Platon
planetefeaureum
2022-09-11 22:50:52
Platon montre que le plus grand mal pour une cité, c’est ce qui la divise et la rend multiple au lieu d’une ; et le plus grand bien, ce qui l’unit et la rend une.
La cité la mieux organisée est donc celle dans laquelle la plupart des citoyens disent à propos des mêmes choses : ceci me concerne, ceci ne me concerne pas
planetefeaureum
2022-09-11 22:52:04
Dans cette optique, la communauté des femmes et des enfants participe à cette unité. C’est donc un mode de fonctionnement à instaurer, et pour cela, il faudrait supprimer la famille comme base sociale de la Cité. C'est là une des idées les plus surprenantes développées dans la République.
planetefeaureum
2022-09-11 22:53:41
Il faut viser l’unité, de manière à ce que la Cité se comporte comme un seul homme. De même que lorsqu’on prend un coup sur le doigt, c’est tout le corps qui souffre, l’idéal est que lorsqu’ il arrive à un citoyen un bien ou un mal quelconque, la cité toute entière partagera sa joie ou sa peine
planetefeaureum
2022-09-11 22:55:29
Platon revient sur la bonne constitution : la monarchie, ainsi qu’il l’a dit antérieurement. Quel est cet homme, à qui il faudrait confier le pouvoir ? Il s’agit du philosophe : tant que les philosophes ne seront pas rois dans les cités, ou que ceux qu’on appelle aujourd’hui rois et souverains ne seront pas vraiment et sérieusement philosophes ; tant que la puissance politique et la philosophie ne se rencontreront pas dans le même sujet, il n’y aura de cesse […] aux maux des cités ni à ceux du genre humain, et jamais la cité que nous avons décrite ne verra la lumière du jour
planetefeaureum
2022-09-11 22:57:34
Platon distingue deux types d’homme : l’homme de la pratique et le philosophe : aux uns, il convient par nature de se mêler de philosophie et de gouverner dans la cité ; aux autres, de ne pas se mêler de philosophie, et d’obéir au chef.
planetefeaureum
2022-09-11 23:06:40
Dans la République, l’eugénisme est appliqué dans toute sa rigueur : les enfants difformes seront écartés, et il faut privilégier les rapports très fréquents entre hommes et femmes d’élite ; ceux-ci devront être très rares au contraire entre sujets inférieurs, - pour que le troupeau atteigne la plus haute perfection.
planetefeaureum
2022-09-11 23:11:45
Les hommes de la pratique aiment les spectacles et les arts ; leur curiosité est toute dans les yeux et les oreilles, et restent englués dans leurs opinions : ils aiment les belles voix, les belles couleurs, les belles figures, mais leur intelligence est incapable de voir et d’aimer la nature du beau lui-même 5. Le philosophe pour sa part accède à la connaissance, et est capable de s’élever jusqu’au beau lui-même et de le voir dans son essence.
planetefeaureum
2022-09-11 23:14:05
Pour mieux comprendre la différence entre ces deux hommes, Platon distingue plus précisément, dans ce passage de la République, opinion et science.
Si l’objet d’étude de la science est ce qui est, l’objet de l’opinion est l’apparence. Elle n’est donc ni science ni ignorance.
L’objet de l’opinion est la multitude des belles choses. Platon appelle « philodoxe » l’homme de l’opinion.
planetefeaureum
2022-09-11 23:16:10
Est-ce à un aveugle ou un clairvoyant qu’il faut confier la garde d’un objet quelconque ? La réponse s’impose d’elle-même : le philosophe est cet homme clairvoyant qui doit avoir le pouvoir. Car en quoi diffèrent-ils selon toi des aveugles ceux qui, privés de la connaissance de l’être réel de chaque chose, ne peuvent tourner leurs regards vers le vrai absolu et après l’avoir contemplé avec la plus grande attention, s’y rapporter pour établir ici-bas les lois du beau, du juste et du bon ?
planetefeaureum
2022-09-11 23:20:18
Aucun gouvernement existant ne convient au naturel philosophique. Aussi on le voit s’altérer et se corrompre, comme une graine tombée sur un mauvais sol donne un fruit mauvais. Mais s’il venait à rencontrer un gouvernement dont l’excellence répondît à la sienne, on verrait alors qu’il est vraiment divin. Lequel ? Précisément celui que Platon est en train de décrire dans la République, celui qui régirait la cité idéale.
planetefeaureum
2022-09-11 23:22:22
Quelle est, à présent, la connaissance dont dispose le philosophe, et grâce à laquelle il peut prétendre légitimement au pouvoir ? Il s’agit de la science la plus élevée, celle de l’Idée du Bien : l’idée du Bien est la plus haute des connaissances, celle à qui la justice et les autres vertus empruntent leur utilité et leurs avantages.
planetefeaureum
2022-09-11 23:23:03
Le bien ne consiste pas dans le plaisir, comme le pense la plupart des hommes. Il y a en effet des plaisirs mauvais.
Platon pose donc dans ce livre de la République la question : quelle est la nature du bien ? C’est à cette interrogation qu’il va consacrer à présent l’essentiel de ses réflexions.
planetefeaureum
2022-09-11 23:26:33
Il s’agit de ce qui se retrouve dans la multiplicité des choses belles et bonnes.
Pour voir quelque chose, on a besoin d’un troisième terme, intermédiaire entre la chose et l’œil : la lumière du soleil.
Or l’idée du Bien est dans le monde intelligible ce que le soleil est dans le monde du visible à l’égard de la vue et des objets : ce qui répand la lumière de la vérité sur les objets de la connaissance et confère au sujet qui connaît le pouvoir de connaître, c'est l’idée du Bien.
Celle-ci n’est-elle pas hors de toute connaissance ? Au contraire : puisque [l’Idée du Bien] est le principe de la science et de la vérité, tu peux la concevoir comme objet de connaissance.
En revanche, le bien n’est ni la vérité ni la science elles-mêmes, de même que le soleil n’est pas la lumière elle-même. Le bien surpasse celles-ci : la nature du bien doit être regardée comme beaucoup plus précieuse.
Cette Idée est reine du monde intelligible : les choses intelligibles tiennent du Bien leur intelligibilité, leur être et leur essence.
planetefeaureum
2022-09-11 23:27:54
Platon dresse alors une hiérarchie des êtres selon leur degré de clarté, d’évidence et de vérité, dans un passage célèbre de la République.
Au stade le plus bas, on trouve les images des choses, leur ombre et leur reflet, appréhendés par l’imagination. On trouve ensuite les choses elles-mêmes (animaux, plantes, œuvres d’art, etc.), appréhendés par la foi. Ce sont là les deux types d’objets du monde sensible.
Au stade supérieur, dans le monde intelligible se rencontrent les objets mathématiques, objets de la connaissance discursive. Enfin au stade suprême, à la fois de l’être et de la connaissance, se trouvent les Idées, appréhendées par l’intelligence.
RiSitAsmood
2022-09-11 23:29:26
"Si la connaissance est l'instrument pour s'emparer de l'essence absolue, il vient de suite à l'esprit que l'application d'un instrument à une chose ne la laisse pas comme elle est pour soi, mais introduit en elle une transformation et une altération."https://image.noelshack.com/fichiers/2019/08/6/1550925958-image.png
planetefeaureum
2022-09-11 23:29:29
Ici, la science utilisée pour atteindre cette partie supérieure du monde intelligible n’est plus selon Platon la mathématique, mais la dialectique.
RiSitAsmood
2022-09-11 23:32:00
Le 11 septembre 2022 à 23:29:29 :
Ici, la science utilisée pour atteindre cette partie supérieure du monde intelligible n’est plus selon Platon la mathématique, mais la dialectique.
Sympathique ce platonhttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/08/6/1550925958-image.png
planetefeaureum
2022-09-11 23:34:13
Le 11 septembre 2022 à 23:32:00 :
Le 11 septembre 2022 à 23:29:29 :
Ici, la science utilisée pour atteindre cette partie supérieure du monde intelligible n’est plus selon Platon la mathématique, mais la dialectique.
Sympathique ce platonhttps://image.noelshack.com/fichiers/2019/08/6/1550925958-image.png
Alors que la mathématique déduit des hypothèses d’autres hypothèses jusqu’à une conclusion, qui reste hypothétique, mais est prise, à tort, pour un principe anhypothétique, la dialectique, remonte elle d’hypothèse en hypothèse jusqu’à un principe réellement anhypothétique, c’est-à-dire doté d’un degré de certitude absolu, un principe universel qui ne suppose plus de condition.
planetefeaureum
2022-09-11 23:35:37
Platon distingue dans la République dialectique ascendante et dialectique descendante.
Si la première saisit le principe anhypothétique d’après le mouvement décrit ci-dessus, la dialectique descendante consiste à déduire, une fois ce principe saisi, toutes les conséquences qui en dépendent, et descend ainsi jusqu’à la conclusion, sans avoir recours à aucune donnée sensible, mais aux seules idées, par quoi elle procède, et à quoi elle aboutit.
Ainsi, la seule chose qui manque à la connaissance mathématique, pour qu’elle soit rigoureusement scientifique, c’est un fondement indépendant, qui ne soit pas posé.
planetefeaureum
2022-09-11 23:37:21
Platon poursuit son propos par le célèbre mythe de la caverne de la République.
Nous sommes comme des prisonniers enchainés dans une caverne, et qui ne voient du vrai monde que les ombres projetées par la lumière du dehors sur le mur de la paroi du fond. Le philosophe est celui qui se délie de ses liens, tourne la tête et sort de la caverne, découvrant le vrai monde. De même, le philosophe est celui qui comprend que le vrai monde n’est pas le monde sensible, celui qu’on voit dans la vie de tous les jours, mais que celui-ci n’est qu’un reflet imparfait et une ombre du vrai monde, le monde intelligible, celui des Idées, des En soi.