Moderwarfare
2023-05-09 15:52:54
Qui dit merde, dit odeur.
Qui dit chiasse, dit odeur nauséabonde.
Odeur nauséabonde qui se met à envahir le bus, bien évidemment.
Bien évidemment, les gens autour de moi, tout l'arrière de ce putain de car pour ainsi dire, commencent à gueuler que ça pue la merde.
C'est d'ailleurs une des filles bien populaires, bien connasse, qui s'exclame la première "Putain ! Ça pue la merde !".
Je sais pas où me faire, ce que je vais faire, comment je vais m'en sortir avec un minimum de dignité.
J'ai chaud, je transpire, je crois m'évanouir, faire une foutue syncope.
Alors je glisse à mon voisin de siège un vrai khey que je suis à l'origine de ladite odeur, ayant lâché un pet du tonnerre, et qu'il faudrait ouvrir la fenêtre, ou plutôt la petite trappe, tout en haut de la vitre, minuscule, laissant à peine passer l'air.
Il le fait. L'odeur s'échappe un poil, l'air tente péniblement de se recycler, au milieu de mes camarades qui s'accusent mutuellement.
Je sens que je vais crever, me faire crucifier au milieu de la cour du collège.
Par chance, les vingts kilomètres sont passés, et je vois, le front en sueur, le ventre crispé, que le bus s'engage sur une sortie pour une station service.
Je suis sauvé.
Les portes s'ouvrent à peine que me voilà, m'échappant et courant comme un beau diable jusqu'aux chiottes handicapés de la station service, que je remplis et bouche, à rabord.
Je passe donc dans un deuxième chiotte, laissant un routier passer après moi, maintenant trop soucieux de finir de me vider pour me sentir honteux devant son mouvement de recul à la vue du spectacle et de l'odeur.
Je termine le travail, à grands renforts de bruits tonitruants, remplissant un deuxième chiotte, qui, toutefois, d'évacue sans trop de problème, avant de repasser dans les toilettes handicapés, évidemment libres, pour nettoyer mon caleçon littéralement emmerdé jusque dans les tréfonds de ses fibres, et faire un tapis de fortune en PQ.