INFO LA DEPECHE. Six mineurs accusés d'avoir extorqué de l'argent à des hommes cherchant des relations sexuelles avec des mineurs
À Nègrepelisse en Tarn-et-Garonne, cette bande âgée de treize à seize ans avait donné des rendez-vous via un site de tchat en ligne à des hommes recherchant des relations sexuelles avec des mineurs.
Soupçonnés d’avoir fomenté deux extorsions en organisant des guets-apens les 4 et 5 novembre à Nègrepelisse, un groupe de cinq mineurs âgés de treize à seize ans et un sixième mineur au moment des faits aujourd’hui âgé de tout juste dix-huit ans, a été placé en garde à vue, le 19 décembre.
Selon les enquêteurs, les jeunes procédaient sur le site coco.fr et la messagerie Snapchat pour piéger leurs victimes. Ils se faisaient passer pour des mineurs consentants et leur donnaient rendez-vous dans des lieux isolés. Une fois sur place, ils les menaçaient avec des armes blanches ou des bâtons et leur réclamaient de l’argent, des bijoux ou des cartes bancaires.
Plus de 10 personnes auraient été rackettées de cette manière, pour des sommes allant de 500 à 5000 euros. Parmi elles, un homme de 22 ans qui venait pour rencontrer une fille de 17 ans, le 5 novembre. Il a été aspergé d’essence et brûlé vif sur plus de 60% du corps après avoir refusé de donner le code de sa carte bleue. Il a été transporté à l’hôpital dans un état critique.
Un homme de 21 ans, Zyed S., soupçonné d’être le chef du réseau, avait déjà été interpellé le 18 décembre. L’homme, déjà condamné en tant que mineur 2017 pour exhibition sexuelle et condamné une nouvelle fois en 2021 pour partage de fichiers pédopornographiques, a expliqué aux enquêteurs se considérer comme un « pédophile repenti » qui souhaite « utiliser ses connaissances pour lutter contre l’abus d’enfants ». Le jeune homme, qui avait dans l'opération empôché un joli pactole, a été placé en détention provisoire.
Les suspects mineurs ont quant à eux reconnu les faits et expliqué qu’ils agissaient par appât du gain et par vengeance envers les pédophiles. Ils ont été mis en examen pour extorsion en bande organisée, association de malfaiteurs et actes de barbarie. Ils encourent quinze ans de réclusion criminelle.