durement ressenties par les populations locales, s'estimant trahies par l'empereur). Signant un foedus avec eux, les installant en Mésie seconde et se pliant à la plupart de leurs exigences, il leur fait indirectement comprendre que le mythe de l'invincibilité Romaine c'est du pipo et qu'ils pouvaient à tout moment extorquer des Romains des concessions majeures par la violence. C'est ce qui conduira au sac de Rome par les bandes d'Alaric.
Il meurt en laissant l'empire à ses deux fils, encore enfants, doublés d'incompétents. En laissant la pars occidentalis à Honorius, c'est à l'un des pires empereurs Romains qu'il laissait la gouvernance de cette partie de l'empire alors que ce dont l'empire avait justement besoin, c'était un homme fort et capable.