itachiotte5
2024-01-19 15:58:55
https://c.dna.fr/faits-divers-justice/2024/01/17/viols-et-actes-de-torture-25-ans-de-reclusion
Les faits :
Un homme de 32 ans poursuivi pour viols avec actes de torture sur son ex-compagne
Violée, brûlée, tailladée, frappée, la jeune femme avait fini par se réfugier à la gendarmerie de Ribeauvillé. Poursuivi pour viols avec actes de torture ou de barbarie, son compagnon encourt aujourd’hui la réclusion à perpétuité.
Il est détenu depuis deux ans. Et en prison, « je travaille sur mes problèmes », assure l’accusé. Ses « problèmes » au premier rang desquels il situe la violence. Le 10 janvier 2021 au matin, une jeune femme en pyjama, affolée, sonne à la brigade de gendarmerie de Ribeauvillé. Elle vient dénoncer les violences, les viols dont elle a été victime.
Deux heures plus tard, son compagnon est interpellé à Ostheim. Les gendarmes trouvent de nombreuses traces de sang, saisissent un poing américain et un fusil à pompe Winchester, chargé. Qui aurait servi plusieurs fois. Son propriétaire l’a acquis pour « se protéger des chasseurs ». Il a notamment tiré plusieurs fois chez d’anciens beaux-parents.
Avec le canon de fusil
La plaignante elle, est transportée aux urgences. Les violences de la nuit seront les dernières, elles ne sont pas les premières. Aux gifles, coups de poing, de pied s’ajoutent des sévices sexuels d’une incroyable brutalité. La jeune femme aurait ainsi dû se livrer à une scène de masturbation avec le canon du fusil, chargé. Une pénétration de son compagnon a entraîné une opération de l’intestin.
Cette nuit du 9 janvier, elle a été réveillée deux fois, la première pour rouler les cigarettes de son compagnon, la seconde pour un rapport sexuel au cours duquel, étranglée, elle se débattra provoquant la colère de son partenaire. Il l’obligera ensuite à danser, jettera sur elle les mégots. Elle aura été aussi brûlée au clitoris, menacé d’être jetée par le balcon, eu les fesses tailladées au couteau…
Deux autres victimes
Le père de famille de 32 ans est aussi poursuivi pour des violences sur deux hommes après avoir imposé des relations à trois à sa compagne. L’un d’eux avait même profité d’un arrêt sur l’autoroute pour s’enfuir à travers champs. Lui sera attaché sur une chaise, verra ses sourcils rasés…
En détention, l’accusé parviendra par téléphone à reprendre contact avec la principale victime. « Par amour », affirme-t-il. « Je lui ai demandé de ne surtout pas me parler de l’affaire », raconte le détenu. Mardi, au premier jour de son procès, il a reconnu certains faits, expliquant : « Je peux comprendre qu’elle prenne ça pour des viols. »
Le procès :
Viols et actes de torture : 25 ans de réclusion
L’homme qui avait violé et grièvement blessé sa compagne à Ostheim dans ce que l’avocat général a défini comme « le summum de la bestialité » a été condamné à 25 ans de réclusion.
Il a reconnu : « J’ai fait des atrocités ». Tout en nuançant : « Il y avait des sentiments derrière tout ça ». L’avocat général n’y voit que « le summum de la bestialité ». Une « sodomie extrême » a envoyé sa compagne douze jours à l’hôpital, après une opération de plusieurs heures.
'''Viols avec actes de torture ou de barbarie, violences avec arme, l’accusation dénombre treize infractions dont cinq crimes. Béatrice Bluntzer place ce « dossier inhabituel » dans « l’ultraviolence, physique, mentale, sexuelle » avec un homme aux traits psychopathiques, à la « personnalité inquiétante », dont la violence est « une constante dans ses relations avec les femmes ».
« Je m’attends à une peine extrêmement lourde »'''
Dans son box, Christopher Rabahi dit s’attendre à « une peine extrêmement lourde ». À l’annonce des réquisitions, 30 ans de réclusion avec une peine de sûreté de 20 ans, sa tête tombe dans ses mains. Il est pour Me Wolber, avocat d’une victime de violences qui s’est vu imposer des rapports sexuels, « celui qui inspire la peur à tous ».
La principale victime, sa compagne, était devenue comme le dénonce son avocate Me Brunn, « sa p*te, sa chienne ». La jeune femme est « une survivante ». Elle est la seule présente, l’absence des deux autres victimes, masculines pouvant apparaître comme une preuve de la peur propagée par l’accusé.
40 traces de sang
Dans l’appartement d’Ostheim où a été trouvée un fusil à pompe chargé en janvier 2021, les gendarmes ont localisé 40 traces de sang, sur les murs, le sol… La défense cherche à comprendre : « Comment en est-on arrivé là », questionne Me Belarbi. L’enfance a sa part de responsabilités : « Il a assisté à des scènes extraordinairement violentes ». La prison aussi, en 2016, selon l’avocate : « Il sort de détention et devient bourreau ».
L’accusé l’a répété, il ne voulait pas faire de mal. Pour ce qui reste l’acte le plus grave, aux effets physiques et psychiques dévastateurs, il explique : « Elle était d’accord, ce n’était pas la première fois qu’on faisait ça ». Cette fois-là, c’était « un accident ». « Quand l’accusé lâche : « J’ai tellement tout donné », la présidente interroge : « Quoi, à part des coups ? »
Mardi soir, la cour a condamné Christopher Rabahi à 25 ans de réclusion avec une peine de sûreté de 18 ans, injonction de soins et interdiction d’entrer en contact avec les victimes.