NagiAmano
2024-02-02 10:05:41
https://www.ladepeche.fr/2024/02/01/je-lui-ai-dit-que-je-netais-pas-prete-mais-il-a-continue-un-jeune-homme-juge-pour-un-viol-sur-une-jeune-fille-de-15-ans-11737578.php
« Je lui ai dit que je n’étais pas prête mais il a continué » : un jeune homme jugé pour un viol sur une jeune fille de 15 ans
La cour d’assises de l’Ariège se tient en ce moment au tribunal de Foix. Depuis ce jeudi matin, c’est une affaire de viol qui occupe les jurés. Un homme, aujourd’hui âgé de 23 ans, est jugé pour un viol qu’il aurait commis sur celle qui était sa petite amie à l’époque, alors âgée de 15 ans.
« Je ne suis pas prête », cette phrase, Leslie* l’aurait répétée à son compagnon à plusieurs reprises dans la nuit du 17 au 18 septembre 2021. La cour d’assises de l’Ariège juge, depuis ce jeudi matin, un homme de 23 ans, accusé d’avoir violé sa conjointe, alors âgée de 15 ans au moment des faits.
Tout commence lorsque Leslie rejoint ses amis aux abords d’un City Stade dans la banlieue de Pamiers. Elle y reste une partie de la soirée avant de se rendre, une première fois, chez Adjane M-I., qu’elle a rencontré quelques jours plus tôt. Après ce passage expéditif chez lui, elle retourne voir ses amis. Puis, vers minuit, Leslie est invitée par Adjane M-I pour passer un moment avec lui. La jeune femme, amoureuse, n’hésite pas une seconde, car elle a envie « d’être avec lui et passer un moment à deux, en se câlinant et en se faisant des bisous »
"Non, je ne l'ai pas pénétrée"
Les deux amoureux s’allongent sur le lit de l’accusé. Leslie comprend très vite que ce dernier a envie d’avoir une relation sexuelle avec elle, chose qu’elle refuse dès le début. « Je lui ai dit que je n’étais pas du tout prête pour ça et que je n’en avais pas envie », explique-t-elle, en pleurs et tremblante, à la barre du tribunal. Elle explique qu’Adjane M-I. a commencé à l’embrasser dans le cou puis à lui retirer petit à petit ses vêtements. La victime aurait répété plusieurs fois qu’elle n’avait pas envie d’avoir un rapport sexuel. Mais, le jeune accusé, aurait pourtant continué, sans consentement.
Au cours des débats ce jeudi, l'accusé a brièvement pris la parole pour dire qu'il niait les faits. "Je ne l'ai pas pénétrée !", assure Adjane M-I. Pourtant, interrogée longuement par la cour, la victime, qui ne cesse de pleurer, raconte une tout autre version. "Il a d'abord commencé par me pénétrer avec des doigts, j'ai dit que j'avais mal et que je ne voulais pas, mais il a continué. Il a ensuite mis son pénis dans mon vagin en faisant des va-et-vient avec son corps", indique-t-elle.
Plusieurs experts se sont ensuite succédé à la barre pour parler de l'accusé. Tous décrivent un homme réservé, arrivé en France en 2019 pour y rejoindre sa mère. Il est aussi montré comme quelqu'un de déprimé voire dépressif. Ses addictions liées aux drogues sont aussi pointées du doigt. Il est relevé aussi une reconnaissance partielle des faits en disant qu'il y a bien eu un acte sexuel mais pas de "viol".
Une victime complexée
L'avocate de la partie civile, Me Boscari, a pu poser plusieurs questions aux experts et témoins, notamment sur la personnalité de Leslie*. Ce qui semble ressortir de tous ces débats, c'est la présentation d'une jeune adolescente très complexée par son corps et qui n'a aucune confiance en elle-même. Sa mère, entendue devant la cour, décrit une fille gentille, calme, respectueuse et qui ne se met pas du tout en avant. "Elle n'aime pas son corps, alors elle le cache avec des vêtements amples, qui cachent ses formes et sa féminité", indique-t-elle.
L'une des psychologues qui a suivi la victime parle de quelqu'un de très marqué et qui a un fort sentiment de culpabilité. Elle explique qu'elle ne voulait pas déposer plainte contre celui qui était son compagnon, pour ne pas lui attirer d'ennuis avec la justice. Leslie se pose aussi beaucoup de questions comme "pourquoi je suis allée chez lui ? si je n'y étais pas allée, il ne se serait pas passé tout cela".
Après une première journée forte en émotions, le second jour de procès, ce vendredi, sera consacré aux plaidoiries de la partie civile et de la défense et aux réquisitions de l'avocat général. Le délibéré sera connu en fin de journée ce vendredi 2 février.
Chaud, pauvre fille