Joseph voyant que l’enfant croissait en âge, voulut qu’il apprit les lettres, et il le conduisit à un autre maître. Et ce maître dit à Joseph : « Je lui enseignerai d’abord les lettres grecques et ensuite les lettres hébraïques. » Le maître connaissait toute l’habileté de l’enfant et il le redoutait; il écrivit cependant l’alphabet, et quand il voulut interroger Jésus, Jésus lui dit : « Si tu es vraiment un maître, et si tu as la connaissance exacte des lettres, dis-moi quelle est la force de la lettre alpha, et je te dirai quelle est la force de la lettre bêta. » Le maître irrité le poussa et le frappa à la tête. L’enfant courroucé de ce traitement, le maudit et aussitôt le maître tomba sans vie sur son visage. Et l’enfant revint au logis de Joseph, Joseph fut très affligé et il dit à la mère de Jésus : « Ne le laisse pas franchir la porte de la maison, car tous ceux qui provoquent son courroux sont frappés de mort. »
Et, quelque temps après, un autre maître, qui était parent et ami de Joseph, lui dit : « Conduis cet enfant à mon école ; peut-être je réussirai à lui enseigner les lettres, en usant à son égard de bons traitements. » Et Joseph lui dit : « Prends-le avec toi, frère, si tu l’oses. » Et il le prit avec lui avec crainte et regret ; l’enfant allait avec allégresse. Et entrant avec assurance dans l’école, il trouva un livre qui était par terre, et le prenant, il ne lisait pas ce qui était écrit; mais ouvrant la bouche, il parlait d’après l’inspiration de l’Esprit-Saint, et il enseignait la loi aux assistants. Et une grande foule l’entourait, et tous étaient dans l’admiration de sa science et de ce qu’un enfant s’exprimait de cette façon. Joseph, apprenant cela, fut effrayé, et il courut à l’école, craignant que le maître ne fût sans instruction. Et le maître dit à Joseph : « Tu vois, mon frère, que j’avais pris cet enfant pour disciple, mais il est plein de grâce et d’une extrême sagesse; je t’en prie, mon frère, ramène-le dans ta maison. » Quand l’enfant l’entendit, il sourit, et dit : « Parce que tu as bien parlé, et comme tu as rendu bon témoignage, celui qui a été frappé, sera guéri à cause de toi. » Et aussitôt l’autre maître fut guéri. Et Joseph prit l’enfant et il alla dans sa maison.