C’est un carton rouge sans expulsion du terrain pour Israël. Vendredi, les 17 juges de Cour internationale de justice (CIJ) ont reconnu à leur immense majorité qu’«il existe un risque réel et imminent qu’un préjudice irréparable soit causé» à la population de Gaza, avant d’indiquer une série de mesures d’urgences contraignantes pour Israël.
La Cour, présidée par Joan Donoghue, a ainsi décidé de six mesures conservatoires, parmi lesquelles celles contraignant Israël à prendre toutes les mesures pour éviter les actes de génocide à Gaza, à punir les incitations à la haine et leurs auteurs, à assurer une aide humanitaire d'urgence, et à conserver les preuves liées à l’accusation de génocide.
La CIJ a également ordonné à Israël de soumettre d’ici à un mois un rapport avec les mesures prises pour exécuter cette ordonnance, avant d’appeler à la libération de tous les otages.
Le premier ministre Benyamin Netanyahou s’est fendu d’un communiqué: «L'accusation de génocide portée contre Israël n'est pas seulement fausse, elle est scandaleuse, et les honnêtes gens du monde entier devraient la rejeter. Israël continuera à se défendre contre le Hamas, une organisation terroriste génocidaire.»
Reste que ces mesures, même si elles ne sont pas appliquées par Israël, déclenchent l’obligation juridique des États et des actions qui pourraient contribuer à l’isolement de l’État hébreu. «Les alliés d’Israël, notamment, devront prendre des mesures ou des sanctions contre Israël, pour empêcher un génocide, avec par exemple un embargo sur les armes», analyse Johann Soufi, avocat en droit international, ancien chef du bureau des affaires juridiques de l’UNRW.