[ MEDITATIONS METAPHYSIQUES ] Qu'est-ce que l'Homme ?

L'Homme EST. Même s'il n'y a plus rien en sa cervelle embastillée, rien que quelques misérables monceaux d'hébétude sur les crêtes salées de l'oubli. Entre naufrage et engloutissement, l'Homme, subordonné à la nonchalance des tilleuls, n'arrive qu'inconsolé sous les trémulations de sa propre détresse.

Sa peau tannée, désarçonnée aux compulsions d'un imaginaire en chavire, avec la mascarade des petites sueurs de french dreamer aigri, contemple au loin la lente déperdition d'une mémoire humiliée par tant de rapts d'amour, inexorable exil d'une langue murée en redites et brigandages.

Sur le corps de l'Homme, il en faudrait tant, des caresses, pour traquer sur son corps d'occidental rabougri le déclic d'une humaine transparence. En deux siècles de triomphe, ce dernier d'aurait jamais dû entamer cette suite d'esquimautages dans son passé abâtardi. Face aux ténèbres qui s'estompent, arc-bouté contre cette masse noire qui se dérobe, le Célestin français moyen lutte dans l'effroi de lui-même. Le soir venu, sa volonté s'agenouille, quête les aveux des fractures d'une existence garrottée aux frondaisons du belvédère.

Où je vis, à Besançon, les promeneurs font leur fourbi. De leur houppelande, ils vous éborgnent. L'Homme n'est que Mots, syllabes longuement mastiquées, dégluties. Rien de spontané chez lui. Toujours, ces bipèdes n'ont fait que veiller sur la neutralité de leurs soliloques tièdes.

Vers les gargouilles du baptistère de l'église St-Martin des Chaprais, les paulownias malingres charbonnent malingrent charbonnent contre le ciel strié en irish coffee. Hors de portée du gazon technicolor, un crayon mouillé, entre les tablées rupestres des joueurs de manille de l'e-bar me font dégobiller.

Je rentre ainsi chez moi, en mon humble demeure, et j'écris au plus près de ma couenne, invitant dans ma tête les bancroches de mon quartier, les claque-dents, les trartuffes, les anachorètes. Accumulant les gestes de sémaphore pour maquiller ma haine originelle, , attendant patiemment qu'un soir de tombola le châtiment final de finisse par pousser son groin de vieille serpillère dans les vapeurs d'ammoniaque, je joue les rigolboche au bord de mon brouillon de paradis, et me demande :

Qu'est-ce que l'homme ?

Et l'amour ?

L'amour physique, écroué à la consigne du vide, nécrosé dans l'autocuiseur des désirs, nageant sur mon squelette têtu qui titube dans les décombres de ce fin de siècle en nage... Poitrine minérale, mémoire en flaque...

Mes pas hésitants me poussent à nouveau sur la frange hasardeuse d'une chambre sans limites, face à la cathédrale de vieilles toiles sans valeur et de livres usés, dans ce carrousel de jeux anthropophages ressassés en des étreintes de fraude, avec cet échec d'utopie qui lancine sous les côtes flottantes, cette déroute éblouie qui coagule sur mon missel de jeune catholique fraîchement converti.

Ce qui m'opprime, et qui, me semble-t-il, semble désarçonner la plupart des Hommes, ce qui m'opprime jusqu'au caillot n'a plus de signature ni d'origine, cette chose informe qui me terrasse le coeur finit par s'arrondir follement dans le fond de ma gorge comme une femme qui resterait toujours enceinte en oubliant de vieillir.

Homme, j'écris ton nom.

Mais qui es-tu ?...

La réponse est : Ringo Starrhttps://image.noelshack.com/fichiers/2021/02/4/1610654916-george-obese-de-mes-couilles.png

Le 13 janvier 2023 à 20:18:20 :
La réponse est : Ringo Starrhttps://image.noelshack.com/fichiers/2021/02/4/1610654916-george-obese-de-mes-couilles.png

Hélas, non