Source: https://www.letemps.ch/opinions/lettre-liberale-moment-gorbatchev-demmanuel-macron
La Lettre libérale: Le moment Gorbatchev d’Emmanuel Macron
Le président français dresse le constat d’une France à bout de souffle qui doit d’urgence être réformée. La primauté au politique ne peut plus ignorer la tragédie économique de l’Hexagone, comme le montre André Fourçans
Le constat d’Emmanuel Macron
Les yeux de l’Europe sont rivés sur l’Italie et sur son avenir politique et économique, mais les menaces de crise sont au moins aussi élevées en France. Emmanuel Macron l’a très bien compris.
Lorsqu’il annonce «la fin de l’abondance» et prépare les citoyens au lancement d’une réforme des retraites, en dépit de la très faible probabilité d’une mise en œuvre, il révèle l’urgence de la situation. La France ne peut plus financer son Etat social.
L’historien Philippe Fabry établit, sur YouTube, un parallèle entre Emmanuel Macron et Michael Gorbatchev lorsqu’il est parvenu au pouvoir. L’ancien président soviétique, constatant le triste état de l’économie communiste, avait tenté in extremis de sauver le régime de l’intérieur et de lancer quelques réformes. Il n’y est pas parvenu. Il a perdu son poste et l’empire a été démantelé. Emmanuel Macron vit-il son moment Gorbatchev? Sauvera-t-il les institutions françaises de la déroute financière? Il semble si alarmé par l’étendue des déficits français et le coût excessif de l’Etat social qu’il tente le tout pour le tout. «Aucune force politique ou syndicale ne peut s’affranchir du réel», reconnaît le chef de l’Etat.
Le système de retraite court à la ruine et avec lui un système social hors de prix. Pour Nicolas Marques, chercheur à l’Institut Molinari, «les retraites expliquent 36% des déficits publics de 2002 à 2020».
Principale responsable de cette situation très inconfortable, «la fonction publique» selon Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, cité par Le Figaro. Le taux de cotisation de l’Etat employeur est exorbitant: «74,3% pour les fonctionnaires d’Etat, 30,6% pour les agents des collectivités locales et des hôpitaux à comparer aux 16,5% payés par l’employeur d’un salarié du privé».
Si Emmanuel Macron a identifié le problème économique du modèle français, il ne peut pas oublier que son parti n’a pas la majorité absolue au parlement et que ce n’est pas en passant en force qu’il parviendra à ses fins.
Son déni des réalités a souvent été évoqué dans la Lettre libérale, ainsi que l’incapacité du modèle français à répondre à un problème majeur. Emmanuel Macron fait face, sur le dossier des retraites, à l’opposition de presque tous les syndicats et de nombreux partis. S’il tente le coup de force à travers l’article 49.3 (lorsque le premier ministre décide d’engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote du projet de loi), le conflit social risque de se poursuivre dans la rue, d’autant plus que la popularité du président est bien faible. Cela sent vraiment le changement de régime démocratique chez nos voisins.
Le déclin industriel de la France
Le prix de l’obésité de l’Etat ne peut plus être caché par les discours. En quatre décennies, le PIB par habitant a été multiplié par 4,2 en Suisse, par 3,7 en Allemagne mais seulement par 3,03 en France, selon Claude Sicard, un essayiste et conseiller en stratégie, dans une analyse pour le site libéral Contrepoints.
La Suisse et l’Allemagne sont parvenues à redresser leur balance commerciale, déficitaires en 1970 et 1980. Elles présentent aujourd’hui de solides excédents, au contraire de la France. Pour Claude Sicard, l’industrie joue un rôle clé dans ce déclin et, en général, la création de richesse. Or la production industrielle par habitant n’atteint que 6432 dollars par an en France, contre 46 208 dollars en Allemagne et 87 097 dollars en Suisse, selon des statistiques de l’ONU. La France est le pays le plus désindustrialisé d’Europe derrière la Grèce.
Claude Sicard déplore que la réindustrialisation ne figure pas dans les cinq priorités présentées à l’Assemblée nationale par Elisabeth Borne.
Plutôt que de créer un environnement favorable à l’industrie, la France est restée sous le charme de la théorie des trois secteurs (agriculture, industrie, services) de Jean Fourastié. Celle-ci date pourtant de 1949 et appréhende les phénomènes de société en termes d’emplois et non pas de valeur ajoutée.
Les vérités de l’économiste à une France malade
L’économie a trop longtemps été considérée avec dédain dans la Grande Nation. La primauté accordée au politique a un prix. L’Hexagone se trouve «corseté par un passé révolu et par des visions économiques, sociales et politiques trop souvent inadaptées au monde moderne», juge l’économiste André Fourçans dans son livre Comment réussir notre transition économique (Ed. Librinova, 285 pages, 2022).
L’économiste a le mérite d’analyser un demi-siècle de rapports difficiles entre les faits économiques et les décisions d’«une classe politique au tropisme trop souvent interventionniste et dirigiste bien connu et un peu trop adepte de la supériorité du politique au détriment de la raison économique».
«L’exception française» n’existe pas qu’en culture. Les membres du directoire de la BCE et le gouverneur de la Banque de France sont «encore et toujours issus de la haute administration alors que pour les autres pays membres de la zone euro ce sont […] d’anciens profs d’économie», observe l’auteur.
Le keynésianisme est solidement ancré dans les ministères depuis un demi-siècle. A contre-courant, André Fourçans répète que «sans offre compétitive et innovante, stimuler la demande par le déficit et les dépenses publiques ne sert à rien si ce n’est à satisfaire quelques intérêts ou secteurs particuliers».
François Mitterrand avait osé affirmer: «Contre le chômage on a tout essayé.» André Fourçans lui répond «Oui […] on a tout essayé ce qui ne marche pas.»
Au moment où Emmanuel Macron essaie de colmater les brèches, l’économiste juge que la France souffre d’une «maladie» qui n’est que «la manifestation de plusieurs décennies de domination d’idées périmées, d’institutions et de structures désuètes». Toutes les personnalités politiques des cinquante dernières années en prennent pour leur grade, de «Raymond la science» (Barre) au «Grand Ballamouchi» (Edouard Balladur).
Un lanceur d’alerte
André Fourçans est bien placé pour se pencher sur les tendances à long terme. L’économiste s’est très tôt positionné dans ce rôle de lanceur d’alertes économiques. En 1975, avec dix autres économistes (dont Jean-Jacques Rosa, Florian Aftalion, Pascal Salin), il publiait L’Economique retrouvée, ce qu’il appelait un «plan de bataille contre l’obscurantisme».
L’homme qui commença sa carrière dans une commission de préparation du VIIe plan est professeur d’économie à l’ESSEC Business School, après avoir été conseiller spécial d’un commissaire européen, puis enseignant à l’Institut d’études politiques à Paris et dans deux grandes universités.
Ses débuts de carrière rappellent beaucoup l’environnement actuel. Dans les années 1970, la France avait mis en place le «plan Fourcade», du nom du ministre de l’Economie qui voulait lutter contre l’inflation par une hausse des taux d’intérêt et des impôts. La stagflation qui en est résultée a mené au «plan Chirac» dont la devise était: «Relancez, relancez, relancez».
Les plans constituent un rituel coûteux en France, un gaspillage bien ancré dans les mœurs locales. Il n’est pas près de disparaître. Le 3 septembre 2020, le centriste François Bayrou, maire de Pau et président du Mouvement démocrate, n’a-t-il pas encore été nommé haut-commissaire au plan?
Dans son tour d’horizon économique des décisions politiques, André Fourçans insiste: «Non, tout n’est pas politique, contrairement à ce que l’on nous a seriné un peu trop dans notre contrée gauloise étouffée dans un brouillard antiéconomique suranné.»
Son ton reste sur la réserve même si ses convictions sont claires. Sur les politiques anti-inflation, il choisit le monétarisme, à travers le contrôle du stock de monnaie plutôt qu’une action sur la demande. Il n’oublie pas de dire que ce sont le Suisse Karl Brunner et l’Américain Allan Meltzer qui l’ont popularisé.
Moins connu que d’autres libéraux, comme Pascal Salin, il a toutefois montré «pourquoi le libéralisme économique ouvrait la voie à l’organisation sociale la mieux à même de tendre vers les grands idéaux de liberté, de fraternité, d’amitié, de générosité, de justice, de convivialité».
Au final, ce très bon connaisseur des méandres de la politique française est un réformiste attiré par le diagnostic et le programme d’Emmanuel Macron, mais très peu critique de ce dernier et en particulier de l’écart entre ses promesses et leur réalisation.
Mondialisation et libéralisme au secours de la France
La défense de la mondialisation figure en bonne place dans ses démonstrations économiques, aux côtés de ses critiques du patriotisme économique. Il prend inlassablement son bâton de pèlerin pour rappeler la théorie des avantages comparatifs selon laquelle il est préférable «d’utiliser nos ressources (hommes, machines, savoir-faire) à produire les biens et services pour lesquels nous sommes les plus efficaces». Il répète que «défendre la liberté des échanges n’est pas une position «libérale sauvage», comme certains le prétendent, mais une vérité majeure de la science économique, sauf à refuser l’économie de marché».
André Fourçans, dans un ouvrage bilan qui souffre malheureusement de ses innombrables coquilles, avance prudemment sur la voie du libéralisme. Il répète que le libéralisme «cherche à établir les conditions les plus favorables au développement de l’emploi et du niveau de vie de toutes les classes sociales, y compris, et même surtout, celui des classes moyennes et défavorisées».
Le 25 septembre 2022 à 20:38:19 P4inm0rtel5 a écrit :
résumé ?
Putain je partage tout l'article, fait l'effort
https://www.contrepoints.org/2022/09/18/438150-economie-la-france-est-tres-peu-performante
Il y a cet article de Contrepoints dans les sources
Le 25 septembre 2022 à 20:41:00 :
Le 25 septembre 2022 à 20:38:19 P4inm0rtel5 a écrit :
résumé ?Putain je partage tout l'article, fait l'effort
https://image.noelshack.com/fichiers/2016/26/1467335935-jesus1.png
J'ai pas très envie de lire un article qui m'intéresse pas pendant 15 minutes pour m'apercevoir que le topic a été 410 pendant que j'écrivais mon message de réponse à ton topic
Le 25 septembre 2022 à 20:46:17 P4inm0rtel5 a écrit :
Le 25 septembre 2022 à 20:41:00 :
Le 25 septembre 2022 à 20:38:19 P4inm0rtel5 a écrit :
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La France est l'un des pays avec le pire avenir économique de l'UE
Le 25 septembre 2022 à 20:48:19 oracleDissou7 a écrit :
Le 25 septembre 2022 à 20:46:17 P4inm0rtel5 a écrit :
Le 25 septembre 2022 à 20:41:00 :
Le 25 septembre 2022 à 20:38:19 P4inm0rtel5 a écrit :
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La France est l'un des pays avec le pire avenir économique de l'UE
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Oui bah rien de nouveau sous le soleil
Bonne soirée à toi