ChefProprio
2023-09-23 21:21:19
“La France vit son plus grave krach sur les obligations depuis 1987 et la hausse des taux n’est pas finie”
Le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à 10 ans de la France est passé de -0,4% à 3,3%, soit +3,7 points de pourcentage - un krach historique sur les cours, dénonce Marc Touati (ACDEFI). Un krach pas terminé, avec un impact négatif à la clé sur le CAC 40.
Après la forte remontée des taux d’intérêt des obligations d’Etat des deux côtés de l’Atlantique en 2022 et jusqu’au début mars 2023, puis une légère baisse au cours des semaines suivantes, certains ont pu (ou plutôt voulu) laisser croire que le plus difficile était passé et que désormais l’heure était au repli durable des taux d’intérêt obligataires. Ce scénario idyllique ne s’est évidemment pas produit. Et pour cause : de nombreux pays de la Zone Euro continuent de vivre leur plus grave krach sur les obligations (dont les cours évoluent à l’inverse des rendements - autrement dit des taux d’intérêt, NDLR) depuis 1994, voire depuis celui de 1987. A commencer par la France. En effet, de janvier 2021 à septembre 2023, le taux d’intérêt des obligations de l’Etat français à dix ans est passé de - 0,4% à 3,3%, soit 3,7 points d’augmentation. A titre de comparaison, lors du krach obligataire de 1994, ce même taux d’intérêt était passé de 5,6% à 8,4%, soit une tension de “seulement” 2,8 points.
Un krach sur les obligations déjà historique
En fait, pour retrouver un krach plus grave, il faut remonter à 1986-1987, période au cours de laquelle le taux d’intérêt de l’OAT 10 ans a augmenté de 4,5 points, passant de 7,4% en septembre 1986 à 11,9% en octobre 1987. Si nous n’en sommes pas encore là, force est de constater que le krach actuel est loin d’être terminé. En effet, après être retombé à 2,7% fin mars 2023, le taux d’intérêt de l’OAT dix ans est remonté ces derniers jours à 3,3%. En Italie et en Grèce, les taux d’intérêt sont encore plus élevés avec des niveaux de respectivement 4,5 % et 4,3 % et ce, alors que les taux d’intérêt allemands sont certes restés plus bas, mais ont aussi augmenté à 2,75 %, un plus haut depuis juillet 2011. Ces tensions et ces différentiels de taux sont d’ailleurs appelés à durer et à s’intensifier, pour au moins trois raisons.
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