Quiet quitting : "Je ne fais plus de cadeau à mon employeur", pourquoi ces salariés ont levé le pied au travail
Un Français sur trois, selon une enquête Ipsos pour RingCentral, a changé ses plans de carrière depuis la crise sanitaire. Et un salarié sur quatre, révèle un sondage Yougov pour Talent.com, envisage de démissionner prochainement. D'autres, s'ils n'optent pas pour la démission classique, privilégient la "démission silencieuse". Explications.
Faire "le strict minimum", le nouveau mot d'ordre des jeunes au travail ? Le " quiet quitting ", aussi appelée "démission silencieuse", mis en lumière par le journal anglais The Telegraph fait son chemin en France depuis le début de la pandémie de Covid. D'après une étude Malakoff Humanis en effet, plus d'un salarié sur deux se dit épuisé au travail cette année et les moins de 30 ans sont les plus affectés par cette fatigue . Résultat, l'investissement au travail faiblit. Mais que se passe-t-il dans le monde de l'entreprise ?
"Plus d'heures supplémentaires, plus de responsabilités"
En fait, il n'est pas question ici de démissionner, mais de se "détacher" de son job. Pour cela, les salariés ne font plus que ce qui est inscrit noir sur blanc sur leur contrat. Pas de missions supplémentaires, ni plus de temps passé au bureau. Fini de lire les mails pros en dehors de ses heures de travail à la maison. Les limites sont posées.
Je fais simplement ce pour quoi je suis payé et rien d'autre
Comment justifier ce phénomène ? Florence Marty, spécialiste des ressources humaines, nous explique : "Les nouvelles générations qui arrivent ne veulent plus de contraintes, elles veulent du sens. En fait, les gens veulent être reconnus pour leur individualité."
Un déclic côté entreprise ?
Le quiet-quitting a-t-il fait changer les mentalités des managers ? Pas vraiment. Comme nous l'affirme Florence Marty, malgré une prise de conscience côté employeurs, ces derniers ont toujours du mal à fidéliser leurs salariés. "Aujourd'hui, en entreprise, on gère les boomers, les Z, les Y et les millénials. On a des collaborateurs qui ont des habitudes sociales, culturelles et liées au travail parfaitement différentes, des attentes extra-différentes, donc la gestion collective des salariés est excessivement compliquée", justifie-t-elle.