Ces « maisons closes contemporaines », comme les appellent certains enquêteurs spécialisés - entendre lieux de prostitution discrets, et non maisons de tolérance historiques, d’avant la loi Marthe Richard - poussent comme des champignons depuis quelques années en Île-de-France. Et tout particulièrement en Seine-Saint-Denis, où l’offre de pavillons bon marché est la plus forte. « Leur nombre a explosé depuis trois ans », reconnaît le commissaire Jean-Paul Mégret, patron de la BRP depuis 2016.
Cette « explosion » du phénomène est corrélée, selon Jean-Paul Mégret, à « la montée en puissance, depuis environ trois ans, des communautés et réseaux de proxénétisme sud-américains, qui se ruent sur ce type d’appartements et de maisons ». Pour les onze premiers mois de 2022, la Mondaine a en effet démantelé 11 réseaux « latinos » - colombiens, paraguayens, équatoriens, péruviens et brésiliens. Soit près de deux fois plus qu’en 2021 (6 réseaux), et même trois fois plus qu’en 2020 (4 réseaux).
Des affaires qui représentent à elles seules cette année plus de 20 % de l’activité de la brigade spécialisée. « En ce moment, la délinquance d’Amérique du Sud est en train d’attaquer l’Europe, car les marchés nord-américain et espagnol de la prostitution sont saturés, prévient Jean-Paul Mégret. Et les clients français ont un bon pouvoir d’achat. »
Enfin la demande en France pour les prostitué(e)s originaires d’Amérique latine est « particulièrement importante », selon le grand flic du « 36 »