Akshoum
2023-06-24 14:28:22
Meurtre à Reims: le fils reconnaît avoir tué sa mère de 33 coups de couteau et de marteau
Présenté ce jeudi à la justice, le fils a été mis en examen pour « meurtre sur ascendant » et écroué. La raison pour laquelle il s’est acharné sur sa mère reste à déterminer.
La photo de son profil Facebook le montre avec une tête de mort tatouée sur son torse. Sinistre présage du drame survenu mardi 20 juin et qui a coûté la vie à sa mère Céline Maillot, 50 ans. Mis en examen ce jeudi pour « meurtre sur ascendant », Nicolas Carpentier, 26 ans, a reconnu l’avoir tuée à son domicile de l’avenue d’Épernay, dans des conditions effroyables.
Selon les éléments communiqués par le procureur de la République Matthieu Bourrette, l’autopsie de la victime a révélé 33 plaies occasionnées par plusieurs couteaux et un marteau, lequel a également été utilisé pour enfoncer une vis de sept centimètres dans la nuque de la malheureuse, probablement déjà décédée à ce moment-là.
« Certaines des plaies, par leur profondeur, peuvent laisser penser à une volonté de décapitation, ce que le mis en cause n’a pas nié . » Le mobile de ce déchaînement de « violence difficilement soutenable » reste à déterminer.
L’alerte a été donnée vers 13 h 45, lorsque des personnes ont signalé que Nicolas Carpentier était retranché avec sa mère dans l’appartement familial, au quatrième et dernier étage du numéro 33. À l’arrivée des policiers, l’homme se trouvait sur le balcon, animé de gestes laissant penser qu’il frappait quelqu’un derrière le parapet, sans qu’il soit possible depuis l’extérieur de voir ce qu’il s’y passait. Entre deux séries de coups, il a jeté divers objets sur les fonctionnaires : un vélo, une chaise, une caisse à outils, des chaussures ensanglantées…
Sommé d’ouvrir la porte, il a refusé au motif que « ce n’était pas de vrais policiers ». Ils ont dû la défoncer à coups de bélier (ce sont probablement ces coups de boutoir que plusieurs riverains ont pris pour des coups de feu). Nicolas Carpentier a opposé une vive résistance mais il a pu être maîtrisé, tandis que le corps de Céline Maillot était découvert sur le balcon. « Après avoir tué sa mère, il avait eu la volonté de faire exploser l’immeuble et avait commencé à allumer le four de la cuisine », détaille le procureur. Les voisins avaient été évacués, le gaz coupé.
Une tentative de défenestration la veille
Sans activité professionnelle, consommateur de cannabis et connu pour sa « tendance à s’alcooliser massivement », Nicolas Carpentier vivait chez mère depuis qu’il avait été exclu du domicile paternel. En interrogeant la famille, les enquêteurs ont appris que la veille au matin, le lundi 19 juin vers 5 heures, « il avait eu une très violente altercation avec sa mère pour un motif ignoré et avait tenté de la faire basculer par le balcon », indique le procureur. « Elle avait réussi à le calmer. Cet épisode, connu du cercle familial, n’avait été porté à la connaissance ni des secours ni des services de police. »
D’après les informations recueillies, Nicolas Carpentier, conscient de ses difficultés psychologiques, était d’accord pour se faire soigner. « Le jour des faits, [sa mère] avait obtenu qu’il accepte de se faire hospitaliser librement. La victime avait d’ailleurs appelé sa mère en toute fin de matinée pour qu’elle l’aide à l’emmener. » Quel est l’élément qui a fait basculer son petit-fils dans l’horreur ?
À l’arrivée de la grand-mère, les violences avaient déjà commencé. « Il avait frappé à plusieurs reprises sa mère à coups de poing et de couteau dans la cuisine, puis dans le salon », relate le procureur. « Il avait ensuite quitté l’appartement et était descendu au rez-de-chaussée. Il a eu un contact rapide avec sa grand-mère, puis était remonté dans l’appartement où il s’était enfermé. Sa grand-mère a obtenu de lui qu’il ouvre la porte, sans pouvoir entrer : elle n’avait pu le raisonner et avait entrevu sa propre fille au sol, blessée, qui lui avait dit de partir. »
En garde à vue, Nicolas Carpentier « n’a exprimé aucun regret ni pleuré ». « Toutefois il a indiqué “avoir la rage d’avoir tué sa mère”, élément qui peut s’apparenter à une forme de repentir. » Apparu apathique, sans réaction, lors de sa comparution devant la juge des libertés et de la détention, le jeune homme encourt désormais la réclusion criminelle à perpétuité.
Akshoum
2023-06-24 14:28:32
Déjà condamné à huit reprises, il était inconnu des psychiatres
Condamné à huit reprises entre 2018 et 2022, notamment pour des violences, de l’alcool au volant et des usages de stupéfiants, Nicolas Carpentier était à jour de toutes ses condamnations, et n’avait jamais été suivi sur un plan psychologique ou psychiatrique.
Il s’alcoolisait massivement depuis deux ou trois ans, une période qui correspond à des ennuis de santé apparus chez sa mère. Menuisier, il avait perdu son travail et « passait de nombreuses heures par jour à jouer à des jeux vidéos ayant une certaine violence », ont témoigné certains de ses proches. Au moment des faits, « il était quasiment à zéro à l’éthylomètre », précise cependant le procureur Matthieu Bourrette. « Quelques grammes d’herbe de cannabis ont été trouvés dans l’appartement. »