Vezezoux
2022-08-19 08:56:34
Chaud bordel en fait plus personne ne veut travailler
Je sais pas pourquoi
https://www.leparisien.fr/amp/economie/emploi/emploi-la-france-touchee-par-une-vague-de-demissions-au-premier-trimestre-2022-18-08-2022-4OS23PX47VE4JJGKECQYPKJOBQ.php
Emploi : la France touchée par une vague de démissions au premier trimestre 2022
C’est du jamais-vu depuis 2008. Plus de 520 000 salariés ont quitté leur poste au premier trimestre 2022. Les chiffres stables du chômage et une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs y sont pour quelque chose.
Le tumulte parisien, Clément en a eu assez. Après six ans dans un cabinet de conseil réputé, qu’il a intégré à sa sortie d’une grande école d’ingénieur, il a décidé de quitter le cadre contraint de La Défense, en janvier pour aller s’installer à Chambéry (Savoie). Les montagnes ont remplacé les gratte-ciel du quartier d’affaire. « Nous n’en pouvions plus de la vie parisienne, des transports en commun », souligne le jeune homme de 28 ans.
Clément fait partie des 523 000 personnes ayant démissionné au premier trimestre 2022, dont 469 000 en CDI. La dernière fois qu’un tel chiffre a été atteint ? Au premier trimestre de 2008, avant le début de la crise financière. Un pic qui relance le débat sur la « grande démission », terme utilisé pour décrire la vague de ruptures de contrats ayant au lieu sur le marché du travail américain après les premières vagues du Covid.
Position de force des salariés
Pour Clément, pas de regret. « Nous attendons notre premier enfant, après notre mariage l’année dernière, on préfère l’élever dans un environnement sain. » Et travailler dans une ambiance « sereine ». Pendant ses années à La Défense, il a enchaîné les journées à rallonge, terminant à pas d’heure sans jamais « voir le jour », dans un contexte de concurrence accrue en interne. « C’était la prime à celui qui travaillerait le plus, quitte à oublier sa vie personnelle, décrit-il. J’ai préféré démissionner pour retrouver un équilibre. » Aujourd’hui, il a repris un poste à responsabilité dans une grande entreprise logistique. Avec un salaire quasi équivalent, aux alentours de 4 000 euros net.
Si les démissions sont si nombreuses, c’est bien grâce à une « embellie économique ». « Le marché du travail est dynamique. Cette hausse des démissions en est un symptôme, tout comme le fait que les employeurs qui veulent recruter ont plus de mal, et que l’activité de certains secteurs est limitée par manque de main-d’œuvre », argue Michael Orand, statisticien pour la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares).
https://image.noelshack.com/fichiers/2022/33/5/1660892154-1a80c617-ebc1-46ee-a1e4-f2adc0f7bb97.jpeg
En clair, quand la demande en travail abonde, c’est plus simple de signer un nouveau contrat. Comme dans les secteurs de la restauration, le service à la personne et la construction, régulièrement à la recherche de salariés depuis le début de l’année. Et dans les secteurs très qualifiés ? « Dans l’informatique, la cybersécurité, la comptabilité, beaucoup de salariés quittent leur emploi pour devenir prestataires de services, notamment chez les 45 à 55 ans. La demande en travail reste colossale, mais se mettre à son compte a des avantages que l’on trouve moins dans le salariat, comme gérer son propre agenda », analyse Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste au cabinet de conseil BDO France.
Environ 80 % trouvent un emploi dans les six mois
Et chez les jeunes ? « Les 25-30 ans comprennent que c’est le moment de changer d’employeur s’ils souhaitent bénéficier d’une hausse de salaire », commente Anne-Sophie Alsif, soulignant que la forte demande en main-d’œuvre met les jeunes actifs en position de force. Car haut niveau de démission ne signifie pas hausse du chômage. Environ huit des dix démissionnaires de CDI au second semestre 2021 ont trouvé un emploi dans les six mois qui suivent, selon des chiffres de la Dares.
Faut-il alors s’attendre à un tsunami de démissions comme aux États-Unis où le « Biq Quit » concerne 4,5 millions de personnes par mois ? « Ce niveau de démissions est élevé mais pas inédit. C’est un indicateur qui revient cycliquement quand le marché du travail est dynamique, tempère Michael Orand. Ce n’est pas un phénomène isolé : depuis 2016, en dehors de la crise sanitaire, le nombre de démissions augmente de manière quasi continue. »
Pour Anne-Sophie Alsif, la hausse devrait toutefois continuer tant que l’emploi est au beau fixe : « Le seul élément qui pourrait stopper cette dynamique, c’est une récession mondiale, provoquant une hausse du chômage qui découragerait alors les salariés à démissionner. »