EcureuilEnRut
2023-01-09 19:37:57
Quatre ans de prison pour le voleur et v*oleur de la chienne Flicka
Le v*ol d’animaux n’existe pas, en tant que tel, dans le Code pénal. Mais ce sont bien des signes possibles de pénétration que le vétérinaire a constatés sur la chienne Flicka, volée à Chambéry et retrouvée maltraitée à La Ravoire, en septembre. L’homme poursuivi pour “atteinte sexuelle sur un animal domestique” et “mauvais traitements” a été condamné, lundi 9 janvier, à quatre ans de prison ferme.
En arrivant à la maison squattée de La Ravoire, où leur avait été signalé un individu pouvant correspondre au ravisseur de Flicka, le 20 septembre 2022, les policiers ont entendu un homme crier et insulter, des bruits ressemblant à des coups et un chien hurler. Ils ont enfoncé la porte au bélier et ils ont embarqué Nour El Islam Benostmane, 43 ans maintenant, seul occupant des lieux, résidant à l’étage.
Dans la cave sans fenêtre, près d’une gamelle vide et d’un quignon de pain sec, ils ont aussi récupéré la chienne samoyède de 12 ans recherchée, enlevée devant la patinoire de Chambéry, cinq jours auparavant. Ensuite, tandis qu’ils le ramenaient au commissariat en voiture, leur suspect a lancé spontanément cette phrase marquante et folle : « Les chiens sont des démons qui v*olent les femmes et les enfants avant de les mordre, ils doivent subir le même sort ! »
Une déclaration qui a pris du sens et la couleur d’un aveu lorsque les enquêteurs ont connu les résultats de l’examen de l’animal kidnappé. Entre autres signes de maltraitance, le vétérinaire avait relevé chez Flicka une inflammation de la vulve et un œdème vaginal « permettant de suspecter, sans pouvoir attester, qu’il y ait eu pénétration. » Des constatations rarissimes.
Voilà pourquoi, lundi 9 janvier, Nour El Islam Benostmane répondait principalement devant les juges “d’atteinte sexuelle sur un animal domestique”, du vol et de mauvais traitements. « Ce n’est pas moi qui ai commis des actes sexuels sur ce chien. Ça ne va pas la tête ? Ce n’est pas possible. Et je ne suis pas un psychopathe pour maltraiter les chiens et leur taper dessus ! », a protesté le prévenu.
Déjà condamné en 2020 pour des violences sur un chien
Il a, pourtant, déjà été condamné en 2020 pour avoir défiguré une chienne rottweiler, Julia. Et, le dernier expert psychiatre à l’avoir examiné, a bien penché, à son sujet, vers une « personnalité psychopathique ».
Quant au rapt de Flicka, Nour El Islam Benostmane a accusé le squatteur du dessous avec lequel il aurait partagé la maison, un certain Samuel. S’il a, lors des premiers interrogatoires, admis être le voleur et n’a jamais parlé de son voisin du rez-de-chaussée, c’était « pour ne pas balancer ». Là, à son procès, il s’est déclaré schizophrène, malade, et surtout « innocent » de tout ce qu’on lui reprochait.
Des deux expertises mentales réalisées, sa défense a retenu qu’il avait commencé à être admis en hôpital psychiatrique à 5 ans, qu’il y était retourné plusieurs fois, et que cela ne pouvait pas être un signe d’équilibre et de totale normalité. Elle a souhaité que le tribunal décide d’un accompagnement psychologique et social de cet homme, totalisant déjà, vingt ans de détention. Elle a plaidé la relaxe, en revanche, concernant les actes sexuels en retenant que le « peut être » explicite dans la conclusion du vétérinaire reflétait un doute devant profiter au prévenu.
Flicka s’est remise
Représentant le ministère public, le vice-procureur Cédric Mestre a regardé le casier judiciaire de cet homme comportant 24 condamnations « majoritairement pour des violences ». Il a insisté sur la « dangerosité criminologique » mise en exergue par la dernière expertise mentale et la conclusion du psychiatre considérant que le prévenu était « plus adapté à la prison qu’à l’hôpital spécialisé », où il aurait effrayé patients et personnel lors de ses séjours.
Il a réclamé la peine que le tribunal a, ensuite, décidé d’infliger, en retenant sa culpabilité pour sévices sexuels : cinq ans de prison, dont quatre ferme et un avec sursis probatoire renforcé obligeant Nour El Islam Benostmane, à sa sortie, à travailler et à se soumettre à des soins pendant deux ans.
Les juges, pour la deuxième fois, l’ont définitivement interdit de posséder un animal domestique, ce que réclamait la SPA (Société protectrice des animaux) qui a annoncé une augmentation de 30 % des mauvais traitements sur les animaux en 2022 en France.
Quant à Flicka, elle s’est remise. Ses maîtres l’ont dit. « Elle va bien, heureusement, et son état psychologique est redevenu normal. »
https://www.ledauphine.com/amp/faits-divers-justice/2023/01/09/quatre-ans-de-prison-pour-le-voleur-et-violeur-de-la-chienne-flicka