IVRE de RAGE, l'ESCLAVARIE se JETTENT FOU sur son REVEIL MATIN

RifsonMINETTE
2023-11-15 11:10:55

Ivre de rage, il se jette encore groggy sur l’écran de smartphone qu’il tapote frénétiquement jusqu’à réussir à couper l’odieuse mélodie qui l’a extirpé de son sommeil. Court répits pour cette pauvre âme brisée qui à peine recommencera à se dégourdir et la chaleureuse torpeur d’un repos bienveillant subira de nouveau le viol mental de son réveil matin, il foudroiera l’interface de l’application de l’horloge de nouveau, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’un dégout profond, une haine larmoyante, l’extirpe finalement de ce lit.
A peine sa journée a-t-elle commencé qu’il est déjà brisé et exténué. Sans force, sans conviction, il pousse sur ses bras pour lever son corps rouillé. Assis sur le bord de son lit, comme chaque matin, il retient ses larmes, l’angoisse de la vie le saisit, et il pense à la vacuité, à l’absurde de la vie qu’il gaspille.
C’est avec un profond dégout de lui-même qu’il se soumet malgré lui à ce rituel quotidien, celui du réveil matin, par lequel l’esclavarié obéit au signal pavlovien d’une machine réglant son existence. L’arrachant sans sommation au repos régénérateur dont il aurait tant besoin, le maintenant au fil des jours, dans un état d’apathie et de fatigue continues. Par la brusquerie de ce procédé quasi-martial, l’esclavarié est administré de sa dose de cortisol matinale, qui assure sa passivité et sa servilité totale.
Le corps endolorit, il se dirige machinalement vers la douche, pour que la stimulation de l’eau sur son corps permette de faire émerger sa conscience encore enfouie dans le brouillard de smog mental. Eau chaude puis eau froide, sans aucun plaisir, sans aucune satisfaction, juste des rituels pour exorcisé la rage bestiale qui bouillonne sur le feu frustré d’une révolte impossible. Le sombre piège du quotidien de l’esclavariat s’est refermé sur lui avec la férocité des serres de l’oiseau de proie. Il ne le relâchera que pour laisser tomber la carcasse en loque dans le vide d’une existence misérable.
Le silence lui bourdonne dans les oreilles, se lever dans la solitude, face au plafond, écrasé par un étau de 4 murs blancs. La cellule de l’esclavarié, il y loge à ses frais, et il n’est ni logé, ni nourrit, ni blanchit, contrairement au sort enviable qu’il aurait eu en prison. L’esclavarié sera ensuite déporté vers la ville, là où il exerce son esclavariat, comme un forçat. Oui, il n’habite pas en ville notre esclavarié, mais en banlieue dortoir, grise et maussade, sans âme. Malheureusement pour lui, une cellule en ville aurait été trop chère pour le salaire de subsistance que l’on daigne lui verser, ces restes à verser qu’il ne reçoit qu’après le rapt féodal des 101 impôts.
Solitaire malgré lui, loin de sa famille, il a été déporté ici, par cette chose que l’on appelle nécessité, mais qui n’est rien d’autre que le sentiment d’urgence, de fatalité et surtout une étroitesse d’esprit cultivés par l’environnement de l’esclavarié pour l’empêcher de prendre du recul. Sur les rails il a été mis et sur les rails il restera. L’esclavarié doit agir et non pas réfléchir, faire des choix, prendre des décisions, l’urgence des examens, l’urgence des concours, l’urgence des sélections, l’urgence des candidatures, l’urgence de la concurrence, l’urgence du paraitre.

RifsonMINETTE
2023-11-15 11:13:51

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