Shortingman
2022-11-17 18:17:17
Déjà les kheys lorsque nous parlons communément d’autorité, nous pensons savoir de quoi il s’agit. Nous considérons en effet que, sans elle, aucune situation ne peut être traitée, qu’aucun savoir ou savoir-faire ne peut être reconnu, qu’aucun métier ne peut s’exercer convenablement et apporter les satisfactions attendues, qu’aucune décision ne peut être aisément acceptée et appliquée. Cela vaut dans toutes les sociétés et à toute époque. L’autorité est donc une propriété fondamentale de l’homme, indispensable dans la construction permanente de ses relations avec ses semblables. En même temps, elle ne cesse de faire problème, d’être à la fois contestée et revendiquée. Les débats courent tout au long de l’histoire des sociétés et dans toutes les cultures
Un groupe humain, quel qu’il soit, a fortiori une société, recherchera toujours un agencement cohérent, notamment une répartition nécessaire des tâches particulières entre ses différents membres et donc une inévitable organisation hiérarchique. Celle-ci suppose alors un jeu complexe de délégations de responsabilité à l’intérieur d’une même équipe ou d’un même établissement. L’ensemble fonctionne tant que le principe de la délégation opère, y compris pour celui qui se trouve au plus haut degré de l’organisation. Il a en effet des comptes à rendre, lui aussi, sur la mission qui est la sienne et sur l’exercice de ses responsabilités. S’il en vient à se prévaloir d’une forme d’immunité quant à sa manière de fonctionner et à se croire tout-puissant, il verse dans l’abus de pouvoir et exerce alors sur les autres un mode de domination. Il sera sans doute craint, mais il pourra faire l’unanimité contre lui et ceux qui sont sous ses ordres n’auront sans doute pour lui nulle considération. En d’autres termes, ne jouissant auprès d’eux d’aucune estime, il n’aura à leurs yeux aucune autorité, bien qu’il soit en situation de pouvoir. C’est ce qui arrive quand des institutions ou des personnes prennent des décisions qui leur paraîtront tout à fait légales, voire nécessaires, alors qu’elles sont ressenties par ceux qui en sont l’objet comme injustes et incohérentes.