_--]]]]-[[[[--_
2023-03-08 00:08:00
Dans le box des accusés de la cour d’assises de l’Eure, mardi 7 mars 2023, Issam Merdeddouche présente un visage anguleux et effacé.
« Un accident »
Doudoune de couleur jaunâtre, moustache et barbe soigneusement taillées, les cheveux courts, il a fait appel de sa première peine prononcée par la cour criminelle de la Seine-Maritime à douze années de réclusion en septembre 2021. Ainsi que de son interdiction définitive du territoire français.
Ce Marocain, 32 ans à la fin du mois, interpellé en Allemagne en janvier 2019 quand il était en fuite, est accusé d’avoir tailladé au couteau (ou au cutter ?) le visage de sa concubine le 30 décembre 2017 à Sotteville-lès-Rouen - 35 points de suture. Il parle toujours d’un « accident ».
Une plaie si profonde qu’on voyait ses dents
Les enquêteurs n’ont pas eu la tâche facile. La victime, par ailleurs mère d’un enfant en commun et toujours éprise après l’agression, a souvent changé de versions. Cependant, au regard notamment de la plaie de 12 cm allant de la commissure des lèvres à son oreille gauche, « si profonde qu’on voyait ses dents », Issam Merdeddouche a été mis en examen. Et donc condamné une première fois. L’un des experts a conclu à l’impossibilité d’un accident.
L’univers social et familial très compliqué dans lequel évoluait la trentenaire fragile, son caractère influençable, le fait qu’elle soit enceinte lors des violences et la forte ascendance psychologique de l’accusé plongent d’emblée la cour d’assises dans une forme de ténèbres.
« C’est un mytho, c’est un mytho ! »
À la barre, des témoins le décrivent comme un homme violent qui savait se tourner vers des femmes vulnérables. En atteste le profil psychologique de la deuxième partie civile, handicapée mentale placée sous tutelle. Il l’aurait frappée à plusieurs reprises en 2017 à son domicile de Maromme.
Là aussi, Issam Merdeddouche, qui ne connaît pas son origine biologique et qui entretenait une relation sexuelle avec cette jeune femme, réfute ces accusations. « C’est un mytho, c’est un mytho ! », s’emporte-t-elle tout de go devant les juges et les jurés à Évreux. Elle sera vite reprise par la présidente de l’audience, Nathalie Gavarino.
« En partant, il m’a dit : “tu vas te rappeler de moi” »
Un peu serveur, un peu peintre en bâtiment, toujours employé au noir et sans ressources - sinon les virements de l’une de ses concubines -, Issam Merdeddouche a échappé à la poursuite pour viol sur la mère de son enfant, alors en pleine séparation. Elle est revenue sur ses déclarations. Une victime entaillée qui « a vécu des choses terribles. On pourrait faire de sa vie des films américains », assure une amie proche.
Ce 30 décembre 2017, elle s’est vue mourir : « J’ai vu la détermination dans ses yeux. Il voulait m’égorger comme un mouton. Puis, en partant, il m’a dit : “Tu vas te rappeler de moi” », avait-elle confié à l’époque. Sa cicatrice, atténuée par une chirurgie réparatrice mais stigmate bien visible, lui remémore au quotidien.
https://www.paris-normandie.fr/id394225/article/2023-03-07/il-avait-mutile-au-visage-sa-compagne-enceinte-pres-de-rouen-laccuse-nie