Salut les clés
J'ai depuis longtemps à cœur de vous proposer un risitas retraçant mes 6 ans d'aventure universitaire jusqu'au titre de psychologue. J'ai eu un cursus remplie de rebondissement, qui je pense se prête parfaitement au risitas. Sachez que tout ce qui sera écrit ici est 100% nofake. Je ne changerais que les noms des personnes et des villes.
Prologue : Lycéen et inconscient
Situons le contexte. Tu es en Terminale dans un lycée de province, dans une classe composée de quatre mecs pour une quinzaine de meufs. Vous l’aurez compris, c’est une Terminale littéraire.
Tu ne sais pas trop comment, mais c’est la première année ou tu t’en sors bien socialement.
T’as réussi à sympathiser avec chaque personne de ta classe malgré ta timidité, et tu t’entends bien avec les quatres gars qui sont plutôt populaire dans le lycée.
Qu’on se le dise, physiquement t’as la chance de pas être un laideron, ce qui rattrape et compense bien ton manque d’aisance sociale.
T’a aussi la chance qu’un des gars cool de ta classe soit un excellent ami depuis le collège, ce qui par effet d’influence, te fait passer pour un gars cool aussi lorsque tu traines avec lui.
Au niveau scolaire, tout se passe bien pour toi.
Tu te souviens notamment de ta prof de littérature qui dit apprécier ton raisonnement et ta grille de lecture de l’ouvrage que l’on étudie en fin d’année.
Pour elle t’as très bien saisi la portée de l'œuvre et tu devrais t’en sortir sans soucis durant les épreuves.
Si elle savait que t’as jamais ouvert le livre. Pire, tu ne l’as même pas acheté.
Tu compteras sur ton voisin de table toute l’année pour le poser bien au milieu de la table, afin de “suivre à deux”.
Toi tu te contentes d’apprendre les plans du cours en plaçant 2-3 citations.
Si au collège on te reprochait de gâcher tes capacités, t’as aujourd’hui appris à les utiliser pour gagner du temps et travailler le moins possible.
Cette caractéristique te suivra d’ailleurs tout le long de ton cursus et te sauvera plusieurs fois les miches.
Mais ne nous éparpillons pas !
Tu finiras l’année avec un bon bulletin, bon partout, sans exceller.
Néanmoins t’as conscience qu’un problème se pose. Même si tu coules des jours heureux au lycée, va falloir penser à l’avenir mon p’tit pote.
L’ouverture de l’ancêtre de Parcoursup, c'est -à -dire, Admission Post-Bac (APB) est pour bientôt, et t’as aucune idée de ce que tu veux faire.
Tu sais que ce choix de Bac L t’as fermé des portes.
Tu te dis que tu pourrais faire prof d’anglais, après tout t’as des facilités avec cette langue. Être fonctionnaire et faire apprendre des verbes irréguliers, ça doit pas être si terrible.
Au fond, tu sais que c’est le seul job stable que pourrait te fournir ce fichu bac littéraire.
Quelques jours avant de formuler tes vœux sur APB, tu repenses aux bouquins de psychologie dans la bibliothèque de ta mère.
Tu décides de la questionner sur cette discipline. Elle t’explique brièvement que ça étudie le comportement humain et les maladies mentales. Tu repenses alors à tes cours de philosophie, portant sur Freud et l’inconscient. C’est vrai que le professeur de philosophie avait rendu le sujet intéressant !
Très vite, ta pensée diverge sur ton professeur de philosophie, et plus précisément sur la fois où il préparait un barbecue torse-nu chez lui, en gardant un œil sur les frites qui cuisaient au four.
Le fils de ce prof était un de tes bons amis, ce qui fait que t’as plusieurs fois été à son domicile. La différence entre sa personnalité en cours et sa personnalité en dehors du lycée te fait toujours autant rire des années plus tard
Ce soir ou tu questionnes ta mère, tu prends la décision de te renseigner rapidement sur le métier de psychologue et sur le parcours pour y accéder, et tu te dis que pourquoi pas, tentons de postuler sur une Licence de Psychologie.
Encore aujourd’hui, je n’explique pas ce qui m’est passé par la tête ce soir-là.
Tu es décidé, tu inscriras sur APB deux vœux : 1 licence de psychologie et 1 licence d’anglais.
Tu te dis que tu auras forcément la licence d’anglais, pas la peine de faire 15 voeux.
Quelques semaines plus tard, la réponse tombe.
T’es refusé partout, c'est-à-dire, de tes deux vœux.
T’as eu 20 de moyenne en Anglais au dernier trimestre de terminale mais t’es refusé en licence d’anglais, bordel.
Néanmoins, par chance, tu constates que tu peux faire un voeu complémentaire, pour essayer d’avoir quelque chose. Tu postules sur une autre licence de psychologie, dans une autre ville, ou le nombre d’étudiant accepté est plus élevé.
Cette fois-ci, la chance te sourit, tu es accepté.
Tu es loin de te douter de l'influence qu'aura ce choix sur ta vie future
Chapitre 1 : En route pour le semestre, partie 1
Nous sommes en Septembre. Tu sens que ta vie prend un tournant. Tu quittes le navire familial pour t’installer dans ton propre navire.
Un navire du CROUS de 20m².
Qui contre toute attente, est plutôt sympa. Tu ne payes pas grand chose, la résidence est sécurisée, calme, et t’es à quelques minutes du métro.
Car oui, la ville a un métro.
Tu sors de la campagne et tu découvres la ville mon p’tit pote. Fini les 45 minutes de marche pour se rendre quelque part, maintenant tu torches tous tes trajets en 15 minutes chrono grâce au transport.
Mais trêve de plaisanterie, tu t'apprêtes à entrer dans le monde étudiant et à assister à ton premier enseignement.
Le matin, tu te lèves assez en avance pour te doucher et te préparer. T’as calculé qu’il faudrait partir à 7h30 pour être à la fac vers 7h50. Dans ton calcul, tu y seras 10 minutes en avance, histoire de choper une bonne place.
Tu fermes ton appartement a clé, tu prends ton sac à dos Eastpack que tu traines depuis l’année de 3ème, et tu te lances tout feu tout flamme en direction de l’Université.
Première erreur mon p’tit pote.
T’es plus à la campagne, et tu découvres la notion d’heure de pointe.
Le métro est bondé et t’as une file impressionnante d'étudiants devant le métro. Tu comprends que ton plan des 10 minutes d’avance tombe à l’eau.
Après 15 minutes, t’arrives enfin à choper quelques cm² d’espace vitale dans une rame de métro.
T’es écrasé et asphyxié, mais t’es en route !
T’arrive à la fac à 8h10. Tu entres dans l'amphithéâtre alors que le cours à commencé.
Bien-sûr, premier jour exige, l'amphithéâtre est bondé. Certains des étudiants sont assis sur les marches d’escaliers et au sol, faute de place
Tu te démontes pas et tu repères une place au loin, à côté d’un mec qui a l’air sympa. Bien-sûr, si personne n’a pris cette place, c’est parce qu’il faut faire lever 5-6 personnes pour y accéder.
Tu te démontes pas, et tu fais chier tout le monde.
Ce choix n’est pas anodin, puisque tu sais que les premiers jours sont souvent décisifs au niveau des relations amicales, et qu’ici, tu ne connais personne.
T’essayes d’engager la conversation avec ce gars, qui s’avère ouvert et sympa. Tu te dis naïvement que t’as peut-être faire le bon mouv pour trouver ton compère de l’année.
Mais nom d’un risitas, tu t’éparpilles.
Il parle de quoi ce cours ?!
Chapitre 1 : en route pour le semestre, partie 2.
Même si tu focus la mission secondaire “se faire un pote”, tu ne perds pas de vue la mission principale, qui est d'écouter le cours.
Nous sommes dans un cours introductif, reprenant l’histoire de la psychologie.
On parle alors des soins au fil des siècles, du traitement des pathologies mentales, et de la révolution qu’est la psychanalyse avec Freud.
Faut savoir que bien qu’intéressante, l’histoire de la psychologie est un bordel sans nom.
La psychologie représentait un cercle assez fermé d’individus à ses débuts. On y retrouve des notions d’amitiés, des trahisons…
Sauf que pour chaque trahison et désaccord, t’as une nouvelle approche de la psychologie qui apparaît !
Tu apprends que Freud a eu des opposants et des clashs !
Tu sors du cours tout remué, en te demandant ce que tu fais là. T’es arrivé en amphi en imaginant apprendre la psychologie, tu ressors de là en apprenant qu’il y a des vingtaines d’approches de la psychologie qui ne tombent que très peu d’accord entre elles.
Néanmoins tu prends soin de demander à ton voisin de table ses coordonnées, histoire d’avoir un premier contact ici. Il trouve l’idée bonne et te file son numéro. L’opération sociabilisation tourne bien on dirait… n’est-ce-pas ?
Spoiler : tu ne croiseras plus jamais cet individu de ta vie.
Étant donné que t’as un TD dans l’après-midi, tu décides de manger sur place et te poser quelque part dans la fac en attendant 14h.
Tu fais rapidement le tour des lieux, et en découle une constatation importante.
Tu réalises que 99% des gens qui t’entourent ont tous l’air plus vieux que toi. Pour ta part, t’as 17 ans et en paraît 16 si on est généreux. Pas un poil sur le visage mon pote. Tu te dis que l’intégration va être compliquée en ayant l’air d’un lycéen dans ce monde d’adulte.
Mais pas le temps de s'apitoyer, l’heure du TD sonne !
Tu débarques dans un TD dédié à la méthodologie universitaire. L’enseignante est une dame d’une cinquantaine d'années, qui commence à comparer la méthodologie à une recette de cuisine.
Tu décides de relancer l’opération socialisation, a défaut d’écouter le tuto omelette de l’enseignante. Les TD présentent l’avantage d’être en petit comité, à la manière d’une classe de lycée.
Par chance, la personne à ta gauche est un mec. Au vu des bras, visiblement un go-muscu.
L’opportunité en or !
“Salut excuse-moi, tu fais de la muscu non ?”
Et hop, on engage la conversation sur un sujet flatteur ! D’autant plus que t’es réellement intéressé par la question et que t’aimerais t’y mettre aussi. Tu te demandes si y’a une salle accessible à la fac.
Tu commences donc à parler de muscu, et puis de 1000 choses avec ce gars, qu’on appellera Adam.
En fin de TD, Mme Etchebest vous annonce qu’un travail de groupe est à réaliser.
Il vous faut alors former un groupe de quatre.
Naturellement, toi et Adam vous regroupez ensemble.
Adam propose également à deux filles de la table d'à côté de rejoindre notre groupe.
Tu ne le sais pas encore, mais tu viens finalement de trouver les trois personnes avec qui tu passeras toute ta première année.
Le 29 décembre 2023 à 01:47:11 :
Vite la suite !
La suite arrive demain
Le 29 décembre 2023 à 01:51:07 LazarusFolkman a écrit :
Le 29 décembre 2023 à 01:47:11 :
Vite la suite !La suite arrive demain
Je up pour la suite
Chapitre 1 : En route pour le semestre, dernière partie
Tu sors du TD entouré de tes trois compères, avec qui vous vous échangez vos facebook et vos numéros.
Comme je l’ai dit, il y a Adam. Il est plus vieux que toi de quelques années, il est normalement déjà en deuxième année, mais a redoublé son premier semestre, ce qui explique sa présence avec toi. Adam est un mec simple, qui ne se prend pas la tête. Au fil du temps, tu découvriras que tu partages avec lui beaucoup de hobbies, et que vous partagez aussi une histoire de vie très similaire.
La première fille du groupe, qu’on appellera Emily, est aussi plus âgée que toi. Si elle t'avait paru timide au premier abord, tu vas vite te rendre compte que c’est tout le contraire. Emily est festive et apprécie beaucoup les soirées. Elle a aussi une tonne d’anecdotes sur les mecs qu’elle rencontre sur Tinder.
La deuxième fille du groupe, Lucie, a ton âge. Elle deviendra l’acolyte d’Emily durant toute cette période et cela continuera d'ailleurs plusieurs années.
Lucie, derrière son apparence et attitude qu’elle veut volontairement hautaine, a une histoire compliquée, que je l’avoue, ai oublié.
Pour ma défense, j’ai jamais été très proche d’elle.
Bien que la dynamique de groupe soit chouette, toi ton gars c’est Adam.
Le semestre se poursuit.
Faut savoir que la 1ère année en psychologie remplit une double fonction.
Premièrement, elle est censée t’initier aux principes de base de la psychologie et aux débouchés possibles. Sur ce point, rien de bien sorcier, t’es pas débordé de cours et les notions sont encore très basique.
Secundo, la première année de licence est la pour faire du tri. Bah ouai mon p'tit pote, vous êtes bien trop nombreux.
Les places en Master sont limitées. 15 places en M1 pour des centaines d’étudiants en première année.
Tu vas donc te taper des options chiantes. De la sociologie, de la linguistique.
Dans ce cursus, on y trouve également des statistiques. Rappelons que tu sors d’un Bac L, signifiant que ton niveau en mathématiques est désastreux, et que flemmard comme tu es, tu n'as pas pour projet de rattraper tes lacunes.
Malgré cela, les quelques premiers cours de statistique se passent bien. Jusqu’au jour où tu fais la connaissance d'un nouvel enseignent : M.Binet.
Ce jour-là, il débarque dans l’amphithéâtre déjà en rogne, poings et mâchoire serrés.
T’es pas médecin mais t’as qu’une envie, c’est lui prendre sa tension et lui dire que tout va bien se passer, que rien ne sert de s’énerver comme ça.
M.Binet introduit son chapitre en dénonçant l’incompétence des enseignants de l'université en matière de statistique.
Il en a ras la casquette de ses collègues qui ne savent pas utiliser correctement la psychométrie !
Et toi, pauvre étudiant que tu es, tu as tout à apprendre, à commencer par les bases ! Il te conseil alors de la boucler et de l'écouter attentivement si tu va pas te ramasser une bulle en partiel !
Son cours n’a aucun fil rouge. Tu essayes tant bien que mal de noter mot pour mot ce qu’il raconte mais aucune de tes phrases n’a de fichu sens.
Tu piges rien à ce qu’il se passe. Le débit est trop rapide, tes phrases ne veulent rien dire et il te manque un mot sur deux.
Soudainement, M.Binet s’arrête.
Il fusille du regard un étudiant installé dans le fond de l’amphithéâtre qui a eu le malheur de bavarder un peu trop fort.
A ce moment là t’hésite à te planquer sous la table. Tu ne sais pas s'il va pousser la gueulante du siècle ou bien sortir une arme.
M.Binet opte finalement pour la première option.
“Non seulement vous êtes des incapables, avec des capacités ridicules, et vous osez vous pointer dans mon amphithéâtre et me déranger ?! Vous pensez que je viens ici par plaisir ? Ceux qui sont pas intéressés je ne vous retiens pas, dégagez d’ici !”
Contre toute attente, la moitié des étudiants présents s’insurge sur ses propos.
Certains lui demandent de se calmer, d’autres osent questionner l’origine de sa colère !
Toi tu songes à un plan d’évacuation.
Mr.Binet, lui, n’en peut plus de ces raclures d’étudiant. Il éteint le projecteur, puis ordinateur, prend sa petite mallette noire et se barre, fou de rage.
Toi et les autres étudiants de l’amphi prenez quelques minutes avant de comprendre ce qu'il vient de se passer.
Vous attendez un peu, mais faite le constat que l'enseignant s'est réellement barré.
D’ailleurs tu ne le reverras jamais. De toute façon, tu n’avais qu’un cours avec lui sur ce bloc de stat.
En sortant, tu regardes ta montre et tu te rends compte qu’on est déjà en décembre.
Les premiers partiels arrivent mon p’tit pote !
Il n'y aura pas de sweet le 31, donc je vous partage deux posts ce soir
Chapitre 2 : Dans le mur !
Au lycée, on aurait pu te définir comme un branleur optimisé. Tu savais comment dégoter des bonnes notes en fournissant le moins de travail possible.
A l’université, ce n’est pas la même histoire.
Tu n’as pas encore connaissance des tips pour acquérir à nouveau le statut de branleur optimisé.
Le problème avec tout ça, c’est que tu ne sais même pas comment travailler tes cours.
Tu te rassures en te disant qu'au moins tes cours sont complets et propres. On ne peut te retirer le mérité d’avoir été assidu sur la prise de notes.
Bon tu l’avoues, tu n’as jamais mis les pieds en option de sociologie.
Au culot, t’essayes de quémander l’intégralité du cours à une étudiante au pif que t’as vu dans le groupe facebook de la promo.
Elle accepte de te le filer ! L’aubaine !
Elle te demande simplement un chapitre d’un autre cours. T’as l’impression d’être un génie et de réaliser l’affaire du siècle !
Tu réaliseras plus tard que ce troc étudiant est en fait extrêmement courant à l'université. Décidément, t’as encore tout à apprendre mon p’tit pote.
Au départ, ta stratégie de révision consiste à réaliser des fiches de chaque cours. Tu l’as encore jamais fait, mais tu te dis que c’est un truc que les lycées et étudiants font tout le temps, alors ça doit forcément être efficace.
Tu passes alors des heures à écrire ton cours à la main, en surlignant bien les idées clés. Tu t’es même chauffé et t’as pris des feuilles de couleurs différentes pour différencier chaque cours.
Résultat ?
Tes cours sont passés du format numérique à papier.
T’as rien appris et t’as perdu un temps monstrueux.
T’apprécies même pas te relire !
T’as des feuilles A4 rose, jaune et bleu partout sur ton bureau et c’est le bordel !
Au-diable ces fiches, tu n’en feras plus jamais !
Mais tu révises quand même dessus, t’assume pas d’avoir perdu tout ce temps à les faire pour finalement les jeter.
La situation requiert des mesures d’urgence. Tu te tournes vers Adam pour savoir si tu peux réviser avec lui.
Il te propose de le rejoindre demain chez lui pour 1v1 le cours de sociologie. Il te fait savoir qu’il a dégoté les sujets de l’an dernier, ce qui est tout benef pour orienter les révisions !
En attendant, tu décides de te focus sur le cours introduisant l’histoire de la psychologie, qui est finalement plutôt une biographie de Sigmund Freud.
Faut savoir que bien qu'un des pères fondateurs de la thérapie par la parole, son importance est assez réduite aujourd'hui dans la pratique.
Mais a ce moment-là, jeune novice que tu es, tu bois ce chapitre et toutes les théories qu’il a élaborées.
Tu saisis pas encore totalement pourquoi il ramène chaque fichu trouble mental à une problématique découlant de l’enfance, mais tu te dis que t’es sans doute encore trop con et que ça viendra.
Ça viendra, hein ?
8 mois de retard pour la suite, c'est acceptable non ?
Je me remets à la sweet, on va aller au bout du risitas cette fois ci !
Chapitre 2 : Dans le mur ! Sweet
Ce jour-là, tu te rends chez Adam, qui habite à une vingtaine de minutes de chez toi.
Contrairement à toi, Adam vit dans un grand appartement, ce qui rend la vie quotidienne tout de suite bien plus confortable.
Tu penses à ton navire de 20m² du CROUS, dans lequel tu n’invites personne, par honte.
Dans les années suivantes, tu penses bien pouvoir trouver un logement plus grand. Puis faut le dire, tu roules pas sur l’or, et t’es loin de pouvoir te permettre autre chose.
Il est 18h et tu arrives chez Adam.
Tu te rends compte qu’il n’est pas bien plus avancé que toi sur ses révisions.
Vous découvrirez alors la cinquantaine de pages du cours de sociologie ensemble.
Vous vous donnez bonne conscience en vous posant quelques questions sur le cours, et en préparant le partiel de l’année précédente en avance, au cas où les enseignants auraient la bonne idée de le proposer à nouveau.
Bien que tu arrives à comprendre et apprendre certaines notions, tu sens bien que ce partiel sera probablement un échec.
D’ailleurs, lorsque Adam te propose de réviser les cours de statistique, tu te rends également compte que tu piges pas grand chose au programme.
Tu te rassures en disant que tu assureras un 10/20, et que les notions de L1 ne doivent pas être si importantes pour la suite du cursus.
Pas vrai ?
Quoi qu’il en soit, il est désormais tard, et Adam te propose de dormir sur son canapé et de vous rendre ensemble au premier partiel le lendemain matin.
A cet instant, tu ne saisis pas encore vraiment la médiocrité de ton travail de révision, ni la médiocrité de ton niveau global d’ailleurs.
Tu t’endors donc sereinement.
Je ne vais pas venir décrire chaque partiels de façon individuel, car je ne m’en souviens pas.
Mais aussi car j’ai la flemme.
Ce dont je me souviens, c’est que j’ai été mauvais : tu n’auras la moyenne ni en option de sociologie, ni en statistique, ni sur le cours d’introduction à la psychologie.
En revanche, tu obtiens de très bonnes notes sur les travaux de groupes réalisés avec Adam, Emily et Lucie, ce qui vient sauver les meubles et porter ta moyenne à 9,8.
Pour la première fois de ta vie, tu vas devoir aller aux rattrapages.
Pour 0.2 points.
Au fond de toi, tu sais que tu le mérites.
Mais t’es dégouté.
Tu apprends d’ailleurs que ta compère Emily sera aussi de la partie pour les rattrapages.
Emily, qui visiblement connaît mieux le système de rattrapage que toi, t’explique qu’avec tes résultats, tu as le luxe de pouvoir choisir une seule épreuve à rattraper, ce qui portera normalement ta moyenne à 10/20 et suffira à valider le semestre.
Devant cette nouvelle, tu te dis que les révisions peuvent attendre quelques jours.
Pour combler ce temps, tu décides alors de t’inscrire sur Tinder.
Emily et Lucie ont d’ailleurs insisté pour analyser ton profil, et réclame des screenshot des photos que tu as choisies, ainsi que de ta biographie.
Tu décideras de volontairement omettre leur demande, afin d’éviter leur impitoyable jugement.
En revanche, tu écoutes les conseils des kheys du 18-25, qui conseille de ne pas swiper sur l’application avant plusieurs heures, afin que certaines filles te likent et que ton “ratio” et l'algorithme te soit avantageux.
Après 24h sans toucher à l’application, tu n'observe finalement qu’un timide “5 likes” visible.
Tu swipes alors pendant quelques minutes, et tu matches les 5 filles en question.
Tu n’engages bien sûr aucune conversation.
Cependant, tu auras les minutes suivantes la surprise d’une notification.
“Ana vous a envoyé un message”
Chapitre 3 : Le corps et l’esprit, partie une
“Coucou, ça va ?”
C’est ainsi qu’aura démarré la conversation avec Ana.
Ana est plus jeune que toi d’une année, et n’a posté sur son profil d’une photo d’elle, accompagnée de plusieurs dessins qu’elle semble avoir réalisés. Physiquement, tu ne devines sur sa photo que des long cheveux bouclés bruns, des yeux marrons.
Tu apprends également qu’Ana est d’origine espagnole.
Après avoir brièvement repensé à ton niveau d’espagnol et ton incapacité à différencier “apelido” de “nombre”, tu décides d’entamer la conversation avec elle, de la façon la plus basique qui soit.
Et en parlant de basique, ton compère Adam, qui rappelons-le, est un Go-Muscu, te propose de t’accompagner et te coacher en salle, dans le Basic-Fit à quelques minutes de chez toi.
Bien que tu aies toujours été sportif, tu commençais doucement à te faire matrixer par les physiques que tu pouvais voir sur instagram, et tu souhaitais prendre de la masse.
Après 3 mois à réaliser des pompes et quelques exercices avec tes haltères dans ta chambre appartement, tu allais enfin passer au niveau supérieur.
Vous vous retrouvez donc au Basic-Fit, et vous commencez bien sûr par les jam… le haut du corps.
Contrairement à mes partiels de L1, je me souviens en revanche bien de mes performances : Pour 60kg de poids de corps, 8 répétitions à la barre à vide au développé couché, quelques répétitions à 32kg au tirage vertical, et quelques répétitions au curl à 25kg à la barre EZ (avec une forme douteuse).
Adam à pour sa part chargé le développé couché à 60 kg pour une dizaine de reps, ce qui te semble monstrueux à l’époque.
“En vérité je ne suis pas si fort”
Moi et mes 8 répétitions à la barre à vide avaient du mal à le croire à cette époque.
Tu te souviens d’ailleurs d’un petit gars qui faisait le nerveux dans la salle, à claquer les poids et à lancer des regards noirs aux autres adhérents. Si à l'époque tu le pensais stock et légitime, avec du recul, tu te dis qu’il n’était pas bien épais
C’est ainsi que tu venais de mettre un pied dans la musculation, et tu ne te doutais encore pas que tu ne sortirais plus jamais.
Le lendemain de la séance, tu te tapes des courbatures de l’enfer.
Tu décides de rester chez toi et te concentrer à nouveau sur ton cursus, et tu choisis ton partiel de rattrapage.
En tant qu’étudiant en psychologie, tu te dis qu’il est important d’avoir un dossier cohérent, en accord avec la discipline que tu étudies, et que tu ferais mieux de choisir le partiel d’histoire de la psychologie.
Ça sera donc…
La sociologie.
En effet, tu as la flemme de te retaper les pages sur la vie de Sigmund Freud, et tu préfères encore apprendre découvrir les théories de sociologie, bien que t’en ai absolument rien à cirer.
Tu penses ne pas pouvoir faire pire qu'à ton premier examen.
Tu ressors alors le partiel de l’an dernier, qui t'avait servi d’annale, ainsi que tes feuilles volantes sur lesquelles tu as imprimé tes cours.
Après quelques jours de révision, tu te sens prêt à performer et valider ton semestre.
Tu te rends dans l’amphithéâtre avec les autres étudiants.
L’amphithéâtre est rempli. Faut croire qu’on est nombreux à avoir foiré ce partiel de sociologie.
Ou tout simplement qu’on est en L1 et que le niveau est affreusement bas, la L1 de Psychologie n’ayant pas volé sa réputation de filière pour étudiants perdus.
Lorsque les surveillants distribuent le sujet, tu n’en croit pas tes yeux.
C’était le partiel de l’an dernier, que Adam t’avais filé quelques semaines plus tôt, et sur lequelle tu avais buché un sujet blanc.
Tu commences alors frénétiquement à réécrire ton sujet blanc, que tu connaissais par cœur à force de l’avoir relu pour retenir les notions et théories.
30 minutes plus tard, alors que tout l’amphithéâtre est encore en train de bûcher sur le sujet, tu venais de terminer ton rattrapage, certain d’avoir répondu correctement au sujet.
Tu savais désormais ton semestre sauvé, et l’honneur également restauré.
Nous sommes alors en Janvier, tes connaissances en psychologie se limitent encore à la vie de Freud, mais tu es en route pour le second semestre, et cela suffit à te motiver !