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2022-12-15 10:29:10
https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/prolongement-de-la-ligne-1-du-metro-cest-non-pour-cette-fois-15-12-2022-BIZYDE6S3FFUZCCSFR3FQQQTRM.php
Attendu depuis les années 1930, le prolongement à l’est de la ligne 1 du métro devra encore attendre. S’il a bien lieu un jour. La nouvelle est tombée mercredi soir via un communiqué du ministre délégué auprès du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, chargé des Transports. Clément Beaune avait déjà confirmé jeudi dernier aux maires des communes concernées qu’il ne signerait pas la déclaration d’utilité publique. Un document nécessaire à toute continuation du projet et à son inscription dans le prochain contrat de plan Etat-Région.
Le prolongement de la ligne 1 consiste à créer trois nouvelles stations à l’est de la ligne 1 : Fontenay Les Rigollots, Montreuil Grands-Pêchers et Val-de-Fontenay-Est, où elle se raccorderait aux RER A et E et à la future ligne 15 Est du Grand Paris-Express. Une extension dont le ministre des Transports confirme qu’elle est « attendue » par de nombreux Franciliens », mais que « les obstacles » doivent être levés « pour garantir sa réalisation dans les meilleures conditions, notamment environnementales. »
Des travaux au montant colossal
Le prolongement de la ligne 1 avait fait l’objet d’une enquête publique plus que tendue en début d’année, avec un record national du nombre de contributions. Le projet devait faire face à plusieurs obstacles, dont la mobilisation des défenseurs du Bois de Vincennes inquiets des conséquences sur la faune et la flore, ou encore le montant des travaux : 1,7 milliard d’euros.
« C’est bien ce dernier point qui a fait pencher la balance, c’est un coup dur pour le seul véritable projet de transports en commun de banlieue parisienne », regrette un connaisseur du dossier. Le vœu adopté à l’unanimité, mercredi 7 décembre, par les élus du conseil d’administration d’Île-de-France Mobilités n’aura pas fait pencher la balance côté investissement.
Emmanuel Macron souhaite organiser en 2023 une table ronde avec Valérie Pécresse et les collectivités pour discuter des financements futurs des transports en commun en Île-de-France. Selon le ministre des Transports, le report voir l'annulation de certaines lignes du Grand Paris sera mis sur la table afin d'amortir les coûts dans les prochaines années.
« C'est un sujet très sensible, mais on ne peut pas d'un côté financer le renouvellement des lignes existantes, et d'un autre côté multiplier les projets pharaoniques, car ce sont les franciliens qui payeront, et à terme, ils ne pourront plus payer. Par exemple, pour mettre à niveau les infrastructures existantes au regard du nombre de voyageurs, la création d'une troisième voie entre Châtelet et Gare du Nord, qui aurait dû être réalisée il y a 20 ans, c'est 2 milliards d'euros, alors que le budget annuel n'est que de 10 milliards dont 4 en investissements, donc on voit bien qu'il va falloir prioriser certains chantiers. »
Interrogé sur une mise à contribution de l'État, il déclare « L'État est au rendez-vous de ses missions, nous investissons beaucoup dans les transports d'Île-de-France, mais nous devons aussi investir dans d'autres régions, notre manne financière est limitée et le financement des transports relève tout d'abord d'une compétence régionale. »
Contactée par nos soins, la Société du Grand Paris nous affirme que le prolongement de la ligne 18 et 17 pourrait être abandonnée au profit d'autres modes de transport, et le prolongement de la ligne 14 à Orly retardée de plusieurs années.