Remco7
2023-03-02 14:01:19
La punition a été violente. Deux frères de Sartrouville (Yvelines), âgés de 23 et 26 ans, ont comparu devant le tribunal judiciaire de Versailles pour avoir littéralement châtié leur sœur.
Pour une photo sexuelle, elle a été séquestrée et frappée. Elle a aussi eu le crâne rasé ; presque à blanc.
Samedi 25 février 2023 au soir. Un bip résonne dans l’appartement. Un message vient d’arriver sur le téléphone portable du plus jeune. Il s’agit d’une photographie de sa sœur avec un homme. Elle lui fait une fellation.
Cette image, toute la famille va la voir. Et toute la famille va se rendre dans la chambre de la jeune femme de 21 ans. C’est là que va débuter une nuit en enfer.
Des cris d’abord. Puis des coups. Personne n’écoute ce qu’elle a à dire. Elle s’enfuit chez son voisin. Ses frères la suivent. Elle saute par la fenêtre, depuis le premier étage. Elle est rattrapée alors qu’elle tente de rejoindre le parking de la bibliothèque. Elle est ramenée chez elle, manu militari.
Là, la sœur est jetée à terre. Le benjamin des frères va s’emparer d’une tondeuse à cheveux et lui raser la tête. Intégralement. Ne lui laissant que 2 mm de cheveux.
Frappée encore, poussée dans la chambre parentale… Elle va être humiliée par un crachat. Et les ricaneries des deux frères qui regardent les photos en la traitant de « grosse pute ». Il est aux alentours de 3h.
Au petit matin, nouvelle étape. Cette fois, elle doit donner son mot de passe pour permettre d’accéder à d’autres photos, des vidéos et des messages sexuels écrits. « Je n’ai plus de patience », lance l’un des frères. « Ça me donne envie de te couper les doigts », poursuit l’autre.
Là, elle aurait reçu des coups de chausse-pied et de câble de chargeur de téléphone. Le tout assorti d’une promesse : « Tu seras l’esclave de la famille. Tu ne verras plus le jour. Tu seras nourrie avec de l’eau et du pain. Va faire le ménage ! »
Via le téléphone de sa mère, elle parviendra à alerter des amis. Ils préviendront la police qui débarquera le dimanche 26 février, à 13 h. Les cheveux ont été mis à la poubelle. Elle est occupée à passer l’aspirateur. Un signe discret lui permettra d’alerter les agents à qui on répète que tout va bien.
Ce mercredi 1er mars, le frère le plus actif dans le châtiment va livrer sa version.
« Je l’ai frappée. Je lui ai rasé la tête car ses cheveux étaient importants pour elle. Je voulais qu’elle souffre comme j’ai souffert en voyant les photos. Je crois que j’ai été pris d’une folie… »
À côté de lui, son aîné peine à parler, pleurant abondamment. « Comme mon frère, j’ai été choqué par les photos. C’est ma petite sœur… J’ai juste cherché à comprendre pourquoi ces photos étaient là. Je ne cautionne pas la tonte des cheveux. Je n’ai pas le souvenir de l’avoir frappée. J’étais esclave d’une situation… J’étais là, sans être là. »
« Mais à son âge, 21 ans, votre sœur a le droit d’avoir la vie intime qu’elle souhaite », gronde une des juges.
À son tour, la victime prend la parole. Et depuis sa première audition, elle a presque fait volte-face. « Ils n’ont pas utilisé d’objets contre moi. Ils m’ont punie. Ils m’ont rasée. Je n’ai reçu qu’un coup. »
Elle explique pourquoi, dès le lendemain, elle est allée retirer sa plainte, vêtue d’une abaya, une robe longue, et d’un long voile couvrant sa tête. Retrait qu’elle a décidé selon elle. Mais qui ne stoppe plus l’action judiciaire.
Au début, j’avais envie de leur faire des problèmes. Je n’avais plus mes cheveux et ils avaient vu des choses qu’ils n’avaient pas à voir. Ils ne méritaient pas que je porte plainte contre eux. Ils voulaient juste me protéger. Et mes vêtements… C’était parce que j’avais envie d’être couverte.
La protéger de quoi ? Dans cette affaire, certains évoquent le début d’un chantage appuyé par l’existence d’autres images. Un chantage qui aurait débuté depuis 4 mois, assorti de l’obligation de punir la jeune femme pour sauver l’honneur de la famille. « Il faut que ta sœur soit ramenée à la raison », rappelle celui qui a envoyé la première image. « Maintenant, elle est chauve, frère. C’est fini », a répondu l’un des frères.
Fini ? Pas pour le procureur de la République qui voit dans le duo « de véritables bourreaux. Leur objectif était de la ramener à une vie beaucoup plus cloîtrée. Ce qu’elle doit respecter. Comment elle doit se vêtir. » Dans le retrait de plainte, le magistrat lit une forme de « pression familiale. »
Mais pour la défense, il ne faut pas voir dans les deux frères des « ayatollahs ». Et dans ces événements, « une charia familiale. »
Le tribunal, après avoir entendu les dernières excuses du duo à « la p’tite soeur », a prononcé une peine de 30 mois d’incarcération. Le procureur en avait requis 18.
À la lecture de la décision, des cris ont retenti dans la salle. Des pleurs. Un malaise. Puis un autre devant la salle d’audience. Et encore des larmes des proches présents. Face à la situation, les pompiers ont été appelés en renfort.
Les deux avocats de la défense ont annoncé qu’ils allaient faire appel de la décision. Les deux frères possédaient, jusqu’à présent, un casier vierge.
https://actu.fr/ile-de-france/sartrouville_78586/sartrouville-ses-freres-lui-rasent-le-crane-a-cause-d-une-sextape_57751570.html
La redpill a été trop dure à encaisser pour ces 2 muzzhttps://image.noelshack.com/fichiers/2018/13/4/1522325846-jesusopti.png