TEAROUT
2022-10-17 12:53:08
Ce Danois a combattu pendant la Seconde guerre côté allemand. Rentré chez lui, il a rédigé plusieurs livres. Je l'avais lu un peu, ado, et il s'en dégage une impression très particulière.
Sven Hassel faisait partie d'un groupe de plusieurs personnes, peut-être dix. Ses camarades meurent les uns après les autres. Ils font face à des vagues de Soviets contre lesquels ils luttent héroïquement. À la fin, Sven se retrouve tout seul, vivant au milieu des morts. Il rentre chez lui pour remarquer que tout le monde évite le sujet de la WW2, qu'être vétéran n'est pas très bien vu.
Il sait qu'il devrait se féliciter d'avoir survécu, mais il ne peut s'empêcher de devenir amer et désabusé. Il a l'impression que la vie n'a aucun sens, que tout est vain...
On retrouve le même sentiment dans le courant de l'art absurde post-1918.
Avoir une femme et des enfants dans le contexte actuel, avec assez d'argent pour s'occuper de tout le monde, c'est un peu ça.
Quand je regarde les 30-40 ans français autour de moi :
- une minorité sont en couple stable. Eux sont friqués et/ou d'origine sociale bourge et/ou avec une non-française et/ou avec une non-blanche, souvent plusieurs de ces critères à la fois.
- plusieurs semblent célibataires perpétuels, mais rechignent à en parler, même entre nous
- plusieurs semblent vivre dans la culture du plan cul, avec plus ou moins de chance ou de succès, eux sont les seuls qui parlent entre soi de pilule rouge mais ont souvent tendance à exagérer ce qu'ils ont niveau meuf, et aucune relation stable à l'horizon
Quand on a des enfants et une famille tradi au milieu de ça, on a l'impression d'être un ovni ou un miraculé.
Et si on se laisse rattraper par le quotidien, qu'on se noie dans l'océan de normies, des tabous habituels, on se demande à quel point tout ça en vaut la peine. Ce monde veut nous donner l'impression d'être dérisoires.
Hier encore je regardais une vidéo sur un sujet totalement random, une compilation d'anecdotes hautes en couleur et d'histoires insolites. De but en blanc le vidéaste se met à parler des "incels". Il répète le discours mainstream en mode synthèse caricaturale, ignorance du contexte actuel en matière de relations H-F, caricature "aloreu cé dé mec qui croi qu'on leur doi de latension, un jour ils demanderont l'égalité tiens looool", référence obligatoire à Eliot Rodgers...
Le vidéaste n'est d'habitude pas politisé. Là il est juste en mode normie. Son public suit, personne pour diffuser des redpill. Et pourtant, combien dans le public qui sont eux-mêmes incellisés, ou forcés à la magalax à défaut de mieux ?
Ailleurs sur le Net, les gens semblent soit résignés, soit plongés dans une colère très logique (le jeune de 20 ans dont on a détruit l'avenir et tourné ses partenaires naturelles contre lui...) mais qu'ils tournent plus facilement les uns contre les autres que contre le moindre responsable de leur situation.
Les normies semblent résignés à ignorer la réalité, à se faire humilier, à surpayer leur Magalie dégueu/inintéressante/tyrannique, ou à être des fdp qui se hissent en haut de la pyramide sans que cela ne protège de la solitude profonde ou de la future accusation de harcèlement/viol/etc.
Quand vous parlez de l'injustice, on vous traite de frustré, d'égoïste, on vous dit que c'est votre faute. Quand on voit que vous avez réussi et que vous n'êtes pas ou plus incellisé, on vous dit "bah alors de quoi tu te plains ? va baiser ta meuf et tais-toi !"
Le bien public a disparu. Le contrat social est mort. Le sens de la justice est enterré.
Il devrait aller de soi qu'on peut voir une injustice et vouloir y remédier sans en souffrir directement soi-même. C'est même la base de la société.
Les hommes, même "redpill", semblent résignés à un tous contre tous perpétuel, où on n'ose même plus rêver de reformer des liens d'amitié a minima profonds, où plus personne ne se valide réciproquement.
Pour continuer l'analogie avec Sven Hassel, c'est comme si, au lieu d'être morts, ses camarades de combat étaient devenus des morts-vivants, se dévoraient entre eux façon cannibales, et on dirait à Sven "bah c'est normal, c'est la nature, c'est la conjecture, on n'y peut rien, les zombies cannibales c'est des vrais mecs hein c'est pas des frustrés, d'ailleurs t'es même pas zombifié toi, ta gueule et va profiter de la vie"
Les femmes doivent redevenir soit des épouses, soit des prostituées pour survivre.
Et les hommes doivent retrouver une fierté partagée, châtier les accapareurs de la chatte, et restaurer la monogamie.
C'est ce qui restaurera la dignité et une vie digne d'être vécue.