Depuis plusieurs mois, enseignants et agents administratifs dénoncent un sous-encadrement. Jusqu’à formuler cette proposition inédite
C’est une proposition choc, « la seule pour pouvoir s’en sortir », disent-ils. Réunis en assemblée générale, les personnels de la faculté de droit de Nantes, dont le doyen, ont décidé, à la majorité, d’appeler à la réduction de 25 % des capacités d’accueil des élèves dès l’année prochaine, en Licence 1 et Master 1
« Peut-être que vous ne vous en rendez pas compte, mais on n’en peut plus, nous sommes épuisés, lâche au micro Paul-Anthelme Adèle, maître de conférences en droit social. Les tâches administratives nous prennent de plus en plus de temps au détriment de l’enseignement et la recherche, la charge de travail s’accumule… C’est à contre-coeur que nous formulons cette idée, mais c’est soit ça, soit nous continuons à voir les collègues tomber. »
Depuis plusieurs années, le malaise serait grandissant chez ces personnels. Troubles anxieux, isolement, arrêts maladie… Il y a un an, une alerte pour danger grave et imminent sur la santé mentale a été formulée auprès du CHSCT. La cause, selon ces enseignants, à un taux d’encadrement particulièrement faible à la fac de droit de Nantes : 3 personnels pour 100 étudiants.
« Je travaille jusqu’à minuit, les samedis et les dimanches, déplore à la tribune Virginie Gautron, maître de conférences en droit public. Même quand j’étais en arrêt maladie, j’ai dû m’occuper des corrections pour soulager les collègues. »
Las de demander, en vain, des moyens supplémentaires, ces personnels ont donc pris le problème dans l’autre sens. « Si l’on veut tout simplement pouvoir travailler normalement, il faut réduire le nombre d’étudiants ».